Un excédent naturel toujours élevé et une perte d'attractivité depuis 1982

Description

Depuis les années 60, les modalités de la croissance démographique ont peu évolué. La Picardie bénéficie, hier comme aujourd'hui, d'une situation favorable en termes de solde naturel, résultat d'une natalité et d'une fécondité plus élevées que la moyenne et d'une mortalité modérée par la structure par âge, plus jeune en Picardie qu'en moyenne en France.

Sujets

• INSEE
• Population
• Démographie
• Département
• AGE
• Jeunesse
• Natalité
• Taux de mortalité
• Croissance
• Sociologie, société et politique

Informations

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• Langue: Français

Extrait

DYNAMIQUES
POPULATION 1HUMAINES
Un excédent naturel toujours élevé
et une perte d’attractivité depuis 1982
Depuis les années 60, les modalités
de la croissance démographique
ont peu évolué. La Picardie bénéficie,
hier comme aujourd’hui, d’une situation
favorable en termes de solde naturel,
résultat d’une natalité et d’une fécondité
plus élevées qu’en moyenne
et d’une mortalité modérée par la structure
par âge, plus jeune en Picardie
qu’en moyenne en France. Cependant,
à l’image des régions du nord de la France,
l’espérance de vie des Picards est
plus courte que celle des Français,
la mortalité à tous les âges étant supérieure
à celle de la France.
Comme toutes les régions du nord et de l’est de la France, la Picardie se caractérise
par de plus forts départs que d’arrivées de population. Depuis 1990, le ralentissement
de la croissance démographique est dû au déficit migratoire apparu entre 1982 et 1990.
Si la région a bénéficié depuis les années 60 jusqu’en 1990 du desserrement francilien,
aujourd’hui cet apport de population n’est plus suffisant pour combler le déficit
avec les autres régions. Les départs nets de la région concernent les jeunes
de 15 à 29 ans et notamment les jeunes actifs pour chercher un emploi
ou poursuivre une carrière professionnelle.
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
17DYNAMIQUESPOPULATION1 HUMAINES
A u milieu des années 60, la Picardie bénéfi- moyenne. Le taux de natalité picard a diminué de-
ciait d’un fort excédent naturel supérieur au niveau puis et s’est rapproché du niveau national.
national. Cet excédent naturel résultait d’une nata-
lité élevée (20,2 naissances pour 1 000 habitants Dans le même temps, en raison d’un vieillissement
par an contre 17,9 pour la France entière) situant la moins rapide de la population picarde, la mortalité
région parmi les trois régions les plus fécondes de a évolué de façon plus favorable : 9,0 décès
France juste derrière la Lorraine et le Nord - Pas- contre 9,2 pour 1 000 habitants en France, en 1990.
de-Calais. En termes de mortalité, la région se trou-
vait plus mal placée avec un taux légèrement De ce fait, l’excédent naturel a progressivement
supérieur à la moyenne française (11,6 décès pour diminué pour atteindre + 0,44 % par an au cours
1 000 habitants contre 11,2). Au cours des trente des années 90, juste au-dessus de la moyenne
années suivantes, la Picardie a conservé un excé- nationale (+ 0,36 %).
dent naturel et une natalité plus importants que la
Au niveau départemental, la situation est néan-
moins plus contrastée. Au cours de la période
* # + 1990-1999 comme au milieu des années 60, l’Oise
,
se distingue nettement par le niveau particulière-
! > / =? ment élevé de son excédent naturel la plaçant dans
les premiers rangs parmi les départements fran-

çais. La contribution de l’excédent naturel à
la croissance démographique demeure encore
largement supérieure à la moyenne nationale

(+ 0,65 % par an contre + 0,36 % pour la France)
alors que dans la Somme et l’Aisne, l’excédent
naturel est à présent en dessous de la moyenne
nationale. Cet état de fait est principalement à at-
tribuer à la structure par âge de la population et à
une moindre baisse de la mortalité au cours des

quarante dernières années dans les territoires du
nord-est picard (Aisne) ainsi que dans ceux de la- ,
façade maritime ouest (Somme). En effet, ces ter-
ritoires, où les flux migratoires sont depuis long- temps défavorables, se caractérisent par un

vieillissement accéléré de la population et donc

une moindre diminution de la mortalité.


Une fécondité
qui demeure parmi les plus élevées

Après l’Île-de-France et le Nord - Pas-de-Calais,
la Picardie est la région française qui connaît la
1plus forte natalité en raison de la jeunesse de sa

2population. Mais la fécondité y est également éle-
vée. En 2003, avec 1,98 enfant par femme en âge1Nombre de naissances sur l’ensemble de la population.
e2Nombre d’enfants par femme en âge d’en avoir. de féconder, la Picardie est la 2 région de France
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
18
6
=** *
DYNAMIQUES
POPULATION 1HUMAINES
par sa fécondité juste derrière les Pays de la Loire. #
Juste après arrivent l’Île-de-France et le Nord -



Pas-de-Calais. Les régions françaises les plus fé-
condes se trouvent aujourd’hui dans le tiers Nord
du pays (sauf l’Alsace et la Lorraine) et dans le
couloir rhodanien.


En 1962, la Picardie était la région la plus féconde
de France, avec 3,37 enfants par femme âgée de
15 à 49 ans. En 1975, si la Picardie a cédé la pre-
mière place au Nord - Pas-de-Calais, la fécondité
était encore de 2,16 enfants pour une Picarde
(contre 1,93 pour une Française). En 2003, il est

de 1,98 enfants pour une femme picarde. La fé-
condité a donc diminué en Picardie comme dans Indices conjoncturels de fécondité par région - années 2003 et 1962
toutes les régions. En même temps, l’écart avec
Indice Indicela moyenne nationale s’est réduit : de 0,23 en Contribution
conjoncturel conjoncturel
des1975, il est passé à 0,09 en 1993. Globalement, de fécondité de fécondité 15-18 ansl’opposition Nord-Sud se maintient mais les écarts 2003 1962
de fécondité entre régions se sont réduits. Champagne-Ardenne 1,83 0,028 3,29
Métropole 1,87 0,018 2,83
Des naissances
Basse-Normandie 1,90 0,019 3,18
plus précoces qu’en moyenne Haute-Normandie 1,91 0,022 3,20
Nord - Pas-de-Calais 1,95 0,034 3,32Les Picardes ont aujourd’hui en moyenne leurs en-
Île-de-France 1,96 0,016 2,38fants presqu’un an plus tôt que les Françaises. Après
Picardie 1,98 0,030 3,37la Haute-Normandie et les départements d’Outre-
Pays de la Loire 1,99 0,013 3,18Mer, ce sont les Picardes qui font leurs enfants les
plus jeunes, en France. En 1968, l’âge moyen à L’indice conjoncturel de fécondité : nombre d’enfants que mettrait
au monde, en moyenne, une femme qui, au cours de sa vie fécondel’accouchement était le même pour les Picardes que
(15-49 ans) aurait le comportement observé pour l’ensemble despour les Françaises, l’écart s’est creusé ensuite peu
femmes pendant l’année considérée.
à peu. C’est dans les régions les plus fécondes que
Sources : Insee, état civil, estimations localisées de population
les femmes accouchent le plus tôt. L’âge au pre-
mier enfant a aussi nettement reculé, il se situait en
effet à 24 ans en 1968 en France, contre presque Évolution des naissances et de la fécondité en Picardie
28 ans en 2002, plus précoce en Picardie (27 ans)
Ensemble Part Indice Âge moyenqu’en France. Ces écarts peuvent s’expliquer par
des des naissances conjoncturel des mères à la structure sociale de la région et la durée des étu-
naissances hors mariages de fécondité l'accouchement
des moins longue. Dans le département de l’Aisne,
1954 30 704 7,5 - -les femmes ont des maternités nettement plus jeu-
1962 30 215 7,0 3,37 -nes que dans la Somme ou l’Oise.
1968 29 809 7,8 3,01 27,2
1975 26 752 10,5 2,16 26,4 Une fécondité plus élevée
1982 27 522 16,3 2,05 26,5au nord-est de la Picardie
1990 26 086 49,1 1,91 27,8
eÀ la fin du XIX siècle, la fécondité était plus forte 1999 25 137 46,2 1,93 28,8
dans la campagne que dans les villes. Avec l’exode Source : Insee, état civil
PICARDIE : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES
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