Un nouvel esthésiomètre - article ; n°1 ; vol.7, pg 231-239
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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 231-239
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
IX. Un nouvel esthésiomètre
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 231-239.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. IX. Un nouvel esthésiomètre. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 231-239.
doi : 10.3406/psy.1900.3214
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3214IX
UN NOUVEL ESTHÉSIOMÈTRE
Weber et la plupart des auteurs qui, après lui, ont pratiqué
l'eslhésiométrie, se sont servis tout simplement d'un compas
ordinaire, dont on avait préalablement émoussé les pointes
trop fines, et on appliquait avec la main ce compas sur la peau
en donnant aux branches des écarts variables. Je crois bien
qu'aujourd'hui encore non seulement les cliniciens, qui se con
tentent souvent de méthodes un peu élémentaires, mais encore
des physiologistes et des psychologues, se servent du compas
ordinaire ou du compas glissière pour étudier la sensibilité
tactile. Il n'y a pas de reproche de principe à faire à cet in
strument; on peut s'en servir correctement ou incorrectement;
entre des mains habiles et exercées, le premier compas venu
est un outil irréprochable, tandis qu'une personne maladroite
ou inexercée peut, en s'en servant, commettre de graves
erreurs d'application. Si on suppose qu'un expérimentateur n'a
qu'une habileté moyenne, il serait préférable de lui confier un
instrument dont le fonctionnement serait un peu plus automat
ique et n'exigerait pas tant de surveillance.
Je commence par présenter et décrire mon appareil1 ; j'ind
iquerai ensuite ses avantages.
Mon esthésiomètre se compose de deux masses M, M', indé
pendantes l'une de l'autre et glissant librement sur les tiges T,
T, T, T qui servent à les guider.
Les tiges T également à relier entre elles les deux
B' et à former ainsi un bâti rigide. (La traverse traverses B,
inférieure B' n'a point de lettre sur la figure.)
Aux extrémités de la traverse supérieure B, se trouvent deux
boutons D, D, qui permettent détenir l'appareil suspendu entre
deux doigts.
Chacune des masses pèse SO grammes ; elle est pourvue
d'une aiguille aa pouvant être déplacée latéralement au moyen
des vis de rappel R,R afin d'opérer à différents écartements. Ces
écartements se lisent sur les divisions gravées sur les masses
1. Il a été fort intelligemment construit parKorsten, 8, rue Le Brun, Paris. 232 MÉMOIRES ORIGINAUX
au-dessus des aiguilles et sont chiffrées de 5 en 5 millimètres à
partir de 5 jusqu'à 45 millimètres.
On pent employer l'esthésiomètre comme appareil à chute.
En C, est un petit levier coudé portant à son extrémité infé
rieure un crochet sur lequel viennent s'enclencher les deux
M' lorsqu'on veut les faire tomber ensemble pour masses M,
produire un choc brutal. Une faible pression exercée sur
l'extrémité supérieure déclenche les deux masses à la fois.
On peut aussi, et c'est ce qu'il y a de plus commode, employer
l'esthésiomètre en appuyant les aiguilles sur la peau; dans ce
cas, les masses M et M' cessent d'être en contact avec la tra
verse inférieure, et pèsent de tout leur poids sur les aiguilles.
Afin de constater la régularité des coups donnés avec l'appar
eil, deux aiguilles m, m! à indications maxima et minima sont
articulées en 0 sur une pièce P qui est fixée à la traverse supé
rieure B. Ces aiguilles reposent toutes deux obliquement sur la
goupille g que porte la niasse M' et sont poussées ensemble
lorsque les aiguilles a, a et les masses étant arrêtées brusque
ment, on continue un instant à faire descendre le bâti.
L'une des aiguilles m a son centre de gravité placé très bas,
près de l'articulation O, tandis que m' a le sien, au contraire,
en haut, près de la pointe et avancé vers la ligne médiane du
système, de telle façon que, lorsque les deux aiguilles sont pous
sées ensemble, il suffit d'un choc léger pour que m' dépasse la
ligne médiane et tombe du côté opposé, tandis qu'une impulsion
plus grande est nécessaire pour lancer l'aiguille m.
Les chocs d'intensité normale sont ceux capables de déter
miner la chute de m' sans, toutefois, produire celle de m.
Pour déterminer le choc d'intensité normale, je me suis laissé
guider par mes habitudes.
Pour obtenir un maximum de sensibilité dans le réglage de
l'appareil, la position du centre de gravité de l'aiguille m' est
déterminée par un curseur pesant, mobile dans le sens de la
longueur de l'aiguille (non représenté sur la figure).
Lorsqu'on s'est exercé quelque temps à l'esthésiométrie, on
remarque qu'il existe un certain nombre de détails de l'opéra
tion, sur lesquels les erreurs ont plus de chance de se produire
que sur d'autres. Il n'est pas aussi facile qu'on le croit
d'appliquer deux pointes dans des conditions irréprochables,
sans exercer de petite modification qui tantôt facilite, tantôt
obscurcit la dissociation des deux contacts simultanés par
l'intelligence du sujet. A. B1NET. UN NOUVEL ESTHÉSIOMÈTRE 233
1° D'abord, pour ne me préoccuper que d'un point qui est
tout à fait accessoire en théorie, mais qui prend quelque
Fig. 1. — Un nouvel esthésiomètre.
importance dans la réalité, il est pénible pour l'expérimenta
teur d'avoir à changer à chaque instant l'écartement des
pointes, entre deux contacts successifs. Ceux qui se servent MÉMOIRES ORIGINAUX 234
d'un compas ordinaire doivent non seulement changer l'écar-
tement en plus ou en moins, mais encore ils doivent le mesurer
sur une règle graduée, en appliquant sur la règle les pointes
du compas ; et, ceci fait, une seconde manipulation est souvent
nécessaire, quand l'écart qu'on a donné aux pointes est plus
grand ou plus petit que celui dont on voulait se servir.
Quoique l'habileté de l'opérateur puisse abréger cette opération
et en supprimer les tâtonnements, celle-ci n'en reste pas moins
fastidieuse, et elle absorbe un degré d'attention qui pourrait
être plus utilement employé. Dans les esthésiomètres qu'on a
construits depuis Weber, le compas est plus ou moins trans
formé, et une réglette graduée, qui se trouve entre les deux bran
ches, permet de lire directement l'écartement qu'on donne aux
pointes. Cependant, malgré cette simplification, je crois qu'il
y aurait un grand intérêt à supprimer tous ces réglages, et à
adopter le dispositif que M. Henri m'avait suggéré Fan dernier ;
une série de petits cartons armés d'aiguilles ou d'épingles, et
dans lesquels les écartements qu'on doit employer pendant
l'expérience seraient d'avance réalisés. L'expérimentateur a
devant lui sa série de cartons, en nombre égal aux écarts dont
il a besoin, et disposés par ordre de grandeur. J'ai employé ce
dispositif et je m'en suis très bien trouvé. Dernièrement, j'ai
fait construire pour mon usage personnel 9 exemplaires de
mon nouvel esthésiomètre, chacun avec un écart d'aiguilles
différent et fixe.
2° II est essentiel que les deux contacts se produisent simul
tanément sur la peau et que leur intensité soit égale. C'est là
peut-être l'exigence la plus impérieuse de toute esthésiométrie,
et malheureusement cette règle est très difficile à suivre en
pratique, lorsqu'on se sert d'un instrument qu'on applique
avec la main ; il est certain qu'avec le compas, par exemple, et
les esthésiomètres du commerce on n'applique pas toujours
les pointes simultanément, et le sujet, s'il est intelligent,
s'en aperçoit. Remarquons une circonstance qui ajoute à
la gravité de l'erreur; c'est que le défaut de simultanéité de
l'application des pointes est surtout grand, comme chacun
peut s'en convaincre, lorsque l'écart donné aux pointes est
très grand ; or, dans ce cas, la perception de la dualité des
pointes est facilitée par leur écart. La cause d'erreur que nous
signalons se fait donc dans le même sens que l'augmentation
de l'&#

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