Une émigration très encadrée par les institutions
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A La Réunion, comme aux Antilles, les difficultés d'insertion économiques des jeunes arrivant en nombre sur un marché du travail au dynamisme insuffisant sont incontestablement, depuis les années soixante, la cause première de l'organisation de leurs départs vers la métropole. Cette émigration a toujours constitué un enjeu socio-politique majeur. Cela explique que son organisation et son développement n'ont jamais été laissés à la seule initiative des populations concernées, mais ont résulté, pour l'essentiel, d'une politique volontariste des pouvoirs publics.

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Extrait

dos sier Mi grants de retour
Une émi gra tion très
La Réu nion, comme aux Antil - chan ge ment d’objec tif. L’accent est mis
les, les dif fi cul tés d’inser tion sur l’inser tion sociale des émi grés ins tal- A éco no mique des jeu nes arri vant lés en métro pole, le main tien des liens
en nombre sur un mar ché du tra vail avec le dépar te ment d’ori gine et les
au dyna misme insuf fi sant sont incon - retours quand ils sont jugés néces sai res.
tes ta ble ment, depuis les années soixante,
-Mais les émeu tes urbai nes de 1991 pla la cause pre mière de l’orga ni sa tion de
cent de nou veau la ques tion du départ des leurs départs vers la métro pole. Cette
jeu nes au centre des préoc cu pa tions. Ilémi gra tion a tou jours cons ti tué un enjeu
s’agit à la fois de réduire le désé qui libresocio-poli tique majeur. Cela explique
entre l’offre et la demande sur le mar chéque son orga ni sa tion et son déve lop pe -
du tra vail et de pré ve nir les cri ses socia -ment n’ont jamais été lais sés à la seule
les et poli ti ques. Cette nou velle inci ta tion ini tia tive des popu la tions concer nées,
au départ, encou ragée par des repon sa- mais ont résul té, pour l’essen tiel, d’une
bles poli ti ques locaux, est relayée parpoli tique volon ta riste des pou voirs
l’ANT et le CNARM (comi té natio nalpublics. La po pu la tion étudiée d’accueil des Réu nion nais en mobi li té).
Les migra tions mar quent de manière déter - Le concept de “mobi li té” qui place le
L’ étude porte sur les «migrants de mi nante la vie d’un très grand nombre de départ dans la pers pec tive d’un retourretour», c’est-à-dire les natifs de La famil les réu nion nai ses. Elles demeu rent pro fi table, rem place alors dans leRéu nion qui, ayant effec tué au moins
au cœur de l’his toire de l’île. Elles nour - discours offi ciel celui d’émigration.un séjour de plus 6 mois hors du
ris sent l’ima gi naire col lec tif en mythes et dépar te ment, sont reve nus s’ins tal ler
Les recen se ments de la popu la tion reflè -en peurs, sus ci tent des pas sions par foisdans l’île, et y rési daient au moment
tent les effets de ces fluc tua tions poli ti -de l’enquête DEMO97. Le séjour pris extrê mes et sont au centre du débat
ques sur les mou ve ments migra toi res desen compte est le der nier effec tué par public sur l’ave nir de La Réu nion.
la per sonne inter rogée. Ain si, pour natifs de La Réu nion. Les départs et le
On peut esti mer qu’un Réu nion nais surune per sonne ayant effec tué deux défi cit migra toire ont été à leur maxi-
séjours de plus de 6 mois hors du quatre a, au cours de sa vie, fait une mum entre 1974 et 1982. A cette époque
dépar te ment, le pre mier pour étu des, expé rience durable d’émi gra tion. Si l’on près de 7 000 Réu nion nais quit taient leur
le second pour motifs professionnels, ajoute aux 70 000 natifs de La Réu nion -île chaque année et un peu plus d’un mil seul le second sera retenu. qui ont décla ré en 1997 avoir quit té leur lier reve naient. Depuis, les départs ont
Nous avons éli mi né de l’échan til lon île pour une période d’au moins six mois, dimi nué tan dis que les retours aug men-
les enfants qui accom pa gnent leurs ceux recen sés en métro pole en 1990 taient régu liè re ment.
parents dans leur migra tion, pour nous (93 000), on arrive à un mini mum de
inté res ser exclu si ve ment aux migrants Depuis 1990 les jeu nes Réu nion nais ont163 000. Les uns ont choi si de reve nir au
adul tes âgés de 20 ans et plus. Nous conti nué de par tir, avec par fois despays, les autres de vivre encore en dehors n’avons donc consi dé ré que ceux qui enfants en bas âge. Ces départs se lisentde l’île.ont pris per son nel le ment la déci sion
sur le solde migra toire par âge, même side migrer. Ils sont au nombre de
l’on ne peut pour l’ins tant dis tin guer les64 500 après extra po la tion de Un volon ta risme
l’échan til lon, soit 17 % des natifs de natifs. C’est en effet à l’âge de vingt ans
ins ti tu tion nel durable20 ans et plus rési dant à La Réu nion
en 1997.
A par tir du début des années soi xante
l’Etat engage dans l’ensemble des DOM
une poli tique volon ta riste d’enco ura ge -
ment au départ vers la métro pole. Créé
spé cia le ment à cette fin, le Bumi dom pre -
nait en charge les voya ges effec tués au
titre des pla ce ments et de la for ma tion
pro fes sion nelle, ain si que les regrou pe -
ments fami liaux. Dès les années soixante-
dix l’image du Bumi dom s’est dégradée
dans la com mu nau té réu nion naise ; on lui
reproche les pro blè mes d’inser tion sociale
et indi vi duelle que ren con trent les émi -
grés. Ces pro blè mes ne feront que croître
après 1975 avec la crise éco no mique. En
1982 la créa tion de l’ANT (agence natio - Les dé parts et le dé fi cit mi gra -
toire ont été à leur maxi mumnale pour la pro mo tion et l’inser tion des
entre 1974 et 1982tra vail leurs d’Outre mer) témoigne d’un
12dos sier
encadrée par les institutions
Le pre mier apport de l’enquête Démo97 d’émi gra tion, les fem mes appa rais sent
-est de confir mer le rôle pré pon dé rant de tou jours plus nom breu ses que les hom
l’armée dans l’orga ni sa tion de l’émi gra- mes, y com pris dans les départs pour rai -
tion des jeu nes Réu nion nais. C’est en sons pro fes sion nel les.
effet pour accom plir leurs obli ga tions
Ce rôle majeur du ser vice mili taire dansmili tai res que ces jeu nes ont le plus sou -
l’orga ni sa tion, la com po si tion et la dyna -vent quit té l’île pour la métro pole. Plus -mique de l’émi gra tion des hom mes réu d’un tiers (36 %) des migrants de retour
nion nais est ample ment sou li gné parrepé rés par l’enquête décla rent avoir
l’ana lyse, selon le sexe, des moda li tés de émi gré dans ce cadre, contre 27 % pour
départ et des durées de séjour. Plus de lades rai sons d’emploi et 15 % par le biais
moi tié (54 %) de ceux repé rés pardu regrou pe ment fami lial. L’action de
l’enquête ont quit té La Réu nion pour lal’armée a donc été presqu’aus si impor -
métro pole dans ce cadre. Ils n’étaient
tante que celle du Bumi dom que l’on
que 25 % à émi grer (sou vent pris enévoque pour tant plus fré quem ment. On
charge) pour recher cher un emploi etremar que ra aus si que seu le ment 12 %
seu le ment 10 % pour pour suivre leursEntre 1990 et 1999 les jeu nes des migrants de retour décla rent être par -
Réu nion nais ont conti nué à par - étu des.tis pour pour suivre des étu des. Les autres
tir en grand nombre.
rai sons ne moti vent que 10 % des -Du côté des fem mes, c’est le regrou pe
départs. ment fami lial qui a cons ti tué la pre mière
moda li té de départ (36 %) sui vi de laque le solde migra toire s’ins crit le plus Cette ges tion ins ti tu tion nelle des départs
recherche d’un emploi (30 %) et, pournet te ment au pro fit des départs. Les marque tous les aspects de la dyna mique
moi tié moins, la pour suite des étu des-entrées ne dépas sent les sor ties qu’à par migra toire, depuis sa com po si tion socio-
(15 %).tir de vingt-cinq ans, signe pour l’essen - démo gra phique jus qu’aux durées de
tiel d’un retour des étu diants et des jeu - séjour, en pas sant par les dates de retour
nes ayant ache vé leurs obli ga tions Des retours plus tar difsà La Réu nion. Si les résul tats obte nus sur
mili tai res en métro pole. Ce n’est que tous ces points témoi gnent de la grande pour les fem mes
vers trente ans qu’elles devien nent réel - diver si té des expé rien ces indi vi duel les,
le ment plus impor tan tes que les départs. ils reflè tent sur tout les gran des ten dan ces Les dif fé ren ces des durées de séjour -
Elles tra dui sent alors autant, voire plus, qui ont pré si dé à l’orga ni sa tion de ces beau coup plus lon gues pour les fem mes
l’ins tal la tion de nou veaux immi grants é mi gra tions et à leur dérou le ment. que pour les hom mes - obéis sent à la
dans l’île que le retour de natifs. Le même logique. L’enquête révèle en effet En témoigne en pre mier lieu, la pré sence second pic maxi mum obser vé à l’âge de que 85 % des migrants de retour par tisn et te ment majo ri taire des hom me sdix ans sou ligne que ces nou veaux dans le cadre mili taire sont reve nus(67 %) par mi les migrants de reto

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