Une isoglosse ?akavo-kajkavienne - article ; n°1 ; vol.3, pg 48-58
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Description

Revue des études slaves - Année 1923 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 48-58
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

F. Ramovš
Une isoglosse čakavo-kajkavienne
In: Revue des études slaves, Tome 3, fascicule 1-2, 1923. pp. 48-58.
Citer ce document / Cite this document :
Ramovš F. Une isoglosse čakavo-kajkavienne. In: Revue des études slaves, Tome 3, fascicule 1-2, 1923. pp. 48-58.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1923_num_3_1_7270UNE
ISOGLOSSE ČAKAVO-KAJKAVIENNE,
PAR
F. RAMOVŠ.
Dans son article sur les rapports mutuels du serbo-croate et du
slovène í1', A. Belié a établi avec raison que le stade actuel des
réflexes de ť, d préslaves en slovène et en kajkavien (č,j), d'une
part, et en čakavien (c, j), d'autre part, suppose forcément deux
stades antérieurs de développement : i° un stade comportant ť, ä
originels; 2° un stade ť, j postérieur au précédent et encore attesté
par les parlers čakaviens actuels.
Le résultat ainsi acquis conduit l'auteur à admettre avec raison
que le kajkavien (c'est-à-dire le slovène et le dialecte kajkavien du
serbo-croate) et le čakavien ont connu jadis une période de vie
commune durant laquelle ont eu lieu certaines innovations li
nguistiques auxquelles le štokavien ne participait plus, et en parti
culier le développement ť, j en question. Poursuivant sa pensée,
l'auteur estime que cette évolution remonte à une époque anté
rieure à l'arrivée et à l'établissement des Serbes, des Croates et
des Slovènes dans la péninsule balkanique. Cela revient à dire que
dans le slave du Sud commun occidental, dont le développement
a donné par la suite le serbo-croate et le slovène, il s'était déjà
développé trois nuances dialectales (kajkavien, čakavien, štoka
vien) à une époque qu'il faut placer au plus tard avant le vi* siècle
— du moins depuis l'année 5a 7 après J.-C. les incursions des
Slaves dans les Balkans deviennent-elles un fait chronique — ou
même peut-être dès le 111e siècle (2). L'arrivée dans les Balkans aurait
ensuite modifié le rapport entre les trois dialectes primitifs et le
čakavien serait entré en contact plus étroit avec le štokavien tandis
que le slovène se serait isolé (art. cité, p. 2 б ). Il résulte de cet exposé
í1' Revue des Etudes slaves, I, 1991 , pp. ao et suiv.
W Cf. L. Niederle, Slovanské starožitnosti , II, 1, pp. 102 et suiv.
Revue des Etudes slaves, tome 111, 193З, fasc. 1-а. ISOGLOSSE ČAKAVO-KAJKAVIENNE. 49 UNE
que le développement slovène (kajkavien et čakavien) ť, j date
d'une époque antérieure à l'arrivée des Slaves dans les Balkans,
époque où le štokavien avait encore l\ ď, et c'est là ce qu'il me
paraît difficile d'admettre. Surtout lorsqu'on'songe que le dialecte
vieux-slave, par exemple, lequel est voisin de notre yougoslave,
demeure, en dépit de quelques traits dialectaux particuliers, si
proche de la langue slave commune (et non pas seulement de la
langue yougoslave commune) que ML Meillet est fondé à dire^qu'il
nous sert de substitut commode au slave commun^, ce qui d'ai
lleurs, en considération de divers autres faits, est encore loin de
nous autoriser à parler d'une communauté linguistique slave qui
aurait persisté jusqu'au vine siècle après J.-G. Toutes les isoglosses
qui séparent le slovène du serbo-croate se sont développées sur le
territoire yougoslave actuel, et c'est là ce que nous sommes en
mesure de démontrer; nous n'envisageons ici que l'isoglosse de y
issu de ä qui est assurément l'une des plus anciennes.
Le slave commun a connu pour les groupes ti, di originels le
même développement que celui qui avait eu lieu, bien entendu anté
rieurement, pour les groupes vèlaireA-i, à savoir l'attraction pro
gressive de la consonne dans la sphère d'articulation de la voyelle г(2).
Le développement est le suivant : un ancien *okese est passé peu à
peu à *olc'ese, *ok"ese, *oľese^K Jusqu'à présent nous n'avons eu
affaire qu'à une assimilation, et ce n'est qu'à partir de la forme
*oťese que commence l'altération qui est intéressante en raison du
résultat final. Comme, dans l'articulation de ť, ľécartement entre
la partie de la langue qui articule et le palais est très grand,
comme d'autre part le phonème /rest articulé dorsalement et que
par conséquent la surface d'occlusion se trouve être très large en
raison de la conformation des parties de la langue et du palais qui
articulent, ces doux circonstances, écarlement et largeur, rendent
difficile le relâchement complet et instantané de l'occlusion. C'est
pourquoi seule la partie médiane de la langue, qui est la plus éle
vée, s'abaisse, tandis que les parties latérales restent en occlusion ;
il en résulte une fente par laquelle s'échappe le courant expiratoire,
qui produit de ce fait une spiranle par relâchement (« offglidc »)i4>.
(1) Revue das Eludes slaves, ], 1921, p. 8.
(2) Voir l'article d'A. A. Sachmatov dans les П.чвЪспл отд. русск. яз. и слов.,
І (і 8д<> ) , pp. 695 et suiv.
í3j k" et t," représentent les occlusives pnjpalalales que M. Brocli (Slamsche ľho-
nelik , S 21) note par kj, ij.
'''' Cf. Jespei'son, l.ehrbiich. der Phnnelik, pp. ifi5 et suiv.
KTIDF.S SLAVES. 50 F. BAMOVŠ.
C'est dc cette façon qne le phonème ť donne naissance à ľaffri-
quée t:X* š' et enfin (#-v=y), laquelle s'est ensuite développée en ť
en с (oèese). Lors de la seconde palalalisation des vélaires du slave
commun, le même processus s'est répété, à cette différence près
que la spirante formée par relâchement était articulée par une
fente plus étroite, de sorte que le résultat final a été с [ста]. Ce
sont les mêmes phénomènes qui ont encore eu lieu à une époque
postérieure pour ti, di.
Tandis que les deux premiers phénomènes (A> č, c) sont slaves
communs, les opinions sont partagées en ce qui concerne le tro
isième. C'est ainsi que Leskien (Altbulgarische Grammatik, 3e éd.,
§39) pose pour le slave commun ť, ď; Vondrák (Vergleichende
slavische Grammatik, I, p. 27 b) est d'avis qu'en ce qui concerne
les réflexes de í', ď il y avait dès le slave commun deux dialectes :
t's'j, d'£ (russo-yougoslave) et ťs', äz' (slave occidental). Dans son
Altkirchenslavische Grammatik (2e éd., p. 3i3), il dit très nett
ement que les différents réflexes actuels reposent sur des degrés
intermédiaires qui remontent au slave commun. Plus tard Leskien
(Grammatik dcr serbokroatischen Sprache, p. 38) pose pour le slave
commun ťs', d'z!, et Hujer (Uvod do dějin jazyka českého, p. 5 1 )
pense que les nuances des réflexes dialectaux ultérieurs étaient
déjà marquées dans le slave commun.
En ce qui concerne ti, d(hji indo-européens, je suis d'avis que
le seul fait que l'on puisse attribuer au slave commun est l'assimi
lation entre les deux phonèmes, soit ť , ď'l\ qu'il est peut-être pré
férable d'écrire ľ, d\ puisque /, d ont été attirés dans la sphère
d'articulation de la voyelle i. Tout le développement ultérieur
relève de la vie spéciale de chacune des langues slaves et se ramène
d" aux principaux moments suivants : ť, développent par relâche
ment s', z', et dialectalement ť s' devient par élargissement de l'ou
verture t's' — ê (qui peut par durcissement devenir ultérieurement
č) ou ailleurs par dépalatalisation ts = c, sauf dans les groupes
avec une consonne palatale précédente (s'řV>sč même dans le
slave occidental). Cette opinion apparaît comme parfaitement légi
time dès que l'on songe que chaque langue slave ou chaque
ensemble linguistique d'une certaine importance formant un
W Peut-être déjà simplifié de ť Iі, ď ď ', cf. la théorie de l'assimilation selon Šach-
matov, art. cité; ť ť serait aussi justifié par le développement * dukti>* duk't'i et,
par assimilation mutuelle des deux consonnes, *duk"Ci, duť ťi, duťi; pour le pas
sage kt>ť, cf. aussi Hujer, Časopis pro moderní filologii a literatury, III (191З),
pp. 356 et suiv. UNE ISOGLOSSE ČAKAVO-KAJKAV1ENNE. 51
groupe géographique a développé ses réflexes propres. Bien plus ,
nous sommes en mesure de

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