Unions monétaires et rapports de coopération internationale dans un monde en transition. L exemple de l Union monétaire ouest-africaine - article ; n°2 ; vol.14, pg 196-215
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Unions monétaires et rapports de coopération internationale dans un monde en transition. L'exemple de l'Union monétaire ouest-africaine - article ; n°2 ; vol.14, pg 196-215

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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 2 - Pages 196-215
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Weiller
Unions monétaires et rapports de coopération internationale
dans un monde en transition. L'exemple de l'Union monétaire
ouest-africaine
In: Revue économique. Volume 14, n°2, 1963. pp. 196-215.
Citer ce document / Cite this document :
Weiller Jean. Unions monétaires et rapports de coopération internationale dans un monde en transition. L'exemple de l'Union
monétaire ouest-africaine. In: Revue économique. Volume 14, n°2, 1963. pp. 196-215.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_2_407549MONETAIRES ET RAPPORTS UNIONS
DE COOPERATION INTERNATIONALE
DANS UN MONDE EN TRANSITION
L'exemple de l'Union monétaire ouest- africaine
Quel peut être, dans la situation historique actuelle, l'avenir d'une
zone monétaire telle que la zone franc ? Les anciennes définitions semblent
décidément peu éclairantes : elles reflétaient à la fois un passé colonial
dont on s'était mal dégagé depuis le second conflit mondial et les exi
gences d'un contrôle des changes jugé nécessaire jusqu'en 1958 pour
l'ensemble de la zone, face à une menace commune de déséquilibre des
paiements extérieurs. Mais précisément le problème reste double et l'on
comprendra mieux à la fois les difficultés et les conditions de transfor
mation et de réadaptation, malgré tout assez lentes, des anciennes zones
si l'on ne perd pas de vue ces deux aspects simultanés.
Au tournant des années 1958-1962, la zone franc subissait de plus
en plus le contrecoup d'un processus accéléré de décolonisation, déjà par
venu à son terme depuis plusieurs années au Maroc et en Tunisie, mais
s'étendant pacifiquement aux pays d'Afrique intertropicale d'expression
française. En même temps, la raison d'être de mesures concertées de
restriction quantitative et de contrôle discriminatoire disparaissait pour
les principales monnaies européennes, avec le retour à leur convertibilité
externe : pour avoir été moins souvent soulignée (1), la répercussion de
ce deuxième type de décisions n'en est pas moins brutale.
Il faudrait sans doute tenir compte de bien plus d'éléments que nous
ne pourrons le faire dans cet article assez bref — notamment de l'attraction
commerciale de la Communauté économique européenne et de son rôle
éventuel dans le sens d'une reformulation des problèmes monétaires
1. Cf. cependant T. Balogh, Le coût de la convertibilité et le rôle de
la place de Londres, Cahiers de 1'I.S.E.A., série P, n° 3, « Convertibilité,
multilatéralisme et politique de stabilisation » (Institut de science écono
mique appliquée, 1960; série Commerce mondial et conditions internationales
de la croissance). INTERNATIONALE 197 COOPÉRATION
internationaux; mais précisément, il s'agit là de conditions qui seraient
encore plus difficiles à préciser dès à présent. Ce que nous pouvons faire,
c'est d'abord envisager l'avenir d'une zone en fonction de ce que tendent
à faire un certain nombre de pays indépendants qui viennent de créer
entre eux une nouvelle union monétaire régionale telle que X Union monét
aire Ouest-africaine : si l'événement a pu sembler à beaucoup de peu de
signification du fait qu'il ne marque qu'une étape dans un processus en
cours, l'examen quelque peu attentif des conditions de cette étape et des
orientations qui s'y décèlent semble assez révélatrice.
Du moins cet examen doit-il permettre de mieux marquer à l'heure
actuelle le sens d'une transformation en cours. On ne perdra pas de vue,
d'autre part, ce qui se décide dans un contexte beaucoup plus large,
à l'échelle des courants internationaux d'échange et des systèmes interna
tionaux de paiement, autour de ce qu'on a accoutumé d'appeler devise-clé
ou devise-réserve, voire éventuellement dans le cadre du Fonds monétaire
international. Bien entendu, il n'est pas possible de déterminer dans quelle
mesure toutes ces tendances se conjuguent ou se neutralisent et ne pou
vons-nous prétendre reprendre ainsi une discussion d'ensemble d'un beau
coup trop vaste problème (2). Mais, à partir d'un fait historique précis
et localisé — la nouvelle définition d'une monnaie africaine — nous pou
vons essayer, en élargissant successivement les données de l'analyse, de
faire apparaître quelques-unes des dimensions d'un problème fort complexe.
I
Monnaie africaine
et développement économique inter-régional
Comment interpréter le fait ? Une nouvelle monnaie africaine est-elle
née ? Juridiquement, sans doute, la novation est-elle significative ? Déjà,
par ordonnance du 4 avril 1959, avait été créée une Banque centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Dahomey, Haute-Volta, Mau-
2. Xous avons essuyé de préciser certaines des tendances actuelles
dans le rapport qui nous avait été confié pour partie — et pour partie
aussi à notre collègue D.Y. Delivanis — au Colloque de Brissago de V Asso
ciation internationale des sciences économiques sur le Commerce internatio
nal dans un monde en développement (l«r-9 septembre 1961) : rapport sur
Systèmes internationaux de paiement et problèmes de croissance écono
mique (texte anglais : Existing international payments and exchange systems-
in relations to the problem of growth). REVUE ÉCONOMIQUE 198
ritanie, Niger, Sénégal, ainsi que Soudan devenu Mali et Togo). Celle-ci
avait repris, sauf pour la Guinée, les activités de l'ancien « Institut d'émis
sion de l'Afrique occidentale française et du Togo». Ainsi ce groupe de
pays d'expression française conservait-il une monnaie commune.
Les négociations engagées entre la France et la plupart des Etats
intéressés de l'ancienne Afrique occidentale ont abouti à un accord le
12 mai 1962. Le Mali (ancien Soudan) et le Togo, pour des raisons
d'ailleurs différentes, n'y ont pas adhéré. L'ancienne banque centrale con
serve sa dénomination mais est devenue, le Ver novembre 1962, institut
d'émission commun. Notons quelques changements dans le mode d'orga
nisation : le Conseil d'administration, composé de 18 membres, comprend
6 représentants du gouvernement français et 12 des jeunes Etats africains
(2 par pays). Dans chaque Etat, un comité monétaire a été institué, mais
il relève directement de l'institut central.
Dans quelle mesure un organisme ainsi transformé sera-t-il apte à
innover dans le domaine fondamental de la création de monnaie et, par là
même, de l'organisation du crédit ? Pourra-t-il donner l'impulsion néces
saire à des réalisations à plus long terme — étant bien entendu que ces
dernières relèvent d'autres moyens d'action que ceux de la banque centrale,
qu'il s'agisse du secteur public ou du secteur privé ? Ce premier problème
présente une importance majeure.
On sait que le franc français reste le pivot d'un système qui, en Afrique
intertropicale, doit ainsi continuer à assurer l'émission monétaire pour les
pays groupés autour de la même banque. Il s'agirait donc de faire le pont
entre les anciennes exigences de la zone transposées déjà dans une certaine
mesure sur le terrain de la nouvelle union monétaire et les perspectives
d'une programmation ou d'une planification régionale africaine d'un type
nouveau permettant d'échapper aux dangers d'une juxtaposition de « micro
nations » (3) . Comment y parvenir ?
a) Le schéma historique du rattachement à une monnaie-réserve des
émissions de pays, indépendants ou non mais à des stades de moindre
développement, était très différent. Rares ont été pratiquement avant
1914 les réalisations si souvent citées de gold exchange standard «stricto
3. Différents documents législatifs ont approuvé, entre 1960 et 1962,
des plans de développement triennaux, quadriennaux, ou intérimaires en
Mauritanie, au Sénégal, au Niger, au Dahomey et en Côte d'Ivoire. INTERNATIONALE 199 COOPÉRATION
sensu » dans les relations entre un pays disposant de fortes réserves d'or,
et, par exemple, un pays venant d'abandonner l'étalon-argent (cas de

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