Verticale subjective versus verticale posturale : une note sur l étude de la perception de la verticale - article ; n°3 ; vol.97, pg 433-447
16 pages
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Verticale subjective versus verticale posturale : une note sur l'étude de la perception de la verticale - article ; n°3 ; vol.97, pg 433-447

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Description

L'année psychologique - Année 1997 - Volume 97 - Numéro 3 - Pages 433-447
Résumé
La verticale étant présente à la fois au niveau de l'espace égocentré (verticale posturale) et au niveau de l'espace des objets (verticale subjective), l'étude de la perception de la verticale pose différents problèmes théoriques dont l'origine est souvent une certaine imprécision au niveau de la définition du type de verticale étudiée. Nous proposons, ici, une réflexion centrée sur les problèmes posés par la définition de cet objet d'étude et ses méthodes d'évaluation ainsi que sur le problème du lien entre la verticale posturale et la verticale subjective. Nous posons également la question de l'existence d'une perception directe de la verticale telle qu'elle est conçue habituellement, et nous examinons l'hypothèse selon laquelle cette perception serait dérivée de l'estimation de l'orientation du corps propre. Ces réflexions tentent d'éclairer la compréhension des processus impliqués dans la perception de la direction gravitaire.
Mots-clés : perception spatiale, verticale subjective, verticale posturale.
Summary : Subjective vertical versus postural vertical: A note on the study of perception of the vertical dimension.
Some of the problems raised by the studies on the perception of the vertical dimension stem from the lack of definition of the kind of vertical which is concernee (postural vertical or subjective vertical). In discussing these definitions and the methods of measure used, we question the nature of the link between the postural vertical and the subjective vertical. We question also whether there is a direct perception of the gravitational vertical or whether such perception is derived from the evaluation of body-axis orientation.
Key words : spatial perception, subjective vertical, postural vertical.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Luyat
Verticale subjective versus verticale posturale : une note sur
l'étude de la perception de la verticale
In: L'année psychologique. 1997 vol. 97, n°3. pp. 433-447.
Résumé
La verticale étant présente à la fois au niveau de l'espace égocentré (verticale posturale) et au niveau de l'espace des objets
(verticale subjective), l'étude de la perception de la verticale pose différents problèmes théoriques dont l'origine est souvent une
certaine imprécision au niveau de la définition du type de verticale étudiée. Nous proposons, ici, une réflexion centrée sur les
problèmes posés par la définition de cet objet d'étude et ses méthodes d'évaluation ainsi que sur le problème du lien entre la
verticale posturale et la verticale subjective. Nous posons également la question de l'existence d'une perception directe de la telle qu'elle est conçue habituellement, et nous examinons l'hypothèse selon laquelle cette serait dérivée de
l'estimation de l'orientation du corps propre. Ces réflexions tentent d'éclairer la compréhension des processus impliqués dans la
perception de la direction gravitaire.
Mots-clés : perception spatiale, verticale subjective, verticale posturale.
Abstract
Summary : Subjective vertical versus postural vertical: A note on the study of perception of the vertical dimension.
Some of the problems raised by the studies on the perception of the vertical dimension stem from the lack of definition of the kind
of vertical which is concernee (postural vertical or subjective vertical). In discussing these definitions and the methods of measure
used, we question the nature of the link between the postural vertical and the subjective vertical. We question also whether there
is a direct perception of the gravitational vertical or whether such perception is derived from the evaluation of body-axis
orientation.
Key words : spatial perception, subjective vertical, postural vertical.
Citer ce document / Cite this document :
Luyat M. Verticale subjective versus verticale posturale : une note sur l'étude de la perception de la verticale. In: L'année
psychologique. 1997 vol. 97, n°3. pp. 433-447.
doi : 10.3406/psy.1997.28969
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1997_num_97_3_28969L'Année psychologique, 1997, 97, 433-447
NOTE THÉORIQUE
Laboratoire de Psychologie expérimentale,
Université Pierre- Mendès- France1
VERTICALE SUBJECTIVE
VERSUS POSTURALE:
UNE NOTE SUR L'ÉTUDE
DE LA PERCEPTION DE LA VERTICALE
par Marion LUYAT2
SUMMARY : Subjective vertical versus postural vertical: A note on the
study of perception of the dimension.
Some of the problems raised by the studies on the perception of the vertical
dimension stem from the lack of definition of the kind of vertical which is
concerned (postural vertical or subjective vertical). In discussing these
definitions and the methods of measure used, we question the nature of the link
between the postural vertical and the subjective vertical. We question also
whether there is a direct perception of the gravitational vertical or whether such
perception is derived from the evaluation of body-axis orientation.
Key words : spatial perception, subjective vertical, postural vertical.
La force de gravité oriente à la verticale la position des orga
nismes et celui des objets. Présente ainsi, à la fois au niveau de
l'espace égocentré (i.e. orientation posturale) et au de allocentré (i.e. des objets), la force de gra
vité est à l'origine de plusieurs directions perceptuelles ou physi-
1. BP 47, 38040 Grenoble, Cedex., e-mail: Marion Luyat, @upmf. Gre
noble. Fr.
2 . La rédaction de ce texte est, bien sûr, le fruit de nombreuses discussions
et échanges. Je remercie infiniment Théophile Ohlmann d'avoir été mon princi
pal et indispensable interlocuteur. Je remercie également Yvette Hatwell pour
son aide précieuse. Marion Luyat 434
ques qui peuvent être considérées également comme « verti
cales ». Etudier la perception de la verticale peut renvoyer, par
conséquent, aussi bien à l'orientation posturale de l'individu
(verticale posturale) qu'à la perception de l'orientation verticale
de l'environnement (verticale subjective). Selon le type de défi
nition de la verticale adoptée par le chercheur, la perception de
la verticale s'étudiera alors par le biais de méthodes différentes
et induira des interprétations spécifiques. De plus, lorsque la
perception de la verticale concerne la perception de l'orientation
gravitaire de l'environnement (verticale subjective), on peut se
demander si elle résulte de la perception directe de la force de
gravité ou si ce percept ne pourrait pas plutôt se définir comme
un épiphénomène d'une autre activité perceptive plus générale.
La verticale subjective pourrait résulter, ainsi, non pas d'une
simple intégration d'indices sensoriels mais d'une perception
d'orientation spatiale plus globale : la perception de la position
de son corps dans l'espace.
A. Les différents types de verticales
A. 1. Une direction princeps : la verticale physique
Le champ de gravité terrestre est l'attraction exercée par la
masse de la Terre sur les objets se trouvant à sa surface ou
dans son voisinage. Tout corps plongé dans ce champ d'accélé
ration subit une force Fp, nommée poids du corps (Fp = m.g,
g étant l'accélération de la gravité et m la masse du corps).
Cette force est exactement compensée par la force de rési
stance Fr qu'exerce en sens inverse le sol sur lequel ce corps est
posé : — Fr + Fp = 0. La direction de l'accélération gravitaire g
est dirigée de haut en bas, vers le centre de la Terre. Cette
direction constitue la verticale physique : c'est la direction
donnée par le fil à plomb. L'intensité de l'accélération du
champ de gravité, à peu près constante sur terre1, est égale
à 9,81 m/s2. La force de gravité, dont la direction est verticale,
1 . A la surface de la Terre, l'intensité de g varie, en fait, d'un point à un
autre : elle est plus faible, par exemple, à l'équateur qu'au pôle et diminue avec
l'altitude. La direction de la pesanteur n'est pas non plus dirigée strictement
vers le centre de la Terre. En ce qui concerne notre champ de recherche, ces
variations infinitésimales sont toutefois négligeables. perception de la verticale 435 La
peut être considérée comme le stimulus commun aux verticales
posturale et subjective, verticales qui intéressent plus particu
lièrement le psychologue.
A. 2. La verticale posturale
Les récepteurs otolithiques situés dans l'oreille interne sont
sensibles aux accélérations linéaires, que celles-ci soient cons
tantes ou variables. Ils constituent, par conséquent, des cap
teurs privilégiés de la direction gravitaire. Mais les informations
visuelles et somesthésiques, en agissant également comme des
signaux détecteurs d'erreurs, vont permettre à l'individu
d'orienter son corps par des réactions posturales antigravitaires
(Massion, 1984 ; 1994). La position que prend le corps dans ces
conditions, bien que sa direction ne soit pas toujours strictement
celle du fil à plomb, est appelée verticale posturale (Gibson,
1952). Verticale comportementale et verticale physiologique
(Caston, Cazin, Gribenski et Lannou, 1976 ; Caston, 1993) sont
des termes synonymes pouvant être trouvés dans la littérature.
La verticale posturale peut être estimée à partir de la simple
observation et de la mesure du positionnement postural. Le
sujet debout étant libre de ses mouvements, la verticale postur
ale se définit comme la position que prend spontanément et
sans contrainte le corps par rapport aux forces environnement
ales. Le Body Adjustment Test ou BAT (Witkin, 1949 ; Witkin,
Lewis, Hertzman, Machover, Bretnall Meissner et Wapner,
1954 ; Sigman, Goodenough et Flannagan, 1979 ; Benson, 1990 ;
Nemire et Cohen, 1993 ; Cian, Esquivié, Barraud et Raphel,
1995) est une épreuve qui consiste à ajuster artificiellement son
corps sur la verticale physique à partir d'une forte inclinaison de
départ. L'individu est généralement restreint dans un siège
incliné qu'il doit repositionner à la verticale. Ce test peut être
également considéré comme un indicateur de la verticale postur
ale bien que les ajustements se fassent dans ce cas de manière
passive (Howard et Templeton, 1966).
A. 3. L

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