Villages, cadastres et plans parcellaires au Danemark  - article ; n°4 ; vol.1, pg 562-575
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Description

Annales d'histoire économique et sociale - Année 1929 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 562-575
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Svend Aakjar
Villages, cadastres et plans parcellaires au Danemark
In: Annales d'histoire économique et sociale. 1e année, N. 4, 1929. pp. 562-575.
Citer ce document / Cite this document :
Aakjar Svend. Villages, cadastres et plans parcellaires au Danemark . In: Annales d'histoire économique et sociale. 1e année,
N. 4, 1929. pp. 562-575.
doi : 10.3406/ahess.1929.1128
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0003-441X_1929_num_1_4_1128VIE SCIENTIFIQUE LA
I. — LA DOCUMENTATION DE L'HISTOIRE
ÉCONOMIQUE
VILLAGES, CADASTRES ET PLANS PARCELLAIRES AU DANEMARK
L'art d'arpenter et d'évaluer la terre remonte, au Danemark, à une
origine très reculée, et, si, seulement, Fart de récriture y était aussi ancien,
nous connaîtrions certainement l'agriculture danoise mieux que ce n'est, en
fait, le cas. Par malheur, aucun texte danois — si l'on excepte les runes des
monuments de pierre — n'est antérieur au xic siècle. Ces très vieux docu
ments, d'ailleurs, attestent déjà éloquemment l'existence d'un système
d'unités d'évaluation et d'arpentage des terres ; ces unités sont mentionnées
comme des faits, comme des institutions d'un lointain passé. Le manse danois,
appelé bool (équivalent du latin médiéval mansus, de l'anglais hide, de l'all
emand Hufe) se rencontre dans la première en date, précisément, des chartes
danoises, celle que le roi Knut accorda au chapitre de Lund, le 21 mai 1085 ;
plusieurs villages des provinces de Scanie et de Seland sont présentés comme
divisés en mansi (au nombre de un à huit par village). Un peu plus tard, dans
un privilège royal accordé au monastère de Ringsted, en Seland (1148), on lit
que le cens et la corvée des tenanciers avaient été convertis en une redevance
en argent secundum antiquum et verum taxum, selon un taux, une valeur d'éva
luation anciens et sûrs. Par ailleurs, dans plusieurs documents tels que le Liber
Census Daniae, ou rôle du roi Waldemar II (1231), l'évaluation de la terre en
valeur or (ancien danois : gulz wirthing) est déjà nommé antiqua estimacio ; et
dans ce même rôle, la Descriptio cuiusdam partis Falstriœ offre le plus ancien
spécimen d'un registre cadastral régulier et détaillé, qui, du rebte, ne s'ap
plique qu'à l'île de Falster, dans le Sud du Danemark. Tous les villages de
Falster y sont cadastrés et le total des unités de mesure est donné aussi bien
selon l'ancienne évaluation en manses {bool) qu'en unités plus récentes : mark,
oere et oertug de terre [marca, ora% solidus terrée).
Le système agraire, base de ces différents types d'arpentage, était, dans la
plus grande partie du Danemark, celui que l'histoire rurale européenne con
naît sous le nom de système des « champs ouverts » {open-field system des his
toriens anglais). J'en rappelle, d'un mot, les traits principaux : absence, dans
la terre arable, de clôtures permanentes autour des parcelles (quelques champ»
privilégiés mis à part) ; servitudes collectives (vaine pâture, assolement forcé) ;
parcelles étroites et allongées. Quant à l'habitat, il était, au Danemark,
presque partout aggloméré : la population était groupée en villages. Seuls PLANS PARCELLAIRES : DANEMARK 563
quelques régions de l'Ouest et du Nord du Jutland et l'île de Bornholm pra
tiquaient l'habitat dispersé, fermes isolées (ancien danois garth), éparpillées
sur toute la surface de la paroisse. Mais, dans ce cas même, il pouvait exister,
sur des champs donnés, une certaine communauté de culture entre trois,
quatre, ou plus, de ces fermes. D'autre part, là même où dominait l'habitat
aggloméré, on trouvait également, à côté des maisons groupées dans le vil
lage et de leurs champs, des fermes isolées — seigneuriales ou non — appelées
enstaeke garth, enstegaard (littéralement la possession, la « prise » d'un seul
homme : de taka, prendre et ens génitif du nombre en : un) ; autour d'elles
s'étendait leur terrain d'exploitation (fang ou pertinentia). Schématiquement
dessiné, le type ordinaire d'un village danois était le suivant : une rangée d'ha
bitations au nombre de 10 à 20, non pas nécessairement situées le long de la
grand'route, au contraire coupant souvent celle-ci, et dans ce cas comportant
un chemin latéral, appelé fortaa, qui passait devant elles. Derrière chaque
ferme, l'enclos privé du paysan (danois : toft, botoft, hustoft ; latin fundus, area),
ayant souvent de 1 à 6 ha. ou plus. Puis, derrière ces tofts (propriétés particul
ières de chaque ferme), la vieille terre de culture du village déployait ses
champs. Quant au terrain qui s'étendait devant la rangée des maisons, séparé
d'elle par le chemin (fortaa, gâta), on l'avait, peut-être, à l'origine, réservé à la
pâture ; mais, plus tard, il avait généralement été, lui aussi, mis en labours.
Enfin l'assolement. Le système triennal dominait dans le Danemark
oriental. L'assolement biennal, par contre, n'était pas rare en Seland et Sca-
nie ; il se rencontrait aussi çà et là en Jutland oriental et en Slesvig. Le sys
tème à sole unique apparaissait aussi, par endroits, dans tout le royaume et
surtout dans le Jutland.
Les trois soles du système triennal se nommaient wang (latin : locus,
cultura, campus) ; le wang était à son tour subdivisé en parties appelées aas
(latin fastigium, comparer l'anglais : ridge), fall (lat. : casus), maal (lat. : men-
sura), taekt (littéralement : prise). Uaas ou fall pouvait à son tour comprendre
plusieurs quartiers appelés skifte (latin : divisio), formés chacun d'un cer
tain nombre de bandes de terre de même orientation. La plus petite unité
agraire était l'acre (ancien danois : aker, latin : ager) ; sa largeur normale était,
en général, de 5 à 7 m. ; sa longueur était variable, par conséquent sa surface
aussi. La surface moyenne du vieil acre danois semble avoir été de 25 a. ; mais
on observe d'importants écarts dans les deux sens. D'après une glose (datant
probablement du xive siècle) de la loi Jute de 1241, l'acre se composait de
24 faar ou fur (sulci) ou sillons, ayant probablement chacun de 9 à 12 pouces
danois de largeur (c'est-à-dire de 23,5 à 31,4 cm. environ). D'autre part, sui
vant une estimation, habituelle au xvie siècle, du rapport entre le cens et la
terre mesurée à la perche ou à la corde (danois : reep ok raft, latin : per funicu-
lum sive perticam), la perche ou corde normale, qui était de même largeur
que l'acre, équivalait à 24 sous (skilling) ; par suite, le cens ordinaire d'un
« sillon » (fur) était d'un sou.
Cette méthode d'arpentage par perches et cordes n'était pas employée
uniquement pour la terre arable ; les prairies et les bois se mesuraient aussi
per funicuhim. Les pâtures, par contre, n'étaient pas mesurées à la corde.
Parfois, on voit des pâturages et des bois de chênes ou de hêtres divisés et
taxés par swinslagk. Chacune de ces unités devait au seigneur une redevance ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 564
d'un porc, à titre de droit de pasnage (aldengiald) ; selon le taux habituel, elle
correspondait à la quantité d'herbe, de glands ou de faînes nécessaire à la
nourriture de 6 porcs.
Naturellement tous les villages n'avaient pas de prés ou de bois, ni même
de terrain spécial de pâture. En pareil cas, la sole en jachère servait seule à la
nourriture du bétail ; chaque exploitation exerçait sur elle un droit de dépais-
sance, proportionnel à la part qu'elle détenait dans les terres arables du vil
lage. Si le village n'avait qu'une sole, on la semait tous les ans, sans jamais la
laisser en jachère (culture dite alsaede) ; alors le terrain spécial de pâture était
absolument nécessaire. Normalement d'ailleurs, même les villages qui étaient
cultivés selon les systèmes triennal ou biennal, usaient, à côté des jachères, de
pâturages proprement dits.
Le système des champs ouverts conduit au partage de la terre arable en de
nombreuses bandes contiguës, et distribuées de telle sorte que chaque exploi
tation ait sa part de bonne et mauvaise terre. On distingue, en Dan

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