Chapitre 2
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Description

Chapitre 2 J’étais morte, bel et bien morte. Je n’avais pas compris ce qui avait bien pu se passer. Je me souvenais juste de ses canines froides contre ma peau. J’avais pu sentir la vie me quitter petit à petit, mon corps se pétrifier. J’étais littéralement déchirée de l’intérieur incapable de bouger, ni de protester. Je l’entendais encore me parler de sa voix rauque, ses yeux étaient d’un rouge terrifiant et flamboyant. Sa peau au contact de la mienne m’avait procuré un frisson, tellement celle-ci était glacée. Alors, j’étais morte, je n’avais que vingt ans et encore toute la vie devant moi. Je n’avais jamais connu l’amour, mais voyant mes copines gindres à propos de leurs petits copains, j’en avais plus tellement envie et je vivais très bien sans. Je ne sentirai plus la bonne odeur du café le matin, ni la bonne odeur d’un bon croissant bien chaud. Je n’entendrais plus ma mère se plaindre de ma façon de vivre. Coucher tard, levé tard lorsque je ne travaillais pas. Je savais bien qu’au fond, elle voulait que je parte et que je fasse ma vie ailleurs, loin d’eux. Mais tant que je n’avais pas de boulot sérieux je ne pouvais pas partir. Le boulot de serveuse ne me rapportait strictement rien, en tout cas pas assez pour m’acheter un petit appartement. Le patron était un vrai goujat toujours à nous mettre la main aux fesses dès que l’on passait devant lui. Il n’engageait que des filles.

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Publié le 20 août 2012
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Chapitre 2 J’étais morte, bel et bien morte. Je n’avais pas compris ce qui avait bien pu se passer. Je me souvenais juste de ses canines froides contre ma peau. J’avais pu sentir la vie me quitter petit à petit, mon corps se pétrifier. J’étais littéralement déchirée de l’intérieur incapable de bouger, ni de protester. Je l’entendais encore me parler de sa voix rauque, ses yeux étaient d’un rouge terrifiant et flamboyant. Sa peau au contact de la mienne m’avait procuré un frisson, tellement celle-ci était glacée. Alors, j’étais morte, je n’avais que vingt ans et encore toute la vie devant moi. Je n’avais jamais connu l’amour, mais voyant mes copines gindres à propos de leurs petits copains, j’en avais plus tellement envie et je vivais très bien sans. Je ne sentirai plus la bonne odeur du café le matin, ni la bonne odeur d’un bon croissant bien chaud. Je n’entendrais plus ma mère se plaindre de ma façon de vivre. Coucher tard, levé tard lorsque je ne travaillais pas. Je savais bien qu’au fond, elle voulait que je parte et que je fasse ma vie ailleurs, loin d’eux. Mais tant que je n’avais pas de boulot sérieux je ne pouvais pas partir. Le boulot de serveuse ne me rapportait strictement rien, en tout cas pas assez pour m’acheter un petit appartement. Le patron était un vrai goujat toujours à nous mettre la main aux fesses dès que l’on passait devant lui. Il n’engageait que des filles. Vous n’imaginez pas combien de fois j’ai voulu lui envoyer un coup de verre d’eau à la figure. C’était un vieil homme, d’une soixantaine d’années. Il avait une démarche boiteuse. Sa tête était arrondi, et sa peau très ridée et jaunie suite à une très grande consommation de cigarettes, qui lui avait valu une opération des cordes vocales. Suite à cela, sa voix était devenue à peine audible et cassée. Il avait une forte corpulence et il portait toujours des chemises en soie très chères. Ce qui ne le mettait absolument pas en valeur, puisque la plupart des boutons allaient ficher le camp. Je le détestais. Parmi, toutes les serveuses j’étais sans doute celle qui avait le plus de sang-froid. Certaines d’entre elles n’avaient pas pu résister à l’envie de le frapper, mais bizarrement elles n’étaient pas virées. Une chance pour elles ? Je ne pensais pas… Elles voulaient tellement partir de cet endroit miteux. Le bar n’était pour ainsi dire, pas un endroit très fréquentable pour les filles qui avaient dans les 20-25 ans. La plupart des clients étaient des pervers dans la quarantaine, le patron également, alors bien sûr, il ne levait pas le petit doigt dès que l’une des filles se plaignait de harcèlement sexuel. C’était intolérable. Mais la justice n’aurait rien pu faire pour nous, notre travail n’était pas tout à fait dans la légalité. On avait signé aucun contrat et n’avions donc aucunement le droit de réclamer des dommages et intérêts. On était toutes piégées. J’étais sans doute libérée de tous ces tracas puisque j’étais morte.Une partie de moi était heureuse mais l’autre se demandait pour ma vie devait se finir ainsi, elle s’était fanée si vite, que je n’avais pu profiter de rien. Au bout d’un moment, j’entendis des voix et sentis une haleine chaude près de mon visage. Je ne savais pas si je rêvais. J’essayai très doucement les yeux pour comprendre ce qu’il se passait. Et où j’étais. Mais mes paupières étaient lourdes et cela me demandait un terrible effort pour en commander l’ouverture. Mes parents me regardaient de leurs yeux inquiets. La lumière me fit cligner des yeux à plusieurs reprises. Ma mère dû comprendre que ça me faisait mal car elle l’éteignit.  -Ça va mieux comme ça ? me demanda-t-elle de sa voix douce. De cette voix que je n’avais pas entendue depuis fort longtemps. Ils me regardèrent tous les deux tendrement et ma mère prit ma main dans la sienne, puis me reposa la question voyant que je n’avais visiblement pas entendu. Je ne savais pas quoi lui répondre et optais pour un hochement de tête. Je n’avais pas la force de faire autre chose. C’était bien la première fois que je paraissais si faible et cela me rendait furieuse. Je leur demandai de sortir de la chambre pour me laisser le temps de reprendre mes esprits et de faire le point sur ce qu’il se passait.
J’étais perdue. Je rêvais ou tout cela était-il réel ? -Un médecin va bientôt arriver pour voir si tout va bien. Reposes-toi bien. Sur ce, elle referma la porte de ma chambre doucement. Me reposer ? Je n’en avais visiblement pas le temps, puisqu’à peine ma porte fermée, elle se rouvrit et un homme entra dans ma chambre. L’homme en question (que je supposais être le médecin) était maigre et grand. Ses yeux verts émeraude me fixèrent pendant quelques instants. Avec une démarche mal assuré, il s’approcha de moi, et se pencha pour se mettre à ma hauteur. Il avait les cheveux roux frisés, et la peau blanche. Ses pommettes saillantes étaient toutes rouges, surement à cause du froid. Il ne me lança aucun « bonjour » ni aucun « tu te sens bien ? ». Au lieu de cela, il me posa une série de questions. -Donc si je comprends bien tu ne te souviens strictement de rien ? -Non. Tout est flou, répondis-je d’une voix faible. -Tu te sentais mal ? Tu ressentais des vertiges ? -Je vous dis que je ne me souviens de rien ! Ma voix avait considérablement changé de ton. Elle était devenue froide et montrait mon agacement face à ces questions sans grand intérêt. Je n’allais quand même pas dire que j’avais été attaqué par ce qui me semblait être un vampire. J’étais peut-être sonnée, je n’en étais pas moins lucide que si j’utilisais le mot « vampire » il allait me faire enfermer. -Je vois. Je ne sais pas si tu les sais mais, tes parents t’ont retrouvée sous le porche, inconsciente. C’est plutôt étrange. Non tu crois ? Pendant environs cinq bonnes minutes il m’ausculta des pieds à la tête. Il ne me fit aucunes remarques sur mon état. Son silence m’agaçait je voulais savoir ce que m’était arrivé, si je n’étais pas malade, mais au lieu de cela, il se redressa tout en me regardant et prit la mallette où il rangea ses instruments de médecin. Il fit demi-tour pour aller jusqu’à ma porte blanche en chêne. Il posa sa main sur la poignée dorée et la baissa. Avant de sortir il me lança un autre regard. -Je vais parler à ta mère et ton père. Je reviens dans quelques instants. Il referma la porte derrière lui. Je la fixais pendant de longues minutes, puis je me mis à fixer le plafond blanc mal peint, en essayant de me remémorer ce qui avait bien pu se produire. Je me souvenais d’être sortir de mon travail mais après aucunes idées… juste quelques vagues apparitions où je distinguais deux silhouettes complètement différentes. Je refermais mes yeux à plusieurs reprises. Non ce n’était qu’un mauvais rêve. J’allais me réveiller et tout irait bien. Le médecin ne sera plus là et ma mère ne ferait plus semblant de s’intéresser à moi. Après tout, les vampires n’existaient pas. Ce n’étaient que des mythes, inventais par les parents pour effrayer leurs enfant et les dissuader de sortir le soir. J’étais un peu rationnelle. Non, ils n’existaient pas et j’avais raison ! Je poussais les draps d’un geste lent, puis posa un pied sur le sol. Je fus prise d’un vertige et mis quelques secondes avant de poser l’autre. A peine debout, je me mis à tituber, mais je décidais quand même d’aller jusqu’à ma coiffeuse en pain où tous mes cosmétiques étaient posés. J’y avais rajouté un miroir ovale dessus. Je passais devant ma fenêtre fermée mais les volets eux, ne l’étaient pas. Il me renvoyait les lumières des lampadaires. Je tirais donc les voiles violets qui me servaient de rideaux pour atténuer la lumière. Ça ne changeait strictement rien. Arrivée à ma coiffeuse, je tendis la main vers ma petite lampe blanche posé dessus et appuyais sur le bouton pour l’allumer. La lumière me faisant mal aux yeux, je reculais donc un petit peu. Je relevais mes longs cheveux blonds et fixais mon cou qui n’avait aucune trace. Pour en être sûre, je me rapprochais encore un peu plus de mon miroir. Il n’y avait effectivement aucunes traces. Ce que je pensais était réel. Je faisais vraiment un cauchemar. Me rendant compte de cela, je poussais un long soupir de soulagement lorsqu’un vent frais se fit sentir sur mon cou. Je
rabaissais alors mes cheveux pour le recouvrir. La fenêtre de la chambre était ouverte et les voiles dansaient dans tous les sens. -C’est bizarre. J’étais pourtant certaine qu’elle était fermée il y a deux secondes. D’un pas hésitant je m’approchais de la fenêtre et me penchais pour regarder dehors. Tout était calme et paisible. Seul le bruit des bourrasques de vent rompaient le silence. C’était l’un des points positifs de vivre dans une ville avec seulement vingt mille habitants et aucunes autoroutes dans son prolongement. Je voulus la refermer lorsque je sentis un long bras entourer ma taille et m’éloigner de la fenêtre. J’ouvris les yeux en gros lorsque je vis dans mon miroir un homme à la carrure immense. Il avait la peau blanche et les cheveux longs, lisse et noirs qui s’arrêtaient au niveau des épaules. Il portait un manteau marron long jusqu’aux genoux, un jean bleu délavé ainsi que d’immenses chaussures de ville. Je ne le connaissais pas mais son visage me rappelait vaguement quelqu’un. Des brides de souvenirs me revinrent en mémoire et un frisson désagréable parcourut mon corps quand je découvrir avec stupeur que c’était exactement l’homme qui accompagnait mon agresseur dans ce que je croyais être un mauvais rêve. Oh mon dieu ! Alors ce n’est pas un rêve ? Non ce n’est pas possible … je dois encore rêver, je vais me réveiller … maintenant ! Rien … POURQUOI ? Avant même que je puisse hurler, il posa sa main contre ma bouche, celle-ci était glacée comme celle de … NON ! Je gigotai dans tous les sens espérant me dégager de son étreinte mais je ne réussis pas à bouger. Mes cris étant atténués par sa main et je ne me faisais pas d’illusion. Personne ne viendrait me sauver. Il me parlaitd’une voix abrupte. -S’il te plait, ne me complique pas la tâche, je n’ai rien demandé, ronchonna-t-il. Pourquoi ce n’est pas lui qui vient te chercher ? Tsss… Il m’énerve ! Je tentais de marmonner des « laissez-moi tranquille » sous sa main, mais il n’y prêtait guère attention. Il était absorbé par son monologue, dans lequel il se demandait pourquoi on lui filait toujours le sale boulot. Il tourna ma tête vers lui et me fixa avec des yeux étranges. Ses pupilles s’étaient dilatées d’un seul coup. Je ressentis quelques chose d’étrange se produire et mes yeux se mirent à cligner à plusieurs reprises. J’avais les paupières extrêmement lourdes et ne savait pas pourquoi. Contre ma volonté ils se fermèrent. C’était quasiment la même sensation que dans mon cauchemar. Mais, était-ce vraiment un cauchemar ? Tout ceci me semblait bien réel pourtant. Je ne sus ce qu’il se produit ensuite mais je pu sentir vaguement que l’on me portait et que j’étais dehors grâce au vent glacial qui avait frappé ma peau. Mais où est-ce que l’on m’emmenait. Chapitre 3
Je me réveillais dans une pièce inconnue baignée dans les ténèbres. Je me redressais malgré mes membres un peu engourdis et mes pensées embrumées. J’avais l’impression de sortir d’un sommeil qui avait duré des années. Je regardais autour de moi, mais ne reconnut rien. Où est-ce que j’étais bon sang !? Ce n’était visiblement pas ma chambre. Je fus prise de panique et fis voler tout ce qui m’entourait. Les coussins en cachemire ornés de dentelles s'étaient écrasés contre la fenêtre. Les draps fins et doux d'un blanc pure et sans aucunes tâches, s’étaient froissés et tombaient sur la tapis persan qui supportait l'immense lit baldaquin en pin, duquel je m'empressais de sortir, mais je tombai en avant n’ayant plus de force dans les jambes.
Je tentais de me relever à plusieurs reprises, pris appuis sur le matelas épais et moelleux du lit et m’asseyais sur le rebord en priant pour ne pas tomber encore une fois. Les mains sur mon cou, je me mis à ressentir une étrange sécheresse et une faim que je devais combler le plus vite possible. Je me mis à courir dans toute la pièce, d'où malgré mes jambes lourdes et l'obscurité pesante, je réussissais à trouver le chemin qui me conduisit à la porte. Je distinguais absolument tout autour de moi, toutes les dispositions des meubles, la pénombre aurait dû m’en empêcher. Cependant, j’évitais absolument tous les meubles dans des mouvements si fluides que l’on pouvait me comparer à une ballerine. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? J'avais l'impression que tout avait changé en moi. Je ressentais des choses inconnues, des sentiments de force et d'invincibilité, que tout m'appartenait. Alors que j'appuyais sur la poignée de la porte, j'entendis des voix, deux pour être exacte. Je reculais d'un pas hésitant, en attendant de voir si ces personnes venaient dans ma direction. -Elle doit être réveillée maintenant, fit une voix fluette et douce. -Sans vouloir vous manquez de respect, ni mettre en doute votre bon sens... Pourquoi elle ? Ce n'est qu'une pauvre humaine... Je reconnus la voix grave dès ses premiers mots... C’était celle de l'homme qui était venu me chercher dans ma chambre, j’en étais sûre et certaine. Bon sang ! Qu'est-ce qu'il me veut ? -Sébastian, je conçois tout à fait que tu as d'autre chose à faire. Pourtant je compte sur toi pour la prendre sous ton aile et la former. Il poussa un juron pour montrer son mécontentement sans en dire d'avantage. -Sébastian ! La voix de la femme avait changé. Son ton autoritaire avait remplacé sa voix chantante et lui fit comprendre qu'il n'avait pas vraiment le choix. -Très bien, Mademoiselle. Leurs pas se rapprochèrent de la chambre à mesure que je les écoutais après mettre rapprocher, l’oreille gauche tendue vers la porte. -Mon dieu... Qu'est-ce qu'ils vont me faire ? Il faut que je parte d'ici au plus vite..., fis-je d’une voix à peine audible. Je courus vers la fenêtre et m'empressais de l'ouvrir. Ce n'était qu'une question de vie ou de mort, je ne voulais pas savoir ce qu'ils me voulaient. Je voulais juste m'enfuir. Une fois la fenêtre ouverte, je passais ma tête en dehors de la chambre et m’aperçus de l’immense vide qui séparait la séparait du sol. Les pas continuèrent de se rapprocher. -Si je saute je me tue, et si je ne saute pas je ne sais même pas ce qu’ils vont me faire. Peut-être la même chose … Je n’ai pas du tout envie de le savoir... J’entrepris d’escalader la fenêtre quand la porte s’ouvrit et fit place à deux silhouettes. -Eh ! Descends de là ! J’eu un moment d’hésitation, je pris mon courage –encore une fois- à deux mains et sautais dans le vide. Je ne me fis pas mal. Non au contraire c’était comme si j’avais atterris sur un matelas tout mou. D’ordinaire, tous les êtres humains meurent ou finissent paralysés, alors pourquoi est-ce que moi, j’en sortirais indemne ? C’était insensé. Je relevais la tête vers la fenêtre du haut de laquelle je venais tout juste de sauter et entendis l’homme pester dans ma direction. Je ne pris pas le temps d’écouter et me mis à courir le plus vite possible. Ma façon de courir avait changé elle aussi. Moi qui d’habitude faisais beaucoup de bruit lorsque je marchais et encore plus lorsque je courais, c’était comme si je survolais le sol. C’était une sensation étrange mais agréable à la fois. Sans y prêter attention, j’étais entrée dans une forêt assez étrange. Je ne regardais pas derrière moi et préférais continuer ma course pour échapper à ces fous.
Pourquoi kidnapper une personne et la transporter dans une chambre au lit douillet, sans prendre la peine de la bâillonner et de l’attacher ? Cela n’avait aucun sens. Ils leur manquaient visiblement une case. Mais je n’allais quand même pas me plaindre d’être libre de mes mouvements. Mais pour combien de temps encore ? Ils devaient sous doute être partie à me recherche. Je devais me dépêcher au plus vite de rejoindre la civilisation. A mesureque je courais, la forêt semblait me piéger. Je ne savais pas où j’étais. Est-ce que j’étais toujours à Norwood ? Aucune idée, et je n’allais pas leur demander. Des bruits étranges fusaient de toute part, des craquements de branches, des ululements de chouettes ne me rassuraient pas le moins du monde. J’avais l’étrange impression d’être épiée, ce sentiment me filait la chair de poule. N’avais-je pas fais une erreur en ne prenant pas la peine de regarder où j’allais ? J’étais sans doute perdu.Le sol se recouvrait d’un voile blanc épais. A présent, je ne voyais plus les branches qui émergeaient du sol. Une bourrasque de vent fit danser les branches et les feuilles des arbres telles des marionnettes. Je pris la décision de stopper ma course avant que je ne me perde plus que je ne l’étais déjà. Il fallait que je sorte de ce labyrinthe à tout prix. Mais par où aller ? Les arbres se ressemblaient tous et le brouillard n’allais pas me faciliter la tâche non plus.Je tournais sur moi-même et réfléchissais à une solution pour m’en sortir. Mais mon esprit embrumé comme la forêt n’arrivait pas à fonctionner correctement. Soudain, j’entendis des bruits de pas venir dans ma direction. Je n’étais pas toute seule et j’avais raison. Inconsciemment, je me dirigeais vers les pas. Je voulais sortir d’ici au plus vite et peut-être que cette personne pourrait m’aider. Non mais à quoi je pensais ? Qui pourrait se promener en forêt au beau milieu de la nuit ? Je reconnus une silhouette dans l’épais brouillard. Une silhouette immense qui se rapprochait dangereusement de moi. Comment avait-il fait pour me retrouver ? Cet endroit était un vrai labyrinthe. Je reconnaissais que je n’avais aucun sens de l’orientation, mais aucun être-humain ne pouvait se retrouver aussi facilement, à part s’il disposait d’un GPS sur lui, ce dont je doutais fortement. -Tu m’auras fait faire n’importe quoi toi ! Tu as de la chance qu’Hanna ait besoin de toi, sinon je t’aurai tué ! Il balançait les branches qui le gênaient dans sa marche et me saisissait le bras droit sans ménagement. -Encore un coup comme ça et je te promets que tu vas le regretter ma petite. Il resserrait son immense main autour de mon bras et me trainait dans la forêt comme une vulgaire poupée. Il continuait de pester et recommençait son monologue comme dans ma chambre. Il se croyait tout seul ou quoi ? -Lâchez-moi ! Vous n’avez pas le droit de m’emmener contre mon gré ! -Qui viendra te défendre ici ? Hein ? Il n’y a personne sauf toi et moi. Si tu veux que je te laisse mourir ici, à cramer quand le soleil sera au zénith, c’est comme tu veux ! Sinon tais-toi ! Son ton tranchant me coupa et ne me permis pas de rétorquer. Il avait raison on était seul ici. J’aurai beau hurler personne ne m’entendrait. Je n’avais pas le choix et je consentis à le suivre. Mais … Pourtant me parlait-il du soleil ? (À méditer) Je distinguais à présent le château. Cet homme continuait de me trainer par le bras, tandis que le brouillard se dissipait petit à petit. Il ne m’adressa pas le moindre regard, ni le moindre mot. Cela me convenait d’autant plus que chacune de ses paroles n’étaient que méprises et froideurs.
On entra par une immense porte en bois. Les murs étaient blancs et pures comme si le temps n’avait aucune emprise sur eux. Il me semblait pourtant qu’il était plutôt vieux, de pars son stylegothique et les douves qui l’entouraient. Je n’en avais encore jamais entendu parler auparavant. Un château de cette beauté, j’aurai du le voir bien plut tôt. On passa le long d’un long couloir. Je remarquais d’incroyables tableaux lorsque ma tête fis des vas et viens de droite à gauche. Je vis, Monet, Renoir et même Picasso. Un immense tapis couvrait le sol dans toute sa longueur. Il était d’un rouge sang orné d’une multitude de motifs étranges. Lorsque l’on quitta le couloir, je levais les yeux vers le plafond blanc. De fins filets dorés dessinaient des colombes et des anges. Un énorme luminaire était suspendu au-dessus du sol, par un lien en fer forgé. Il supportait des rubis en losange. Les vitres elles aussi étaient impressionnantes. De longues baies vitrées donnant sur un jardin dans le même style que le jardin du Louis XIV.Avec une fontaine, d’où l’eau sortait par le bec doré d’une oie. La pièce était de forme ovale et desservait plusieurs couloirs. Mon regard se posa sur un immense tableau, qui devait bien faire trois mètres de haut. Il était vraiment impressionnant. On pouvait voir une jeune fille aux cheveux blonds presque blancs. Elle avait une peau si pale que ses yeux bleus azurs en devenaient presque hypnotiques. Nous continuâmes la marche, pour passer dans un couloir le plus à gauche de notre position. Les couloirs se ressemblaient à mon avis. Seules les talonnettes, qui soit dit en passant étaient inutiles, vu sa taille imposante, rompait le silence, qui s’était maintenant vraiment encrée entre nous deux. Il ne m’aimait pas du tout et je ne savais pas nullement pourquoi. Je le connaissais que depuis quelques jours et ses premiers mots n’étaient que dureté. Je ne savais pas ce j’avais pu faire pour attirer les foudres de ce type. Son nom ? Sébastian c’est bien cela ? Je me souvenais de cette voix douce le prononcer avec sévérité. J’aimais bien ce nom mais pas la personne qui le portait. Il ne l’embellissait pas du tout… Ce doux prénom... Il s’arrêta net. Je ne l’avais pas remarqué et entrais dans son dos. Mais il ne bougea pas d’un poil. -C’est ici. Entre. Je crois que je n’avais pas d’autre choix que de l’écouter et m’exécutais sans trop savoir ce qu’il allait se passer de l’autre côté de cette grande porte en bois. J’appuyais sur la poignée et entrais dans une grande pièce au milieu de laquelle se trouvait un bureau. Quelqu’un était posé devant la fenêtre et contemplait le jardin. C’était une fille, aux cheveux presque blancs longs et ondulés. Elle n’était pas très grande. Elle était fine et donnait une impression de légèreté. Elle se tourna face à moi, le sourire aux lèvres. Ces yeux d’un bleu persan me fixaient. Ces yeux appartenantà celle qui avait changé mon existence pour le restant de mes jours.
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