Esquisse d’homme d’affaires d’après nature
24 pages
Français

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Description

La Comédie humaine - Études de moeurs. Troisième et quatrième livres, Scènes de la vie parisienne et scènes de la vie politique - Tome XII (sic, erreur pour le tome IV). Douzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Il n’eut plus aucune inquiétude. Insensiblement, il se fit entre le sieur Denisart et le sieur Croizeau quelques confidences. Rien ne lie plus les hommes qu’une certaine conformité de vues en fait de femmes. Le papa Croizeau dîna chez celle qu’il nommait la belle de monsieur Denisart. Ici je dois placer une observation assez importante. Le cabinet de lecture avait été payé par le comte moitié comptant, moitié en billets souscrits par ladite demoiselle Chocardelle. Le quart d’heure de Rabelais arrivé, le comte se trouva sans monnaie. Or, le premier des trois billets de mille francs fut payé galamment par l’agréable carrossier, à qui le vieux scélérat de Denisart conseilla de constater son prêt en se faisant privilégier sur le cabinet de lecture ― « Moi, dit Denisart, j’en ai vu de belles avec les belles !... Aussi, dans tous les cas, même quand je n’ai plus la tête à moi, je prends toujours mes précautions avec les femmes. Cette créature de qui je suis fou, eh ! bien, elle n’est pas dans ses meubles, elle est dans les miens. Le bail de l’appartement est en mon nom... » Vous connaissez Maxime, il trouva le carrossier très-jeune ! Le Croizeau pouvait payer les trois mille francs sans rien toucher de long-temps, car Maxime se sentait plus fou que jamais d’Antonia...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 30
EAN13 9782824709673
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
ESQU ISSE D’HOMME
D’AF F AI RES D’AP RÈS
NA T U RE
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
ESQU ISSE D’HOMME
D’AF F AI RES D’AP RÈS
NA T U RE
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0967-3
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.ESQU ISSE D’HOMME
D’AF F AI RES D’AP RÈS
NA T U RE
A MONSI EU R LE BARON JAMES RO T HSCH I LD ,
CONSU L GÉN ÉRAL D’ A U T RICH E A P ARIS, BANQU I ER.
    mot dé cent inv enté p our e xprimer l’état d’une
fille ou la fille d’un état difficile à nommer , et que , dans sa pu-L deur , l’ A cadémie Française a néglig é de définir , v u l’âg e de ses
quarante membr es. and un nom nouv e au rép ond à un cas so cial qu’ on
ne p ouvait p as dir e sans p ériphrases, la fortune de ce mot est faite . A ussi
la Loree p assa-t-elle dans toutes les classes de la so ciété , même dans
celles où ne p assera jamais une Lor ee . Le mot ne fut fait qu’ en 1840,
sans doute à cause de l’agglomération de ces nids d’hir ondelles autour
de l’église dé dié e à Notr e-D ame-de-Lor ee . Ce ci n’ est é crit que p our les
éty mologistes. Ces messieur s ne seraient p as tant embar rassés si les é
crivains du Mo y en- Âg e avaient pris le soin de détailler les mœur s, comme
1Esquisse d’homme d’affair es d’après natur e Chapitr e
nous le faisons dans ce temps d’analy se et de description. Mademoiselle
T ur quet, ou Malag a, car elle est b e aucoup plus connue sous son nom de
guer r e (V oir la Fausse Maîtresse ), est l’une des pr emièr es p ar oissiennes de
cee char mante église . Cee jo y euse et spirituelle fille , ne p ossé dant que
sa b e auté p our fortune , faisait, au moment où cee histoir e se conta, le
b onheur d’un notair e qui tr ouvait dans sa notar esse une femme un p eu
tr op dé v ote , un p eu tr op raide , un p eu tr op sè che p our tr ouv er le b
onheur au logis. Or , p ar une soiré e de car naval, maîtr e Cardot avait rég alé ,
chez mademoiselle T ur quet, D esr o ches l’av oué , Bixiou le caricaturiste ,
Louste au le feuilletoniste , Nathan dont les noms illustr es dans la Comédie
humaine r endent sup erflue (sup erflus) toute espè ce de p ortrait. Le jeune
la Palférine , dont le titr e de comte de vieille r o che , r o che sans aucun
filon de métal hélas  ! avait honoré de sa présence le domicile illég al du
notair e . Si l’ on ne dîne p as chez une Lor ee p our y mang er le b œuf p
atriar cal, le maigr e p oulet de la table conjug ale et la salade de famille , l’ on
n’y tient p as non plus les discour s hy p o crites qui ont cour s dans un salon
meublé de v ertueuses b our g e oises. Ah  ! quand les b onnes mœur s ser
ontelles arayantes  ? and les femmes du grand monde montr er ont-elles
un p eu moins leur s ép aules et un p eu plus de b onhomie ou d ’ esprit  ?
Marguerite T ur quet, l’ Asp asie du Cir que-Oly mpique , est une de ces natur es
franches et viv es à qui l’ on p ardonne tout à cause de sa naïv eté dans la
faute et de son esprit dans le r ep entir à qui l’ on dit, comme Cardot assez
spirituel quoique notair e p our le dir e  : ―  T r omp e-moi bien. Ne cr o y ez
p as né anmoins à des énor mités. D esr o ches et Cardot étaient deux t r op
b ons enfants et tr op vieillis dans le métier p our ne p as êtr e de plain-pie d
av e c Bixiou, Louste au, Nathan et le jeune comte . Et ces messieur s, ayant
eu souv ent r e cour s aux deux officier s ministériels, les connaissaient tr op
p our , en style lor ee , les faire poser . La conv er sation, p arfumé e des o deur s
de sept cig ar es, fantasque d’ab ord comme une chè v r e en lib erté , s’ar rêta
sur la stratégie que cré e à Paris la bataille incessante qui s’y liv r e entr e
les cré ancier s et les débiteur s. Or , si v ous daignez v ous souv enir de la vie
et des anté cé dents des conviv es, v ous eussiez difficilement tr ouvé dans
Paris des g ens plus instr uits en cee matièr e  : les uns émérites, les autr es
artistes, ils r essemblaient à des magistrats riant av e c des justiciables. Une
suite de dessins faits p ar Bixiou sur Clichy avait été la cause de la
tour2Esquisse d’homme d’affair es d’après natur e Chapitr e
nur e que pr enait le discour s. Il était minuit. Ces p er sonnag es, div ersement
gr oup és dans le salon autour d’une table et de vant le feu, se liv raient à
ces char g es qui non-seulement ne sont compréhensibles et p ossibles qu’à
Paris, mais encor e qui ne se font et ne p euv ent êtr e comprises que dans
la zone dé crite p ar le faub our g Montmartr e et p ar la r ue de la Chaussé
ed’ Antin, entr e les hauteur s de la r ue de Navarin et la ligne des b oule vards.
En dix minutes, les réfle xions pr ofondes, la grande et la p etite morale ,
tous les quolib ets fur ent épuisés sur ce sujet, épuisé déjà v er s 1500 p ar
Rab elais. Ce n’ est p as un p etit mérite que de r enoncer à ce feu d’artifice
ter miné p ar cee der nièr e fusé e due à Malag a.
―  T out ça tour ne au pr ofit des b oier s, dit-elle . J’ai quié une mo diste
qui m’avait manqué deux chap e aux. La rag euse est v enue vingt-sept fois
me demander vingt francs. Elle ne savait p as que nous n’av ons jamais
vingt francs. On a mille francs, on env oie cher cher cinq cents francs chez
son notair e  ; mais vingt je ne les ai jamais eus. Ma cuisinièr e ou
ma femme de chambr e ont p eut-êtr e vingt francs à elles deux. Moi, je n’ai
que du cré dit, et je le p erdrais en empr untant vingt francs. Si je
demandais vingt francs, rien ne me distinguerait plus de mes confrères qui se
pr omènent sur le b oule vard.
― La mo diste est-elle p ayé e  ? dit la Palférine .
― Ah  ! ça, de viens-tu bête , toi  ? dit-elle à la Palférine en clignant, elle
est v enue ce matin p our la vingt-septième fois, v oilà p our quoi je v ous en
p arle .
―  Comment av ez v ous fait  ? dit D esr o ches.
― J’ai eu pitié d’ elle , et. . . je lui ai commandé le p etit chap e au que
j’ai fini p ar inv enter p our sortir des for mes connues. Si mademoiselle
Amanda réussit, elle ne me demandera plus rien  : sa fortune est faite .
―  Ce que j’ai v u de plus b e au dans ce g enr e de lue , dit maîtr e D
esr o ches, p eint, selon moi, Paris, p our des g ens qui le pratiquent, b e aucoup
mieux que tous les table aux où l’ on p eint toujour s un Paris fantastique .
V ous cr o y ez êtr e bien forts, v ous autr es, dit-il en r eg ardant Nathan et
Louste au, Bixiou et la Palférine  ; mais le r oi, sur ce ter rain, est un certain
comte qui maintenant s’ o ccup e de fair e une fin, et qui, dans son temps,
a p assé p our le plus habile , le plus adr oit, le plus r enaré , le plus instr uit,
le plus hardi, le plus subtil, le plus fer me , le plus pré v o yant de tous les
3Esquisse d’homme d’affair es d’après natur e Chapitr e
cor sair es à g ants jaunes, à cabriolet, à b elles manièr es qui naviguèr ent,
naviguent et naviguer ont sur la mer orag euse de Paris. Sans foi ni loi, sa
p olitique privé e a été dirig é e p ar les princip es qui dirig ent celle du
cabinet anglais. Jusqu’à son mariag e , sa vie fut une guer r e continuelle comme
celle de . . . Louste au, dit-il. J’étais et suis encor e son av oué .
― Et la

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