Fille de l eau
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Description

Thésia est une jeune fille du désert. À quinze ans, elle accompagne pour la première fois son père et sa caravane marchande jusqu'à l'océan. Cette expédition a deux objectifs pour elle : satisfaire son désir d'aventure et se rapprocher de son père. Elle est loin d'imaginer que ce voyage initiatique va bouleverser sa vie à jamais.

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Publié le 21 février 2016
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

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Fille de l'eau
De David Duménil



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La chaleur persistante faisait miroiter l'air au dessus du sable brûlant, tandis que le vent égrainait les dunes en fins tourbillons dansants. Depuis l'océan à l'est, le désert du Berial étendait son emprise jusqu'aux sommets enneigés de la Barrière Rocheuse au sud, frontière naturelle avec le peuple des terres fertiles. Diverses tribus se partageaient cette étendue sauvage. Jadis légions, les conflits territoriaux s'étaient dissipés sous les effets des alliances et mariages arrangés. Peu à peu l'animosité réciproque des tribus voisines s'était muée en échanges commerciaux s'effectuant le long de routes bien définies parsemées d'oasis.
Justement, une procession de plus de deux cents dromadaires s'avançait dans le désert, progressant à un rythme régulier. Les animaux, lourdement chargés de quatre à cinq paquets chacun contenant de l'or ou du fer, étaient encadrés par plusieurs dizaines de cavaliers, gardes et marchands, veillant sur leur chargement. La caravane faisait route depuis une trentaine de jours déjà à travers le désert, faisant halte à des points de passages précis pour commercer et réhydrater hommes et bêtes.
Après cette longue traversée, l'objectif final était enfin en vue. Thésia arrêta sa monture un instant pour contempler l'horizon. Ainsi montée, elle dominait les environs mais en réalité, elle était d'une stature assez petite, comme ses parents. Ses cheveux bruns foncés lui arrivaient aux épaules dissimulées par une ample tunique protégeant sa peau jusqu'en bas des assauts constants de l'astre solaire. Seul son visage était laissé à l'air libre dévoilant ses yeux verts recouverts par quelques mèches rebelles.
C'était sa première participation à la caravane et la première fois qu'elle s'aventurait aussi loin dans le désert. La vue était exceptionnelle. Sur sa gauche, un vaste erg aux dunes spectaculaires se prolongeait en une large cuvette jusqu'à l'océan. L'azur chatoyant des flots masquant l'horizon contrastait avec l'immensité ocre du désert offrant une vision presque irréelle des lieux.
Point de rencontre de ces deux étendues naturelles antagonistes, la cité d'Anthemp dévoilait son architecture typique de ville du désert. Les rues sinueuses aux recoins ombragés étaient bordées par des bâtiments rapprochés dont les murs en adobe ne présentaient pas d'autre ouverture que celle rectangulaire de la porte d'entrée. Un mur encerclait la ville, non pour la fortifier mais pour la protéger des tempêtes de sable récurrentes.
Thésia ne pouvait détacher ses yeux de l'océan qu'elle voyait pour la première fois, fascinée par le mouvement hypnotique des vagues et les multiples reflets bleutés formant cette palette liquide. Elle avait toujours vécu dans le désert au pied de l'extrémité nord des Montagnes Centrales. À ses yeux, l'eau était une denrée rare et précieuse et la profusion qu'elle avait devant les yeux lui donnait presque le tournis.
Elle détourna enfin le regard pour s'apercevoir que la majeure partie de la caravane l'avait déjà dépassée. D'un geste, elle indiqua à sa monture de repartir. Elle était impatiente d'arriver. Dans moins d'une heure, ils pourraient installer leur campement aux portes de la ville ouvrant la voie à une semaine de commerce et de négociations acharnées.
Le père de Thésia était le chef de cette caravane qui faisait ce trajet quatre fois par an. La majeure partie des montures lui appartenait et servait à acheminer l'or et le fer, extraits des mines dans les montagnes, jusqu'à la côte. En retour, son père et les autres marchands qui l'accompagnaient ramèneraient du poisson séché, divers produits de la mer et surtout du sel nécessaire à la conservation de la viande.
Toute son enfance, Thésia avait inlassablement vu son père entreprendre cette traversée laissant sa femme et sa fille derrière lui. Avec un tel rythme, elle n'avait passé que très peu de temps en sa compagnie. Alors, elle avait souvent rêvé de cet instant où elle pourrait enfin l'accompagner dans son périple, partager des moments à ses côtés. Quoi de mieux pour se rapprocher de lui que de découvrir ce qui faisait son quotidien la majeure partie de l'année ?
À quinze ans, elle se sentait emplie d'une curiosité insatiable, une envie dévorante de découvrir d'autres horizons que le désert qui l'entourait depuis sa naissance. L'arrivée à Anthemp représentait pour elle l'accomplissement d'une partie de ce rêve. Chacune des étapes de ce voyage avait été différente. Chaque oasis traversée avait sa particularité et même le désert avait vu ses courbes et sa forme évoluer au fur et à mesure de leur avancée. Elle avait échangé avec d'autres habitants, des jeunes gens comme elle et des plus vieux. Elle avait pu constater les différences de culture qui perduraient entre les différentes tribus et assister à des coutumes dont elle n'avait même pas connaissance. Tout cela n'avait fait qu'attiser encore plus sa curiosité.
Et finalement, la voilà arrivée devant l'océan. L'eau miroitant sous les rayons du soleil, semblait exercer un irrésistible attrait sur elle, trésor liquide dont elle rêvait de goûter les richesses. Parviendrait-elle à convaincre son père de la laisser faire un tour sur la barque d'un pêcheur ? Quelle sensation ce serait de sentir son corps bouger sous le roulis de vagues. Serait-ce comparable au doux balancement rythmé de la marche du dromadaire ?
Mais avant tout cela, elle devait à tout prix s'y baigner. Peu importe qu'elle ne sache pas nager ! Elle ferma les yeux imaginant sa peau frissonner au froid contact de l'eau. Elle y plongerait la tête la première pour être totalement immergée. Une fois entourée d'eau de toutes parts, quel effet ce serait de se sentir à la fois minuscule particule ballotée par les flots tout en faisant partie de cette immensité liquide !
Finalement, elle ne s'était leurrée que sur un point. Le voyage ne lui avait pas vraiment permis de se rapprocher de son père. Toujours occupé, il n'avait jamais un moment à lui accorder et Thésia n'avait pu que le regarder d'un air triste régner d'une main de fer sur l'organisation de la caravane. Peut-être aurait-il plus de temps à lui consacrer une fois installé ? Elle l'espérait en tout cas.
Une fois la ville atteinte, il fallut compter encore deux heures pour que les tentes soient montées et les montures parquées dans un enclos préparé pour l'occasion. Thésia venait de finir de panser son dromadaire quand elle croisa son père sur le chemin menant à sa tente. Elle lui adressa un léger sourire.
— Ah Thésia, je te cherchais justement ! s'exclama son père en lui rendant son sourire. Heureuse d'être arrivée au bout de ce premier voyage ?
La jeune fille s'arrêta, hésitant sur sa réponse.
— Oui, je ne m'attendais pas à découvrir autant de choses différentes au cours de notre traversée du désert. Tout est si différent de part chez nous. Maintenant j'ai hâte d'être à vos côtés quand les négociations vont commencer.
Étant fille unique, Thésia hériterait de la caravane de son père et elle comptait bien devenir une aussi bonne négociatrice que lui. Elle avait eu l'occasion de le voir à l'œuvre lors de la traversée des oasis. Il avait l'œil pour juger du premier regard l'état de la marchandise qu'on lui proposait et sa valeur réelle. Associé à ses années d'expérience et à son bagout naturelle, il semblait incarner son métier.
Les lèvres de son père se plissèrent en un sourire en coin.
— Alors première leçon, les négociations commencent dès l'arrivée de la caravane, la taquina-t-il gentiment. J'ai un client pressé qui est venu m'acheter cinq sacs de fer. Il est forgeron dans un village voisin et a désespérément besoin de renouveler son stock. Je lui ai promis de le livrer rapidement et j'ai pensé à toi.
Thésia hocha la tête machinalement et son père poursuivit.
— Le prix est déjà fixé et il n'y aura pas plus de négociations. Je le connais, il essaiera peut-être de t'influencer mais je compte sur toi pour rester ferme.
— Je le serais, affirma la jeune fille heureuse que son père lui confie un peu de responsabilité.
— Je n'en doute pas, déclara-t-il en souriant.
Il connaissait le tempérament de sa fille et même si elle pouvait se montrer très émotive, elle était d'un naturel déterminé voire borné par moment. Jamais elle n'abandonnait une tâche inachevée et elle n'était pas du genre à laisser des obstacles entraver sa route.
— De plus son village est à trois heures d'ici à dos de dromadaires en longeant l'erg au sud, ajouta-t-il en pointant son bras dans cette direction. Connaissant ta soif d'aventure, j'

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