Le Focal de Who Ole
284 pages
Français

Le Focal de Who'Ole

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
284 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Après des siècles de guerres et de maladies, l’humanité a disparu, mais quelques descendants et surtout ses créations transhumaines survivent et évoluent dans un monde nouveau qui se remet lentement de ses blessures.
Des peuples d’êtres génétiquement conçus et possédant des capacités uniques s’affrontent désormais pour assoir leur domination. Tous œuvrent dans l’ombre et la lumière, attendant le prochain nœud du temps, l’instant des possibles.
Au milieu des géants Néothaal des steppes, des petits Tritters des forêts, des fanatiques religieux Rouges Christiens aux inquiétants Silensoms télépathes, des Rugissant Da’ahks aux ingénieux Ténébrions, un descendant de l’ancienne humanité, le focal de Who’Ole, portera l’espoir d’une paix fragile, entrevue par le peuple mystique.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 07 janvier 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 978-154124818
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Le focal de
Who'ole
GENES MELEES TOME1
JOËLRECASENS
Dans la valse du quotidien, des êtres gris ballotés dans les tourments ordinaires, il arrive que l’on croise un être de couleur, qui d’un sourire ou d’un regard, nous libère pour un instant d’éternité. Si vous ne l’avez déjà fait, je vous souhaite de rencontrer l’une de ces personnes profondément humaines, qui lèvent les voiles de l’existence et montrent une parcelle de ce qui nous révèle. Aux chercheurs de Vérité.
REMERCIEMENTS
Si l’on est seul devant sa feuille, avec plus de modernité devant son clavier ou son micro, il n’y a pas d’écrits qui ne soient inspirés, d’ouvrages qui ne soient aboutis sans relectures et sans encouragements.
Pour l’inspiration, je pense à tous ceux qui m’ont entrainé dans leur imaginaire, écrivains, dessinateurs et cinéastes, mais aussi à ceux qui m’ont parfois plongé dans l’ennui et ainsi permis de m’évader dans d’autres mondes. Et puis, il y’a des êtres qui inspirent une vie, ma famille bien sûr, Frédérique, partie bien trop tôt et qui avait voué son combat à défendre la vie des plus fragiles, et Cécile dont, par pudeur, je tairais les louanges.
Je dois exprimer ma plus grande gratitude à mes premiers lecteurs, mon Frère Yan, mes amis Sylvain et Christelle. Une attention particulière pour Sylvain, un Homme en couleur, qui page après page a eu la patience de me conseiller et souvent de me corriger, rendant lisible ce qui n’était au départ qu’imagination. Remerciement aussi à Mensa et en son sein, au groupe Sarasvati pour avoir réveillé la flamme de l’écriture et m’avoir prodigué conseils et encouragements, avec une pensée toute particulière pour l’écrivain Pierre Behel.
PROLOGUE, LE LAS D’OR
Et de même toutes choses procèdent d'une seule, par la médiation d'une seule. Ainsi toutes choses naquirent de cette chose unique, par adaptation.
HERMÈSTRISMEGISTE, LATABLED’EMERAUDE
txaili suivi d’un doigt une cordelette dorée, jusqu’à un nœud assemblant d’autres fils d’un ouvrage complexe et coloré. Ses I grands yeux vitreux étaient plongés dans une autre dimension, au-delà de l’espace et du temps, dans une vision de la loi sacrée et des règles qui conduisent les phénomènes, le monde physique des causes et des effets. La peau de la petite créature, à peine plus grande qu’un enfant, était translucide et parcourue de trais de lumière. Son visage, qui arborait fréquemment un sourire béat, exprimait diverses émotions tandis que ses doigts suivaient l’ouvrage de cordes et de fils. Itxaili, était une Synapse, autre nom donné à ceux que l’on appelait communément le peuple mystique. Elle était âgée, très âgée pour son espèce dont l’espérance de vie allait rarement au-delà de l’adolescence et de la folie qui l’accompagnait.
Son interlocuteur, paraissait tout aussi étrange. L’ensemble de son corps et ses membres semblaient avoir été étirés. D’une très grande taille, bien plus grand qu’un être ordinaire, sa peau pourpre, et ses mouvements lents et gracieux lui conféraient une allure majestueuse. Le calme et la sérénité de cet être transpirait de tous son corps. Pourtant, sa tension était extrême tant il redoutait cette entrevue. Ils étaient seuls, sous un abri fait de bois et de chaume, dans un silence absolu. Tout se passait d’esprit à esprit. - Menta Itxaili, Maitre mystique, quels horizons sont les nôtres ? - Le Grand Nœud de probabilités se révèle. - Qu’est-il ? - Un commencement et une fin, le lieu et le temps où le champ des possibles s’ouvre. - Ce temps… Est-il proche ? - Proche ? Oui, le temps, du lever et du coucher de l’astre. Oui, il est court. Il est fugitif, il n’est rien. Les événements qui conduisent au Grand Nœud sont multiples. Leur densité augmente et le temps ralentit. - Après le nœud, quelle suite ? - La fin ! Mort, mort et naissance, toujours. Des peuples entiers, un renouveau, la continuité, le changement, seulement après l’instant il sera possible de prédire. Seul l’instant porte l’action et le changement. Avant, les courants des événements se croiseront et se recroiseront modifiant les probabilités. Jusqu’aux derniers moments, rien ne peux être connu avec certitude. - Des chemins s’imposent ? Des probables ? - Deux voies paraissent plus fortes que les autres. Celle de la fin tragique des Hommidiens… Et celle de la domination d’un peuple sur tous ceux qui survivront. - Quel peuple ? - Il y a tant de possibles… Bien des peuples Hommidiens différents, bien des voies. Juste plus de chance pour certains, de dominer, de diriger et conduire la destinée de tous. - Nous n’avons donc que ces deux voies ? - Les plus plausibles…Pas les seules. Espérer d’autres chemins est permis. L’équilibre entre plusieurs groupes d’hommidiens, la stabilité
actuelle ou encore…L’âge d’or d’unité et de progrès pour tous. Qui sait, un petit fil reste crédible… - Comment favoriser l’une de ces voies plutôt qu’une autre ? - Canaliser les courants, donner plus de poids aux fils fragiles au détriment des cordes. Le rapport entre ce qui est probable et ce qui ne l’est pas change alors. Mais pas de certitude car lors du Grand Nœud tout s’affranchit du cycle des causes et des effets. - Pouvons-nous donner plus de chances à la stabilité actuelle et écarter les solutions les plus terribles ? - Votre « Nous » est puissant, sa corde solide, mais si loin de bien des nœuds. Votre espoir ? Envisageable… Dans l’équilibre des courants et leur focalisation. Une personne doit incarner les courants, il doit les canaliser, en conserver l’équilibre. Ce focal serait issu d’un courant ancien, stable… Le sang des anciens dans ses veines. - Ce focal, aidez-nous à le trouver, Menta. - Le dois-je ? Hum, vous le chercherez. Ce que je sais, je vous le laisse entrevoir. Mais pas de vision ! Je laisse venir le savoir, ne me demandez pas de forcer la connaissance des courants, encore moins leur matérialité. Voyez, ce fil, fin, noir, fragile à l’extrême, est le focal. Il se renforce ou disparaît de nœud en nœud. Il naît à ce nœud même, au cœur de la terre, mais en lien avec le ciel, dans le courant des destins du peuple Hélios. Observez bien ce nœud, ce fils. Peut-être, vous le trouverez. Si vous discernez, guidez et protégez, alors il est possible... Le fil ne doit pas se briser. Les nœuds doivent se passer, le fil doit devenir corde, et dans la corde le noir issu de la terre devient fil d’or… Au grand nœud la corde elle-même devrait être dorée et le Grand nœud sera Las d’Or pur. Bien des évènements précèderont celui du grand changement. Certains sont importants, des nœuds de contradiction où devront se maintenir les équilibres. - Les contradictions, les équilibres ? - Observez… Ici, les nœuds colorés qui réunissent les grandes cordes… Voyez celui-ci où valeurs de liberté et servitude s’affrontent. Deçà, celui de la raison face à la croyance, presque en même temps. Un peu plus loin à peine, les nœuds se succèdent les uns aux autres, portant
l’équilibre dans les éléments. Chacun est une clé des temps, un choix difficile, une guerre, une intrigue, une vie ou une mort… Des équilibres à trouver, par la force des éléments, dans le dépassement des contraires. Tels sont les nœuds, les courants peuvent se voir, mais ce qui se produit dans l’instant n’est pas prévisible, ce n’est qu’après que nous savons quels chemins l’histoire a emprunté.
Itxaili vacilla, une écume de bave s’échappant entre les lèvres et le corps en sueur. Fatiguée. Je suis fatiguée. Prenez le kiphu. Le destin est fort. Choisir les courants de l’Histoire est une tâche hasardeuse et bien périlleuse. L’être translucide se tourna, rabattis sa capuche de fourrure, s’allongea et s’endormis… Avec grâce, toujours dans le silence l’autre s’inclina puis quitta la pièce l’esprit plein d’interrogations.
LA MINE
L'intelligence d'un être peut s'évaluer par sa capacité à survivre dans un environnement hostile ainsi que le pouvoir qu'il exerce sur autrui.
PR. KUHIDELUITRE MESURESDELAMOTIVATIONETDEL'INTELLIGENCE,ACADÉMIEDESSTABILISATEURSMENTAUX.
e choc du métal contre la pierre et le claquement des fouets résonnaient dans la caverne. A l'exception de quelques L gémissements de souffrance, c'était les seuls bruits que l'on y entendait. L'interdiction était pourtant claire… Toute émission sonore entrainait une sévère condamnation. Une indulgence raisonnable s'appliquait « heureusement » aux sons émis dans le cadre de sévices physiques. Néanmoins, de nombreux esclaves s'étaient fait trancher la langue, faute d'un instant d'inattention, d'une parole malencontreusement échappée. Certains d'entre eux vivaient en ces lieux depuis si longtemps qu'ils en avaient oublié tout usage de la parole. Même s'ils parvenaient à se libérer, ils resteraient à jamais incapables de communiquer en utilisant leur voix. Évidemment, ils étaient nombreux à vouloir fuir cet enfer. Un tel espoir était pourtant dérisoire.
Il n'existait vraiment qu'un seul moyen d'échapper aux travaux forcés. La mort… Elle les libérait souvent, mais dans d'atroces souffrances, le fouet n'abandonnant son travail qu'à l'instant du dernier soupir. Après le décès, il continuait parfois d'aller et venir, nourri de la rage d'avoir perdu un peu de cette chère main d'œuvre, si précieuse… Les maîtres, des créatures très intelligentes, dirigeaient la mine. Ils veillaient à tout contrôler avec une cruelle perspicacité. Ils savaient se montrer suffisamment astucieux pour conditionner les esclaves par d'autres moyens que le fouet et la sanction physique. Pour les serfs d'élevage, un parfait conditionnement persuadait ces créatures inférieures qu'il n'existait rien en dehors de la mine. Les maîtres recréaient toute une mythologie dans laquelle ils servaient les dieux. Ils étaient d’essences divines et invincibles. Leur seule bienveillance assurait la survie de toutes les créatures vivant dans la mine. Sans leur protection, point de nourriture, point de salut. Seule la mort accompagnée d'une tragique souffrance attendait ceux qui espéraient connaître le légendaire monde de l'extérieur. Les esclaves capturés ou achetés à l’âge adulte étaient traités de manière bien différente. Quelque espoir leur était savamment distillé. Chaque année, les deux meilleurs travailleurs étaient libérés. Les ouvriers les plus motivés pouvaient également être désignés contremaîtres. Ces mesures encourageaient les esclaves à mettre de l'ardeur à la tâche. Pour empêcher que des plans d'évasion soient fomentés et que la supercherie de ce conditionnement soit révélée au grand jour, les maîtres interdisaient toute communication entre les esclaves en se montrant parfois d'une extrême cruauté. Néanmoins, les travailleurs de force étaient pour eux d'une grande valeur, et les maîtres veillaient avec grande attention, à ce que les ouvriers qui accomplissaient un travail régulier et efficace soient correctement nourris et en bonne santé. Par contre, les malades et les handicapés travaillaient sans discontinuer jusqu'à leur trépas. Dans cet univers sombre et poussiéreux, certains esclaves ne se résignaient pourtant pas à accepter le sort commun. Le jeune Lombre faisait partie de ceux-là. Il avait appris à s'économiser, paraissant vaillant et dynamique quand il était observé, relâchant à l'inverse son effort dès
lors qu'il se savait hors de portée. Cela demandait une attention constante, mais Lombre savait toujours se dérober quand il le fallait. Sans doute était-ce une sorte de don mêlé à un brin de provocation. Pourtant, comme tous les autres esclaves, il craignait les maîtres et leur redoutable intelligence. Les souverains de ce monde avaient pensé à toutes les éventualités, toutes les ruses. Ils étaient, de toute évidence, très supérieurs aux travailleurs de la mine et il n'existait à priori aucun moyen de leur échapper. La seule sortie de la mine, encore n'était-ce qu'une supposition, était une sorte d'ascenseur qui conduisait au royaume des Dieux. Il n'apparaissait que pour récupérer les minerais et les maîtres eux-mêmes. Las de la vie souterraine et de la surveillance des inférieurs, ces derniers étaient régulièrement remplacés. Si le conditionnement semblait efficace, les maîtres n'étaient pourtant pas vraiment imposants. En d'autres lieux, à condition qu'il en existe, ils n'apparaîtraient pas à leur avantage. Sans les terrifiants pouvoirs qu'on leur prêtait, ils ne représenteraient une menace pour personne. C'était simplement de petites créatures arrogantes au crâne surdéveloppé. Dissimulé sous d'énormes coiffes, leur tête présentait une épaisseur de près de 60 cm et presque autant en largeur. Leur peau était gris-bleue, et leurs yeux très sombres, sans iris ni pupille, ni même de paupière. Leurs oreilles en pointe, leurs traits fins et leur corps frêle contrastaient étrangement avec la démesure de leur boite crânienne. Avec leurs habits richement décorés, bleu ciel, du haut de leur 90cm ils semblaient narguer le monde. Le plus faible des esclaves aurait pu les soumettre d'une chiquenaude et pourtant, jamais un travailleur n'avait osé les toucher. Cela signifiait tout simplement la mort de l'imprudent. Tous le savaient et ce genre d'argument s'avérait généralement très convaincant. Malgré tout, prudents, les maîtres gardaient soigneusement leurs distances. De fait, ils maniaient rarement le fouet laissant cet honneur à leurs contremaîtres. Les travailleurs craignaient les terribles armes des petits souverains. Capables de tuer à distance, ces petits tubes lançaient de minuscules aiguilles métalliques, mortelles. Ces projectiles toujours enduits de puissants poisons neuroleptiques ou tétaniques donnaient aux maîtres la possibilité d'observer les esclaves en conservant une distance de sécurité souvent exagérée. Ils assuraient généralement la surveillance
des captifs depuis des niches confortablement aménagées, circulant dans un réseau de couloir séparé du reste de la mine. Cette distance entre maîtres et esclaves et le laxisme de certains contremaîtres présentait quelques avantages. Cela permettait à Lombre de se ménager de réels moments de tranquillité dont il avait grandement besoin. En effet, il n'était pas d'une force démesurée, surtout si on le comparait avec d'autres esclaves de races différentes. Pour être honnête, son rendement était plutôt faible. En l'occurrence, il ne bénéficiait pas des régimes de faveur, et devait par tout moyen éviter de tomber malade. Lombre mesurait à peine plus d'1m 80 et, quoique de constitution robuste, il ne pouvait pas rivaliser avec les Hommoïdes de Javel et les sous-hommidiens qui l'entouraient ; Encore moins avec les quelques Néothaals que possédaient les maîtres. La force colossale de ces créatures en faisait des esclaves de choix, mais très coûteux. Leur présence dans la mine était donc exceptionnelle. Ceux que l'on y trouvait avaient dû commettre quelques actes de malveillance envers les maîtres. Lombre supposait, comme tout le monde, qu'ils étaient aimés des maîtres pour leur force et qu'ils avaient ainsi le droit de les assister dans le royaume des Dieux. De toute évidence, si le travail ne les effrayait pas, le monde obscur de la mine ne leur convenait pas. Ils perdaient leur pelage soyeux et sombraient dans une sorte de morosité communicative qui obligeait les maîtres à les ramener assez rapidement. Lombre entretenait une relation assez particulière avec ces immenses hommidiens. Il les admirait pour leur force, mais méprisait leur fragilité émotionnelle. Il se rappelait avoir toujours vécu dans la mine, sans jamais se plaindre, sans jamais cesser de croire en une vie meilleure, en un au-delà enchanteur. Élevé par les maîtres depuis son plus jeune âge, il ne connaissait rien de ses origines. Depuis peu, Il avait quand même appris que ses ascendants étaient pré-hommidiens, une race inférieure tout juste digne de considération. Ce n'était pas des animaux comme les sous-hommidiens, mais ils étaient loin d'avoir atteint le niveau d'évolution des Néothaals, des Hommoïdes de Javel ou encore des Eeiens, sans parler des maîtres... Lombre refusait de se considérer comme un être sous évolué. Il se savait extrêmement rusé, observateur et opportuniste. Dans la mine, Lombre avait appris de nombreuses choses.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents