Mystra (Chapitre 2 - Partie 2/5) - Non corrigé
8 pages
Français

Mystra (Chapitre 2 - Partie 2/5) - Non corrigé

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
8 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Informations

Publié par
Publié le 15 août 2012
Nombre de lectures 81
Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Le vent commençait à souffler et le ciel était couvert. Seregon et Tyla
étaient tous les deux assis sur un arbre qui avait été abattu. Voyant que Tyla
était plongée dans ses pensées, Seregon l'observait, elle était magnifique. Ses
cheveux bruns flottaient avec le vent. Ses yeux étaient comme un océan
multicolore dans lequel il aurait voulu se noyer. Ils étaient marrons, gris et verts.
Ses mains, bien que portant quelques légères égratignures, étaient douces. Il les
avait à plusieurs reprises effleurées depuis qu'ils se connaissaient. Soudain, elle
sortit de ses pensées et il parut gêné.
Qui a-t'il ? demanda-t-elle en souriant. Tu penses à quoi ?
Oh... Rien en particulier... répondit-il en balbutiant. Tu... Euh... Tu penses
quoi de toute cette affaire ? Enfin... Les mages...
Ce vieillard est plutôt convaincant... Je pense qu'on peut lui faire
confiance. (Elle le regarda droit dans les yeux). Tu es sûr que ça va ?
Oui, s'empressa-t-il de dire, oui...
Pourtant tu deviens tout rouge.
Il était de plus en plus troublé, le regard de Tyla lui perçait le coeur. Cela faisait
plusieurs années qu'ils se connaissaient, pourtant jamais il n'avait réfléchi à ce
qu'elle pouvait éprouver pour lui. Il avait fallu attendre ces paroles de son ancien
mentor... « Pourquoi avoir été aussi long ? » se demanda-t-il mentalement.
Voyant Tyla frissonner, il lui tendit sa veste. La jeune femme la repoussa
délicatement.
Non merci, ça va.
Tu es sûr de ne pas avoir froid ? Je t'ai vue frissonner.
Pourquoi une si soudaine attention à mon égard ? demanda-t-elle en riant.
Je crois qu'il va pleuvoir...
Seregon n'osait pas répondre à la question de la jeune femme, mais
contrairement à Idorh, il n'avait aucun talent pour contourner les sujets
délicats. En tout cas, il n'en avait pas assez pour duper Tyla. La jeune femme
continua de le fixer, son regard de plus en plus insistant. Seregon était sur le
point de défaillir, sa respiration était saccadée, et il avait comme une masse qui
cognait contre sa poitrine. Il n'en avait pas la force et trouva cela stupide, mais
il aurait voulu pouvoir se lever et partir en courant.
Laisse tomber... fit-elle.
C'est à ce moment là que la jeune femme eut un nouveau frisson. Cette fois,
Seregon se blottit contre elle. Cette réponse suffit à Tyla, la tête contre
l'épaule du guerrier, elle souriait.
C'est bien la première fois que tu le fais, dit-elle en plaisantant. C'est le
fait d'être dans ce lieu qui te rend comme ça ?
Peut-être... Je ne sais pas...
Ou bien, il y a quelque chose d'autre ?
Seregon marmonna quelque chose d'incompréhensible pour la jeune femme, elle
sourit de plus belle.
Ô grand guerrier ! Tu n'as pas peur de tes adversaires, mais tu n'oses pas
parler de tes sentiments ?
Seregon la regarda, et fronça les sourcils. Tyla lui fit la moue.
Quand tout ça sera fini, tu penses faire quoi ? lui demanda-t-il.
Tyla, elle aussi, fronça les sourcils. Son ami lui parlait à demi-mot, ce qui
commençait à la rendre elle aussi mal à l'aise. Habituellement, il était si
différent. Sa façon de la regarder, ses gestes maladroits et ses balbutiements.
Elle sentait qu'à cet instant tout avait changé. Elle ne prit pas la peine de
répondre à sa question et mit sa main sur son visage. Seregon n'eut pas le temps
d'imiter ce geste que ses lèvres étaient déjà sur les siennes. Tout semblait
soudainement plus léger. Il se laissait aller à la douceur de son geste. Tyla prit la
lèvre inférieure de Seregon entre les siennes. Elle lui passa la main dans les
cheveux, puis la descendit vers la nuque. Tout s'était passé si rapidement, mais il
semblait à Seregon qu'il s'était passé une éternité.
Qu'est-ce qui ne va pas ? dit calmement Tyla. Ca ne t'a pas plu ?
Si, bien sûr que si ! s'empressa de répondre Seregon. Je... Je ne
m'attendais pas à une telle réaction de ta part, je suis juste surpris.
Tu ne veux donc pas aller plus loin ? fit Tyla, faisant une petite grimace.
Non ce n'est pas ça, j'aimerais que ça aille plus loin. Mais... On est en
guerre, tout peut arriver. Je ne veux pas que tu souffres, il vaudrait peut-
être mieux attendre que...
Eh les amis! cria Idorh, en déboulant de la maison. Oh, je dérange ?
Non, répondit Tyla en regardant ailleurs. Tu ne déranges pas.
Elle pleurait, mais ne voulait pas le montrer. Sentant que le vent soufflait de plus
en plus fort, elle se leva et s'en alla précipitamment dans la maison. Idorh ayant
remarqué qu'elle pleurait voulut la suivre mais ne le fit pas. Il regarda Seregon,
sans un mot. Finalement, il se mit face à lui.
Qu'est-ce qui se passe ? fit-il maladroitement.
Rien (il y eut quelques secondes de silence), rien du tout.
Hey ! Dis le moi bon sang, tu peux me faire confiance, non ?
Oui je sais, mais il ne se passe rien.
Idorh fit demi-tour et marcha vers la demeure, l’air visiblement vexé.
Quand tu seras décidé à parler, fais-moi signe, dit-il sans se retourner.
Seregon resta seul assis sur cet arbre. Il ne sentait pas les quelques goûtes de
pluie qui lui tombaient dessus. Le froid engourdissait ses muscles mais il n'y
prêta pas la moindre attention non plus. Il pensait à ce baiser, quelques minutes
auparavant, il l’avait voulu. Mais savoir que l'un d'eux pouvait peut-être mourir
dans les jours, ou les semaines à venir, lui peser sur la conscience. Peut-être
aurait-il des regrets par la suite. Il aurait voulu rattraper Tyla, la prendre par le
bras et l'embrasser à son tour, mais cela aurait été inutile, il l'avait déjà
blessée.
La pluie devenait de plus en plus forte et pourtant le guerrier ne bougea pas d'un
cil. Il voulut rester seul, réfléchir.
Ah l'amour... fit une voix.
Surpris, Seregon regarda autour de lui, mais il n'y avait personne, il était seul. Il
regarda vers le ciel mais ne vit rien, la pluie qui tombait l'obligeait à fermer les
yeux. Instinctivement, il mit la main sur le manche de son épée.
Cela ne te servira à rien, fit la voix. Tu ne me vois pas, et puis... tu ne peux
pas quand même pas me tuer.
Le Voile ? C'est ça ?
Il entendit la voix rire mais elle ne répondit pas à sa question.
Tout s'arrangera, continua la voix tout en semblant s'éteindre. Fais moi
donc confiance...
A l'intérieur de la maison, tout était calme. Tyla était occupée avec
Nosirèn et Delenda. Idorh et Seregon restaient quant à eux tous les deux
silencieux. Sublinan, quant à lui, était à l'étage, il ne s'était pas encore réveillé.
Du moins, jusqu'à cet instant. Le plafond craqua légèrement et on entendit le
vieil homme descendre les escaliers. Il regarda attentivement la pièce. Tous sauf
Seregon lui prêtèrent attention. Sublinan alla s'installer aux côtés du duelliste.
Vous avez eu assez de temps pour réfléchir à la situation ? demanda le
vieillard.
Je suis prêt à faire ce qu'il faudra, déclara Nosirèn en s'inclinant
légèrement.
Moi je suivrais Seregon, quelque soit son choix, répondit Idorh. Je pense
que Tyla et Delenda aussi, non ?
Tyla avait baissé les yeux en entendant prononcer le prénom de celui qu'elle
aimait. Elle fit un léger hochement de la tête comme pour approuver les propos
de son ami. Leur choix reposait donc sur celui de Seregon. Ce dernier était assis
et avait les yeux rivés sur ses pieds, le regard vide.
Seregon ?
Le jeune homme resta muet quelques instants. Il savait ce que sa décision
impliquait. Ses amis et lui partiraient en guerre contre les mages, ce serait une
lutte à mort. N'y avait-il pas un moyen d'éviter ce conflit ? En son for intérieur,
il savait que ce n'était pas possible. Si ces mages avaient voulu négocier, ils
n'auraient jamais attaqué la cité. A présent, à cause de cette attaque, le
royaume qu'il aimait tant était menacé. La place forte du continent était tombée
et le roi était mort. Si les propos de Sublinan étaient exacts, sa lignée elle aussi
avait disparue.
De quoi sont-ils capables ? demanda le duelliste.
Du pire...
L'emprisonnement ? La torture ?
A mon avis, la torture puis le meurtre. Il vaut mieux ne pas vous faire
attraper... C'est une bande de beaux salopards.
Est-ce que mes amis survivront ?
En posant cette question, le regard de Seregon s'était posé sur Tyla. La jeune
femme avait baissé les yeux à cet instant.
Peu d'entre eux... Et encore moins si personne n'agit.
On a donc pas vraiment le choix ? Aucune possibilité de fuir ?
Vous pouvez fuir, mais ne vous attendez pas à vivre vieux. Une fois Mystra
sous leur contrôle, les mages traqueront les hommes libres et les
asserviront, il n'y aura plus de résistance, pas la moindre contestation.
Bien... On commence par où ?
L'atmosphère était à présent tendue. L'échange entre Seregon et Sublinan avait
plombé l'ambiance. Pis, tous savaient que le pire restait à venir.
Le vieillard regarda un à un la petite troupe réunie autour de lui et sourit.
Seregon l'observait, ce qui semblait être de la satisfaction pour le vieillard
l'inquiétait. Sublinan fit un signe de la main et un feu s'alluma dans la cheminée.
L'éclairage rendit la pièce moins sinistre et calma tout le monde.
Bien... Tout d'abord, vos armes ne vous serviront pas face à vos ennemis.
Du moins, face aux mages. Depuis l'anéantissement de leur communauté, la
magie a évolué. Les mages ont développés divers sorts d'attaque. Certains
sont à base d’éléments comme le feu ou la glace. D'autres sont plus
compliquées, mais je ne vous expliquerai pas tout à propos de la magie, je
n'en ai pas le temps.
Excusez-moi, fit Idohr. Vous nous dites qu'ils utilisent de la glace et du
feu, mais on fait comment pour ne pas se faire congeler ou carboniser ?
Si vous me laissiez continuer au lieu de poser des questions idiotes vous le
sauriez, répliqua brusquement Sublinan. Vous l'avez peut-être déjà
remarqué, mais chaque chose a son contraire. Le feu a l'eau, l'amour a la
haine, la vie a la mort, et l'attaque a la défense. Connaissez-vous l'histoire
de Gharan ?
Au début, personne ne répondit. Finalement, lorsque Sublinan allait leur
expliquer, Delenda l'interrompit.
Gharan était mage, non ?
Le vieillard eut un sourire et lui fit signe de continuer. Le garçon lui renvoya le
sourire. Pendant ce temps, les autres le regardaient l’air interloqué.
Pardonnez-moi si je me trompe, mais mon maître m'en avait parlé un jour.
Gharan a fabriqué l'épée Sidélia après que des amis à lui se soient fait
attaquer par des bandits accompagnés d'un mage. Sidélia possède un
pouvoir, mais personne ne sait de quoi il s'agit. Elle a été perdue avec son
porteur.
Sublinan donna une tape amicale sur l'épaule de Delenda qui parut satisfait. Un
coup de tonnerre fit tressaillir Tyla. Lorsqu'elle tourna le visage, elle vit que
Seregon l'observait. N'osant pas affronter son regard elle fixa leur hôte. Celui-
ci le ressentit et adressa un sourire à la jeune femme. Idorh quant à lui se
frottait nerveusement les mains sur ses jambes.
Croyez-vous que cette épée existe réellement ? fit-il soudainement.
Avant aujourd'hui, croyiez-vous aux histoires sur la magie ?
Cette question avait été en quelque sorte la réponse qu'attendait Idorh. Il
fallait donc retrouver cette épée avant d'espérer combattre les mages. Mais ils
ne savaient pas où la trouver. Sidélia ne faisait peut-être partie que d'une
légende. Si elle n'existait pas, il n'y aurait aucun espoir de victoire.
Comment allons-nous la trouver ? demanda Seregon.
Chacun regarda le vieil homme en attendant une réponse. Pendant de longues
secondes, il resta silencieux, mais un léger sourire en coin apparut sur ses lèvres.
Il se leva et se rendit à l'étage supérieur. Il y eut un énorme bruit et Sublinan
redescendit avec une épée. Le manche était fait d'un métal totalement noir. La
lame était à double tranchant, mais elle semblait émoussée. Chacun regardait
l'épée d'un air intrigué, même Nosirèn. Son maître lui avait certainement caché
l'existence de celle-ci jusqu'à ce jour.
C'est Sidélia ? demanda Delenda.
Peut-être bien, répondit Sublinan avec un air malicieux. Vous en saurez
plus demain, aujourd'hui reposez-vous, vous aurez besoin de toutes vos
forces demain.
Sublinan tourna sur ses talons et remonta avec l'épée. Idorh se laissa tomber en
arrière et Delenda l'imita. Voyant que l'enfant commençait lui aussi à être
fatigué, Tyla le laissa se blottir contre elle. Bien que la marche effectuée la
veille l'ait épuisée, Seregon se leva et sortit se promener dans la forêt. Une fois
dehors, et après avoir marché quelques mètres, la voix revint.
Tu devrais écouter Sublinan, il est vieux et sage. Va te reposer.
Comme pour le dissuader d'aller plus loin, un orage éclata. En quelques instants,
des vents violents se déchainèrent et la pluie martela le sol. Les bruits autour de
lui étaient nombreux, pourtant il distinguait encore parfaitement la voix.
Tu te demandes qui je suis, n'est-ce pas ?
Non, en fait je m'en fiche, déclara Seregon, feignant l'indifférence.
La voix rit aussitôt.
Je suis fou ou bien je t'entends réellement ? demanda-t-il, une pointe
d'irritation dans la voix.
Elle rit de plus belle. Après quelques instants d'hilarité, elle répondit.
Je suis Sidélia. Habitue-toi à ma voix, à présent je t'accompagnerai
partout où tu iras. Au fait, tu n'as pas besoin de parler pour communiquer
avec moi, il te suffit juste de penser.
Ah ça c'est génial ! Au moins les autres ne me prendront pas pour un fou,
c'est déjà ça !
Oh mais tu ne serais pas quelqu'un d'un peu sarcastique ?
Habituellement ? Non... Ta mauvaise influence se fait déjà ressentir.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents