Immersion à l'Ecole primaire de Meyrin-Village

Yann Bernardini

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IMMERSION PROFESSIONNELLE. Yann BERNARDINI. 1 ère année EEPS. Ecole primaire de Meyrin-Village. 20 septembre 2006. Stéphane ADAM ...

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IMMERSION PROFESSIONNELLE Yann BERNARDINI ère 1 année EEPS Ecole primaire de Meyrin-Village 20 septembre 2006 Stéphane ADAM

Immersion professionnelle à l’école primaire de Meyrin-Village

Le choix de l’école : Mon choix s’est porté sur l’école primaire de Meyrin-Village, car c’est ici que Stéphane ADAM donnait son cours de gymnastique. C’était pour moi l’occasion de côtoyer Monsieur ADAM dans l’exercice de sa fonction et comme « futur collègue », et non plus comme élève, comme cela a été le cas lors de mes classes primaires à l’école de Cointrin où il enseignait. L’école de Meyrin-Village accueille des enfants âgés de 4 à 11 ans. Lorsque j’ai fait mon immersion professionnelle, c’était la première fois que Stéphane voyait les enfants depuis la rentrée. Mon expérience personnelle : J’ai trouvé les enfants très enthousiastes aux propositions du maître d’éducation physique. Les enfants sont heureux d’être là, motivés, à l’écoute et souriants. Certains d’entre eux, sont même collés au maître lorsque celui-ci donne ses consignes, comme pour mieux le voir. La gymnastique semble également être un exutoire pour les enfants, surtout les premières minutes où ils s’en donnent à cœur joie, d’effectuer des tours de salle à « 100 à l’heure ». Il était intéressant de revivre une leçon de gymnastique à l’école primaire et de comparer avec les sensations et le vécu que j’avais eus comme élève. Il est vrai qu’en tant qu’élève beaucoup de choses nous échappent et que cette expérience m’a permis de me rendre compte des caractéristiques de la profession avec des jeunes enfants. Lors de mon immersion, j’ai assisté à quatre cours, deux avec des enfants e e de 3 primaire et deux avec des élèves de 4 primaire. La mission du maître de sport : De mon point de vue : La mission d’un maître de sport dans le primaire est d’initier les enfants à l’activité physique et au développement de la psychomotricité en leur proposant des activités ludiques et orientées vers le jeu et la découverte de leur corps. En effet, il me semble que l’enseignant de sport joue un rôle prépondérant dans les premiers pas sportif et le respect des règles au sens large du thème surtout lorsque les enfants ne sont pas stimulés par leurs parents. Il est donc primordial que le maître d’éducation physique et de sport propose des activités et des jeux en adéquation avec l’âge des enfants et leurs capacités de compréhension et de raisonnement. Il participe à l’instauration du respect des règles, des adversaires, des coéquipiers et de l’arbitre. Son rôle consiste également à sensibiliser les enfants sur leur corps et au respect de celui-ci (sédentarité, activité intense, stretching, alimentation, respiration, posture, etc.).

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Du point de vue de Stéphane : Premièrement pour ma part, je suis maître d’éducation physique et accessoirement de sport. Travaillant à l’école primaire, je suis beaucoup plus orienté sur les apprentissages des bases du mouvement, que sur les sports codifiés. Le sport n’est pas un but, c’est un moyen de parvenir à l’éducation physique”. Mon travail “d’animation en éducation physique” est d’élargir la palette d’expériences des enfants, que ces diverses expériences prennent du sens (cf. rosace des sens, sens & interprétation brochure 1 Nouveaux Manuel EP) à leurs yeux et fassent partie intégrante de leur vie, de leur développement. Le plaisir étant la première des motivations... Déroulement de la leçon : (déroulement complet en annexe 1) La leçon s’est déroulée en plusieurs parties. Tout d’abord, le maître de sport a posé des questions aux enfants sur le but de sa profession et ce qu’il allait leur transmettre. Puis, les élèves ont effectué quelques courses dans la salle au gré des consignes données par l’enseignant. S’en est suivi une partie de découverte corporelle en effectuant des mouvements de stretching et de renforcement musculaire. Le jeu de « l’homme noir » a ensuite été proposé aux enfants, de même que « 2 c’est bien, 3 c’est trop » tout en instaurant des règles qui permettent la participation de tous les enfants. La fin de la leçon approchant, Stéphane Adam a réuni tous les élèves dans le rond central pour leur poser quelques questions sur la leçon. Ce moment a également été utilisé comme retour au calme par le maître d’éducation physique et de sport. Discipline : Même lorsque les enfants se déconcentrent, Stéphane arrivait très bien à les « ramener » au cours, en attendant qu’ils l’écoutent ou en répétant plusieurs fois la même chose en augmentant le niveau sonore, mais toujours sur un ton amical. Il n’hésite également pas à rappeler durant son cours les règles ou consignes lorsque celles-ci ne sont plus respectées. La méthode de travail de Stéphane est ainsi basée. Il donne son cours de gymnastique, mais le titulaire a le droit d’intervenir pour des questions de discipline durant le cours étant en contact constant avec les élèves. La disparité entre les élèves : J’ai remarqué que le M. Adam essayait toujours de mettre les élèves dans une situation de réussite ou de trouver des solutions pour qu’ils y parviennent. J’ai pu observer des disparités importantes au niveau de la coordination et de la motricité des enfants. Cela vient sûrement du fait que certains pratiquent des activités physiques à l’extérieur de leur cours de gymnastique hebdomadaire alors que d’autres n’en font tout simplement pas assez voire pas du tout.

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Les qualités du maître d’éducation physique et de sport : J’ai trouvé le langage corporel et oral du maître de gymnastique complètement adapté à l’âge des élèves. Son discours était imagé. Il parlait de manière douce et amicale et posait bien sa voix, ce qui avait le don de capter l’attention des enfants et peut-être de les rassurer. Le vocabulaire utilisé étant souvent composé de mots simples, même si l’enseignant utilisait quelques fois des termes techniques pour s’exprimer. Voici quelques phrases utilisées lors de la leçon : -Vas-y c’est bien, continue !»- « « Whao Griffin, excellent » -- « « Chut, c’est le cercle du silence » Luis attention, je vais me fâcher !» -« Stop, est-ce que c’est rigolo de voir seulement 2 personnes courir ? » J’ai aussi remarqué que son visage affichait la plupart du temps un sourire qui donnait confiance aux enfants en les mettant dans une situation de plaisir. Tout en instaurant les limites qui s’imposent entre élèves et maître, j’ai pu voir que le maître d’éducation physique et de sport semblait proche des élèves. Il n’hésitait pas à rendre son cours interactif en posant des questions aux enfants et en en leur laissant le temps de s’exprimer. Il les questionnait par exemple sur le nom de certaines articulations « à risque » (chevilles, genoux)  et leurs fonctions ou sur les raisons de leur essoufflement. (Exemple complet en annexe 2) Je trouve ces explications très intéressantes, car en 5 minutes, il arrive à donner des images aux enfants sur le fonctionnement de leur corps et peut alors leur expliquer de quelle manière il est préférable de respirer. Constat : J’ai pu constater qu’une séance de 45 minutes passe très rapidement et que pour optimiser au mieux le temps à notre disposition, il faut une excellente organisation de même qu’une discipline importante de la part des élèves. J’ai été surpris que les titulaires de classe ne participent pas aux séances de gymnastique. Stéphane m’a expliqué que c’était à leur bon vouloir d’y prendre part lorsqu’il n’y avait pas de postes prévus ou d’un besoin « d’assurage », mais que de moins en moins de maître et maîtresse venaient « suer » avec les élèves !

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Relations avec les collègues : Elles m’ont semblées excellentes. J’ai pu constater que certains semblent peut-être sous-estimé la profession de maître de sport. Je pense que cela provient également du fait que les maîtres d’éducation physique et de sport voltigent d’un établissement à l’autre, ce qui me semble préjudiciable à la reconnaissance de leur travail. Il me semble donc important que les maîtres de sport entretiennent d’excellentes relations avec les titulaires de classes et que ceux-ci les considèrent comme de vrais partenaires dans l’éducation des élèves ! Conclusion : J’ai pu me rendre compte de la manière dont était organisé une leçon de sport à l’école primaire et de la façon dont l’enseignant l’abordait. Les enfants étaient contents de pouvoir bouger, courir, danser et ont répondu présent à chaque sollicitation du maître de sport. Il me semble tout de même que l’éducation physique à l’école primaire est négligée, alors que l’on sait que l’on est en train de « former » les citoyens de demain. En effet, les maîtres d’éducation physique et de sport ne voient que deux fois par mois leurs élèves, les 2 autres leçons hebdomadaires étant assurées par le titulaire de la classe. Il est donc impossible d’avoir un suivi dans l’enseignement du sport au primaire. Enfin, le manque de connaissances de certains titulaires peut également se révéler un danger pour les élèves. J’ai eu beaucoup de plaisir à participer à ces quelques heures en présence d’élèves du primaire. J’ai apprécié l’accueil qui m’a été réservé par Stéphane Adam et ses collègues enseignants.

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Annexe 1

Déroulement complet de la leçon : Introduction : Les enfants arrivent les uns après les autres et commencent à courir seuls ou par groupes dans la salle. Une fois qu’ils sont tous là, Stéphane les réunis dans le rond central et leur donne les consignes, les recommandations et le déroulement des cours de gymnastique. Il leur pose des questions sur sa profession : -« Quel est mon métier ? » -« Qu’est-ce que je fais ? » Quelques réponses : -« Apprendre à éduquer les enfants » -« A faire la piscine » -« Nous apprendre à faire du sport » Il reprend ensuite en leur expliquant que son métier consiste à : « Expliquer, montrer, démontrer, encourager, décourager et aider les enfants à faire du sport, l’apprentissage étant fait par les enfants eux-mêmes » La leçon : 1) Les enfants courent dans la salle et s’immobilisent lorsque le maître de gymnastique tape dans les mains 2) Les enfants se déplacent ensuite en faisant le plus de bruit possible (en tapant les pieds par terre) 3) Ils réalisent ensuite le même exercice, mais en faisant le moins de bruit possible 4) Les enfants doivent ensuite courir de plusieurs manières lorsque le professeur le signale par des signales sonores(taper dans les mains) : a. « compétition » = skipping b. « décontracté » = course relâchée c. « bout de bois » = raide et tendu comme un bâton 5) Même exercice que les 4) mais cette fois-ci, les enfants doivent effectuer les courses ci dessus en arrière ( taper dans les mains 2x) 6) Petites séances de stretching des ischios-jambiers (20 mouvements de chaque côté) 7) Les enfants tendent les jambes et adoptent une position droite du buste, afin que le maître de gymnastique puisse contrôler leur posture 8) Renforcement de la ceinture abdominale en tenant 20 secondes sur les coudes et les pieds 9) Petites séances abdominales. Tenir plusieurs durées différentes en levant légèrement la tête du sol et en la reposant quelques secondes plus tard (8 séries de 2 secondes, 1 x 15 secondes, puis 1 x 20 secondes) 10) Les enfants effectuent ensuite le jeu « de l’Homme noir » 11) Ils l’effectuent à nouveau, mais avec la règle que « les chasseurs » doivent se tenir la main pour pouvoir toucher les élèves 12) Le maître propose ensuite aux enfants de jouer au jeu « 2 c’est bien, 3 c’est trop » 13) Il s’ensuit un retour au calme dans le rond central, appelé également « cercle du silence ». Là, le professeur donne son feedback sur la séance, la manière de courir, des informations diverses et remercie les enfants pour leur participation

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Annexe 2

Questionnement des élèves : Exemple : Stéphane a par exemple demander aux enfants : « J’aimerais que vous écoutiez, qu’est-ce que vous entendez ? » (Essoufflement des enfants) Il leur a ensuite expliqué pourquoi on était essoufflé et quel était le processus de l’oxygénation du sang, tout en leur demandant de donner les noms des diverses phases et en les aidant s’ils ne trouvaient pas. « L’air frais entre par la bouche, se dirige dans vos poumons. L’oxygène vient alors se fixer sur vos vaisseaux sanguins des poumons et se dirige ensuite dans vos muscles pour y apporter l’énergie nécessaire pour les faire travailler » « Une fois cet oxygène utilisé, le sang le renvoi vers les poumons qui se chargent de le faire ressortir par la bouche » (il utilise alors le terme « air usé ») Il leur montrealors« l’air usé » vient du fond des poumons et c’est ce qui créé que la condensation sur ses lunettes s’il souffle profondément.

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