Le procès de la Carte de France. A propos de la cartographie alpine - article ; n°94 ; vol.17, pg 289-301
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le procès de la Carte de France. A propos de la cartographie alpine - article ; n°94 ; vol.17, pg 289-301

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1908 - Volume 17 - Numéro 94 - Pages 289-301
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 51
Langue Français

Extrait

Paul Girardin
Le procès de la Carte de France. A propos de la cartographie
alpine
In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°94. pp. 289-301.
Citer ce document / Cite this document :
Girardin Paul. Le procès de la Carte de France. A propos de la cartographie alpine. In: Annales de Géographie. 1908, t. 17,
n°94. pp. 289-301.
doi : 10.3406/geo.1908.18234
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1908_num_17_94_1823494. — XVIIe année. 15 juillet 1908. №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
I. — GÉNÉRALE
LE PROCES DE LA CARTE DE FRANCE
A PROPOS DIS LA CARTOGRAPHIE ALPINE1
I. — LES CARTES-ESQUISSES RECTIFICATIVES.
Notre Carte d'État-Major, depuis sou apparition feuille par feuille
(la dernière a été terminée sur le terrain en lKHb", en gravure en 1880),
a été l'objet, en particulier dans les régions montagneuses, Alpes et
Pyrénées, de nombreuses critiques et retouches, de la part de topo
graphes de carrière ou d'alpinistes. Les critiques n'accompagnent pas
forcément les retouches; car, à pratiquer soi-même la topographie en
haute montagne, on sh rend compte des difficultés qu'ont éprouvées
les officiers qui en firent les premiers le levé. II faut lire dans la
Notice du colonel Blondel la vie de ces 20 officiers qui, en 1853?
furent envoyés dans les hautes Alpes, entre Grenoble, Briançon, Gap
et Die : <« Dans cette région solitaire et désolée, au milieu des torrents,
des glaciers, des éboulements et des précipices, ils ont vécu plusieurs
mois sous la tente à 2o00 et 3 0()0 m. de hauteur », et l'on comprend
cet éloge : <• actifs comme des missionnaires, ardents <-omme des
apôtres, laborieux des bénédictins »2. Si le nom de quelques-
1. Л propos de : II. 13. [Général II. Нептнапт', Les erreurs- de la Carie de France
[Cahiers du červíce <iéo graphique de l'Armée, n° ï:>h Paris, Imprimerie du Service
Géographique de l'Armée, lílUíi. [n-8, [i] 4- V3 p., 2(i pi. cartes, phot., profils, etc.
|non dans le commerce). Nous donnons plus loin en note la série des titres de
l'ouvrage de Mr F. Ans au», qui a été l'occasion de la publication de ce 2ii* cahier.
2. G1 Tir.ONbEL, Notice sur la grand? Curie topo graphique de la France, par le
Directeur du Dépôt de la Guerre, Paris, 1 S .*; 3 , p. 2S.
ANN. DE OÉOlř. XVIIe ANNÉE. 10 290 GEOGRAPHIE GÉNÉRALE.
uns d'entre p.ux, un Durand, un Mieulet, a. survécu, la plupart
n'auront reçu que cet élo^e collectif. On pourrait dire de toutes nos
Alpes ce que MMrs.l. et II. Vallot disent du Mont-Blanc : « II n'est pas
étonnant ([lie. les ascensionnistes, qui consacrent depuis nombre,
d'années leurs ell'orts à fouiller tous les coins du massif, aient
trouvé sur bien des points des divergences entre la nature et sa
représentation; celle-ci a été entièrement exécutée, en deux cam-
pannes, tandis qu'ils ont eu un quart de siècle pour en découv
rir les défauts1 ». Qu'on ne perde pas de vue. que, dans lahaute mont
agne, chaque oflicîer avait à lever environ 241) kmq. par campagne,
c'est-à-dire en quelques semaines de beau temps.
Voilà le point de vue auquel il faut se placer pour juger la Carte do
France, et alors on lui sera plus indulgent que certains alpinistes,
déçus de la trouver incomplète ou en défaut. Il était inévitable que,
venant la première de toutes les cartes du continent, elle dût avoir
ses imperfections, surtout dans la montagne, à laquelle, on était loin
d'attacher l'importance que nous y attachons aujourd'hui.
Voici, pour produire toutes les pièces du procès, quelques-unes
ties imperfections qu'on lui reproche.
D'abord, des cotes d'altitude manifestement fausses, qui ne sont que
des erreurs d'impression. Quelques-unes ont eu leur célébrité, et en
des points très éloignés. Dans le massif du Pelvoux, par exemple,
nous citons ici le Guide Joan n? de 1 S 7 7 , d'après MMrs Coolidire, Сох,
(Jardiner et Pendlebury, le. Pic d'Olan (.°> 578 m.; serait notablement
plus élevé que l'Aiguille d'Olan, au N, cotée 'Л xx:-! m. sur la Carte
d'E. M. Il faut lire 3 3X3 au lieu de 3 X83*.
Ensuite, des interversions de noms, auxquelles les alpinistes sont
plus sensibles que. les topographes, — avec raison! Sur la seule
feuille de Boimeval (I7i) Ai.v), l'Ai baron est appelé Chalanson, et
réciproquement. La « PtP de Bessan » désiune la PtK de Bonneval. Le
pis est que. les guides s'habituent à employer les termes de la Carte,
et il devient de plus en plus difficile de reconstituer la nomenclature
véritable.
Enfin, la géodésie elle-même est sujette à caution. Dans le massif
du Mont-Blanc, elle était si défectueuse que Miouletdutse construire
1. Joseph et Henri Vali.ot. Note sur la Cari? du massif du Monl-Dlnnc ù
Uécfirlle du -20 00(1' pt élude <!** Aii/uillps-Rouf/es 'Annuaire Ciitb Alpin Fr., XIX,
1S92. p. 1].
2. La faute d'impression, sur le Mont Maudit (1771 ui. au lieu de Í 171 in... qui
en faisait le rival du Mont Шапс. eut à son heure autant de célébrité. Vinci com
ment elle s'explique: le capitaine MiEULETdut partir pour le Mexique avant d'avoir
revu lui-même la gravure de sa carte à 1 : 40 000. Voir II. Vallot, Le capitaine
Mieulet et la Carte du Mont-Blanr (La Montagne, I, 1904-1У05, p. 217-232;. Sur les
jréodésiens qui out établi la triangulation de la Carte d'État-Major et sur le capi
taine Durand, voir le recent livre de II. Bekaldi, lïala'itous et Veloout. Notes sur les
officie/s de la Carte de France. Paris. l'JO". in-3. [vil + 207 p., 13 %. cartes et
dessins, 17 pi. tours d'horizon, vues, etc. [non d.ins le commerce'. PROCÈS DE LA CARTE DE FRANCE. 2У1 LE
un canevas à son usage avant de commencer le levé du terrain : les
points de troisième ordre de la triangulation n'ont pas été stationnés:
ils ont été obtenus par recoupement et comportent des fautes por
tant sur l'emplacement et l'altitude, par suite de confusions dans les
visées. On se rappelle les polémiques qu'a suscitées la Cime d'Oin,
entre Maurienne et Tarentaise, point de troisième ordre de la trian
gulation, indiqué avec ses Л ol-í m. comme le sommet lu plus import
ant entre Levanna et Tsanteleina, et qui correspond à un simple
renflement dans les crêtes dominant le placier des Sources de l'Isère.
C'est évidemment la Grande Aiguille Rousse (3482 m.1!, à 1 km. de
là, que les officiers ont dû viser, et l'exagération de la cote [:]•} m. en
trop) correspond à l'allongement fautif de la visée l.
Les alpinistes demandent, en outre, à la Carte, ce que l'échelle de
1 : 80 000 ne peut évidemment leur donner, de désigner nommément
et par leurs cotes toutes les pointes d'une arête. Or, dans le massif
du Mont-Blanc par exemple, les deux pointes de l'Aiguille du Dru
sont distantes de M.ï m. (environ un millimètre et un quart); celles
de l'Aiguille, du Géant, de 25 m. (environ un quart de millimètre).
Pourtant, chacune a sa célébrité. Plus fréquentes encore que ces
pointes jumelles sont celles qui vont par trois : les Trois OEillons, ou
Aiguilles d'Arves, les Trois Pics de Relledonne, les Levanna, les
Trois Dents d'Amhin, les Trois Aiguilles centrales de Pélens, les Rois Mages, dans le massif du Tabor, les Trois Ëvêchés de
Barcelonnette, et, par suite de cette sorte de loi qui fait que les
sommets d'un même massif sont de. hauteur à p<ju près équivalente,
chacune de ces trinités «l'aiguilles a donné lieu à d'interminables pol
émiques pour savoir quelle était la plus haute, mettant toujours la
Carte en cause, soit qu'elle donnât des coles, — dans ce cas on les
contestait, — soit n'en donnât pas. La plupart de ces discus
sions sont encore pendantes; ce n'est que tout récemment que
Mr P. Helbronner a tranché la question en laveur de l'Aiguille méri
dionale d'Arves2, et Mr F. Arnaud est en procès avec le Service Géo
graphique au sujet des Trois Évêchés \ Ce sont là les « contestés »
de la chronique alpine.
I. Sur les erreurs île dénomination «le cette partie «le la chnine-frontière, voir :
A. CiimiVNiEK et ("ai. Hamot, Ascensions dans les Alpes Grniet Méridionales
(Annuaire Club Alpin Fr., VI, 1879, p. It2-i

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents