Sixième excursion géographique interuniversitaire (Alpes Occidentales, 1910) - article ; n°108 ; vol.19, pg 412-439

R. Blanchard

Description

Annales de Géographie - Année 1910 - Volume 19 - Numéro 108 - Pages 412-439
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1910
• Nombre de lectures: 29
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Raoul Blanchard
Sixième excursion géographique interuniversitaire (Alpes
Occidentales, 1910)
In: Annales de Géographie. 1910, t. 19, n°108. pp. 412-439.
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Blanchard Raoul. Sixième excursion géographique interuniversitaire (Alpes Occidentales, 1910) . In: Annales de Géographie.
1910, t. 19, n°108. pp. 412-439.
doi : 10.3406/geo.1910.2706
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1910_num_19_108_2706412
OGRAPHIE GIONALE
SIXI ME EXCURSION OGRAPHIQUE
INTERUNIVERSITAIRE
ALPES OCCIDENTALES 1910
PHOTOGRAPHIES PL XVIII-XXIV)
excursion interuniversitaire eu lieu cette année du ler au
juin dans les Alpes Occidentales Pour ce premier contact avec
les Alpes on voulu donner aux étudiants une impression ensemble
de la chaîne la leur faire traverser de part en part du Rhône Suse
et leur laisser le souvenir une coupe complète travers avant-
pays molassique les Préalpes calcaires la grande dépression subal
pine les massifs centraux les zones du Brianconnais et du Piémont
Nous voudrions donner ici un aper des régions traversées
1e journée Le Bas Dauphine De Albon Moi-
rans la caravane parcouru le 1er juin avant-pays alpin et est
surtout attachée étude des phénomènes glaciaires et fluvio-gla
ciaires qui donnent la région son aspect particulier
Au Content-Beaufort où elle débarque du chemin de fer excur
sion se trouve dans une large vallée fluvio-glaciaire étendue de Ouest
Est et complètement privée eau hui est la Bièvre
vaste plaine de cailloux roulés fermée Est par les rangées de
moraines que la caravane traversera après-midi Avant de nous
élever au-dessus de ses bords pour nous rendre compte de sa situa
tion dans ensemble de la région constatons dans la vallée
même vers aval un curieux phénomène Absolument sèche
amont la Bièvre devient brusquement humide les eaux sourdent
travers les cailloux des ruisseaux eau vive se forment et bientôt de
vraies rivières bordées de prés ombragées de peupliers et de saules
De ces eaux les unes sortent du rebord de la vallée les autres
naissent au milieu de la dépression Deux hypothèses se présentent
pour expliquer cette apparition la première est que la roche en
place imperméable la Molasse venant affleurer en cet endroit
provoque la venue au jour du niveau aquifère la seconde valable sur
tout pour les eaux apparues au milieu de la vallée est que le niveau 6e EXCURSION INTERUNIVEHSITAIRE 413
piézométrique des eaux souterraines de la Bièvre se trouve ramené
la surface par suite une différence inclinaison entre la nappe des
cailloux de la Bièvre et le plafond de la vallée En effet cette nappe
est un immense cône de déjections fluvio-glaciaire déposé dans
une vallée creusée antérieurement il est donc pas étonnant que
la pente de sa surface soit supérieure celle du plafond de la vallée
dans laquelle il est accumulé où la réapparition des eaux
engouffrées en amont
De Saint-Barthélemy-de-Beaurepaire Pommiers nous apercevons
successivement tous les caractères de cette région du Bas Dauphine
si fortement marquée par les influences glaciaires Au Sud barrant
horizon interminable profil un plan incliné descendant réguliè
rement vers Ouest est un fragment du plateau miocène dont les
sédiments furent plissés avec les derniers mouvements alpins puis
réduits état de pénéplaine sur laquelle se déposèrent les cailloutis
pliocenes dont altération profonde donne le sol glaiseux froid et
infertile de Chambaran et de Bonne vaux travers cette surface
aplanie enfoncèrent plus tard des vallées dans lesquelles débordè
rent les glaciers alpins Il est infiniment probable que ancêtre de
liséré débouchant des montagnes sur cette sorte de vaste cône de
déjections divisa en deux bras un est devenu la basse Isère
autre est disparu après avoir creusé la vallée de Bièvre-Valloire
Au pied de la butte pliocène de Pommiers étagent les terrasses
indiquant les étapes du creusement et du remplissage alternatifs de
la Bièvre-Valloire par les rivières les glaciers et les eaux fluvio
glaciaires Sous Pommiers quelques replats sont peut-être la trace
une terrasse supérieure Deckenschotter ancien de Mr Penck Puis
vient vers la cote 375 le plateau de Pommiers étant 493 m.) une
large terrasse ancienne récent) au sol argileux peu
fertile avec des étangs et des bois elle représenterait le cône fluvio
glaciaire de la glaciation de Mindel Au-dessous cote 330) une nou
velle terrasse haute terrasse de Penck) qui se rattacherait la
glaciation de Riss sol plus fertile moins compact plus limoneux De
là on descend directement sur la plaine de Bièvre cote 275) qui est
la basse terrasse des auteurs Mais sur le flanc Sud de la vallée en
face de Beaurepaire on observe entre la haute et la basse terrasse une
terrasse intermédiaire ainsi on pourrait appeler cette ter
rasse se retrouve en amont dans la vallée du Liers derrière Marcil-
loles Comme elle ne se rattache aucun groupe de moraines il faut
bien admettre elle représente un épisode interglaciaire du creu
sement de la basse vallée actuelle
Cette série de terrasses possède des caractères anthropo
géographie très divers La basse terrasse dans sa partie amont est
sèche et caillouteuse elle porté au xvnie siècle une grande 414 OGRAPHIE GIONALE
forêt de taillis les cultures sont encore maigres elle est peu peu
plée est la Bièvre proprement dite La haute terrasse limoneuse
loess) est emplacement des cultures riches est la région des
céréales des grandes exploitations grosses fermes est la partie la
plus anciennement colonisée Le Deckenschotter glaiseux et infertile
été boisé aussi longtemps que la Bièvre est encore une région
peu habitée En revanche villages hameaux et maisons sont nom
breux sur les pentes molassiques recouvertes de produits de ruis
sellement qui montent vers le plateau pliocène Enfin celui-ci est la
partie la plus infertile sur ses glaises et ses cailloutis de quartzites
du Trias on ne trouve guère que des landes et des forêts médiocres
Traversant après Pommiers la haute terrasse nous atteignons
Faramans une longue butte qui paraît barrer toute la dépression Une
coupe derrière le village montre des débris morainiques très altérés
Il agit donc ici une grosse moraine un valium frontal très net
qui se dédouble au Sud en plusieurs ondulations et au delà de
échancrure de la basse terrasse se poursuit par les villages de Beau-
fort et Thodure vers le rebord méridional de la vallée Cette moraine
est pas précédée un cône de transition fluvio-glaciaire elle paraît
simplement posée surla haute terrasse et en effet derrière le village
de Faramans on retrouve en amont la continuation de la terrasse
Ainsi cette moraine quoique ancienne comme le prouve altération
de ses matériaux) est plus récente que la haute terrasse sur laquelle
elle repose autre part elle est antérieure établissement de la
basse terrasse qui la traverse Il faut admettre un glacier peut-
être celui dont les moraines en amont commandaient la haute ter
rasse est avancé rapidement la surface de cette terrasse et dans
un stati onn ement bref déposé les matériaux de la moraine de
Faramans En gagnant la Côte-Saint-André nous observons autres
traces du passage de cette langue glaciaire par exemple un drum-
lin typique allongé sur la haute terrasse près de la Côte Mais jus
ici nous ignorons âge exact de la moraine de Faramans
De la Côte au Grand-Lemps nous avons autres témoignages de
existence de cet ancien glacier Surla haute terrasse qui se continue
de la Côte vers la Frette est posée une nouvelle moraine parallèle
cette fois aux bords de la vallée il est probable il agit là une
moraine latérale du glacier de Faramans qui dans sa décrue non seu
lement avait reculé mais encore était rétréci abandonner le
rebord septentrional de lavallee est donc une moraine une phase
de rétrécissement Mais Faramans comme la Frette ne sont que des
épisodes postérieurs établissement de la haute terrasse et sur les
glaciers de la haute terrasse elle-même nous ne connaissons rien
ailleurs cette voici elle se termine la Frette où
elle se raccorde avec la basse Ce fait bizarre est en corrélation avec ANNALES DE iSoi.RAPHIlï X[X PL X.Vt TUME
VALLüM DE MOIRANS
VAr.bt DE LA