Allégements de cotisations patronales et dynamique salariale - article ; n°1 ; vol.429, pg 177-189
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Economie et statistique - Année 2009 - Volume 429 - Numéro 1 - Pages 177-189
The social-contributions relief introduced for employers in the 1990s has had an ambiguous impact on the rise in low-wage workers’ earnings. As they diminish the cost of labour for an employer, the cuts should not have a negative impact on wage levels at a given productivity level. By contrast, the regressive relief mechanism has made it more costly for employers to raise low wages to the threshold above which the relief does not apply. This has raised fears of slower rises in low wages under the new arrangement. The authors seek to address these issues. The difficulty lies in estimating the rise in earnings for the lowest-paid workers if the relief had not been introduced. One method consists in comparing the change in wage growth for workers to whom the contribution relief applies with the change for workers who resemble that group in terms of gross wages but are ineligible for relief (this is known as the difference-in-differences [ DD] method). The results indicate that, in 1997, low-wage workers did not receive smaller pay raises than average-wage workers relative to the situation in 1994, when contribution relief was still very marginal. The second approach consists in comparing annually the wages just over and just under the threshold of 1.33 times the minimum wage, using regression discontinuity (RD). Our estimates show no significant difference in these wage trends. Overall, the findings suggest that low-wage growth for the categories covered by our study did not lose momentum after the introduction of contribution relief, at least in the short and medium term.
Les allègements de cotisations patronales mis en place dans les années 1990 ont un impact ambigu sur la progression salariale des individus à bas salaires. Dans la mesure où ils diminuent le coût du travail pour un employeur, ils ne devraient pas avoir d’impact négatif sur les niveaux de salaires à productivité donnée. En revanche, la dégressivité des réductions de cotisations sociales patronales a rendu plus coûteuse l’augmentation des salaires inférieurs au seuil au-delà duquel ces allègements n’ont pas cours. On a donc pu craindre que la progression des bas salaires ne s’infléchisse à la baisse à la suite de la mise en place de ce dispositif. Cet article se propose d’apporter des éléments de réponse à ces questions. La difficulté consiste alors à déterminer ce qu’aurait été la progression salariale des salariés les moins rémunérés en l’absence d’allègements. Une première méthode consiste à comparer l’évolution du taux de croissance des salaires des personnes concernées par les baisses de cotisations à celui des personnes les plus proches en termes de salaire brut tout en n’étant pas éligibles à ces allègements (méthode de différence de différences). Il s’avère alors qu’en 1997, les travailleurs à bas salaires n’ont pas bénéficié d’augmentations plus faibles que des travailleurs de salaire moyen, et ce relativement à la situation de 1994, année où les baisses de cotisations n’étaient que très marginales. La deuxième approche consiste à comparer chaque année les salariés situés juste au-dessus et en dessous du seuil de 1,33 Smic au moyen d’une méthode de régression sur la discontinuité. Les estimations ne montrent aucune différence significative dans ces évolutions salariales. Au total, les résultats suggèrent que pour les populations retenues dans le cadre de cette étude, la croissance des bas salaires ne s’est pas dégradée avec la mise en place des allègements de cotisations, tout au moins à court et moyen terme.
Die Senkungen der Arbeitgeberbeiträge seit den 1990er Jahren hatte auf die Lohnsteigerung der Arbeitnehmer des Niedriglohnsektors unterschiedliche Auswirkungen. Da sie die Arbeitskosten der Arbeitgeber verringern, dürften sie auf das Lohnniveau bei gleicher Produktivität keine Auswirkungen haben. Dagegen hat die Degression der Senkungen der Sozialbeiträge der Arbeitgeber den Anstieg der Löhne, für die keine Entlastungen gewährt wurden, verteuert. Daher war zu befürchten, dass der Anstieg der Niedriglöhne nach Einführung dieser Maßnahme zurückgeht. In diesem Artikel sollen solche Fragen beantwortet werden. Schwierig ist daher die Beurteilung, in welchem Umfang die niedrigsten Löhne bei Nichtgewährung der Entlastungen gestiegen wären. Eine erste Methode besteht darin, die Entwicklung des Lohnanstiegs der Personen, die von den Senkungen der Sozialbeiträge betroffen sind, mit demjenigen der Personen mit gleichem Bruttolohn ohne Anspruch auf diese Entlastungen (Differenzmethode) zu vergleichen. Es zeigt sich, dass die Arbeitnehmer mit niedrigem Lohn 1997 keine geringere Lohnerhöhung als die Arbeitnehmer mit mittlerem Lohn im Vergleich zu 1994 erhielten, als die Senkung der Sozialbeiträge noch sehr geringfügig war. Der zweite Ansatz besteht darin, jährlich die Arbeitnehmer, die etwas weniger oder etwas mehr als 1,33-mal den gesetzlichen Mindestlohn beziehen, anhand einer Methode der Regression der Diskontinuität miteinander zu vergleichen. In Bezug auf diese Lohnentwicklungen ergeben die Schätzungen keine nennenswerte Unterschiede. Die Ergebnisse legen den Schluss nahe, dass bei den von der Studie abgedeckten Personen der Anstieg der Niedriglöhne durch die Senkungen der Sozialbeiträge zumindest kurz-und mittelfristig nicht beeinträchtigt wurde.
Las reducciones de las cotizaciones empresariales establecidas en los años 1990 tienen un impacto ambiguo sobre la progresión salarial de los individuos con salario bajo. En la medida en que disminuyen el coste del trabajo para un empresario, no deberían tener impacto negativo en los niveles salariales en una productividad determinada. En cambio, la disminución progresiva de las reducciones de las cotizaciones sociales empresariales ha encarecido el aumento de los salarios inferiores al umbral a partir del que estas reducciones ya no están vigentes. Por consiguiente, puede temerse que la progresión de los salarios bajos se desviara a la baja después del establecimiento de esta disposición. Este artículo pretende aportar elementos de respuesta a estas cuestiones. La dificultad consiste en determinar cómo habría sido la progresión salarial de los asalariados menos retribuidos en ausencia de las reducciones. Un primer método consiste en comparar la evolución de la tasa de crecimiento de los salarios de las personas afectadas por las bajadas de las cotizaciones al de las personas más próximas en términos de salario bruto, pero que no pueden acceder a estas reducciones (método de diferencia de diferencias). Resulta entonces que, en 1997, los trabajadores con salario bajo no disfrutaron de aumentos más débiles que los trabajadores de salario medio, y esto en relación con la situación de 1994, año en que las bajadas de cotizaciones eran muy marginales. La segunda aproximación consiste en comparar cada año los salarios situados justo por encima y por debajo del umbral de 1,33 salario mínimo de crecimiento mediante un método de regresión sobre la discontinuidad. Las estimaciones no muestran ninguna diferencia significativa en estas evoluciones salariales. En total, resultados sugieren que, para las poblaciones consideradas en el marco de este estudio, el crecimiento de los salarios bajos no se ha degradado con el establecimiento de las reducciones de las cotizaciones, al menos a corto y largo plazo.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2009
Nombre de lectures 43
Langue Français

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SALAIRES
Allégements de cotisations patronales et dynamique salariale Romain Aeberhardt* et David Sraer**
Les allègements de cotisations patronales mis en place dans les années 1990 ont un impact ambigu sur la progression salariale des individus à bas salaires. Dans la mesure où ils diminuent le coût du travail pour un employeur, ils ne devraient pas avoir dimpact négatif sur les niveaux de salaires à productivité donnée. En revanche, la dégressivité des réductions de cotisations sociales patronales a rendu plus coûteuse laugmentation des salaires inférieurs au seuil au-delà duquel ces allègements nont pas cours. On a donc pu craindre que la progression des bas salaires ne s’infléchisse à la baisse à la suite de la mise en place de ce dispositif. Cet article se propose dapporter des éléments de réponse à ces questions. La difficulté consiste alors à déterminer ce qu’aurait été la progression salariale des salariés les moins rémunérés en labsence dallègements. Une première méthode consiste à comparer lévolution du taux de croissance des salai-res des personnes concernées par les baisses de cotisations à celui des personnes les plus proches en termes de salaire brut tout en nétant pas éligibles à ces allègements (méthode de différence de différences). Il savère alors quen 1997, les travailleurs à bas salaires n’ont pas bénéficié d’augmentations plus faibles que des travailleurs de salaire moyen, et ce relativement à la situation de 1994, année où les baisses de cotisations nétaient que très marginales. La deuxième approche consiste à comparer chaque année les salariés situés juste au-dessus et en dessous du seuil de 1,33 Smic au moyen dune méthode de régression sur la discontinuité. Les estimations ne montrent aucune différence significa -tive dans ces évolutions salariales. Au total, les résultats suggèrent que pour les popu-lations retenues dans le cadre de cette étude, la croissance des bas salaires ne sest pas dégradée avec la mise en place des allègements de cotisations, tout au moins à court et moyen terme.
* Département des Études économiques densemble - Division Marchés et stratégies dentreprises, Insee, timbre G230 - 15, bd Gabriel Péri - BP 100 - 92244 Malakoff cedex. ** Au moment de la rédaction de cet article, David Sraer appartenait à la division Marchés et stratégies dentreprises de lInsee. Les auteurs remercient Didier Blanchet, Pauline Givord, Ronan Mahieu, Fabien Toutlemonde ainsi que les membres de la division MSE, les participants au sminaire D3E et deux rfrs anonymes pour leurs remarques. Ce document ne reflte pas la position de l’Insee et nengage que ses auteurs.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 429-430, 2009
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