Cohabitation et mariage : qui vit avec qui ? - article ; n°1 ; vol.145, pg 41-59
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Economie et statistique - Année 1982 - Volume 145 - Numéro 1 - Pages 41-59
La vive augmentation du divorce et sa diffusion dans presque toutes les classes sociales (en 1981, 6 % des femmes de 35 à 54 ans sont divorcées) vont de pair avec le développement du célibat (la probabilité de vivre en couple a diminué parmi les moins de 30 ans) et celui, très rapide, de l'union libre. Sur 100 couples où l'homme a moins de 35 ans, 11 sont illégitimes; la proportion atteint 22 % dans l'agglomération parisienne. En 1975, les conjointes d'ouvriers restaient en majorité au foyer. En 1981, elles sont en majorité actives, soit ouvrières (aussi fréquemment qu'en 1975), soit employées ou personnel de service. D'une manière générale, quand la femme est active, la comparaison de sa catégorie socioprofessionnelle et de celle de l'homme montre une forte homogamie. Quand elle est au foyer, l'étude de son niveau de diplôme aboutit au même constat. La cohabitation hors mariage le remet-elle en cause? On ne peut encore dire si le développement de l'union libre est ou non, de ce point de vue, porteur de mutations sociales.
Cohabitation and Marriage : Who is Living with Whom? - The sharp increase in the divorce rate and its extension to virtually all social categories (in 1981, 6 % of women between 35 and 54 were divorced) is accompanied by the increase in the single life (the chances of living as a couple have decreased among the under-thirty age group) and the rapid rise of unmarried couples. Of 100 couples in which the man is under 35, 11 are not married. The percentage is 22 % in the Parisian area. In 1975, the majority of workers' wives and cohabitants remained at home. In 1981, the majority held a job, either as workers (as often as in 1975) or as office or domestic staff. In general, when the woman worked, her socio-professional category tended to be highly comparable to that of the man she lived with. Likewise, when she remained at home, her educational level tended to be similar to her husband's. Is cohabitation outside marriage changing this pattern? It is too early to say if the development of unmarried couples is creating social change in this area.
Convivencia y matrimonio: ¿ Quién vive con quién? - El agudo incremento del divorcioy su extension entre casi todas las categorías sociales en 1981 (un 6 % de las mujeres que cuentan de 35 à 54 anos están divorciadas) corren pareja con el incremento de la solteria (la probabilidad de vivir en pareja aminoró entre personas menores de 30 anos) y el incremento sumanente rápido del matrimonio consensual. De cada 100 parejas en las que el varón cuenta menos de 35 años, 11 son uniones ilegítimas; la proporción alcanza un 22 % en el conglomerado parisino. En 1975, en su mayoría, las esposas de obreros permanecian en su hogar. En 1981 son mayormente activas, bien sea en calidad de obreras (con la misma frecuencia que en 1975), empleadas o empleadas de hogar. Por lo general, cuando la mujer desempena una actividad profesional, la equiparación de su categoría social y profesional con la del varón manifiesta una patente homogamia. Cuando permanece en el hogar, el estudio de su nivel de diploma remata en la misma comprobación. ¿Pone a debate su categoría social y profesional la convivencia fuera del matrimonio? Todavia no es factible decir si el desarrollo de la union ilegítima influye o no en los cambios sociales
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Pierre-Alain Audirac
Cohabitation et mariage : qui vit avec qui ?
In: Economie et statistique, N°145, Juin 1982. pp. 41-59.
Citer ce document / Cite this document :
Audirac Pierre-Alain. Cohabitation et mariage : qui vit avec qui ?. In: Economie et statistique, N°145, Juin 1982. pp. 41-59.
doi : 10.3406/estat.1982.4627
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1982_num_145_1_4627Résumé
La vive augmentation du divorce et sa diffusion dans presque toutes les classes sociales (en 1981, 6 %
des femmes de 35 à 54 ans sont divorcées) vont de pair avec le développement du célibat (la
probabilité de vivre en couple a diminué parmi les moins de 30 ans) et celui, très rapide, de l'union libre.
Sur 100 couples où l'homme a moins de 35 ans, 11 sont illégitimes; la proportion atteint 22 % dans
l'agglomération parisienne. En 1975, les conjointes d'ouvriers restaient en majorité au foyer. En 1981,
elles sont en majorité actives, soit ouvrières (aussi fréquemment qu'en 1975), soit employées ou
personnel de service. D'une manière générale, quand la femme est active, la comparaison de sa
catégorie socioprofessionnelle et de celle de l'homme montre une forte homogamie. Quand elle est au
foyer, l'étude de son niveau de diplôme aboutit au même constat. La cohabitation hors mariage le
remet-elle en cause? On ne peut encore dire si le développement de l'union libre est ou non, de ce
point de vue, porteur de mutations sociales.
Abstract
Cohabitation and Marriage : Who is Living with Whom? - The sharp increase in the divorce rate and its
extension to virtually all social categories (in 1981, 6 % of women between 35 and 54 were divorced) is
accompanied by the increase in the single life (the chances of living as a couple have decreased among
the under-thirty age group) and the rapid rise of unmarried couples. Of 100 couples in which the man is
under 35, 11 are not married. The percentage is 22 % in the Parisian area. In 1975, the majority of
workers' wives and cohabitants remained at home. In 1981, the majority held a job, either as workers
(as often as in 1975) or as office or domestic staff. In general, when the woman worked, her socio-
professional category tended to be highly comparable to that of the man she lived with. Likewise, when
she remained at home, her educational level tended to be similar to her husband's. Is cohabitation
outside marriage changing this pattern? It is too early to say if the development of unmarried couples is
creating social change in this area.
Resumen
Convivencia y matrimonio: ¿ Quién vive con quién? - El agudo incremento del divorcioy su extension
entre casi todas las categorías sociales en 1981 (un 6 % de las mujeres que cuentan de 35 à 54 anos
están divorciadas) corren pareja con el incremento de la solteria (la probabilidad de vivir en pareja
aminoró entre personas menores de 30 anos) y el incremento sumanente rápido del matrimonio
consensual. De cada 100 parejas en las que el varón cuenta menos de 35 años, 11 son uniones
ilegítimas; la proporción alcanza un 22 % en el conglomerado parisino. En 1975, en su mayoría, las
esposas de obreros permanecian en su hogar. En 1981 son mayormente activas, bien sea en calidad
de obreras (con la misma frecuencia que en 1975), empleadas o empleadas de hogar. Por lo general,
cuando la mujer desempena una actividad profesional, la equiparación de su categoría social y
profesional con la del varón manifiesta una patente homogamia. Cuando permanece en el hogar, el
estudio de su nivel de diploma remata en la misma comprobación. ¿Pone a debate su categoría social
y profesional la convivencia fuera del matrimonio? Todavia no es factible decir si el desarrollo de la
union ilegítima influye o no en los cambios socialesSOCIÉTÉ
Cohabitation et mariage :
qui vit avec qui :
par Pierre-Alain Audirac*
Jusqu'à une date récente, -vivre ensemble signifiait être mariage se développe, sans être toujours « prénuptiale »...
marié, et on se mariait de plus en plus tôt. Depuis un L'institution du mariage se trouve nettement remise en
certain nombre d'années on divorce plus fréquemment, cause.
on se marie moins et plus tard. La probabilité de vivre seul Sans que l'on puisse établir de lien de causalité, ces a augmenté, surtout chez les moins de 30 ans, chez les deux phénomènes concomitants sont à rapprocher : dans femmes et dans les villes. Parmi les couples où l'homme le choix du conjoint comme dans la relation à la légitimité, a moins de 35 ans, 11 % vivent en union libre. La pro une femme cadre ou employée de bureau aura une attitude portion est de 45 % dans l'agglomération parisienne différente de celle d'une femme sans profession ou d'une quand ces couples sont sans enfants. ouvrière spécialisée. Avoir un emploi constitue pour l'épouse
Les couples, mariés ou non, ne se forment pas au hasard : à la fois la sécurité en cas de divorce et la liberté de divorcer.
hommes et femmes font souvent partie de la même caté La première partie de l'article situe l'ampleur de l'évolugorie socioprofessionnelle, possèdent fréquemment des tion, à la fois très récente et très rapide, de la nuptialité : diplômes voisins. Le développement des unions dites montée du divorce, du célibat, de l'union libre. La seconde «libres» infléchit-il ces déterminismes sociaux? D semble traite du lien entre les statuts des conjoints : comment se que la cohabitation hors mariage desserre en effet quel relie, quand la femme est active, sa catégorie sociale à celle ques contraintes, sans toutefois remettre en cause la de son conjoint? Quand elle est inactive, l'étude de son proximité sociale des personnes qui vivent ensemble. niveau de diplôme n'aboutit-elle pas au même constat
d'homogamie? Pour finir, on posera la question suivante :
cette homogamie constatée chez l'ensemble des couples,
légitimes ou non, est-elle remise en cause par la cohabitation
hors mariage? En d'autres termes, le développement si
rapide de l'union libre peut-il être porteur de mutations
sociales? Parmi les changements que connaît la société française
depuis une vingtaine d'années, deux apparaissent part
iculièrement importants. L'un a trait au domaine de la
production, il s'agit de l'entrée massive des femmes dans
l'activité économique, laquelle est liée au développement * Au moment de la rédaction de cet article, Pierre- Alain
du secteur tertiaire. L'autre est d'ordre démographique : Audirac faisait partie de la division « Études sur le logement »
jamais la divortialité n'avait augmenté à un rythme aussi du département « Population et ménages » de l'INSEE.
rapide; l'âge au mariage, après avoir longtemps diminué, Les chiffres entre crochets, [ ], renvoient à la bibliographie en
s'accroît aujourd'hui régulièrement; la cohabitation hors fin d'article.
41 Mais d'autre part, ce calcul de moyenne ne prend en compte
que les individus qui se marient, et ceux-ci appartiennent
à des générations variées. La question la plus importante
Le mariage, concerne les générations nées depuis la guerre : s'agit-il pour
elles d'un simple retard des mariages, ou d'une tendance
une institution remise en cause? au célibat définitif? Ce dernier est fixé par les démographes
à 50 ans; plusieurs années seront donc nécessaires avant
que l'on dispose d'éléments de réponse fiables [3].
L'examen du taux de célibat sur la tranche d'âge
30-34 ans fournit toutefois des renseignements intéressants.
Certes, la croissance de ce taux est plus marquée chez les La tendance à l'éclatement des structures familiales moins de 30 ans. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue traditionnelles s'est fortement accélérée au cours des quinze que comparer les situations en 1975 et en 1981 sur cette dernières années. Recensements et enquêtes ont montré tranche d'âge revient à observer des générations très difféque la présence sous un même toit de couples de générations rentes, les unes nées pendant la guerre, les autres après. différentes est de plus en plus exceptionnelle, et que les Mais les différences sociales sont beaucoup plus apparentes jeunes adultes célibataires quittent le domicile parental au-delà de 30 ans, et par ailleurs il s'agit là d'une tranche de plus en plus tôt [1]. d'âge qui laisse entrevoir le célibat définitif. Sauf mention
contraire, quand on parlera de taux de célibat, il faudra Il se dégage donc une volonté d'indépe

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