Convergence de la productivité des entreprises, mondialisation, technologies de l’information et concurrence - article ; n°1 ; vol.419, pg 101-124
24 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Convergence de la productivité des entreprises, mondialisation, technologies de l’information et concurrence - article ; n°1 ; vol.419, pg 101-124

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
24 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2008 - Volume 419 - Numéro 1 - Pages 101-124
The growth in studies on business data has revealed the wide differences in productivity between firms, sometimes even within narrowly defined activity sectors. The least productive firms therefore have ample margin for catching up. Their convergence towards the level of the most productive firms can be an important factor in productivity dynamics at macroeconomic level. Our article sheds light on this convergence in France in the 1990s and 2000s, and on some of its possible determinants. Convergence was greater for labour productivity than for total factor productivity. But, most importantly, the speed of convergence slowed in the 1990s, mainly because of an acceleration in the productivity of firms on the technological frontier, i. e., the firms that were already the most productive. We suggest three explanations for these stylized facts: (1) globalization and (2) information technologies, which seemingly benefited the most productive firms, and (3) increased competition, which stimulated the productivity of firms on the technological frontier while inhibiting convergence for the least productive firms.
Le développement des études sur données d’entreprises a mis en évidence la forte dispersion de la productivité entre les entreprises, même dans des secteurs d’activité définis de façon étroite. Il existe donc des marges importantes de rattrapage pour les entreprises les moins productives. Leur convergence vers le niveau des firmes les plus productives peut constituer un élément important de la dynamique de la productivité au niveau macroéconomique. Cet article apporte un éclairage sur cette convergence, dans les années 1990 et 2000, en France et sur quelques-uns des facteurs qui pourraient l’expliquer. Ainsi, la convergence a été plus forte pour la productivité du travail que pour la productivité globale des facteurs. Mais surtout, la vitesse de convergence a diminué au cours des années 1990, ce qui s’explique principalement par une accélération de la productivité des firmes à la frontière technologique, c’est-à-dire de celles qui étaient déjà les plus productives. Trois facteurs d’explication sont avancés à ces faits stylisés: la mondialisation et les technologies de l’information auraient bénéficié davantage aux firmes les plus productives, tandis que l’accroissement de la concurrence aurait à la fois stimulé la productivité des firmes à la frontière et découragé la convergence des firmes les moins productives.
Die diesbezüglichen Studien mittels Unternehmensdaten zeigen eine starke Streuung der Produktivität zwischen den Unternehmen, auch in Tätigkeitsbereichen, die eng definiert sind. Somit gibt es bedeutende Spielräume für die am wenigsten produktiven Unternehmen, ihren Rückstand aufzuholen. Ihre Konvergenz hin zum Niveau der produktivsten Unternehmen kann bei der Produktivitätsdynamik auf gesamtwirtschaftlicher Ebene ein wichtiger Faktor sein. Dieser Artikel gibt Aufschlüsse über diese Konvergenz in den 1990er Jahren und den Jahren von 2000 in Frankreich sowie über einige der Faktoren, die sie erklären könnten. So war die Konvergenz bei der Arbeitsproduktivität größer als bei der Gesamtproduktivität der Faktoren. Vor allem aber nahm die Geschwindigkeit der Konvergenz in den 1990er Jahren ab, was hauptsächlich mit einer Beschleunigung der Produktivität der Unternehmen an der technologischen Grenzen, d. h. derjenigen, die bereits am produktivsten waren, erklärt werden kann. Drei Erklärungen werden für diese Tatsachen angeführt: Die Globalisierung und die Informationstechnologien hätten den produktivsten Unternehmen mehr genutzt, während die Zunahme des Wettbewerbs zugleich die Produktivität der Unternehmen an der technologischen Grenze stimuliert und die Konvergenz der am wenigsten produktiven Unternehmen behindert hätte.
El desarrollo de los estudios sobre datos de empresas ha puesto de manifiesto la fuerte dispersión de la productividad entre las empresas, incluso en sectores de actividad definidos de forma ajustada. Existen por lo tanto márgenes importantes de recuperación para las empresas menos productivas. Su convergencia hacia el nivel de las empresas más productivas puede constituir un importante elemento de la dinámica de la productividad a escala macroeconómica. Este artículo arroja luz sobre esta convergencia, en los años 1990 y 2000, en Francia y sobre algunos de los factores que podrían explicarla. De ese modo, la convergencia ha sido más fuerte para la productividad del trabajo que para la productividad global de los factores. Pero, sobre todo, la velocidad de convergencia ha disminuido en el transcurso de los años 1990, lo que se explica principalmente por una aceleración de la productividad de las empresas en la frontera tecnológica, es decir las que ya eran las más productivas. Se avanzan tres factores de explicación ante estos hechos esquematizados: la globalización y las tecnologías de la información habrían beneficiado más a las empresas más productivas, mientras que el crecimiento de la competencia habría al mismo tiempo estimulado la productividad de las empresas en la frontera y desanimado la convergencia de las empresas menos productivas.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Convrnc d la productivité ds ntrpriss, mondialisation, tcnolois d l’information t concurrnc Paul-Antoin Cvalir, Rémy Lcat t Nicolas Oulton*
ÉCONOMIE
Le développement des études sur données d’entreprises a mis en évidence la forte dis -persion de la productivité entre les entreprises, même dans des secteurs d’activité définis de façon étroite. Il existe donc des marges importantes de rattrapage pour les entreprises les moins productives. Leur convergence vers le niveau des firmes les plus producti -ves peut constituer un élément important de la dynamique de la productivité au niveau macroéconomique. Cet article apporte un éclairage sur cette convergence, dans les années 1990 et 2000, en France et sur quelques-uns des facteurs qui pourraient l’expliquer. Ainsi, la conver -gence a été plus forte pour la productivité du travail que pour la productivité globale des facteurs. Mais surtout, la vitesse de convergence a diminué au cours des années 1990, ce qui s’explique principalement par une accélération de la productivité des firmes à la frontière technologique, c’est-à-dire de celles qui étaient déjà les plus productives. Trois facteurs d’explication sont avancés à ces faits stylisés : la mondialisation et les technologies de l’information auraient bénéficié davantage aux firmes les plus producti -ves, tandis que l’accroissement de la concurrence aurait à la fois stimulé la productivité des firmes à la frontière et découragé la convergence des firmes les moins productives.
* Au moment de la rédaction de ce document, Paul-Antoine Chevalier et Rémy Lecat faisaient partie de la Direction des études macroéconomiques et de la prévision de la Banque de France et Nicholas Oulton duCenter for Economic Performancede laLondon School of Economics. Les vues exprimées dans cet article sont celles de leurs auteurs et non pas de leurs institutions respectives. Les auteurs remercient Philippe Askénazy, Gilbert Cette et Sébastien Roux, ainsi que deux rapporteurs anonymes de la revue, pour leurs précieux commentaires et Nicolas Berman et Laurent Eymard pour leur remarquable travail d’assistance de recherche. Les erreurs présentes dans cet article restent de la responsabilité des auteurs. Cette étude a bénéficié d’un séjour de Nicholas Oulton à la Banque de France financé par la Fondation Banque de France.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 419–420, 2008
101
102
 
Ludorp al étivitcssoicra e  dcean,0les ans esné99 1ite  nrFnaecd napar tête a ralen  passant d’un rythme annuel de 2,2 % dans les années 1980 à 1,4 % dans les années 1990 et à 1,0 % depuis 2000. Parallèlement, les études sur données d’entreprises ont mis en évidence une dispersion considérable de la productivité entre firmes, même au sein de secteurs définis de façon étroite (par exemple Bailyet al., 1992 et Oulton, 1998 et 2000), voire au sein d’une même firme entre ses différents établissements (Griffithet al., 2007, qui l’expliquent en grande partie par des différences dans la qualité du management). Cette dispersion signifie qu’il existe des mar -ges importantes de rattrapage pour les entrepri -ses les moins productives. Plusieurs études ont montré que la convergence était à l’œuvre et qu’elle explique en partie les évolutions macro -économiques de la productivité. En effet, au-delà de l’impact de chocs ponctuels, les firmes les moins productives tendent à rattraper les plus productives, soit en augmentant leur inten -sité capitalistique, soit en imitant leurs métho -des d’organisation ou en transposant leurs choix technologiques. Cette convergence a été mise en évidence sur données britanniques (Oulton, 1998 ou Griffithet al., 2002) et sur données japonaises (Nishimuraet al., 2005), y compris en contrôlant l’impact du processus de sélection des firmes qui tend à faire disparaître les moins productives. En France, la convergence de la productivité joue un rôle d’autant plus important au niveau macroéconomique que l’impact du processus d’entrée-sortie des firmes est moins important que dans d’autres pays. En effet, la croissance de la productivité au sein des entreprises péren -nes explique l’essentiel de la croissance de la productivité en France dans les années 1990 (Crépon et Duhautois, 2004). La dynamique de la composante intra-firme de la productivité provient soit de l’augmentation de la producti -vité des firmes à la frontière, soit de la conver -gence des firmes les moins productives. C’est donc cette dynamique que cet article s’attache à décrire et à expliquer. La vitesse de convergence sera estimée selon plusieurs méthodologies mais peut être définie comme la réduction de l’écart par année entre le niveau de productivité d’une firme et un niveau cible. L’impact de la concurrence est un des facteurs d’explication privilégié par la littérature théo -rique pour expliquer la convergence (1). Dans le cadre de la théorie de l’agence, qui met en
évidence les conséquences des conflits d’intérêt entre actionnaires et dirigeants, la concurrence a des effets non univoques sur la convergence de la productivité. Selon Nickellet al.(1997), la concurrence permet aux actionnaires de mieux évaluer l’effort des dirigeants d’entreprises en améliorant la comparabilité de leurs résultats (Holmström, 1982), de renforcer cet effort par une menace accrue de faillite et d’inciter aux gains de productivité réduisant les coûts par une plus grande élasticité des prix à la demande (Willig, 1987). En revanche, la concurrence diminue également la rémunération de l’effort en réduisant les marges et peut donc réduire les incitations à la convergence (Scharfstein, 1987). On retrouve cette idée chez Aghionet al.(2005) appliquée à la rémunération de l’investissement en innovation1 . Cet article examine l’impact de la concur -rence sur la convergence de la productivité, mais également celui de facteurs plus ponc -tuels, comme l’impact de la mondialisation, au travers de l’accélération des exportations, ou des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les données mobilisées ont pour source principale la base de données d’entreprisesFiBEn gérée par la Banque de France (cf. encadré 1). La convergence de la productivité des entrepri -ses désigne le fait que les entreprises les moins productives à la datet-1 plus forte- croissent ment entret-1ettque les entreprises plus pro -ductives. Pour tester l’hypothèse de l’existence d’un phénomène de convergence et mesurer son ampleur, un modèle simple consiste à expliquer la croissance de la productivité entre t-1 ett par le niveau de la productivité ent-1. Si le coefficientβ associé au niveau de pro -ductivité ent-1 est significativement différent de 0 et négatif, on parlera de convergence. Par ailleurs, plus la valeur absolue deβ éle- est vée, plus la vitesse de convergence est forte. Le paramètreβ caractérise ainsi le processus de convergence. Ce modèle peut être enrichi de deux manières. D’une part, en ajoutant un ensemble de variables de contrôle, on peut étu -dier la convergence conditionnelle plutôt que la convergence absolue. D’autre part, l’hypothèse de linéarité du processus de convergence peut être levée en étudiant des effets pour chaque décile de la distribution. Le modèle est estimé à l’aide de la méthode des moments généralisés (cf. encadré 2).
1. Voir Ahn (2002) pour une revue de la littérature.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 419–420, 2008
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents