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Suivi des métaux et métalloïdes dans les effluents de centres de stockage de déchets : spéciation etdevenir des composés de l’arsenic et de l’étain dans les lixiviats et les biogazAuteur : Pauline PINEL-RAFFAITINLaboratoire de Chimie Analytique Bio-Inorganique et EnvironnementDirecteur de thèse : Professeur Martine Potin-Gautier La gestion des déchets ménagers et assimilés constitue l’un métaux et métalloïdes. Les travaux de thèse se sont plusdes enjeux majeurs de notre société. Les centres de stockage particulièrement focalisés sur l’arsenic et l’étain. Dans les déchets,de déchets (CSD), qui sont les voies de gestion les plus usitées l’arsenic est majoritairement présent dans les verres et lesdans le monde, peuvent être considérés comme des réacteurs composants métalliques tandis que l’étain est présent en tantchimiques et biologiques complexes. Au cours de la dégradation que métal dans les produits manufacturés métalliques, maisdes déchets, deux effluents sont produits : les lixiviats et les aussi en tant que composés organométalliques dans debiogaz. Le contact entre les effluents et l’écosystème environnant nombreuses formulations de plastiques, en particulier les PVC.est en théorie évité grâce aux aménagements qui garantissent Leur abondance dans les effluents, leur existence sous formel’étanchéité des casiers contenant les déchets, et grâce à la de nombreux composés, la toxicité avérée de certaines formesprésence de canalisations qui permettent de ...

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DÉCHETS - REVUE FRANCOPHONE D’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE - CAHIER SPÉCIAL DU NUMÉRO 44 - DÉCEMBRE 2006 - REPRODUCTION INTERDITE
La gestion des déchets ménagers et assimilés constitue l’un
des enjeux majeurs de notre société. Les centres de stockage
de déchets (CSD), qui sont les voies de gestion les plus usitées
dans le monde, peuvent être considérés comme des réacteurs
chimiques et biologiques complexes. Au cours de la dégradation
des déchets, deux effluents sont produits : les lixiviats et les
biogaz.Le contact entre les effluents et l’écosystème environnant
est en théorie évité grâce aux aménagements qui garantissent
l’étanchéité des casiers contenant les déchets, et grâce à la
présence de canalisations qui permettent de collecter les
effluents. Les risques de diffusion du biogaz à travers la couche
de terre végétale et les risques de fuite de lixiviat au fond des
casiers ne peuvent cependant pas être négligés. Le suivi de
ces effluents est donc nécessaire, aussi bien pour prévenir les
risques sanitaires et environnementaux que pour en améliorer
le traitement.
Parmi les métaux et métalloïdes présents dans les lixiviats et
les biogaz, certains éléments comme l’arsenic, l’étain, le chrome
ou encore le mercure font l’objet d’une mention particulière
dans le registre européen des rejets et transfert de polluants.
Ils sont caractérisés par une persistance dans l’environnement
sous différentes formes chimiques avec des toxicités très
variables. Il apparaît donc nécessaire de réaliser une analyse de
ces espèces en plus de la détermination élémentaire pour une
meilleure évaluation des impacts environnementaux liés aux
métaux dans les lixiviats et les biogaz.
Ce projet, soutenu par l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (ADEME),s’appuie sur la collaboration avec
deux CSD aquitains. De part leur différence de taille
(30 000 t/an et 15 0000 t/an), de déchets enfouis (déchets
ultimes ou ordures ménagères brutes), de localisation
géographique et de gestion, ces deux CSD ont permis de
prendre en compte la variabilité des effluents dans le suivi des
métaux et métalloïdes. Les travaux de thèse se sont plus
particulièrement focalisés sur l’arsenic et l’étain.Dans les déchets,
l’arsenic est majoritairement présent dans les verres et les
composants métalliques tandis que l’étain est présent en tant
que métal dans les produits manufacturés métalliques, mais
aussi en tant que composés organométalliques dans de
nombreuses formulations de plastiques, en particulier les PVC.
Leur abondance dans les effluents, leur existence sous forme
de nombreux composés,la toxicité avérée de certaines formes
chimiques ainsi que les compétences spécifiques du laboratoire
ont motivé l’étude approfondie de ces deux éléments.
Avant toute analyse de spéciation,l’analyse élémentaire permet
d’évaluer les teneurs totales en métaux et métalloïdes. Du fait
de la nature complexe des lixiviats, leur analyse s’avère délicate
et souffre d’un manque de protocole standardisé.Une approche
complète a été mise en place pour examiner l’influence des
différentes étapes du traitement des échantillons de lixiviats sur
la détermination des teneurs élémentaires en métaux et
métalloïdes.La validation du protocole a été réalisée à l’aide d’un
matériau de référence de laboratoire. Ce matériau, qui est en
fait un lixiviat, est représentatif des échantillons réels. Son
évaluation a permis de réaliser un contrôle qualité sur l’analyse
des métaux et métalloïdes dans les lixiviats. Des précautions
concernant la température de stockage,l’aération et la filtration
des échantillons ont été proposées afin d’assurer une plus
grande justesse dans l’évaluation des teneurs en métaux dans
ces matrices complexes. La méthodologie a ensuite été
appliquée au suivi saisonnier d’un CSD. La mise en évidence de
contaminants métalliques majeurs tels que l’arsenic, le chrome,
l’antimoine et l’étain,a été effectuée en évaluant l’enrichissement
relatif des métaux dans les lixiviats par rapport aux eaux de
pluies et aux eaux souterraines.
Suivi des métaux et métalloïdes dans les effluents
de centres de stockage de déchets : spéciation et
devenir des composés de l’arsenic et de l’étain
dans les lixiviats et les biogaz
Auteur : Pauline PINEL-RAFFAITIN
Laboratoire de Chimie Analytique Bio-Inorganique et Environnement
Directeur de thèse : Professeur Martine Potin-Gautier
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DÉCHETS - REVUE FRANCOPHONE D’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE - CAHIER SPÉCIAL DU NUMÉRO 44 - DÉCEMBRE 2006 - REPRODUCTION INTERDITE
En tenant compte de ces premiers résultats, les études de
l’arsenic et de l’étain ont été traitées en deux temps. Tout
d’abord, les efforts se sont concentrés sur la mise en place de
protocoles analytiques spécifiquement adaptés à la
détermination des espèces chimiques de ces deux éléments
dans les lixiviats. La technique de chromatographie liquide
haute performance, couplée à la spectrométrie de masse à
plasma induit,a été appliquée pour la spéciation de l’arsenic dans
les lixiviats. Une préparation d’échantillon douce (dilution et
filtration) s’est avérée suffisante pour l’identification et la
quantification des espèces d’arsenic. La méthode de séparation
par échange de cation a permis la détection de six espèces
d’arsenic (deux inorganiques et quatre organiques) dans
différents échantillons de lixiviat. La large gamme de
concentration des espèces (de 0,2 µg(As)/L à 250 µg(As)/L)
et leur répartition illustrent la grande variabilité de ces effluents.
Par ailleurs,la détermination simultanée de composés méthylés,
éthylés et butylés d’étain a été rendue possible par la mise en
place d’une méthode de couplage entre la chromatographie en
phase gazeuse et la spectrométrie de masse à plasma induit.
Les trois étapes majeures du protocole de traitement des
échantillons ont été soigneusement optimisées (extraction
sous champ micro-ondes, dérivation des espèces et séparation
chromatographique).Jusqu’à neuf espèces organostanniques ont
été détectées dans les échantillons des différents lixiviats avec
des concentrations variant de 0,01 µg(Sn)/L à 6,5 µg(Sn)/L.
Dans un second temps, le travail a consisté à examiner le
devenir et les transferts des composés de l’arsenic et de l’étain
au sein du système complexe constitué par les lixiviats et les
biogaz. Après un bilan sur la composition des deux effluents,
deux échelles temporelles ont été considérées pour suivre
l’évolution des concentrations des composés organométalliques :
l’échelle annuelle avec le suivi saisonnier des lixiviats d’un CSD
et l’échelle pluri-annuelle avec l’évaluation de l’impact de l’âge
des déchets sur la composition des deux effluents. Cette
approche complémentaire a abouti à la proposition des
mécanismes de biométhylation et de bioéthylation comme
sources principales pour les espèces d’arsenic et d’étain
nouvellement formées dans le massif de déchets. Le bilan est
cependant contrasté pour ces deux éléments.En effet,alors que
pour l’arsenic les réactions d’alkylation successives tendent à
diminuer la toxicité des espèces, elles ont tendance pour l’étain
à générer des composés de plus en plus toxiques. L’estimation
des facteurs d’émission de l’étain et de l’arsenic dans
l’atmosphère et dans les milieux aquatiques prend donc toute
son importance dans le cadre d’une évaluation des risques
environnementaux et sanitaires liés à cette filière de traitement
des déchets.
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