Expansion et problèmes de l agriculture turque - article ; n°1 ; vol.35, pg 91-103
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1960 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 91-103
L'agriculture turque a cherché dans l'expansion de la céréaliculture pluviale sur le plateau anatolien une solution à la pression démographique exceptionnelle qui caractérise le pays. Dangers et déboires qui en résultent, dans des conditions climatiques aléatoires.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Xavier de Planhol
Expansion et problèmes de l'agriculture turque
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 35 n°1, 1960. pp. 91-103.
Résumé
L'agriculture turque a cherché dans l'expansion de la céréaliculture pluviale sur le plateau anatolien une solution à la pression
démographique exceptionnelle qui caractérise le pays. Dangers et déboires qui en résultent, dans des conditions climatiques
aléatoires.
Citer ce document / Cite this document :
de Planhol Xavier. Expansion et problèmes de l'agriculture turque. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 35 n°1, 1960. pp. 91-
103.
doi : 10.3406/geoca.1960.2381
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1960_num_35_1_2381EXPANSION ET PROBLÈMES
DE L'AGRICULTURE TURQUE1
par Xavier de Planhol
Résumé. — L'agriculture turque a cherché dans l'expansion de la céréaliculture pluviale
sur le plateau anatolien une solution à la pression démographique exceptionnelle qui carac
térise le pays. Dangers et déboires qui en résultent, dans des conditions climatiques aléatoires.
Dans le grand mouvement de développement démographique qui affecte
au xxe siècle les pays économiquement retardés, la place de la Turquie
apparaît remarquable. De 1950 à 1955, entre les deux derniers recensements
quinquennaux, l'accroissement de la population a atteint le taux moyen
annuel de 29 °/Oo (1 et 2). Ce chiffre tout à fait exceptionnel s'explique sans
doute, bien qu'il n'existe pas de statistiques de naissances et de décès, par
la combinaison d'un taux de natalité encore de type primitif évalué à environ
45 °/oo et d'un taux de mortalité qui a dû tomber aux environs de 15 à
16 °/oo. Tandis que ce maintien des naissances à un niveau très élevé
exprime la persistance d'une structure familiale et économique de type
archaïque, la salubrité naturelle des hautes terres froides et sèches du plateau
anatolien, jointe au remarquable effort d'hygiène et d'éducation accompli
depuis 40 ans par la Turquie nouvelle, explique la baisse de la mortalité à
un taux qui est déjà beaucoup plus balkanique que proche-oriental. Si les
fellahs des pays arabes ou d'Iran ne meurent plus tout à fait aujourd'hui
aussi vite qu'ils naissent, l'accroissement annuel y est tout au moins limité à
des valeurs qui ne dépassent sans doute nulle part 15 à 20 °/oo dans les
cas les plus favorables. Pendant ce temps la race robuste et dure à la peine
issue des steppes d'Asie centrale s'est lancée dans une aventure démogra
phique qui doit être aujourd'hui sans équivalent à la surface du globe. Une
cadence du même ordre est probablement atteinte ou dépassée par certaines
républiques d'Amérique centrale à prédominance blanche comme le Costa-
Rica, par le groupe Antioquien en Colombie ou encore par le groupe Maori
dans la population Néo-Zélandaise. Parmi les nations de plus de 4 à 5 mil
lions d'habitants» seul actuellement le Mexique semble s'en rapprocher avec
un taux de 28 °/oo pour la dernière période quinquennale. Appliqués à un
grand pays de tels taux annuels aboutissent à des augmentations absolues
considérables. La population de la Turquie est passée entre 1950 et 1955
de 21 à plus de 24 millions d'habitants. Elle doit dépasser aujourd'hui
1. Texte d'une conférence prononcée à la Faculté des Lettres de Lyon, sous les auspices de
la Société de Géographie de Lyon, le 11 mars 1959. 92 X. DE PLANHOL
27 millions. Rappelons qu'elle était de 13 millions et demi d'après le premier
recensement, celui de 1927. Elle aurait ainsi doublé en un peu plus de
trente ans. Le rythme vertigineux actuel peut paraître un fait nouveau. Le
taux annuel n'était que de 22,0 pour la période quinquennale 1945-1950.
Mais il était déjà de 21,1 entre 1927 et 1935. Et. c'était l'esprit exagérément
critique de certains statisticiens qui avait à l'époque dissimulé la signification
déjà fort précise de ces chiffres en les mettant au compte d'une fausse aug
mentation qu'on attribuait au sérieux toujours croissant des recensements,
d'autant plus que les taux d'accroissement étaient tombés à 16,6 pour la
période 1935-1950 et 10,6 seulement pour la période 1940-45. En réalité
cette diminution passagère était due à l'arrivée à la période de fécondité
des classes creuses correspondant à la première guerre mondiale et à ses
séquelles, et les données actuelles, beaucoup plus sûres cette fois, ont
conduit à réhabiliter a posteriori ces chiffres de 1927 et 1935. Il semble
bien que la fécondité turque se soit maintenue à des valeurs très élevées
depuis le début des recensements et les progrès actuels, dont la Turquie
vient seulement de prendre conscience, non sans un certain effroi dans les
cercles responsables et chez les théoriciens, étaient déjà en germe dans la
situation antérieure.
Comment donc et où trouver les ressources nécessaires à cet afflux extra
ordinaire et imprévu? l'industrialisation certes progresse rapidement. Une
politique d'austérité et de compression des importations non productives
sans exemple en pays d'économie libérale et dont la manifestation la plus
spectaculaire a été sans doute la quasi-disparition pendant une longue
période du café, boisson nationale, a dégagé une grande partie des fonds
indispensables aux investissements industriels. Mais en la matière la
Turquie part de peu et l'industrialisation ne peut être qu'une solution secon
daire. La population comptée comme rurale, dans les agglomérations de
moins de 3 000 habitants, constitue encore 71 % an total, et ce chiffre, en
28 ans, n'a diminué que de 6 à 7 %. Encore la proportion des agriculteurs
est-elle le plus souvent de 30 à 40 % de la population active dans les petites
et moyennes villes d'Anatolie qui vivent d'une vie essentiellement rurale
dans leur ceinture de jardins et de vergers. L'expansion de l'agriculture
apparaît seule capable de répondre à l'accroissement de la population.
Quelles sont donc en l'occurence les bases de départ? Plutôt que d'une
agriculture turque il faudrait parler de deux agricultures turques, celle du
plateau et celle des marges, des plaines et vallées périphériques. La première,
l'agriculture du plateau, est par excellence une agriculture céréalière, suivant
un système de rotation biennale avec jachère travaillée ou non, système
céréale + jachère dans la plus grande partie du pays. Ce n'est que dans le
Nord-Ouest de l'Anatolie, dans la zone du climat méditerranéen de tran
sition, à pluies de printemps abondantes, qu'on voit se multiplier dans la
jachère les cultures d'été, légumineuses comme les haricots ou les pois
chiches, parfois ,maïs en Thrace. Vers le Sud et vers l'Est leur importance
diminue très vite. La jachère reste nue, parfois sans aucun travail entre la
récolte et les semailles de l'année suivante qui se font directement sur les
chaumes, le plus souvent avec un premier labour de printemps, tout à fait EXPANSION DE L'AGRICULTURE TURQUE 93
exceptionnellement avec un premier labour d'automne après la récolte suivi
d'un second labour de printemps. Les cultures de céréales sont essentiell
ement des cultures de blé et d'orge, le premier dans la proportion des 2/3,
très accessoirement le seigle dans les parties les plus élevées du Taurus ou
des hauts plateaux de Cappadoce, le millet dans les montagnes du Sud-Est.
L'association de ces cultures céréalières et de l'élevage du petit bétail, avec
vie pastorale sur les flancs des blocs montagneux ou vers les dépressions
humides de la steppe centrale, constitue la base de l'économie du plateau.
Les plantations arbustives y sont très réduites, essentiellement limitées au
vignoble dans les bassins abrités de l'intérieur. Quelques cultures spécialisées,
comme la rose dans les bassins pisidiens ou le pavot dans les plaines phry
giennes, ne font guère figure que de détail.
L'agriculture des .marges est beaucoup plus variée. C'est une agriculture
méditerranéenne ou subtropicale humide déjà largement orientée vers des
spé

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