Fécondité et milieu social - article ; n°1 ; vol.175, pg 21-38
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Economie et statistique - Année 1985 - Volume 175 - Numéro 1 - Pages 21-38
Les générations de femmes nées durant l'entre-deux-guerres ont été plus fécondes que les précédentes : leurs enfants sont ceux du baby-boom qui a suivi la seconde guerre mondiale. Par rapport aux générations précédentes, les familles sans enfant et les familles nombreuses ont régressé, au profit d'un modèle familial à deux ou trois enfants. Parmi les couples mariés dont la descendance est complète en 1982, ceux où le mari est ouvrier ou agriculteur ont le plus d'enfants, ceux des catégories moyennes, indépendants, professions intermédiaires, en ont le moins; la fécondité est meilleure chez les cadres et les professions libérales. On retrouve ainsi la courbe en U, déjà observée pour les femmes des générations antérieures. Cette même courbe se retrouve aussi selon le milieu social d'origine des femmes et selon leur niveau de diplôme. Cependant ces divers facteurs interfèrent; en particulier, une trajectoire sociale ascendante est un facteur de réduction de la fécondité. Le constat est différent si l'on tient compte de l'ensemble des femmes, mariées ou non. Ce sont les femmes les plus diplômées, plus souvent restées célibataires, qui sont alors les moins fécondes. Depuis vingt ans, la fécondité a fortement chuté. Dans ce mouvement, le haut de l'échelle sociale a légèrement précédé l'ensemble de la société. Au début des années quatre-vingts, les femmes les moins diplômées restent de loin les plus fécondes, mais les comportements se sont un peu rapprochés.
Fertility and social milieu - The generations of women born between the two world wars has been more prolific than those that preceded them: their children constitute the baby-boom which followed the Second World War. In relation to previous generations, families without children and large families have regressed, giving way to a model family of two or three children. Among the married couples whose descendent» could be established in 1982, those where the husband was a laborer or a farmer had the most children and those where the husband belonged to average categories, was self-employed or was in the intermediary occupations had the least. The fertility rate was better among cadres and the professions. Thus, the U curve, already observed for women of previous generations, is found again. This same curve reappears also in considering women's social origins and their educational level. These diverse factors, however, interfere with each other; in particular, upward social mobility is a factor in the reduction of the fertility. The findings are different if the entire category of women, married or not, is taken into consideration. The most educated women, who have more often remained unmarried, were the least prolific. For twenty years, the fertility rate has been sharply dropping. In this movement, the top of the social scale has slightly preceded society as a whole. At the beginning of the 1980's, the least educated women remain by far the most prolific, but forms of behavior at different social levels have become somewhat less different.
Fecundidad y ambiente social - Las generaciones de mujeres nacidas durante el período de entre ambas guerras fueron mas fecundas que las que les precedieron: sus hijos son los del « baby boom» que siguió a la segunda guerra mundial. Con relación a las generaciones anteriores, los matrimonios sin hijos y las familias numerosas fueron decreciendo en beneficio de un modelo familiar de dos o tres hijos. Entre las parejas casadas cuya descendencia era completa en 1982, las que contaban un marido obrero o agricultor son las que mas hijos cuentan, las de mediana categoria, independientes, profesiones intermedias las que menos hijos tienen; la fecundidad es mayor entre cuadros dirigentes y profesiones liberales. Aparece así la curva en forma de U, la que ya se pudo observar con relación a las mujeres de las generaciones anteriores. Dicha curva aparece también según ambiente social de origon de las mujeres y conforme a su grado de estudios. No obstante, estos di versos factores interfieren; en especial, una trayectoria social ascendente es un factor de aminoración de la fecundidad. La averiguación difiere si se tiene en cuenta el conjunto de las mujeres casadas o no. Las mujeres mas tituladas, las que a menudo permanecen solteras, son entonces las de menor fecundidad. De veinte anos acá, la fecundidad ha decrecido sumamente. Dentro de este movimiento, la parte superior de la escala social procedió algo el conjunto de la sociedad. A principios de los anos del ochenta, las mujeres menos tituladas eran de lejos las mas fecundas, pero los comportamientos se han ido asemejando algo.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Guy Desplanques
Fécondité et milieu social
In: Economie et statistique, N°175, Mars 1985. pp. 21-38.
Citer ce document / Cite this document :
Desplanques Guy. Fécondité et milieu social. In: Economie et statistique, N°175, Mars 1985. pp. 21-38.
doi : 10.3406/estat.1985.4955
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1985_num_175_1_4955Résumé
Les générations de femmes nées durant l'entre-deux-guerres ont été plus fécondes que les
précédentes : leurs enfants sont ceux du baby-boom qui a suivi la seconde guerre mondiale. Par
rapport aux générations précédentes, les familles sans enfant et les familles nombreuses ont régressé,
au profit d'un modèle familial à deux ou trois enfants. Parmi les couples mariés dont la descendance est
complète en 1982, ceux où le mari est ouvrier ou agriculteur ont le plus d'enfants, ceux des catégories
moyennes, indépendants, professions intermédiaires, en ont le moins; la fécondité est meilleure chez
les cadres et les professions libérales. On retrouve ainsi la courbe en U, déjà observée pour les
femmes des générations antérieures. Cette même courbe se retrouve aussi selon le milieu social
d'origine des femmes et selon leur niveau de diplôme. Cependant ces divers facteurs interfèrent; en
particulier, une trajectoire sociale ascendante est un facteur de réduction de la fécondité. Le constat est
différent si l'on tient compte de l'ensemble des femmes, mariées ou non. Ce sont les femmes les plus
diplômées, plus souvent restées célibataires, qui sont alors les moins fécondes. Depuis vingt ans, la
fécondité a fortement chuté. Dans ce mouvement, le haut de l'échelle sociale a légèrement précédé
l'ensemble de la société. Au début des années quatre-vingts, les femmes les moins diplômées restent
de loin les plus fécondes, mais les comportements se sont un peu rapprochés.
Abstract
Fertility and social milieu - The generations of women born between the two world wars has been more
prolific than those that preceded them: their children constitute the baby-boom which followed the
Second World War. In relation to previous generations, families without children and large families have
regressed, giving way to a model family of two or three children. Among the married couples whose
descendent» could be established in 1982, those where the husband was a laborer or a farmer had the
most children and those where the husband belonged to average categories, was self-employed or was
in the intermediary occupations had the least. The fertility rate was better among "cadres" and the
professions. Thus, the U curve, already observed for women of previous generations, is found again.
This same curve reappears also in considering women's social origins and their educational level.
These diverse factors, however, interfere with each other; in particular, upward social mobility is a factor
in the reduction of the fertility. The findings are different if the entire category of women, married or not,
is taken into consideration. The most educated women, who have more often remained unmarried, were
the least prolific. For twenty years, the fertility rate has been sharply dropping. In this movement, the top
of the social scale has slightly preceded society as a whole. At the beginning of the 1980's, the least
educated women remain by far the most prolific, but forms of behavior at different social levels have
become somewhat less different.
Resumen
Fecundidad y ambiente social - Las generaciones de mujeres nacidas durante el período de entre
ambas guerras fueron mas fecundas que las que les precedieron: sus hijos son los del « baby boom»
que siguió a la segunda guerra mundial. Con relación a las generaciones anteriores, los matrimonios
sin hijos y las familias numerosas fueron decreciendo en beneficio de un modelo familiar de dos o tres
hijos. Entre las parejas casadas cuya descendencia era completa en 1982, las que contaban un marido
obrero o agricultor son las que mas hijos cuentan, las de mediana categoria, independientes,
profesiones intermedias las que menos hijos tienen; la fecundidad es mayor entre cuadros dirigentes y liberales. Aparece así la curva en forma de U, la que ya se pudo observar con relación a
las mujeres de las generaciones anteriores. Dicha curva aparece también según ambiente social de
origon de las mujeres y conforme a su grado de estudios. No obstante, estos di versos factores
interfieren; en especial, una trayectoria social ascendente es un factor de aminoración de la fecundidad.
La averiguación difiere si se tiene en cuenta el conjunto de las mujeres casadas o no. Las mujeres mas
tituladas, las que a menudo permanecen solteras, son entonces las de menor fecundidad. De veinte
anos acá, la fecundidad ha decrecido sumamente. Dentro de este movimiento, la parte superior de la
escala social procedió algo el conjunto de la sociedad. A principios de los anos del ochenta, las
mujeres menos tituladas eran de lejos las mas fecundas, pero los comportamientos se han ido
asemejando algo.SOCIÉTÉ
Fécondité et milieu social
par Guy Desplanques*
Les générations de femmes nées durant l'entre-deux des femmes et selon leur niveau de diplôme. Cependant
guerres ont été plus fécondes que les précédentes : leurs ces divers facteurs interfèrent; en particulier, une trajec
enfants sont ceux du baby-boom qui a suivi la seconde toire sociale ascendante est un facteur de réduction de
guerre mondiale. Par rapport aux générations précédentes, la fécondité.
les familles sans enfant et les familles nombreuses ont
Le constat est différent si l'on tient compte de l'ensemble régressé, au profit d'un modèle familial à deux ou trois des femmes, mariées ou non. Ce sont les femmes les plus enfants.
diplômées, plus souvent restées célibataires, qui sont
Parmi les couples mariés dont la descendance est comp alors les moins fécondes.
lète en 1982, ceux où le mari est ouvrier ou agriculteur
ont le plus d'enfants, ceux des catégories moyennes, Depuis vingt ans, la fécondité a fortement chuté. Dans ce
mouvement, le haut de l'échelle sociale a légèrement indépendants, professions intermédiaires, en ont le moins;
la fécondité est meilleure chez les cadres et les professions précédé l'ensemble de la société. Au début des années
libérales. On retrouve ainsi la courbe en U, déjà observée quatre-vingts, les femmes les moins diplômées restent de
pour les femmes des générations antérieures. Cette même loin les plus fécondes, mais les comportements se sont
courbe se retrouve aussi selon le milieu social d'origine un peu rapprochés.
Quand, en France, on parle de fécondité suivant le milieu les familles des catégories les plus défavorisées qui ont le
social, repéré par la profession du mari, on pense à la plus d'enfants. La mesure se fait ici à l'aide des familles
complètes (encadré p. 24). Les femmes d'ouvrier agricole courbe en U. Dans le bas de l'échelle sociale, chez les
agriculteurs et les ouvriers, la fécondité est élevée; elle viennent en tête avec près de 3,5 enfants en moyenne,
diminue dans les couches moyennes : artisans et commerç suivis des femmes d'ouvrier non qualifié, d'agriculteur et
d'ouvrier qualifié. Les femmes d'ouvrier de la manutention ants, professions intermédiaires; elle remonte chez les
cadres et les professions libérales. Toutefois, la fécondité et du transport ont moins d'enfants que les autres femmes
s'élève beaucoup plus dans le bas de l'échelle sociale qu'à d'ouvrier : par la nature de leur travail, ces ouvriers sont
l'autre extrémité. On a donc plutôt affaire à une courbe les plus proches des employés.
en « J inversé » qu'à une courbe en U.
Cette courbe a été mise en évidence dès 1950, puis confi
rmée par l'enquête sur les familles de 1962 pour les femmes
nées au début du siècle, qui ont eu leurs enfants entre les * Guy Desplanques fait partie de la division « Mouvements
deux guerres [1]. Le même schéma reste valable pour les de la population et études démographiques » du département
« Population-ménages » de l'INSEE. femmes nées entre 1917 et 1936, dont les enfants sont nés
au cours des vingt années de forte fécondité qui ont suivi Les nombres entre crochets, [ ], renvoient à la bibliographie
la deuxième guerre mondiale (tableau 1). Ce sont toujours en fin d'article.
21
5 677003 P 87 Tableau 1
STAT

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