L'évolution de la fécondité avant et après la dernière guerre - article ; n°1 ; vol.37, pg 21-33

Alain Lery

Description

Economie et statistique - Année 1972 - Volume 37 - Numéro 1 - Pages 21-33
L'évolution de la fécondité avant et après la dernière guerre par Alain LERY
L'enquête sur les familles réalisée en 1962 permet l'étude chronologique de la fécondité selon différents critères sociaux, géographiques et culturels; cette étude fait l'objet du présent article, d'autres résultats de l'enquête ayant déjà été présentés dans le n° 27 d Économie et statistique (octobre 1971).
La reprise de la fécondité coïncide, pour les femmes âgées de moins de 30 ans, avec l'année 1946 alors qu'elle apparaît, certes plus atténuée, dès le milieu des années 30, pour les femmes âgées de 30 à 44 ans. Les femmes de cadres supérieurs et celles dont le mari exerce une profession libérale enregistrent les premières cette augmentation de fécondité; partant d'un niveau relativement bas, elles atteignent presque, après la guerre, le niveau moyen de l'ensemble des catégories. Au bout de 10 années de mariage, les femmes qui se sont mariées entre 1940 et 1951 ont eu en moyenne un nombre d'enfants supérieur d'un quart à celui des femmes mariées entre 1920 et 1934. Parallèlement s'est opérée une réduction des disparités entre les différents milieux sociaux. L'augmentation relative de la fécondité a été plus forte pour les salariés du secteur privé que pour ceux du secteur public, plus forte pour les salariés que pour les indépendants et employeurs à l'exception, parmi ces derniers, des membres des professions libérales. L'augmentation du nombre moyen d'enfants s'accompagne d'une modification de la répartition des familles selon le nombre d'enfants : avant la guerre, au bout de 10 ans de mariage, 45 % des familles avaient, au plus, un enfant et 5 % en avaient, au moins, cinq; après la guerre ces pourcentages deviennent respectivement 32 % et 8 %.
Dans l'agglomération parisienne la fécondité a augmenté davantage que dans le reste de la France, l'écart avec les communes rurales se réduisant d'un tiers. En fonction du niveau culturel, on observe des évolutions analogues à celles constatées selon le milieu social : les femmes qui ont poursuivi des études secondaires ou supérieures ont amorcé le mouvement de reprise de la fécondité et progressé davantage que celles des autres milieux socio-culturels.
Fertility before and after the last war by Alain Lery
The subject of this article is the chronological study of fertility in relation to various social, geographical and cultural characteristics, based on the 1962 Families Survey. For women under thirty the fertility rate seems to pick up in 1946, whereas for women aged thirty to forty-four this happened in a more attenuated form as soon as the middle of the nineteen thirties. Women whose husbands are executives or in the professions, we are the first to show this pick up; from a relatively low level, they nearly reach the average level of all the categories taken together after the war.
After ten years of marriage women who had married between 1940 and 1951 had an average number of children 25 % higher than that of women married between 1920 and 1934. At the same time the differences between the various social levels had diminished. The relative increase of fertility has been higher for wage earners of the private sector than for those of the public sector; it has atso been higher for wage earners than for employers and indépendants excepting members of the professions.
The increase in the average number of children goes with a change in the distribution of families according to the number of their children: before the war, after ten years of marriage, 45% of the families had at most one child and 5% had at least five children; after the war these percentages became respectively 32 % and 8 %.
Fertility has increased more in Paris and its suburds than in the rest of France, and the difference between Paris and the rural villages has diminished by a third. Observation on the cultural level are similar to those on the social level: The fertility rate of women who have studied in secondary schools or universities has increased before and more than that of women from other levels.
Desarrolo de la fecundidad antes y despues de la secunda guerra mundial por Alain Lery
La encuesta sobre la familia, Ilevada a cabo en 1962, facilita el estudio cronológico de la fecundidad conforme a diversos criterios sociales, geográficos y culturales; este estudio es objeto del presente artículo; otros resultados de la encuesta ya se publicaron en el n° 27 de « Economie et statistique » (octubre de 1971).
La reactivación de la fecundidad coincide, para las mujeres que cuentan menos de 30 anos de edad, con el ano 1946 mientras que aparece, por cierto más atenuada, a partir de la mitad de los anos 30 para las mujeres que cuentan de 30 a 44 anos. Las esposas de cuadros superiores y las mujeres cuyo marido ejerce una profesión liberal son las primeras en registrar este incremento de fecundidad; partiendo de un nivel de fecundidad relativamente bajo, casi alcanzan, después de la guerra, el nivel medio del conjunto de las categorías.
Al cabo de diez anos de matrimonio, las mujeres que se casaron entre 1940 y 1951 tuvieron un promedio de hijos que rebasa en un cuarto el número de hijos de las mujeres casadas entre 1920 y 1934. Paralelamente, intervino una reducción de las desigualdades entre las diversas esferas sociales. El incremento relativo de la fecundidad fué de más importancia para los asalariados del sector privado quo para los del sector público, más elevado para los asalariados que para las categorías independientes y empleadores, exceptuando entre los últimos los miembros de profesiones liberales.
El incremento del número medio de hijos va acompanado de una modificación en la repartición de la familia conforme al número de hijos : antes de la guerra, al cabo de diez anos de matrimonio un 45 % de las familias tenía todo lo más un hijo, y un 5 % tenía, por lo menos cinco; después de la guerra estos porcentajes pasaron a ser respectivamente de un 32 % y un 8 %.
En la aglomeración parisiense, la fecundidad se incremento más que en el resto de Francia, ya que el descarte con los municipios rurales se reduce en un tercio.
En función del nivel de cultura, pueden presenciarse evoluciones análogas a las que se observaron según la esfera social : las mujeres que cursaron estudios secundarios o superiores iniciaron la reactivación de la fecundidad y progresaron mis que las de las otras esferas soclo-culturales.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ECONOMIE_ET_STATISTIQUE0
• Publié le: 01 janvier 1972
• Nombre de lectures: 6
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Alain Lery
L'évolution de la fécondité avant et après la dernière guerre
In: Economie et statistique, N°37, Septembre 1972. pp. 21-33.
Citer ce document / Cite this document :
Lery Alain. L'évolution de la fécondité avant et après la dernière guerre. In: Economie et statistique, N°37, Septembre 1972. pp.
21-33.
doi : 10.3406/estat.1972.1239
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1972_num_37_1_1239Résumé
L'évolution de la fécondité avant et après la dernière guerre par Alain LERY
L'enquête sur les familles réalisée en 1962 permet l'étude chronologique de la fécondité selon différents
critères sociaux, géographiques et culturels; cette étude fait l'objet du présent article, d'autres résultats
de l'enquête ayant déjà été présentés dans le n° 27 d Économie et statistique (octobre 1971).
La reprise de la fécondité coïncide, pour les femmes âgées de moins de 30 ans, avec l'année 1946
alors qu'elle apparaît, certes plus atténuée, dès le milieu des années 30, pour les femmes âgées de 30
à 44 ans. Les femmes de cadres supérieurs et celles dont le mari exerce une profession libérale
enregistrent les premières cette augmentation de fécondité; partant d'un niveau relativement bas, elles
atteignent presque, après la guerre, le niveau moyen de l'ensemble des catégories. Au bout de 10
années de mariage, les femmes qui se sont mariées entre 1940 et 1951 ont eu en moyenne un nombre
d'enfants supérieur d'un quart à celui des femmes mariées entre 1920 et 1934. Parallèlement s'est
opérée une réduction des disparités entre les différents milieux sociaux. L'augmentation relative de la
fécondité a été plus forte pour les salariés du secteur privé que pour ceux du secteur public, plus forte
pour les salariés que pour les indépendants et employeurs à l'exception, parmi ces derniers, des
membres des professions libérales. L'augmentation du nombre moyen d'enfants s'accompagne d'une
modification de la répartition des familles selon le nombre d'enfants : avant la guerre, au bout de 10 ans
de mariage, 45 % des familles avaient, au plus, un enfant et 5 % en avaient, au moins, cinq; après la
guerre ces pourcentages deviennent respectivement 32 % et 8 %.
Dans l'agglomération parisienne la fécondité a augmenté davantage que dans le reste de la France,
l'écart avec les communes rurales se réduisant d'un tiers. En fonction du niveau culturel, on observe
des évolutions analogues à celles constatées selon le milieu social : les femmes qui ont poursuivi des
études secondaires ou supérieures ont amorcé le mouvement de reprise de la fécondité et progressé
davantage que celles des autres milieux socio-culturels.
Abstract
Fertility before and after the last war by Alain Lery
The subject of this article is the chronological study of fertility in relation to various social, geographical
and cultural characteristics, based on the 1962 Families Survey. For women under thirty the fertility rate
seems to pick up in 1946, whereas for women aged thirty to forty-four this happened in a more
attenuated form as soon as the middle of the nineteen thirties. Women whose husbands are executives
or in the professions, we are the first to show this pick up; from a relatively low level, they nearly reach
the average level of all the categories taken together after the war.
After ten years of marriage women who had married between 1940 and 1951 had an average number
of children 25 % higher than that of women 1920 and 1934. At the same time the
differences between the various social levels had diminished. The relative increase of fertility has been
higher for wage earners of the private sector than for those of the public sector; it has atso been higher
for wage earners than for employers and indépendants excepting members of the professions.
The increase in the average number of children goes with a change in the distribution of families
according to the number of their children: before the war, after ten years of marriage, 45% of the
families had at most one child and 5% had at least five children; after the war these percentages
became respectively 32 % and 8 %.
Fertility has increased more in Paris and its suburds than in the rest of France, and the difference
between Paris and the rural villages has diminished by a third. Observation on the cultural level are
similar to those on the social level: The fertility rate of women who have studied in secondary schools or
universities has increased before and more than that of from other levels.
Resumen
Desarrolo de la fecundidad antes y despues de la secunda guerra mundial por Alain Lery
La encuesta sobre la familia, Ilevada a cabo en 1962, facilita el estudio cronológico de la fecundidad
conforme a diversos criterios sociales, geográficos y culturales; este estudio es objeto del presente
artículo; otros resultados de la encuesta ya se publicaron en el n° 27 de « Economie et statistique »
(octubre de 1971).
La reactivación de la fecundidad coincide, para las mujeres que cuentan menos de 30 anos de edad,con el ano 1946 mientras que aparece, por cierto más atenuada, a partir de la mitad de los anos 30
para las mujeres que cuentan de 30 a 44 anos. Las esposas de cuadros superiores y las mujeres cuyo
marido ejerce una profesión liberal son las primeras en registrar este incremento de fecundidad;
partiendo de un nivel de fecundidad relativamente bajo, casi alcanzan, después de la guerra, el nivel
medio del conjunto de las categorías.
Al cabo de diez anos de matrimonio, las mujeres que se casaron entre 1940 y 1951 tuvieron un
promedio de hijos que rebasa en un cuarto el número de hijos de las mujeres casadas entre 1920 y
1934. Paralelamente, intervino una reducción de las desigualdades entre las diversas esferas sociales.
El incremento relativo de la fecundidad fué de más importancia para los asalariados del sector privado
quo para los del sector público, más elevado para los asalariados que para las categorías
independientes y empleadores, exceptuando entre los últimos los miembros de profesiones liberales.
El incremento del número medio de hijos va acompanado de una modificación en la repartición de la
familia conforme al de hijos : antes de la guerra, al cabo de diez anos de matrimonio un 45 %
de las familias tenía todo lo más un hijo, y un 5 % tenía, por lo menos cinco; después de la guerra estos
porcentajes pasaron a ser respectivamente de un 32 % y un 8 %.
En la aglomeración parisiense, la fecundidad se incremento más que en el resto de Francia, ya que el
descarte con los municipios rurales se reduce en un tercio.
En función del nivel de cultura, pueden presenciarse evoluciones análogas a las que se observaron
según la esfera social : las mujeres que cursaron estudios secundarios o superiores iniciaron la
reactivación de la fecundidad y progresaron mis que las de las otras esferas soclo-culturales.!
:
L'évolution de la fécondité
avant et après
la dernière guerre
par Alain LERY
fi ! Dans le n° 27 d'Economie et statistique paru en octobre 1971, Gérard Calot et Jean-Claude Deville présen
taient certains résultats d'une enquête sur les familles réalisée auprès de 240 000 femmes en même temps
que le recensement de 1962. Étaient ainsi passés en revue et décrits l'effet sur l'âge au mariage des facteurs
sociaux, culturels et géographiques, la fréquence des conceptions prénuptiales, le nombre moyen d'enfants
par famille complète*, la répartition des familles selon le nombre d'enfants et le rythme de constitution
des familles; enfin, les auteurs comparaient les niveaux de la fécondité avant la deuxième guerre mondiale
et après celle-ci en distinguant les familles selon la catégorie socio-professionnelle et le statut. |
De nouveaux résultats sont désormais disponibles et permettent d'étudier certains aspects du relèvement
de la fécondité française après la dernière guerre. Est-ce bien un phénomène du moment et quelle date
précise lui assigner? Dans quelle mesure les familles y ont-elles participé selon leurs caractéristiques sociales
et culturelles, selon le type de commune où elles Irésidaient? Enfin, comment cette élévation du niveau
moyen de la fécondité s'est-elle traduite en termes de répartition des familles selon le nombre d'enfants?
Telles sont les questions auxquelles l'enquête de 1962 apporte des éléments de réponse **. |
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** * Famille Les principaux complète résultats : couple de dont l'enquête la femme «