L utilisation du sol en Israël  - article ; n°394 ; vol.72, pg 693-719
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L'utilisation du sol en Israël - article ; n°394 ; vol.72, pg 693-719

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Description

Annales de Géographie - Année 1963 - Volume 72 - Numéro 394 - Pages 693-719
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

D.H.K. Amiran
L'utilisation du sol en Israël
In: Annales de Géographie. 1963, t. 72, n°394. pp. 693-719.
Citer ce document / Cite this document :
Amiran D.H.K. L'utilisation du sol en Israël . In: Annales de Géographie. 1963, t. 72, n°394. pp. 693-719.
doi : 10.3406/geo.1963.16515
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1963_num_72_394_16515L'utilisation du sol en Israël
Planches XVII-XVIII par D. H. K. Amiran*
L'étude de l'utilisation du sol en Israël présente un intérêt particulier,
car la variété des facteurs géographiques, tant physiques qu'humains, y crée
une gamme de conditions qu'on trouve rarement réunies dans une aussi
petite région et sur un laps de temps aussi court.
L'ARRIÈRE-PLAN GÉOGRAPHIQUE
En ce qui concerne les facteurs géographiques, cette étude, se limite essen
tiellement à la région du climat méditerranéen (type Gsa de Kœppen) qui est
à la fois celui de la principale région agricole et celui de la plupart des zones à
forte densité de population en Israël1. Elle comprend une région de montagnes,
typiquement méditerranéennes, culminant à 1 200 m, composées de calcaire
ou de craie, auxquelles s'ajoutent les plateaux basaltiques de la Galilée orient
ale. On y rencontre, en outre, une plaine côtière de largeur inégale, des bassins
d'entremont et la large et étroite rift valley. Un climat aride prononcé règne
sur une grande partie de ces régions qui sortent par conséquent du cadre de
* Université hébraïque, Jérusalem (Israël).
Cette étude a été présentée au Colloque sur la zone aride, organisé par la Commission de
la zone aride de l'Union Géographique Internationale à Héraklion, Crète, en septembre 1962.
Nous exprimons notre reconnaissance à M. le Directeur du Survey of Israël qui a autorisé
la reproduction de quelques cartes de l'Atlas d'Israël (cartes 2, 3, 4) et à Mme M. Karmon,
MM. N. Z. Baer et A. Shahar, du Département de Géographie de l'Université Hébraïque de
Jérusalem, qui ont aidé à l'élaboration et au dessin des cartes 5 et 6.
1. La densité de la population des districts où l'agriculture domine, sur la plaine côtière cen
trale, est passée de 60 au km* en 1922, à 327 en 1961. Quand on parle d'Israël — et de la Palestine
avant sa création — il ne faut jamais perdre de vue deux séries de chiffres de base qui illustrent
les très petites dimensions de ce pays. Les chiffres suivants se rapportent à Israël et à la Palestine,
au Nord du Negev seulement, car le Negev est presque entièrement aride et n'atteignait même pas
100 000 habitants en 1961 (densité : 7,6 au km2). Palestine : 1922, superficie 11 039 km2, densité 61 ;
Israël : superficie 7 420 km2, densité 279. (Superficie totale y compris le Negev : Palestine, 1922,
25 256 km2 ; Israël, 1961, 20 700 km2.) 694 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
cet article. Les sols sont faits de terra rossa, de rendzina. On rencontre aussi
des sols lourds d'argile basaltique, des sols alluviaux lourds et demi-lourds, et,
sur la plaine côtière, des sols sableux légers, le sol même des agrumes d'Israël,
et enfin du loess à la limite de la région aride.
En ce qui concerne la population, il existe des différences considérables
entre les types et les niveaux de technique agronomique et d'économie.
Ceux-ci vont du fellah rétrograde, attaché aux traditions, du siècle dernier,
en passant par le bédouin à différents stades de sédentarisation, jusqu'au
cultivateur israélite qui possède un niveau élevé d'éducation moderne et son
homologue arabe, qui, en Israël, s'adapte de plus en plus au niveau commandé
par l'agriculture intensive juive et ses méthodes de vente.
En ce qui concerne l'agriculture, les types les plus contrastés vont du dry
farming qui implique une quasi-famine en année ou succession d'années de
mauvaise récolte, jusqu'à la culture presque entièrement irriguée, où le choix
des cultures est commandé étroitement par les conditions du marché, avec
introduction de cultures savantes, hors saison, dans certaines régions.
Tandis que, du point de vue de la superficie, l'agriculture est l'utilisation
du sol la plus répandue, les usages non agricoles se développent régulièrement
en Israël, qui a le privilège d'être le troisième pays du monde pour le taux
d'urbanisation г. D'où une lutte opiniâtre pour la possession de la terre entre
l'utilisation agricole et l'utilisation urbaine.
LE «DRY FARMING» TRADITIONNEL DES ARABES
Facteurs géographiques
Le type traditionnel d'utilisation rurale du sol, pratiqué par le cultivateur
arabe, le fellah, repose sur les céréales, les cultures arbustives et l'élevage, avec
souvent des légumes comme annexe à l'économie agricole.
Dans presque tous les exemples, qu'il s'agisse de régions ou d'époque, les
céréales viennent en tête, au moins pour la superficie et souvent pour leur
importance dans l'économie agricole. La composition actuelle et l'importance
relative des autres cultures dépendent à la fois de la région considérée, de la
demande et des conditions du marché. La topographie, le sol et l'état de
sécurité déterminent l'extension et la situation de la terre cultivée dans les
villages. Sur la plaine côtière, le sol et les conditions du drainage étaient les
facteurs déterminants pour l'extension de la culture. La plupart des céréales
poussaient sur les sols alluviaux, lourds. Les sols sablonneux, légers, sont
restés impropres à la culture tant que le dry farming est resté la seule méthode
employée. Sur de vastes étendues de ces sols, des forêts de chênes ont subsisté
jusqu'à la première guerre mondiale, offrant ainsi un aspect caractéristique
du payage israélien au xixe siècle.
1. Ce taux est de 77,9 p. 100 en 1961. Les deux autres pays venant en tête sont la Grande-
Bretagne et l'Australie (cf. O.N.U., 1960, Demographic Yearbook). L'UTILISATION DU SOL EN ISRAEL 695
Mais à partir du moment où l'irrigation a fait son apparition, ces sols, bien
aérés, sont devenus les sols de prédilection des agrumes et en particulier des
fameuses oranges de Jaffa. Les changements de technique ont entraîné un
accroissement considérable de la superficie cultivée totale1. Les sables mouv
ants des dunes côtières ont été utilisés en dernier lieu pour la culture du
raisin et d'autres arbres fruitiers, tels que le figuier, à une faible densité.
Il est bien difficile de donner en chiffres exacts les dimensions moyennes
des unités d'exploitation cultivées par les familles de paysans. Comme dans
beaucoup d'autres pays, de grands contrastes dans les dimensions des
tenures pouvaient être observés dans la Palestine d'avant 1948 : aux métay
ers, sans propriété de la terre, s'opposaient les riches familles féodales, le
« gratin » de la société arabe. Un petit nombre d'entre elles possédaient 10 000 ha
et plus par familles. D'après une estimation digne de foi, 250 familles étaient
propriétaires de 414 300 ha de terres en Palestine, soit à peu près le total de
toute la superficie cultivée à cette époque2. En outre, une grande partie de la
terre comprenant quelques-unes des plus grandes propriétés, appartenait
aux Waqf.
Ce ne sont pas les dimensions des tenures qui nous intéressent ici, mais
plutôt les dimensions moyennes de la terre cultivée réellement par un agri
culteur, qu'il la possède ou non. Faute de données suffisantes, nous utiliserons
à la place le rapport entre la superficie totale des terres et le nombre de mai
sons occupées pour un village donné, ou, pour simplifier, le rapport terre-
maison. Ce rapport donne, en hectares, la quantité moyenne de terre utilisable
par famille de cultivateur dans le village. Les chiffres obtenus de cette façon
sont certainement supérieurs à la superficie de la terre cultivée par le « cult
ivateur moyen », puisque, sans parler de la terre occupée par le village lui-même,
ils englobent de nombreuses parcelles incultes dont une partie n'était pas
récupérable dans les conditions de technique agricole et d'économie qui pré

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