La mobilité socioprofessionnelle des professions intermédiaires : fluidité, promotion et déclassement - article ; n°1 ; vol.431, pg 57-72
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Economie et statistique - Année 2010 - Volume 431 - Numéro 1 - Pages 57-72
En 2003, el 19% de los que, cinco años antes, eran cuadros intermedios ya no pertenecían a este grupo socioprofesional;
en 1985 esta proporción se elevaba al 12%.
En el conjunto de los grupos socioprofesionales, el de
los cuadros intermedios es el que conoce mayor fluidez
socioprofesional, dicho en otras palabras, para quien el cambio de grupo es más frecuente. En los inicios de los cuadros intermedios, dos tipos de trayectorias son las más corrientes: por una parte, la entrada en la categoría de cuadros y profesiones intelectuales superiores, que se corresponde con una movilidad socioprofesional
ascendente; y, por otra parte, la llegada al
grupo de operarios y, sobre todo, de empleados, que se corresponde con una movilidad socioprofesional descendente. Entre 1985 y 2003, se ampliaron las probabilidades de experimentar una movilidad ascendente. Pero este fenómeno se ha visto acompañado de una clara progresión de la movilidad descendente. Las probabilidades de experimentar movilidad son muy variables según la categoría de los cuadros intermedios, limitados por una parte por una fuerte inmovilidad para las profesiones de la salud y el ámbito social y, por otra parte, por una importante movilidad para los cuadros intermedios administrativos y comerciales de las empresas. El nivel de estudios también tiene un fuerte efecto en el destino de los cuadros intermedios: así, en 2003, el 12% de los cuadros intermedios diplomados con estudios superiores en 1998 experimentaron una movilidad ascendente y el 5% una movilidad descendente;
estos porcentajes fueron del 6% y el 13%
respectivamente para las personas sin estudios superiores. Por último, en las mismas condiciones los hombres experimentan movilidad ascendente mucho más a menudo que las mujeres, y movilidad descendente menos a menudo.
In 2003, 19% of persons who worked in intermediate
occupations five years earlier no longer formed part of
this socio-occupational category, up from 12% in 1985.
Of all the official French socio-occupational categories,
“ intermediate occupations” is the one that displays the
highest socio-occupational fluidity, i. e., the one whose
members change categories most frequently. The two most common types of exit paths from intermediate occupations are: (1) entry into the “managers and higher intellectual occupations” category— in other words,
upward socio-occupational mobility; (2) entry into the
“manual workers” group and, especially, the “lowergrade white-collar [ clerical] workers” group— in other words, downward socio-occupational mobility. Between 1985 and 2003, the probability of upward mobility has risen. But the phenomenon has been accompanied by a sharp increase in downward mobility. The probability of experiencing mobility varies considerably across intermediate-occupation sub-categories, bounded, at one end, by high immobility among healthcare and social-work occupations, and, at the other
end, by significant mobility for administrative and commercial intermediate occupations in firms. Educational attainment has a very powerful influence on intermediate-
occupation paths: in 2003, 12% of persons in intermediate occupations who had higher-education degrees in 1998 experienced upward mobility, while 5% experienced downward mobility. For workers without higher-education degrees, the proportions were 6% and 13% respectively. All other things being equal, men experience upward mobility far more often than women, and downward mobility far less often.
En 2003, 19 % de ceux qui étaient professions intermédiaires cinq ans auparavant n’appartiennent plus à ce groupe socioprofessionnel, en 1985 cette proportion s’élevait à 12 %. Parmi l’ensemble des groupes socioprofessionnels, c’est celui des professions intermédiaires
qui connait la plus forte fluidité socioprofessionnelle,
autrement dit pour qui le changement de groupe est le plus fréquent. Deux types de trajets au départ des professions intermédiaires sont les plus courants: d’une part une entrée dans la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures, qui correspond à une mobilité socioprofessionnelle ascendante, d’autre part une arrivée dans le groupe des ouvriers et surtout celui des employés, qui correspond à une mobilité socioprofessionnelle descendante. Entre 1985 et 2003, les chances de connaître une mobilité ascendante se
sont amplifiées. Mais ce phénomène a été accompagné
d’une nette progression de la mobilité descendante. Les probabilités de connaître une mobilité sont très variables selon la catégorie des professions intermédiaires, bornées d’un côté par une forte immobilité pour les professions de la santé et du social, et de l’autre côté par une mobilité importante pour les professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises. Le niveau de diplôme a un très fort effet sur la destinée des professions intermédiaires: ainsi, en 2003, 12 % des professions intermédiaires diplômés de l’enseignement supérieur en 1998 ont connu une mobilité ascendante et 5 % une mobilité descendante, ces proportions sont respectivement de 6 % et 13 % pour les individus qui ne possèdent pas de diplôme de l’enseignement
supérieur. Enfin, les hommes connaissent
toutes choses égales par ailleurs beaucoup plus souvent que les femmes une mobilité ascendante, et moins souvent une mobilité descendante.
2003 gehörten 19 % derer, die fünf Jahre zuvor intermediäre Berufe ausübten, nicht mehr zu dieser sozioprofessionellen Gruppe, 1985 lag dieser Anteil bei 12 %. Unter allen sozioprofessionellen Gruppen weist die der intermediären Berufe die größte sozioprofessionelle
Fluidität auf, anders ausgedrückt, hier findet am häufigsten ein Wechsel der Gruppe statt. Zwei Arten von
Laufbahnen ausgehend von den intermediären Berufen
treten am häufigsten auf: Einerseits der Einstieg in die
Kategorie der Führungskräfte und höheren intellektuellen Berufe, was einer aufsteigenden sozioprofessionellen Mobilität entspricht, andererseits der Übergang in die Gruppe der Arbeiter und in erster Linie der Angestellten, was einer absteigenden sozioprofessionellen Mobilität entspricht. Zwischen 1985 und 2003 haben sich die Chancen auf eine aufsteigende Mobilität vergrößert. Dieses Phänomen war aber von einer deutlichen Zunahme einer absteigenden Mobilität begleitet. Die Wahrscheinlichkeit einer Mobilität ist je nach der Kategorie der intermediären Berufe sehr unterschiedlich, begrenzt auf der einen Seite durch eine sehr große Immobilität in den Berufen des Gesundheits-und Sozialwesens und auf der anderen Seite durch eine sehr große Mobilität in den administrativen und kommerziellen Berufen der Unternehmen. Das Niveau des Diploms hat eine sehr starke Auswirkung auf das Schicksal der intermediären Berufe: So konnten 2003 12% der intermediären Berufe mit einem Hochschuldiplom eine aufsteigende Mobilität verzeichnen, 5 % eine absteigende. Diese Anteile betrugen jeweils 6 % und 13 % bei der Gruppe, die kein Hochschuldiplom aufwies. Außerdem lässt sich bei gleichen Vorraussetzungen feststellen,
dass Männer viel häufiger als Frauen eine aufsteigende
Mobilität und viel seltener eine absteigende Mobilität erfahren.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2010
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

CONDITIONS DE VIE - SOCIÉTÉ
La mobilité socioprofessionnelle des
professions intermédiaires : fluidité,
promotion et déclassement
Jérôme Deauvieau* et Céline Dumoulin**
En 2003, 19 % de ceux qui étaient professions intermédiaires cinq ans auparavant n’ap-
partiennent plus à ce groupe socioprofessionnel ; en 1985 cette proportion s’élevait à
12 %. Parmi l’ensemble des groupes socioprofessionnels, c’est celui des professions
intermédiaires qui connaît la plus forte fluidité socioprofessionnelle, autrement dit pour
qui le changement de groupe est le plus fréquent. Deux types de trajets au départ des
professions intermédiaires sont les plus courants : d’une part une entrée dans la catégo-
rie des cadres et professions intellectuelles supérieures, qui correspond à une mobilité
socioprofessionnelle ascendante, d’autre part une arrivée dans le groupe des ouvriers
et surtout celui des employés, qui correspond à une mobilité socioprofessionnelle des-
cendante. Entre 1985 et 2003, les chances de connaître une mobilité ascendante se sont
amplifiées. Mais ce phénomène a été accompagné d’une nette progression de la mobilité
descendante.
Les probabilités de connaître une mobilité sont très variables selon la catégorie des pro-
fessions intermédiaires, bornées d’un côté par une forte immobilité pour les professions
de la santé et du social, et de l’autre par une mobilité importante pour les
intermédiaires administratives et commerciales des entreprises. Le niveau de diplôme
a un très fort effet sur la destinée des professions intermédiaires : ainsi, en 2003, 12 %
des professions intermédiaires diplômés de l’enseignement supérieur en 1998 ont connu
une mobilité ascendante et 5 % une mobilité descendante, tandis que ces proportions
sont respectivement de 6 % et 13 % pour les individus qui ne possèdent pas de diplôme
de l’enseignement supérieur. Enfin, les hommes connaissent toutes choses égales par
ailleurs beaucoup plus souvent que les femmes une mobilité ascendante, et moins sou-
vent une mobilité descendante.
* Maître de conférences à l’université de Versailles Saint Quentin en Yvelines et membre du laboratoire Printemps CNRS / UVSQ, ESA
8085.
** Au moment de la rédaction de cet article, Céline Dumoulin était ingénieure de recherche à l’université de Versailles Saint Quentin en
Yvelines et membre du laboratoire Printemps CNRS / UVSQ, ESA 8085.
Les auteurs tiennent à remercier pour leurs remarques et suggestions les trois rapporteurs anonymes ainsi qu’Alain Chenu, Didier
Demazière et Tristan Poullaouec.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 431–432, 2010 57ien qu’elles représentent aujourd’hui un diaires ont des spécificités propres de ce point B cinquième de la population active occu- de vue. Elles sont d’abord situées par définition
pée, les professions intermédiaires ont finale- à un carrefour de l’espace social : la position
ment peu fait l’objet d’investigations spécifi- intermédiaire est la seule position dans le sala-
ques. Généralement convoquées comme un tout riat pouvant conduire à une mobilité sociopro-
unifié dans le débat sur les classes moyennes, fessionnelle ascendante matérialisée par une
l’étude précise de cette catégorie reste encore entrée dans la catégorie des cadres et profes-
très largement en friche. Laurent Thévenot sions intellectuelles supérieures, ou à un déclas-
au début des années 1980 a souligné la diver- sement socioprofessionnel se traduisant par
sité interne de la catégorie, d’un point de vue un trajet vers les groupes des employés ou des
morphologique notamment (Thévenot, 1983a ; ouvriers. L’objectif de cet article est donc d’étu-
1983b). Cette perspective a été récemment pro- dier les professions intermédiaires sous l’angle
longée par l’étude de la diversité des profes- de la mobilité socioprofessionnelle intragénéra-
sions intermédiaires sous l’angle du rapport au tionnelle, d’abord en comparant cette mobilité
travail et du sentiment d’appartenance de classe des professions intermédiaires à celle des autres
(Deauvieau et Dumoulin, 2009). groupes socioprofessionnels, ensuite en étu-
diant la diversité interne du groupe de ce point
Nous souhaitons ici nous inscrire dans cette de vue. Nous mobilisons pour cela deux enquê-
perspective d’étude de la diversité des profes- tes Formation Qualification Professionnelle
sions intermédiaires en nous centrant sur la (FQP 1985 et 2003), qui permettent l’étude de
question de la mobilité socioprofessionnelle. la mobilité socioprofessionnelle sur cinq années
L’étude de la mobilité, qu’elle soit inter ou intra aux deux dates considérées en profitant d’un
générationnelle, et plus largement des carrières questionnement répété (encadré 1).
professionnelles, est en effet l’une des façons
de saisir la dynamique et les transformations
des groupes socioprofessionnels (Vallet, 1999 ; Mobilité et fluidité Goux, 1991 ; Chenu, 1993). Les évolutions de la
position sociale des cadres ont été ainsi récem- socioprofessionnelle des
ment étudiées à la lumière de la montée récente professions intermédiaires
du chômage dans cette catégorie (Pochic, 2001),
la dynamique du salariat d’exécution a été sai-
sie par l’étude des carrières professionnelles des n l’espace de vingt ans la structure socio-
ouvriers et des employés et de leurs mutations E professionnelle de la France a nettement
(Chenu, 1993, 1998). Les professions intermé- évolué. Les catégories non salariées sont pas-
Encadré 1
L’enquête Formation QualiFication ProFessionnelle (FQP)
et L ’étude de La mobiLité socioprofessionneLLe
L’enquête FQP fournit des renseignements sur la situa­ des PCS qui comprend six groupes socioprofession­
tion professionnelle au moment de l’enquête et cinq nels (niveau 1 de la nomenclature) : les agriculteurs,
ans auparavant. Elle comporte plusieurs modules de les artisans commerçants et chefs d’entreprise, les
questions dont les principaux portent sur la formation cadres, les professions intermédiaires, les employés
scolaire, post scolaire et continue, et sur la mobilité et les ouvriers. Nous entendons par mobilité sociopro­
sociale entre deux générations. L’interrogation 2003 fessionnelle le fait de changer de groupe socioprofes­
est la sixième édition de l’enquête FQP réalisée pour sionnel (au sens de la nomenclature des PCS) entre la
la première fois en 1964. situation cinq ans avant la date d’enquête et la situa­
tion à la date d’enquête. La définition de la population
Conçue à l’origine pour « améliorer les prévisions étudiée est donc la suivante : les personnes âgées de
d’emploi nécessaires à la planification », l’enquête 20 à 65 ans au 31 décembre de l’année d’enquête,
FQP par ses interrogations répétées dans le temps en emploi cinq ans avant l’enquête et au moment de
permet également d’étudier les évolutions de la mobi­ l’enquête. Afin de procéder à une comparaison dans
lité sociale (Monso, Thevenot, 2008). Cette mobilité le temps, nous mobilisons dans cet article l’enquête
sociale peut être appréhendée dans sa dimension FQP de 1985 et celle de 2003. L’enquête de 1993 n’est
intergénérationnelle ou intragénérationnelle. C’est pas retenue en raison de la taille plus faible de l’échan­
dans cette deuxième perspective que s’inscrit cet tillon et de la proximité temporelle avec les enquêtes
article. La position socioprofessionnelle et son évo­ de 1985 et 2003.
lution à cinq ans y sont saisies par la nomenclature
58 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 431–432, 2010sées de 16 % des actifs occupés en 1985 à 8 % Les mobilités les plus fréquentes se font pour les
en 2003, notamment du fait de la très forte baisse salariés entre groupes proches. Ainsi, 7 % des
de la proportion d’agriculteurs. Pour les catégo- cadres et professions intellectuelles supérieures
ries majoritairement constituées de salariés, les en 1998 deviennent professions intermédiaires
groupes des cadres et professions intellectuel- en 2003, et moins de 2 % deviennent employés
les supérieures (groupe 3) et professions inter- ou ouvriers. 9 % des employés et 7 % des
médiaires (groupe 4) ont connu sur la période ouvriers deviennent profession intermédiaire,
une

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