La rigidité des prix en France : quelques enseignements des relevés de prix à la consommation - article ; n°1 ; vol.386, pg 37-57
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Economie et statistique - Année 2005 - Volume 386 - Numéro 1 - Pages 37-57
La rigidité des prix en France: quelques enseignements des relevés de prix à la consommation
Pour décrire À l’aide de l’échantillon des relevés de prix utilisés pour le calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC), les la rigidité des prix à la consommation en France, divers indicateurs (durée de vie des prix, fréquence et amplitude des changements de prix) sont calculés à partir sur la période 1994-2003. La durée moyenne «pondérée» entre deux changements de prix est d’environ trois trimestres dans les secteurs couverts par la base de données (65 % de l’IPC). Il existe de fortes hétérogénéités entre les types de points de vente, et entre les secteurs: les prix dans le secteur des services changent plus rarement (en général, une fois par an) que les prix des produits manufacturés (en général, deux fois par an). Les prix des produits alimentaires (hors produits frais, non disponibles) et ceux de l’énergie (hors gaz de ville et électricité) sont plus fl exibles. Excepté dans le secteur des services, les baisses de prix sont presque aussi fréquentes que les hausses puisqu’en moyenne, quatre variations de prix sur dix sont des baisses de prix. Enfi n, l’ampleur moyenne d’une variation de prix est importante (de l’ordre de plus ou moins dix pour cent), mais il existe une fraction non négligeable de petites variations (l’ampleur médiane des augmentations de prix, comme des baisses, est d’environ cinq pour cent). L’infl ation modérée observée en France au cours de la dernière décennie se décompose en termes de changements de prix individuels de la façon suivante: des hausses et des baisses relativement rares mais d’ampleur signifi cative, les hausses étant légèrement plus fréquentes que les baisses.
Preisrigidität in Frankreich: einige Lehren aus den Verbraucherpreiserhebungen
Zur Beschreibung der Veränderungen von Verbraucherpreisen in Frankreich werden verschiedene Indikatoren (Lebensdauer der Preise, Häufi gkeit und Umfang der Preisänderungen) auf der Grundlage der Erhebungen erstellt, die zur Berechnung des Verbraucherpreisindexes für den Zeitraum 1994-2003 verwendet wurden. Der gewichtete“ durchschnittliche Zeitraum zwischen zwei Preisänderungen liegt bei etwa drei Quartalen in den Sektoren, die die Datenbank abdeckt (65 % des Verbraucherpreisindexes). Zwischen den Arten der Verkaufsstellen und zwischen den Sektoren gibt es starke Heterogenitäten: Die Preise im Dienstleistungssektor ändern sich seltener (in der Regel einmal im Jahr) als die Preise gewerblicher und industrieller Erzeugnisse (in der Regel zweimal im Jahr). Die Lebensmittelpreise (ohne nicht verfügbare Frischerzeugnisse) und die Energiepreise (ohne Stadtgas und Elektrizität) sind fl exibler. Außer im Dienstleistungssektor werden die Preise fast genauso häufi g gesenkt wie erhöht, da es sich im Schnitt bei vier von zehn Preisänderungen um Preissenkungen handelt. Der durchschnittliche Umfang einer Preisschwankung ist zudem beträchtlich (um mehr oder weniger zehn Prozent); allerdings gibt es einen nicht zu vernachlässigenden Anteil kleiner Schwankungen (der Median der Preiserhöhungen wie auch der Preissenkungen liegt bei etwa fünf Prozent). Die mäßige Infl ation, die im letzten Jahrzehnt in Frankreich zu beobachten war, setzt sich im Hinblick auf die individuellen Preisänderungen wie folgt zusammen: vergleichsweise seltene, dafür aber beträchtliche Preisanhebungen und •senkungen, wobei die Erhöhungen häufi ger sind als die Senkungen.
La rigidez de los precios en Francia: unas cuantas enseñanzas de los estados de los precios al consumo
Para describir los cambios de los precios al consumo en Francia, varios indicadores (duración de vida de los precios, frecuencia y amplitud de los cambios de precio) se calculan a partir de los estados utilizados para el cálculo del índice de los precios al consumo (IPC) en el periodo 1994-2003. La duración media «ponderada» entre dos cambios de precios es de unos tres trimestres en los sectores cubiertos por la base de datos (el 65 % del IPC). Existen fuertes heterogeneidades entre los tipos de puntos de venta y entre los sectores: los precios en el sector servicios cambian con menos frecuencia (de manera general, una vez al año) que los precios de los productos manufacturados (dos veces al año). Los precios de los productos alimentarios (excepto los de los productos frescos no disponibles) y los de la energía (excepto los del gas natural y de la electricidad) son más fl exibles). Salvo en el sector de los servicios, las bajas de los precios son casi tan frecuentes como las alzas puesto que en un promedio cuatro de cada diez variaciones de precios son unas bajas de precios. En fi n, la amplitud media de una variación de precios es fuerte (alrededor de un diez porciento), pero hay también un proporción bastante relevante de pequeñas variaciones (la amplitud mediana de las alzas de las precios y de las bajas es de un cinco porciento). La infl ación moderada registrada en Francia durante el último decenio se descompone en términos de cambios de precios individuales como sigue: unas alzas y unas bajas poco frecuentes pero de amplitud relevante, siendo las alzas más frecuentes que las bajas.
Price rigidity in France: information from consumer price collections
Different indicators (price lifetimes, frequency and extent of price changes) are calculated based on consumer price index (CPI) price collections for the 1994-2003 period in an endeavour to describe consumer price changes in France. The average weighted” period of time between two price changes is approximately three quarters in the sectors covered by the database (65% of the CPI). Huge differences are found between outlet types and sectors: prices in the service sector change more rarely (generally once a year) than manufactured product prices (generally twice a year). Food prices (excluding fresh produce prices, which were not available) and energy prices (excluding town gas and electricity) are more fl exible. With the exception of the service sector, price decreases are virtually as frequent as price increases since an average of four in ten price variations are price decreases. Lastly, the average size of a price variation is large (at around 10%), but a not-inconsiderable proportion of small price variations is found (the median level of both price increases and decreases being approximately 5%). The moderate infl ation observed in France over the last decade can be broken down in terms of individual price changes as follows: relatively rare, but signifi cant, increases and decreases, with increases being slightly more frequent.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2005
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Langue Français

Extrait

PRIX
La rigidité des prix en France : quelques enseignements des relevés de prix à la consommation Laurent Baudry, Hervé Le Bihan, Patrick Sevestre et Sylvie Tarrieu*
Pour décrire les changements de prix à la consommation en France, divers indicateurs (durée de vie des prix, fréquence et amplitude des changements de prix) sont calculés à partir des relevés utilisés pour le calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC) sur la période 1994-2003. La durée moyenne « pondérée » entre deux changements de prix est d’environ trois tri-mestres dans les secteurs couverts par la base de données (65 % de l’IPC). Il existe de fortes hétérogénéités entre les types de points de vente, et entre les secteurs : les prix dans le secteur des services changent plus rarement (en général, une fois par an) que les prix des produits manufacturés (en général, deux fois par an). Les prix des produits alimentaires (hors produits frais, non disponibles) et ceux de l’énergie (hors gaz de ville et électricité) sont plus flexibles. Excepté dans le secteur des services, les baisses de prix sont presque aussi fréquentes que les hausses puisqu’en moyenne, quatre variations de prix sur dix sont des baisses de prix. Enfin, l’ampleur moyenne d’une variation de prix est importante (de l’ordre de plus ou moins dix pour cent), mais il existe une fraction non négligeable de petites variations (l’ampleur médiane des augmentations de prix, comme des baisses, est d’environ cinq pour cent). L’inflation modérée observée en France au cours de la dernière décennie se décompo-se en termes de changements de prix individuels de la façon suivante : des hausses et des baisses relativement rares mais d’ampleur signifi cative, les hausses étant légèrement plus fréquentes que les baisses.
* Laurent Baudry, Hervé Le Bihan, et Sylvie Tarrieu appartiennent au Centre de Recherche de la Banque de France. Patrick Sevestre, professeur à l’Université Paris-XII Val de Marne au moment de la rédaction de cette étude, est profes-seur à l’Université de Paris-I Panthéon Sorbonne et consultant au Centre de Recherche de la Banque de France. Cette étude a été réalisée dans le cadre du réseau « Persistance de l’Infl ation (IPN) » mis en place au sein de l’Eurosys-tème. Nous remercions chaleureusement l’Insee pour nous avoir permis d’accéder aux données et, en particulier, Domi-nique Guédès pour ses conseils. Nous tenons aussi à remercier, pour leurs remarques et suggestions, un rapporteur de la série des documents de travail de la BCE, deux rapporteurs de la revue Économie et Statistique, nos collègues de l’IPN ainsi que les participants aux séminaires de la Banque de France, de la BCE, de l’Insee, de la DGTPE (séminaire Fourgeaud) et du NBER ; en particulier, Luis Alvarez, Ignazio Angeloni, Emmanuel Dhyne, Denis Fougère, Jordi Gali, Ignacio Hernando, Hubert Kempf, Andrew Levin, Pedro Neves et Philip Vermeulen. Les idées exposées dans cette étude ne refl ètent pas nécessairement l’opinion de la Banque de France. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fi n d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 386, 2005
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e é et la L codnestgirtuentdesnactaurraectdéreisltaiqruigeisdiitmépdoretsanptreisxpour l’analyse des fluctuations et des politiques macroéconomiques. En effet l’impact sur la production, l’emploi ou l’infl ation d’une varia-tion des taux d’intérêt ou des prix de l’énergie par exemple, dépend du degré de fl exibilité (ou de rigidité) des prix et des salaires. Le présent article propose une description de la rigidité des prix en France s’appuyant sur des données indi-viduelles de prix à la consommation. Le concept de rigidité des prix retenu ici doit être compris dans un sens élémentaire : sont qualifi és de rigi-des des prix qui ne sont que rarement modifi és. Cette acception peut différer d’une défi nition plus structurelle de la rigidité selon laquelle un prix est rigide lorsqu’il ne réagit pas, ou peu, aux variations de ses déterminants (coût de pro-duction, conditions de marché, etc.). Elle reste toutefois proche de celle implicitement utilisée pour le calibrage de certains modèles macroé-conomiques à partir d’estimations tirées de don-nées microéconomiques (1) . Les premiers travaux visant à évaluer les rigi-dités nominales de prix sur données microé-conomiques étaient assez partiels en ce qu’ils concernaient des produits ou des marchés très spécifiques (voir par exemple la contribution de Cecchetti, 1986, sur les prix des magazines, ou celle de Kashyap, 1995, sur la vente par corres-pondance, ou les études mentionnées dans les synthèses de Weiss, 1993, et de Taylor, 1999). Ce manque de résultats empiriques refl était la rareté et la difficulté d’accès à des données sur les prix au niveau individuel. Plus récemment, quelques études ont proposé des analyses plus globales de la rigidité des prix pour les États-Unis (Bils et Klenow, 2004) et pour plusieurs pays européens (2). À notre connaissance, ce type d’analyse n’a jamais été réalisé à partir de données françaises, en tous cas à ce niveau. Les relevés de prix individuels effectués par l’Insee en vue de calculer l’indice des prix à la consommation, utilisés ici après anonymisation des données (3), couvrent une large part de la consommation des ménages et permettent de fournir des indicateurs de rigidité des prix représentatifs au niveau macroécono-mique. La base de données est de grande taille à la fois dans sa dimension transversale (plus de 750 000 produits individuels identifi és au niveau du point de vente) et dans sa dimension temporelle (échantillon de prix mensuels de juillet 1994 à février 2003). Elle comprend au total plus de 13 millions d’observations.
Ces données sont ici utilisées pour caracté-riser la flexibilité des prix, à la fois en termes de durée entre deux changements de prix et en termes de fréquence de changement de prix sur une période donnée. À l’aide de ces indicateurs, l’hétérogénéité de la rigidité des prix selon les biens, les types de points de vente et son évolu-tion éventuelle dans le temps, sont étudiées en détail. Nous présentons également des résultats sur les ampleurs de variations de prix. (1) (2) Plus de 13 millions de relevés de prix (3) L ebsasdeolnonnégeistuudtiilniasléeesdesornetlecvoénsstmiteunéseuseldsedleaprix collectés par l’Insee afi n de calculer l’IPC (indice des prix à la consommation) (4). L’échantillon contient les relevés de prix de juillet 1994 à février 2003, chaque relevé repré-sentant précisément le prix de vente d’un produit défini, dans un point de vente particulier. Pour chacun des relevés, les informations suivantes sont enregistrées : le prix de vente du produit, l’année et le mois du relevé, un numéro d’iden-tification du produit individuel, un code qualita-tif sur le type de relevé (appelé code enquête ) et, lorsque cette information a un sens, la quantité vendue (5). Par produit individuel , nous dési-gnons un produit particulier, d’une marque et d’une qualité données, vendu dans un point de vente défini. Le numéro d’identification du pro-duit individuel permet, tout en préservant l’ano-nymat (cf. note 3), de suivre le prix d’un produit dans le temps et également de caractériser le type de point de vente, la catégorie du produit et la région de collecte. La succession d’enregis-trements correspondant à un produit individuel sera appelée trajectoire de prix . Si un produit donné dans un point de vente donné est rempla-de façon définitive par un produit similaire d’une autre marque ou d’une autre qualité, un 1. Les modèles de la « nouvelle synthèse » (présentés par Goo-dfriend et King, 1997) comportent généralement un paramètre mesurant la rigidité des prix, par exemple la durée séparant deux changements : voir ainsi Rotemberg et Woodford, 1997, Wood-ford, 2003. 2. Voir Dhyne et al.  (2005), ainsi que les références y fi gurant, pour une synthèse relative à dix pays de la zone euro issue d’un groupe de travail de l’Eurosystème. Le présent article reprend les résultats de nos travaux au sein de ce réseau. 3. Ni la marque du produit, ni l’enseigne ou l’adresse du magasin ne sont fournies. 4. La méthodologie du recueil des données est décrite dans Insee (1998) et examinée par Lequiller (1997). 5. Si nécessaire, le prix est divisé par un indicateur de quantités vendues, afin d’obtenir un prix unitaire.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 386, 2005
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