Le tissu productif : renouvellement à la base et stabilité au sommet - article ; n°1 ; vol.371, pg 89-108
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Description

Economie et statistique - Année 2004 - Volume 371 - Numéro 1 - Pages 89-108
Produktionsgefüge: Erneuerung an der Basis und Stabilität an der Spitze
Im Zentrum der Diskussionen über die Fähigkeit Frankreichs und Kontinentaleuropas, die Herausforderung der Innovation zu bewältigen, steht die Erneuerung des Produktionsgefüges. Durch die gleichzeitige Beobachtung der Gruppen-und der Unternehmensdimension zwischen 1985 und 2000 lässt sich die übliche Feststellung nuancieren, dass das Produktionsgefüge in den Kleinbetrieben sehr aktiv erneuert wird, wodurch diese sich von einem Club von vergleichsweise geschlossenen großen Konzernen unterscheiden. Die Zunahme der lohnabhängigen Beschäftigung ist auf die Verkettung zweier komplementärer Prozesse zurückzuführen: starke Dynamik der sehr kleinen Unternehmen bis 1993, die von derjenigen der großen Konzerne abgelöst wurde, deren Beschäftigtenzahl Ende der 1990er Jahre erheblich zunahm. Die Konzerne erwerben die dynamischsten Unternehmen, deren Wachstum durch den Eintritt in einen Konzern stimuliert wird. Besonders trifft dies auf die KMU zu, vor allem wenn sie von großen Konzernen übernommen werden. Deren Wachstum ergibt sich aus zwei gegensätzlichen Prozessen: starkes «externes Wachstum» infolge ihrer jüngsten Übernahmen (anderer Gruppen, eigenständiger Unternehmen oder von anderen Konzernen verkaufter Unternehmen), das durch eine «interne Vernichtung» von Arbeitsplätzen teilweise kompensiert wird. Diese Arbeitsplatzvernichtungen sind umso markanter, als sie größere Traditionsunternehmen betreffen. Sie erfolgen in der Industrie und im Baugewerbe, während die großen Konzerne Arbeitsplätze im Dienstleistungssektor und insbesondere im Handel schaffen. Der Club der europäischen Konzerne wird zudem in stärkerem Maße durch Umstrukturierung als durch das Aufkommen neuer Mitglieder neu organisiert. Durch diese geringere Offenheit unterscheidet sich Europa von den Vereinigten Staaten.
El tejido productivo: renuevo en la base y estabilidad en la cumbre
El renuevo del tejido productivo está en el centro del debate sobre la capacidad de Francia y de la Europa continental de enfrentarse al desafío de la innovación. La observación simultánea, entre 1985 y 2000, de la dimensión grupo y de la dimensión empresa permite matizar el tópico de un renuevo del tejido productivo muy activo entre las pequeñas empresas, y que contrasta con un club de grandes grupos bastante cerrados. El crecimiento del empleo asalariado es el resultado del encadenamiento de dos movimientos complementarios: un fuerte dinamismo de las muy pequeñas empresas hasta 1993, tomando el relevo a continuación los grandes grupos cuyas plantillas crecen fuertemente a fines de los noventa. Los grandes grupos adquieren las empresas más dinámicas, cuyo crecimiento es estimulado por la entrada en un grupo. Tal es el caso de las pymes sobre todo para aquellas que son adquiridas por los grandes grupos. El crecimiento de los grandes grupos se debe a dos movimientos contrarios: un fuerte «crecimiento externo» basado en sus adquisiciones recientes (otros grupos, empresas independientes o vendidas por otros grupos), parcialmente compensado por una «destrucción interna» de empleos. Estas destrucciones son mayores cuando afectan a muy grandes empresas perennes. Están localizadas en la industria y la construcción, cuando a la inversa los grandes grupos crean empleos en los servicios, especialmente en el comercio. En fin, el club de los grupos europeos se reorganiza mucho más por restructuración que por la aparición de nuevos miembros. Esta menor apertura diferencia Europa de los Estados Unidos.
The Productive Fabric: Renewal at the Bottom and Stability at the Top
The renewal of the productive fabric is central to the debate on the capacity of France and continental Europe to meet the challenge of innovation. Simultaneous observation of the group aspect and company aspect from 1985 to 2000 qualifies the usual observation of highly active renewal of the productive fabric in small enterprises in contrast with a relatively closed club of large groups. The rise in wage employment is the result of two successive and complementary movements: strong buoyancy among very small enterprises through to 1993, followed by large groups taking up the trend and substantially increasing their workforces by the late 1990s. Groups took over the most buoyant companies whose growth was stimulated by their joining the group. This was particularly true of SMEs, especially when taken over by large groups. The growth of large groups was due to two contrasting movements: strong external growth” generated by recent acquisitions (other groups, independent firms and firms sold by other groups) partially offset by internal job cuts”. These cuts were especially substantial since they concerned larger long-standing businesses. Job cuts were posted in manufacturing and construction, whereas large service and especially trade groups created jobs. European groups rely much more on restructuring than new members for their reorganisation. This lack of openness in Europe contrasts with the USA.
Le renouvellement du tissu productif est au centre du débat sur la capacité de la France et de l'Europe continentale à faire face au défi de l'innovation. L'observation simultanée, entre 1985 et 2000, de la dimension groupe et de la dimension entreprise per met de nuancer le constat habituel d'un renouvelle ment du tissu productif très actif dans les petites entreprises et contrastant avec un club des grands groupes relativement fermé. La croissance de l'emploi salarié est la résultante de l'enchaînement de deux mouvements complémentaires: un fort dynamisme des très petites entreprises jusqu'en 1993, le relais étant pris ensuite par les grands groupes dont les effectifs s'accroissent notoirement à la fin des années 1990. Les groupes acquièrent les entreprises les plus dyna miques, dont la croissance s'avère stimulée par l'entrée dans un groupe. C'est particulièrement vrai des PME, surtout lorsqu'elles sont acquises par de grands groupes. La croissance de ceux-ci résulte de deux mouvements contraires: une forte «croissance externe» reposant sur leurs acquisitions récentes (autres groupes, entre prises indépendantes ou cédées par d'autres groupes), partiellement compensée par une «destruction interne» d'emplois. Ces destructions sont d'autant plus accentuées qu'elles concernent de plus grandes entreprises pérennes. Elles sont localisées dans l'industrie et le BTP, alors que les grands groupes créent des emplois dans les services, et tout particuliè rement dans le commerce. Enfin, le club des groupes européens se réorganise beaucoup plus par restructuration que par l'apparition de nouveaux membres. Cette moindre ouverture oppose l'Europe aux États-Unis.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Le tissu productif : renouvellement à la base et stabilité au sommet Claude Picart*
ENTREPRISES
Le renouvellement du tissu productif est au centre du débat sur la capacité de la France et de l’Europe continentale à faire face au défi de l’innovation. L’observation simultanée, entre 1985 et 2000, de la dimension groupe et de la dimension entreprise permet de nuancer le constat habituel d’un renouvellement du tissu productif très actif dans les petites entreprises et contrastant avec un club des grands groupes relativement fermé. La croissance de l’emploi salarié est la résultante de l’enchaînement de deux mouvements complémentaires : un fort dynamisme des très petites entreprises jusqu’en 1993, le relais étant pris ensuite par les grands groupes dont les effectifs s’accroissent notoirement à la fin des années 1990. Les groupes acquièrent les entreprises les plus dynamiques, dont la croissance s’avère stimulée par l’entrée dans un groupe. C’est particulièrement vrai des PME, surtout lorsqu’elles sont acquises par de grands groupes. La croissance de ceux-ci résulte de deux mouvements contraires : une forte « croissance externe » reposant sur leurs acquisitions récentes (autres groupes, entreprises indépendantes ou cédées par d’autres groupes), partiellement compensée par une « destruction interne » d’emplois. Ces destructions sont d’autant plus accentuées qu’elles concernent de plus grandes entreprises pérennes. Elles sont localisées dans l’industrie et le BTP, alors que les grands groupes créent des emplois dans les services, et tout particulièrement dans le commerce. Enfin, le club des groupes européens se réorganise beaucoup plus par restructuration que par l’apparition de nouveaux membres. Cette moindre ouverture oppose l’Europe aux États-Unis.
* Au moment de la rédaction de cet article, Claude Picart appartenait à la division Marchés et stratégies d’entreprise de l’Insee. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 371, 2004
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L e renouvellement du tissu productif est pour certains auteurs (1) d’autant plus essentiel à la croissance que l’on se rapproche de la frontière technologique (2). En effet, c’est le processus de destruction créatrice qui est le plus efficace pour favoriser l’innovation, car il sélectionne les firmes innovantes. En revanche, dans un processus de développement fondé sur l’imitation de technologies existantes, les entre-prises existantes sont mieux adaptées, car leur taille, plus élevée que celle des nouvelles, leur permet de mobiliser plus de ressources pour investir. Le rapport Sapir (2004) déduit d’un tel modèle que le faible renouvellement du tissu productif qui caractérise l’Europe par rapport aux États-Unis et qui était plutôt favorable à la croissance dans la phase de rattrapage des Trente glorieuses devient maintenant un handi-cap. Sans entrer dans ce débat (3) cet article se propose de caractériser et de mesurer le renou-vellement du tissu productif. Le processus de renouvellement du tissu pro-ductif par destruction d’entreprises existantes et création de nouvelles entreprises s’observe aussi bien en France que dans d’autres pays (Duhautois, 2002). Il met en jeu d’importants flux bruts de création et de destruction d’emplois, dont le solde est d’autant plus positif que les firmes sont petites (Bednarzik, 2000), et il devrait donc conduire à un renouvellement important du tissu productif. En revanche, la hiérarchie des grands groupes est, on le verra, étonnamment stable : l’Europe continentale se distingue des États-Unis par l’absence d’émer-gence ex nihilo  de grands groupes (Cohen et Lorenzi, 2000). Prendre en compte la dimension groupe permet de lever cette contradiction, dans la mesure où l’évolution de l’emploi d’une entreprise n’est pas la même selon qu’elle appartient ou non à un groupe (Boccara, 1998). En s’annexant les plus dynamiques des entreprises les plus petites, et en assurant ensuite leur croissance, les grands groupes concourraient en fait activement au processus de destruction créatrice. Pour vérifier cette assertion, un préalable est de décrire l’évo-lution de l’emploi et les flux nets d’emploi par taille en fonction du niveau d’observation retenu. L’importance relative des grands grou-pes dans l’ensemble de l’économie française connaîtrait peu de changement dans la mesure où la « croissance externe » résultant de l’acqui-sition de nouvelles entreprises serait compensée par les destructions d’emplois dans les entrepri-ses déjà présentes en leur sein (« destructions internes »).
L’analyse porte sur les entreprises non agricoles hors administrations et associations et couvre la période 1985-2000. L’encadré 1 donne une des-cription détaillée de ces sources statistiques. Enfin, les conventions de dénomination des entités étudiées selon la tranche de taille ne sont pas les mêmes selon qu’il s’agit d’entreprises ou de groupes (cf. tableau 1). (1) (2) (3) Déconcentration productive et concentration financière Entre 1985 et 2000, l’emploi salarié du champ passe de 12 millions à 14,2 millions. La crois-sance des effectifs décroît avec la taille, en dépit d’une inflexion à la hausse des entreprises de grande taille en milieu de période (cf. graphique I). Ce sont les TPE qui augmen-tent le plus, surtout jusqu’en 1993. Cela peut être relié à la tertiarisation de l’économie (4) ainsi qu’à la diminution du poids des entrepre-neurs individuels (5). À partir de 1997, ce sont les très grandes entreprises (3 000 salariés et plus) qui, après une longue période de déclin qui semblait structurel, contribuent le plus à la forte poussée de l’emploi. Ce sursaut des très grandes entreprises est en fait dû au développement du secteur de l’intérim. Abstraction faite de ce sec-teur, les très grandes entreprises – par ailleurs fortes utilisatrices de ce type d’emploi – ne font qu’interrompre leur déclin à partir de 1994. Même si le secteur de l’intérim est le plus sou-vent exclu du champ pour les besoins de l’étude, il faut cependant garder à l’esprit la substitution qui s’est opérée entre les salariés de grandes entreprises de secteurs tels que l’automobile et les intérimaires (Gonzalez, 2003). La même analyse portant sur les groupes et les entreprises indépendantes (regroupés par la suite sous la dénomination d’« entités autonomes »), conduit aussi à une forte croissance des moins de 10 salariés, ce qui est logique dans 1. Voir par exemple Acemoglu et al. (2003). 2. On distingue pour rendre compte de la croissance, les pays qui sont à la frontière technologique de ceux qui sont en deçà de cette frontière. Les premiers doivent trouver les sources du pro-grès technique dans leurs propres efforts de recherche et déve-loppement. Les seconds peuvent copier les technologies des pays plus avancés, ce qui leur permet une croissance plus rapide. Cette situation, dite de rattrapage, était caractéristique de l’Europe des années 1950 et 1960. 3. La pertinence du modèle peut être contestée (Gaffard, 2003) ou le diagnostic même du retard européen relativisé (Blanchard, 2004). 4. La part des TPE dans l’emploi est plus forte dans le commerce et les services aux particuliers (Vincent, 2000). Selon la même étude de la Dares, un salarié sur trois des TPE est employé à temps partiel, ce qui contribue à la croissance des effectifs. 5. Les entrepreneurs individuels ne sont pas comptabilisés dans les effectifs salariés.
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