Les divergences d évolution des marchés du travail allemand et européens - article ; n°1 ; vol.332, pg 65-82
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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 332 - Numéro 1 - Pages 65-82
Depuis 1993, dernier creux conjoncturel, le taux de chômage de l’Allemagne a sensiblement augmenté et la situation du marché du travail s’est dégradée, alors qu’elle s’améliorait chez ses partenaires européens. Les problèmes du marché du travail se sont concentrés sur les actifs les moins qualifiés, et le chômage de longue durée a progressé, au contraire de presque toute l’Europe des 15. Ces divergences tiennent pour une part à la faiblesse de la croissance liée à la resynchronisation de la conjoncture allemande après le «boom» de l’unification. Pour une autre part, le fonctionnement du marché du travail s’est détérioré. En effet, l’économie allemande a dû faire face à plusieurs chocs de coûts au cours de la première moitié des années 90: fortes hausses salariales jusqu’en 1993, hausses successives de cotisations sociales, passage de 36 à 35 heures dans la métallurgie en 1995 avec pleine compensation salariale. L’effort d’ajustement qu’a mené l’industrie après 1995 pour faire face à ces chocs a appauvri la croissance en emplois: sur le dernier cycle économique, le seuil au-delà duquel l’économie allemande crée des emplois a été supérieur à 2 %, contre environ 1,25% en France. Cet effort de productivité s’est accompagné de plusieurs années de modération salariale, si bien que fin 1999, l’Allemagne avait regagné douze points sur les vingt de compétitivité-coût perdus entre 1987 et 1995. Ainsi, la résorption des chocs de coût a principalement émané des acteurs privés, des entreprises et des syndicats. Jusqu’en 1999, l’État n’a pas enrayé la montée des taux de cotisations sociales, n’a traité que partiellement le problème de l’emploi faiblement qualifié, et a introduit des mesures de flexibilité de façon limitée. En revanche, le gouvernement actuel souhaite dans le cadre de l’UEM renforcer les conditions internes nécessaires à une stabilité durable des prix. Il a aussi revitalisé la tradition de «pactes pour l’emploi», mais en y introduisant des discussions sur les salaires. Ces évolutions ont mené à la signature de textes non contraignants qui, au vu des accords salariaux signés depuis le début 2000, semblent ouvrir la voie à une modération salariale plus durable.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

COMPARAISONSINTERNATIONALES
Les divergences d’évolution des marchés du travail allemand et européens
Marceline Bodier*
Depuis 1993, dernier creux conjoncturel, le taux de chômage de l’Allemagne a sensiblement augmenté et la situation du marché du travail s’est dégradée, alors qu’elle s’améliorait chez ses partenaires européens. Les problèmes du marché du travail se sont concentrés sur les actifs les moins qualifiés, et le chômage de longue durée a progressé, au contraire de presque toute l’Europe des 15. Ces divergences tiennent pour une part à la faiblesse de la croissance liée à la resynchronisation de la conjoncture allemande après le « boom » de l’unification. Pour une autre part, le fonctionnement du marché du travail s’est détérioré. En effet, l’économie allemande a dû faire face à plusieurs chocs de coûts au cours de la première moitié des années 90 : fortes hausses salariales jusqu’en 1993, hausses successives de cotisations sociales, passage de 36 à 35 heures dans la métallurgie en 1995 avec pleine compensation salariale. L’effort d’ajustement qu’a mené l’industrie après 1995 pour faire face à ces chocs a appauvri la croissance en emplois : sur le dernier cycle économique, le seuil au-delà duquel l’économie allemande crée des emplois a été supérieur à 2 %, contre environ 1,25 % en France. Cet effort de productivité s’est accompagné de plusieurs années de modération salariale, si bien que fin 1999, l’Allemagne avait regagné douze points sur les vingt de compétitivité-coût perdus entre 1987 et 1995. Ainsi, la résorption des chocs de coût a principalement émané des acteurs privés, des entreprises et des syndicats. Jusqu’en 1999, l’État n’a pas enrayé la montée des taux de cotisations sociales, n’a traité que partiellement le problème de l’emploi faiblement qualifié, et a introduit des mesures de flexibilité de façon limitée. En revanche, le gouvernement actuel souhaite dans le cadre de l’UEM renforcer les conditions internes nécessaires à une stabilité durable des prix. Il a aussi revitalisé la tradition de « pactes pour l’emploi », mais en y introduisant des discussions sur les salaires. Ces évolutions ont mené à la signature de textes non contraignants qui, au vu des accords salariaux signés depuis le début 2000, semblent ouvrir la voie à une modération salariale plus durable.
* MarcelineBodierappartient à la direction de la Prévision. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin darticle.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 332-333, 2000-2/3
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