Les images de ?iva dans l Inde du Sud. - article ; n°2 ; vol.11, pg 23-44
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Description

Arts asiatiques - Année 1965 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 23-44
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marguerite E. Adiceam
Les images de Śiva dans l'Inde du Sud.
In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 2, 1965. pp. 23-44.
Citer ce document / Cite this document :
Adiceam Marguerite E. Les images de Śiva dans l'Inde du Sud. In: Arts asiatiques. Tome 11 fascicule 2, 1965. pp. 23-44.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1965_num_11_2_927IMAGES DE SIVA DANS L'INDE DU SUD LES
IL - BHAIRAVA1'
par Marguerite E. ADICEAM
Les trois mûrli de Siva, Bhairava, Bhiksàtana et Kankala, appartiennent, du
moins selon certains textes, au même groupe de légendes que la lingodbhavamûrti
dont il a été question ici précédemment (cf. Arts Asiatiques t. VIII, Fasc. 1, 1961,
p. 43-56, Les images de Siva dans l'Inde du Sud I. L'image de l'origine du linga
(lingodbhavamùrli), par J. Filliozat. Egalement du môme auteur : Artibus Asiae Vol.
XXIV, 1959, p. 283-294 : Les images d'un Jeu de Siva à Khajurâho). Mais alors que
cette dernière mûrti évoque la gloire sans égale de Siva, Bhairava est la forme terrible
et redoutable de ce dieu, et les deux autres, Bhiksàtana et Kankâlamûrti, le présentent
sous l'aspect d'un jeune ascète qui va mendiant — bhiksàtana — dans un crane, ou
transportant un cadavre — kankâla — , en expiation du plus grand des crimes, le
meurtre d'un brahmane.
Le lien entre ces différentes formes de Siva et leur signification est donné par la
légende telle qu'elle est présentée dans le Sivapurâna et dans le Kûrmapurâna.
Après avoir raconté l'origine du linga de feu (2) et les vains efforts de Visnu et de
Brahman pour en atteindre l'un la base, l'autre le sommet, le Sivapurâna (Vidyesva-
rasamhitâ VIII, 1. 8) rapporte comment Brahman, prenant à témoin la Heur de
ketakî dont il a obtenu la complicité, déclare effrontément avoir touché le but. Siva
alors, dans sa colère, suscite Bhairava de son sourcil et lui intime l'ordre de couper
celle des cinq têtes de Brahman qui a proféré le mensonge. Ainsi fut fait et dès lors,
de cinq têtes qu'il avait auparavant, Brahman n'en eut plus que quatre.
Dans le Kûrmapurâna, les circonstances du châtiment de Brahman sont un peu
différentes mais l'orgueil de Brahman en est aussi la cause et ses conséquences sont
longuement développées (Uttarakhanda 31, 23-76). (3).
(1) La documentation a été recueillie par le groupe de travail de l'Institut Français d'Indolore à
Pondichéry formé de MM. N. H. Bhatl, R. Dessi-rane, Mlakantha Sanna et P. Z. Pattabiramin.
(2) Cf. Arts asiatiques, VIII, 1, 1961, p. 47-18
(3) Le Skandapuràna (Avantikânda 2-63) et le Padmapurâna (Si«tikânda 11, 3) font allusion à la tète
coupée de Hrahman mais il n'y est pas question de Bhairava. 24 MARGUERITE E. ADICEAM
Rien, pas plus l'intervention du Veda que celle du Pranava, ne faisant entendre
raison à Brahman et à Visnu, chacun prétendant être le premier des dieux, Siva se
manifeste dans une lumière éblouissante. Mais, intraitable, la cinquième tête de
Brahman s'allume de colère et s'arroge encore le titre de Suprême Seigneur. Siva
alors envoie contre Brahman Kâlabhairava (1) qui, après une lutte difficile, coupe la
tète outrecuidante. meurt, mais par la force de son yoga ressuscite aussitôt (2)
chante enfin les louanges de Siva et se prosterne à ses pieds. Siva, satisfait, le
relève et Brahman lui remontre que le Brahman primordial, le premier à être adoré,
étant son père, il ne devait pas le frapper, et que pour sa pénitence il aurait à porter
la tête coupée et aller mendier de par le monde pour mettre celui-ci en garde contre le
péché que constitue le meurtre d'un brahmane et « établir les deux fois-nés ».
Siva charge Kâlabhairava de cette expiation au bénéfice du monde et l'envoie
mendier, le kapâla (le crane) à la main. Il devra aller jusqu'à Vârânasï, accompagné de
Brahmahatyâ (figure féminine symbolisant le crime commis), s'arrôtant au passage au
séjour de Visnu qui lui dira comment se libérer de son péché. Kâlabhairava prend
alors la forme d'un jeune ascète, mendiant dans un crâne, revêtu de tous les charmes
et affolant les femmes sur son chemin : il a alors la bhiksâlanamûrli « forme de mendic
ité ».
Poursuivant son récit, le Kùrmapurâna rapporte ensuite (SI. 78. 105) l'arrivée de
Kâlabhairava au séjour de Visnu. Le gardien de la porte, Visvaksena, issu de Visnu,
lui en interdit l'entrée et un combat s'ensuit où Visvaksena est tué. Kâlabhairava se
charge alors du cadavre et pénètre auprès de Visnu. Celui-ci après avoir en vain,
pendant un millier d'années célestes, cherché à remplir le crâne de Brahman du sang
qu'il fait couler de son front, apprend pour quelle raison Kâlabhairava mendie ainsi,
le crâne de Brahman à la main, et lui conseille d'aller à Vârânasï, la divine cité qui
détruit tous les péchés, pour se libérer de son double crime. Kâlabhairava, chargé du
corps de Visvaksena — et pour lors Kankâlamûrti — reprend la route, souriant et
dansant, toujours accompagné de Brahmahatyâ, et suivi de Visnu. Lorsqu'il atteint
la cité sainte, il est libéré de il remet le corps de Visvaksena à Visnu
pour qu'il lui rende la vie et disparaît après avoir exalté la puissance purificatrice
du pèlerinage aux lieux saints et de la méditation sur sa forme porteuse du kapâla (3).
Si les Âgama et les Silpasâstra sont nombreux à décrire la Bhiksâtana- et la
Kankâlamûrti, il n'en est pas de même pour Bhairava.
Gopinath Rao (4), se référant à des textes de l'école du Nord (5), distingue
(1) Puru^akalabhairavalokadahaka.
(2) Le Civaparâkkiramam (Ch. 58 p. 141) suit de près ce récit, ajoutant que Siva ayant tranché la tète
de Brahman prit le nom de Brahmasira^chedamûrti.
(3) Cf. également Malsyapurâna, adh. 182, 83. 100, beaucoup plus succinct et ne parlant pas du meurtre
<Je Visvaksena.
(1) Elemenls of Hindu Iconography, vol. II part. I. p. 176-181.
(5) Visnudharmottara, Apanljitapraccha, Valukabhairavakalpa, Riipamandana et Srïlallvanidhi.
Sur l'école du Nord et celle du Sud cf. D. N. Shukla, Vdslu-Sâslra, vol. II — Hindu canons of icono
graphy and painting, Gorakhpur l'J58 p. 57 sq. LES IMAGES DE SIVA DANS L'INDE DU SUD 25
plusieurs sortes de Bhairava, que reprend d'ailleurs D. N. Shukla (1). Ce sont d'une
part Svacchanda (qui en réalité fait partie des 64 Bhairava), Vatuka Bhairava et
Svarnâkarsana Bhairava ; d'autre part, les 64 Bhairava répartis en huit groupes de
huit : Asitânga, Ruru, Canda, Krodha, Unmatta, KSpFila, Bhïsana, Samhâra.
H. K. Sastri (2) ne nomme pas les huit groupes de Bhairava qu'il dit cependant être
mentionnés dans la Tanlra-sâra, mais il signale en outre trois autres formes décrites
dans le Silpasâra : Pancavaktra Bhairava, Govinda Bhairava et Samhâra Bhairava
(ce dernier étant le Bhairava initial du huitième groupe des 64 Bhairava).
Rien de tel dans les Ayama dont seul V Ultarakàrana décrit Bhairava : une pre
mière description est faite (pat. 70, 1-2) sous le titre de Bhairava-Ksetrapâla et une
seconde (pat. 71, 2. 5), sous celui d'Apaduddhârana Bhairava (3). Selon la première
description, dont le texte est malheureusement en partie corrompu, Bhairava-
Ksetrapâla doit avoir l'aspect terrible, trois yeux, des cheveux hérissés en ilamme et
des crocs. Il a quatre bras et porte dans les deux mains de devant le trident (Irisikha)
à droite, la calotte crânienne (kapâla) à gauche, dans les deux mains de derrière
respectivement le tambourin (damaru) et le lien (pâsa). Il est orné d'une guirlande de
clochettes, de grelots et d'une demi-lune (4). Il semble qu'un serpent à chaperon doive
lui servir de cordon autour des reins (5). Deux autres indications restent obscures
en l'état actuel du texte. Apaduddhârana, lui, a deux bras, deux yeux, une chevelure
brun-rougeatre et arrondie (vrtla) c'est-à-dire sans doute déployée en auréole ; son
teint est blanc et il porte aux oreilles d'une part un anneau (knndala), d'autre part
une feuille enroulée {pâlira). Il fait le geste d'absence de crainte (abhaya) et tient un
bâton. Son cordon sacré est un serpent, le cordon autour des reins deux cobras
entrelac

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