Les loisirs des actifs : un reflet de la stratification sociale - article ; n°1 ; vol.352, pg 39-55
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les loisirs des actifs : un reflet de la stratification sociale - article ; n°1 ; vol.352, pg 39-55

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Economie et statistique - Année 2002 - Volume 352 - Numéro 1 - Pages 39-55
Les loisirs des actifs: un reflet de la stratification sociale
Le temps de loisirs des actifs s’organise à un double niveau. Au quotidien, il est principalement encadré par les contraintes du temps de travail professionnel et des tâches domestiques et apparaît essentiellement comme un temps résiduel. D’un autre côté, beaucoup d’activités de loisirs, dont la fréquence dépend surtout des ressources sociales, culturelles et financières des individus, demandent à être planifiées et réclament des plages de temps libre plus étendues que celles offertes par l’emploi du temps des jours de travail ordinaires. Ces deux échelles temporelles, le quotidien et le temps long, sont, en partie, liées par un principe de compensation. Les catégories qui disposent de peu de temps libre au quotidien (en particulier les cadres) sont celles dont la propension aux loisirs du temps long est la plus forte •surtout pour les loisirs culturels. Celles qui disposent de beaucoup de temps libre au quotidien (principalement les ouvriers) sont celles pour lesquelles cette propension est la plus faible. Pour l’essentiel, ce sont principalement les ressources financières et culturelles des individus qui expliquent la propension aux loisirs du temps long quel que soit leur contenu, la capacité à user d’un temps de loisirs rationné apparaissant elle-même fortement dépendante de ces mêmes facteurs.
Workers’ Leisure Time: a Reflection of Social Stratification
Workers’ leisure time is organised on two levels. On a daily basis, it is governed mainly by professional working time constraints and domestic tasks and appears essentially as residual time. Yet many leisure activities, whose frequency depends chiefly on the individual’s social, cultural and financial resources, need to be planned and call for larger windows of free time than those offered by the schedule on ordinary work days. These two time scales, the daily and the extended, are partially linked by a principle of compensation. The groups with little daily free time (especially executives) are those with the highest propensity for extended leisure time •especially cultural leisure. The groups with a great deal of daily free time (mainly manual employees) are those for whom this propensity is the lowest. In the main, the individual’s financial and cultural resources form the chief explanatory factor for the predisposition to extended leisure time, regardless of its content, and the capacity to use rationed leisure time itself seems to be highly dependent on these same factors.
Freizeit der Erwerbstätigkeiten: Abbild der sozialen Schichten
Die Erwerbstätigen organisieren ihre Freizeit auf einer zweifachen Ebene. Im täglichen Leben wird die Freizeitbeschäftigung insbesondere von den Zwängen der Arbeitszeit und der Hausarbeit bestimmt und füllt im Wesentlichen die verfügbare restliche Zeit aus. Andererseits müssen zahlreiche Freizeitbeschäftigungen, deren Häufigkeit vor allem von den sozialen, kulturellen und finanziellen Ressourcen der Individuen abhängt, geplant werden und erfordern mehr Zeit als diejenigen, denen an den normalen Arbeitstagen nachgegangen wird. Zwischen diesen beiden Zeitskalen •Alltag und Langzeittätigkeit •findet zum Teil eine Kompensation statt. Die Berufsgruppen, die im täglichen Leben über wenig Freizeit verfügen (insbesondere die Führungskräfte), neigen am meisten zu einer längeren Freizeittätigkeit, vor allem bei kulturellen Aktivitäten. Diejenigen, die im täglichen Leben über sehr viel Freizeit verfügen (hauptsächlich die Arbeiter), weisen die geringste Neigung hierzu auf. Vor allem die finanziellen und kulturellen Ressourcen der Individuen sind für die Neigung zu einer längeren Freizeittätigkeit ausschlaggebend, unabhängig von deren Inhalt; auch die Fähigkeit, die Freizeit rationell zu nutzen, hängt stark von diesen Faktoren ab.
El ocio de los activos: un reflejo de la estratificación social
El tiempo de ocio de los activos se organiza a un doble nivel. A lo cotidiano, está enmarcado por las obligaciones del tiempo laboral profesional y de las tareas domésticas y resulta ser esencialmente un tiempo residual. Por otro lado, muchas actividades de ocio, cuya frecuencia depende sobre todo de los recursos sociales, culturales y financieros de los individuos, exigen ser planificadas y piden espacios de tiempo libre más extensos que los que les ofrece el horario de las jornadas de trabajo habituales. Esas dos escalas temporales, lo cotidiano y el tiempo largo, están por parte ligadas por un principio de compensación. Las categorías que tienen poco tiempo libre a lo cotidiano (en especial los ejecutivos) son aquellas cuya propensión al ocio de tiempo largo es más fuerte •sobre todo para el ocio cultural. Las que tienen mucho tiempo libre a diario (esencialmente los operarios) son aquellas cuya propensión es la más tenue. Son esencialmente los recursos financieros y culturales de los individuos los que explican la propensión al ocio del tiempo largo sea cual sea su contenido, quedando la capacidad de disfrutar de un tiempo de ocio racionado supeditada a esos mismos factores.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

EMPLOI DU TEMPS
Les loisirs des actifs : un reflet de la stratification sociale Philippe Coulangeon, Pierre-Michel Menger et Ionela Roharik*
Le temps de loisirs des actifs s’organise à un double niveau. Au quotidien, il est principalement encadré par les contraintes du temps de travail professionnel et des tâches domestiques et apparaît essentiellement comme un temps résiduel. D’un autre côté, beaucoup d’activités de loisirs, dont la fréquence dépend surtout des ressources sociales, culturelles et financières des individus, demandent à être planifiées et réclament des plages de temps libre plus étendues que celles offertes par l’emploi du temps des jours de travail ordinaires. Ces deux échelles temporelles, le quotidien et le temps long, sont, en partie, liées par un principe de compensation. Les catégories qui disposent de peu de temps libre au quotidien (en particulier les cadres) sont celles dont la propension aux loisirs du temps long est la plus forte – surtout pour les loisirs culturels. Celles qui disposent de beaucoup de temps libre au quotidien (principalement les ouvriers) sont celles pour lesquelles cette propension est la plus faible. Pour l’essentiel, ce sont principalement les ressources financières et culturelles des individus qui expliquent la propension aux loisirs du temps long quel que soit leur contenu, la capacité à user d’un temps de loisirs rationné apparaissant elle-même fortement dépendante de ces mêmes facteurs.
* Philippe Coulangeon, Pierre-Michel Menger et Ionela Roharik appartiennent au CESTA – EHESS/CNRS. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 352-353, 2002
39
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents