Les parcours de fin de carrière des générations 1912-1941 : l impact du cadre institutionnel - article ; n°1 ; vol.335, pg 63-79
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Les parcours de fin de carrière des générations 1912-1941 : l'impact du cadre institutionnel - article ; n°1 ; vol.335, pg 63-79

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Economie et statistique - Année 2000 - Volume 335 - Numéro 1 - Pages 63-79
Les fins de carrière des salariés du secteur privé et des entreprises nationales depuis le début des années 70 ont été tributaires du contexte économique et de l’évolution de la réglementation des préretraites. Entre les contraintes liées au marché du travail et celles portant sur l’âge minimal de liquidation de la retraite, les sorties précoces d’activité ont progressé vers le chômage, la préretraite ou l’inactivité. Les générations 1912-1916 et surtout 1917-1921 ont bénéficié des dispositifs de garantie de ressources entre 60 et 65 ans. Du fait de l’abaissement de l’âge légal de la retraite à 60 ans en 1983, les sorties anticipées d’activité pour les générations nées en 1922 ou après se sont déplacées entre 55 et 59 ans. La génération 1927-1931 a ainsi été la plus concernée par les dispositifs de préretraite mis en place au cours des années 80 (contrats de solidarité, ASFNE). Pour les générations 1922 à 1936, les déterminants individuels relatifs à l’emploi occupé apparaissent primordiaux. L’industrie s’oppose aux autres secteurs d’activité avec un recours plus fort aux préretraites. Le secteur tertiaire se caractérise par des fins de carrière plus fréquentes en emploi, le secteur de la construction plutôt par des passages par le chômage ou l’invalidité avant la retraite. Les femmes ont eu un risque beaucoup plus fort de terminer leur carrière professionnelle par une période d’inactivité ou d’invalidité que les hommes, surtout quand elles avaient un emploi à temps partiel.
The career ends of employees in the private sector and publicly owned enterprises have been dependent on the economic situation and the development of early retirement regulation since the beginning of the 1970s. With labour-market-related constraints and the minimum age for receiving a pension, early departures from work have moved towards unemployment, early retirement and leaving the labour force. The 1912-1916 and especially the 1917-1921 generations were assisted by mechanisms that guaranteed resources from the age of 60 to 65. The drop in the legal retirement age to 60 years old in 1983 dropped early departures from work down to between 55 and 59 years old for the generations born in 1922 and after. The 1927-1931 generation was therefore the most concerned by the early retirement mechanisms set up in the 1980s (job creation agreements and the special national employment fund benefit).
Individual employment determinants are vital to the 1922-1936 generations. Industry stands out from the other activity sectors with a greater use of early retirement. The service sector has more frequent ends of careers in employment. The construction sector shows more periods of unemployment and disability before retirement. Women stand a much greater chance of ending their professional career with a period of disability or being out of the labour force than the men, especially when they have a part-time job.
Das Ende der Berufslaufbahn der Arbeitnehmer des Privatsektors und der staatlichen Unternehmen hängt seit Anfang der 70er Jahre vom wirtschaftlichen Umfeld und von der Entwicklung der Vorruhestandsregelungen ab. Aufgrund der Zwänge des Arbeitsmarkts und der Bestimmungen über das Mindestalter für den Bezug des Ruhegehalts führt das frühzeitige Ausscheiden aus dem Erwerbsleben zur Arbeitslosigkeit, zum Vorruhestand oder zur Erwerbslosigkeit. Den Generationen von 1912-1916 und insbesondere von 1917-1921 wurden Ruhegehälter ab dem Alter zwischen 60 und 65 Jahren gezahlt. Da 1983 das gesetzliche Rentenalter auf 60 Jahre herabgesetzt wurde, erfolgt das frühzeitige Ausscheiden aus dem Erwerbsleben der 1922 und danach geborenen Generationen im Alter zwischen 55 und 59 Jahren. Somit profitierte die Generation von 1927-1931 am meisten von der in den 80er Jahren eingeführten Vorruhestandsregelung (Solidaritätsverträge, Sonderzuwendungen aus dem nationalen Beschäftigungsfonds).
Für die Generationen von 1922 bis 1936 sind die individuellen Determinanten in bezug auf die Erwerbstätigkeit besonders wichtig. Im Vergleich zu den anderen Tätigkeitssektoren greift die Industrie am meisten auf die Vorruhestandsregelung zurück. Im tertiaren Sektor folgt das Laufbahnende häufiger unmittelbar auf die Erwerbstätigkeit, während im Baugewerbe dem Ruhestand eher eine Zeit der Arbeitslosigkeit oder der Erwerbsunfähigkeit vorausgeht. Bei Frauen ist die Wahrscheinlichkeit größer als bei Männern, daß sie ihre Berufslaufbahn durch eine Zeit der Erwerbslosigkeit oder der Erwerbsunfähigkeit beenden, insbesondere wenn sie einer Teilzeitbeschäftigung nachgingen.
Los fines de carrera de los asalariados del sector privado y de las empresas nacionales desde el principio de los años setenta han sido supeditados al contexto económico y a la evolución de la reglamentación de las prejubilaciones. Entre las pautas del mercado laboral y la de la edad mínima de liquidación de la jubilación, las salidas precoces de actividad se han orientado cada vez más hacia el paro, la prejubilación o la inactividad. Las generaciones de 1912-1916, y sobre todo las de 1917-1921 se han beneficiado de los dispositivos de garantía de recursos entre los 60 y los 65 años. Al bajar la edad legal de jubilación a los sesenta años en 1983, las salidas anticipadas de actividad para las generaciones nacidas en 1922 o después, se han desplazado entre los 55 y 59 años. La generación 1927-1931 ha sido la que más se ha beneficiado de los dispositivos de prejubilación establecidos en los ochenta (contratos de solidaridad, ASFNE). Para las generaciones de 1922 a 1936, los determinantes individuales relativos al empleo ocupado son primordiales. La industria se opone a otros sectores de actividad, al recurrir más a las prejubilaciones. El sector terciario se caracteriza por unos fines de carrera con más frecuencia en situación de empleo. El sector de construcción por unos periodos de paro o de invalidez antes de la jubilación. Las mujeres han terminado con más frecuencia que los hombres su carrera profesional por un periodo de inactividad o de invalidez, y más aún en el caso de un empleo a tiempo parcial.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

RETRAITE
Les parcours de fin de carrière
des générations 1912-1941 :
l’impact du cadre institutionnel
Carine Burricand et Nicole Roth*
Les fins de carrière des salariés du secteur privé et des entreprises nationales depuis le
début des années 70 ont été tributaires du contexte économique et de l’évolution de la
réglementation des préretraites. Entre les contraintes liées au marché du travail et celles
portant sur l’âge minimal de liquidation de la retraite, les sorties précoces d’activité ont
progressé vers le chômage, la préretraite ou l’inactivité. Les générations 1912-1916 et
surtout 1917-1921 ont bénéficié des dispositifs de garantie de ressources entre 60 et 65
ans. Du fait de l’abaissement de l’âge légal de la retraite à 60 ans en 1983, les sorties
anticipées d’activité pour les générations nées en 1922 ou après se sont déplacées entre
55 et 59 ans. La génération 1927-1931 a ainsi été la plus concernée par les dispositifs de
préretraite mis en place au cours des années 80 (contrats de solidarité, ASFNE).
Pour les générations 1922 à 1936, les déterminants individuels relatifs à l’emploi occupé
apparaissent primordiaux. L’industrie s’oppose aux autres secteurs d’activité avec un
recours plus fort aux préretraites. Le secteur tertiaire se caractérise par des fins de carrière
plus fréquentes en emploi, le secteur de la construction plutôt par des passages par le
chômage ou l’invalidité avant la retraite. Les femmes ont eu un risque beaucoup plus fort
de terminer leur carrière professionnelle par une période d’inactivité ou d’invalidité que
les hommes, surtout quand elles avaient un emploi à temps partiel.
* Carine Burricand appartient à la division Redistribution et politiques sociales de l’Insee, Nicole Roth à la division Études sociales de
l’Insee.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 335, 2000 - 5 63u cours des trente dernières années, les rela- professionnel réduit l’intérêt d’un investissement en
Ations entre âge et travail tout au long du cycle formation continue, du point de vue des employeurs,
de vie ont connu des mutations importantes. Du fait et conduit à une possible démotivation de la part des
de l’allongement de la période de formation et des salariés (Aventur, 1994).
sorties plus précoces en fin de carrière, l’activité
s’est concentrée sur la tranche d’âge 25-54 ans, À cet égard, les pratiques des acteurs, aussi bien du
voire celle des 25-50 ans. Avec le développement côté de l’offre de travail que de la demande, ont
du chômage depuis le début des années 70, diver- constitué une solution de facilité. Au cours des pro-
ses mesures ont été prises, dans l’ensemble des chaines années, selon les projections réalisées par
pays développés et plus particulièrement en l’Insee et la Dares, les gains en population active
France, pour favoriser une sortie anticipée d’activi- proviendront essentiellement de la tranche d’âge 50
té des travailleurs vieillissants. ans et plus. Les pratiques de ces dernières années ont
conduit à évincer ces travailleurs âgés de l’emploi.
Ces mesures ont fait l’objet de financements publics Elles n’ont donc pas permis d’anticiper suffisam-
importants. Les entreprises y ont trouvé un moyen ment les conséquences du vieillissement de la poli-
de rajeunir leur pyramide des âges ou de réduire les tique active.
coûts de main-d’œuvre. Les salariés et leurs repré-
sentants y ont adhéré comme une voie alternative au
Une baisse des taux d’emploichômage : collectivement, le remplacement des tra-
vailleurs âgés par des plus jeunes était considéré aux âges élevés
comme un moyen de résoudre ce problème ; indivi-
duellement, les conditions de sortie d’activité accor- En France, comme dans la plupart des pays dévelop-
dées au titre des préretraites ont souvent permis de pés, la tendance générale est à la baisse des taux d’acti-
rendre ces solutions acceptables pour les travailleurs vité aux âges élevés. Ainsi, d’après les enquêtes
âgés. Emploi, la baisse des taux d’activité des hommes âgés
de 55 à 59 ans est de 15 points entre 1976 et 1999 (au
Ces mutations, induites par des politiques de court sens du BIT). L’essentiel de cette baisse s’est produit
terme, apparaissent cependant en contradiction au cours de la première moitié de cette période. Depuis
avec les recommandations formulées pour per- le milieu des années 80, le taux d’activité des hommes
mettre aux régimes de retraite de répondre au défi de 55-59 ans s’est stabilisé autour de 68 %. Après 60
démographique que connaîtra la France à partir de ans, le recul est beaucoup plus marqué, traduisant
2005 (Charpin, 1999). L’allongement de la durée notamment les modifications intervenues en matière
de vie et l’arrivée à l’âge de 60 ans des générations d’assurance-vieillesse. Les taux d’activité à 60 ans ou
nombreuses du baby-boom posent le problème du plus ont ainsi été divisés par deux entre 1980 et 1990 et
financement des retraites. La question d’une l’activité après 60 ans est devenue minoritaire : 17 %
remontée des taux d’activité aux âges élevés paraît des hommes âgés de 60 à 64 ans sont encore actifs en
inéluctable, cette hypothèse constituant l’un des 1999 contre près de 50 % vingt ans auparavant.
moyens pour relancer la croissance des actifs coti-
sants et freiner la dégradation du ratio actifs/retraités. L’évolution des taux d’activité féminins est plus
complexe, et résulte de deux effets opposés de forte
Au cours de ces dernières années, le développe- amplitude : un effet positif traduisant l’accroisse-
ment massif des sorties anticipées d’activité pour ment de l’activité féminine en général et un effet
les salariés âgés a sans doute engendré des consé- négatif, de moindre ampleur, lié aux sorties d’acti-
quences néfastes, en particulier concernant vité plus précoces. Les quinquagénaires, et notam-
l’employabilité des salariés vieillissants. Pour ceux ment celles de la tranche d’âge 50-54 ans, sont de
qui se retrouvent au chômage, la perte d’emploi est plus en plus souvent actives : en 1999, le taux d’acti-
souvent définitive et sans espoir de retour sur le vité des femmes de 50 à 54 ans atteint 75 % (contre
marché du travail, en raison des fortes réticences 52 % en 1976) ; celui des femmes de 55 à 59 ans
des employeurs à les embaucher. À l’effet d’âge se s’élève à 51 % (contre 45 % en 1976). Après 60 ans,
conjugue pour les quinquagénaires actuels un effet l’activité devient moins fréquente en raison de
de génération : ils sont issus de générations ayant l’abaissement de l’âge légal de la retraite et de car-
bénéficié d’une formation initiale moindre que les rières plus longues qui permettent à nombre de fem-
générations plus jeunes. Quant aux travailleurs mes de partir à la retraite à 60 ans dans de meilleures
âgés en emploi, le développement massif des pré- conditions que dans le passé. En 1999, 15 % des
retraites a également accru leur vulnérabilité : les femmes sont actives entre 60 et 64 ans, contre
pratiques dominantes conduisent à les considérer presque le double en 1976. Après 65 ans, pour les
comme moins productifs et inadaptables aux nouvel- femmes comme pour les hommes, l’activité devient
les technologies. Le raccourcissement de leur horizon très rare.
64 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 335, 2000 - 5Encadré 1
L’ENQUÊTE COMPLÉMENTAIRE À L’ENQUÊTE EMPLOI DE MARS 1996
En mars 1996, environ 11 200 ménages comportant au immédiatement un emploi). D’autre part, les périodes de
moins une personne de 50 ans ou plus ont répondu à référence ne sont pas les mêmes (situation en mars
l’enquête Passage à la retraite et conditions de vie des pour l’enquête Emploi et situation principale de l’année
personnes âgées de 50 ans ou plus, complémentaire à pour complémentaire). Enfin, l’enquête com-
l’enquête annuelle sur l’emploi et s’adressant aux géné- plémentaire, comme toute enquête rétrospective, peut
rations nées en 1946 ou avant. Cette enquête couvre le conduire à des biais liés aux effets de mémoire et à des

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