Mobilité intergénérationnelle du patrimoine en France aux XIXe et XXe siècles - article ; n°1 ; vol.417, pg 173-189
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Economie et statistique - Année 2008 - Volume 417 - Numéro 1 - Pages 173-189
Die rasante Zunahme der Ungleichheiten, die in den meisten Industrieländern seit 25 Jahren zu beobachten ist, muss in einem längerfristigen Kontext gesehen wird. In Frankreich ist das Lohngefälle im 20. Jahrhundert insgesamt stabil geblieben, während die Vermögensungleichheiten infolge der beiden Weltkriege und der Krise von 1929 zurückgingen und in jüngster Zeit wieder zunahmen. Allerdings muss die Untersuchung über die Ungleichheiten durch eine Analyse der Mobilität ergänzt werden. Die jüngsten Arbeiten zu diesem Punkt zeigen jedoch, dass die Mobilität in Europa - sei es die soziale Mobilität (nach Berufsgruppen) oder die Einkommensmobilität - derjenigen entspricht, die in den Vereinigten Staaten beobachtet wurde. Mit französischen historischen Daten über die Individuen und die Familien kann die intergenerationelle Mobilität des Vermögens im 19. und zu Beginn des 20. Jahrhunderts analysiert werden. Dieser lange Zeitraum war von bedeutenden strukturellen Veränderungen (Industrialisierung, Ausweitung der unselbständigen Beschäftigung, zunehmende berufl iche Eigenständigkeit der Frauen) sowie von konjunkturellen und politischen Schocks geprägt. Wird lediglich die Bevölkerungsgruppe, die der nachfolgenden Generation eine Erbe hinterlässt, berücksichtigt, entspricht die intergenerationelle Mobilität des Vermögens der Einkommensmobilität, die in den letzten Jahren geschätzt wurde. Diese scheinbare Stabilität ging aber mit einer Schwankung im Laufe der Zeit einher: Die Mobilität nahm in der Zeit der Belle Époque“ (1895-1913) ab und stieg nach dem Ersten Weltkrieg wieder. Außerdem trat eine Heterogenität zwischen Reichen und Armen zutage: Die Mechanismen der sozialen Reproduktion wurden beim kleineren Vermögen gestärkt, was sicherlich auf die Übertragung des Bildungskapitals zurückzuführen ist, während in der Verteilungsspitze das Vermögen nach dem Ersten Weltkrieg infolge des Kriegs, der Infl ation und der Besteuerung abnahm.
El rápido aumento de las desigualdades observado en la mayoría de países desarrollados desde hace 25 años se enmarca en una duración más prolongada: en Francia, las desigualdades salariales se han mantenido globalmente estables durante el siglo XX, mientras que las desigualdades de capital disminuyeron después de las guerras y la crisis de 1929, antes de volver a aumentar recientemente. No obstante, la comprobación de las desigualdades debe completarse con un análisis de la movilidad. Ahora bien, desde este punto de vista, algunos trabajos recientes muestran que la movilidad en Europa, tanto social (por categorías profesionales) como en términos de renta, está cerca de la observada en Estados Unidos. El uso de una base de datos históricos franceses, individuales y familiares, permite analizar la movilidad intergeneracional del patrimonio en el siglo XIX y principios del siglo XX. Este largo período está marcado por importantes cambios estructurales: industrialización, expansión del salariado, creciente autonomía profesional de la mujer, así como choques coyunturales y políticos. La movilidad intergeneracional del patrimonio, limitándose a la población que deja un legado de una generación a otra, se acerca a la movilidad en términos de renta, estimada en los últimos años. No obstante, esta aparente estabilidad se acompaña de una variación en el transcurso del tiempo; la movilidad disminuye durante la Belle Époque (1895-1913) y aumenta después de la Primera Guerra Mundial. Por otra parte, se dibuja una heterogeneidad entre ricos y pobres: los mecanismos de reproducción social se refuerzan en el seno de las pequeñas fortunas, sin duda relacionadas con la transmisión del capital educativo, mientras que, en la parte alta de la distribución, la riqueza se erosiona después de la Primera Guerra Mundial, por la acción conjunta de la guerra, la inflación y la fiscalidad.
The rapid increase in inequality observed in most developed countries for the past 25 years fits into a longer-term pattern. In France, wage inequality remained broadly stable in the twentieth century, while capital inequality diminished after the two world wars and the 1929 crisis, before rising again recently. However, we need to supplement the fi ndings on inequality with an analysis of mobility. Now recent studies show that mobility in Europe— both in social terms (occupational categories) and in income terms— resembles that observed in the United States. By using a French historical individual and family data base, we can analyze intergenerational asset mobility in the nineteenth and early twentieth centuries. This long period saw major structural changes— industrialization, rise of the salariat, increased occupational autonomy of women— as well as short-term economic and political shocks. Intergenerational asset mobility, if measured only for the population that left an inheritance from one generation to the next, was close to the income mobility estimated in recent years. However, this apparent stability went hand in hand with a variation over time: mobility decreased during the Belle Époque (1895-1913), then rose after the First World War. We can also discern heterogeneity between rich and poor: socialreproduction mechanisms grew stronger in the small fortunes” category, no doubt owing to the transfer of educational capital; by contrast, at the top of the distribution scale, war, inflation, and taxation combined to erode wealth after the First World War.
L’augmentation rapide des inégalités constatée dans la plupart des pays développés depuis 25 ans s’inscrit dans une durée plus longue: en France, les inégalités salariales sont restées globalement stables durant le XXe siècle, alors que les inégalités de capital ont diminué à la suite des guerres et de la crise de 1929, avant d’augmenter récemment. Cependant, le constat sur l’inégalité doit être complété par une analyse de la mobilité. Or, de ce point de vue, les travaux récents montrent que la mobilité en Europe, aussi bien sociale (par catégories professionnelles) qu’en termes de revenus, est proche de celle observée aux États-Unis. L’utilisation d’une base de données historiques françaises, individuelles et familiales, permet d’analyser la mobilité intergénérationnelle du patrimoine au XIXe et au début du XXe siècle. Cette longue période est marquée par des changements structurels importants: industrialisation, extension du salariat, autonomie professionnelle croissante des femmes, ainsi que par des chocs conjoncturels et politiques. La mobilité intergénérationnelle du patrimoine, en se restreignant à la population qui laisse une succession d’une génération à l’autre, est proche de la mobilité en termes de revenus, estimée dans les années récentes. Cependant, cette apparente stabilité va de pair avec une variation au cours du temps: la mobilité diminue pendant la Belle Époque (1895-1913) avant d’augmenter après la Première Guerre mondiale. En outre, se dessine une hétérogénéité entre riches et pauvres: les mécanismes de reproduction sociale se renforcent au sein des petites fortunes, sans doute liés à la transmission du capital éducatif, alors que dans le haut de la distribution, les richesses s’érodent après la Première Guerre mondiale, sous l’action conjointe de la guerre, de l’inflation et de la fi scalité.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2008
Nombre de lectures 27
Langue Français

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REVENUS
Mobilité intergénérationnelle du patrimoine en France aux XIX e et XX e siècles Jérôme Bourdieu, Gilles Postel-Vinay et Akiko Suwa-Eisenmann*
L’augmentation rapide des inégalités constatée dans la plupart des pays développés depuis 25 ans s’inscrit dans une durée plus longue : en France, les inégalités salariales sont restées globalement stables durant le XX e siècle, alors que les inégalités de capital ont diminué à la suite des guerres et de la crise de 1929, avant d’augmenter récemment. Cependant, le constat sur l’inégalité doit être complété par une analyse de la mobilité. Or, de ce point de vue, les travaux récents montrent que la mobilité en europe, aussi bien sociale (par catégories professionnelles) qu’en termes de revenus, est proche de celle qui est observée aux États-Unis. L’utilisation d’une base de données historiques fran-çaises, individuelles et familiales, permet d’analyser la mobilité intergénérationnelle du patrimoine au XIX e et au début du XX e siècle. Cette longue période est marquée par des changements structurels importants : industrialisation, extension du salariat, autonomie professionnelle croissante des femmes, ainsi que par des chocs conjoncturels et politi-ques. La mobilité intergénérationnelle du patrimoine, en se restreignant à la population qui laisse une succession d’une génération à l’autre, est proche de la mobilité en termes de revenus, estimée dans les années récentes. Cependant, cette apparente stabilité va de pair avec une variation au cours du temps : la mobilité diminue pendant la Belle Époque (1895-1913) avant d’augmenter après la Première Guerre mondiale. En outre, se dessine une hétérogénéité entre riches et pauvres : les mécanismes de reproduction sociale se renforcent au sein des petites fortunes, sans doute liés à la transmission du capital édu-catif, alors que dans le haut de la distribution, les richesses s’érodent après la Première Guerre mondiale, sous l’action conjointe de la guerre, de l’infl ation et de la fiscalité.
* Les auteurs sont chercheurs au Laboratoire d’Économie Appliquée de l’Inra, à l’École d’Économie de Paris. Gilles Postel-Vinay est directeur d’études à l’EHESS. Nous remercions Charlotte Coutand qui gère la base TRA-Patrimoine au LEA, et Lionel Kesztenbaum pour ses discus-sions et conseils pour le calcul des indices de mobilité.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 417-418, 2008
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