Prévoir l évolution des taux d activité aux âges élevés : un exercice difficile - article ; n°1 ; vol.355, pg 105-121
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Economie et statistique - Année 2002 - Volume 355 - Numéro 1 - Pages 105-121
Prévoir l’évolution des taux d’activité aux âges élevés: un exercice difficile
Dans tous les pays industrialisés, il est de plus en plus rare d’être actif après 55 ans. Ce déclin de l’activité des plus âgés est particulièrement important en France: il y est aujourd’hui peu fréquent de travailler après 65 ans. Entre 60 et 64 ans, près de 70 % des Français étaient actifs en 1970; en 1983, cette proportion est tombée à 35 %, puis elle s’est stabilisée autour de 17 % depuis le milieu des années 1990. Entre 55 et 59 ans, la proportion d’hommes actifs est passée de 83 % à 68 % en trente ans. Dans le cas des femmes, les évolutions sont moins nettes, dans la mesure où la baisse tendancielle de l’activité aux âges élevés est en partie compensée par la généralisation de l’activité féminine. Le développement des systèmes de retraite explique, pour une part, cette réduction des taux d’activité aux âges élevés. La montée du chômage observée dans de nombreux pays industrialisés au cours des 30 dernières années a également contribué à l’amplifier, en particulier pour les salariés âgés. En effet, bien que la dégradation du marché du travail ait touché l’ensemble des travailleurs, elle a particulièrement affecté l’emploi des salariés âgés. Depuis la fin des années 1970, nombre d’entre eux ont cessé de travailler bien avant de liquider leurs droits à la retraite. Dans la plupart des pays, et particulièrement en France, ces départs anticipés ont été favorisés par des dispositifs permettant de bénéficier de revenus de remplacement jusqu’à l’âge de la retraite. Ainsi, en France, le nombre de personnes de plus de 55 ans bénéficiant de préretraites ou dispensées de rechercher un emploi varie entre 460 000 et 500 000 au cours de la décennie 1990. Aux effets de flexion conjoncturelle, qui expliquent les fluctuations cycliques des taux d’activité, s’ajouterait donc une flexion «institutionnelle», correspondant à l’institutionnalisation des retraits d’activité précoces en réponse aux difficultés de maintien dans l’emploi des salariés vieillissants. Cette flexion institutionnelle exerce une influence sensiblement plus déterminante que la flexion conjoncturelle sur les taux d’activité.
Forecasting Growth in Participation Rates for Older Citizens: a Difficult Exercise
It is increasingly rare to find the citizens of industrialised countries still working after the age of 55. This decrease in the participation of the oldest individuals is particularly sharp in France, where it is now extremely rare to find over-65s still working. Virtually 70% of French people aged 60 to 64 were in the labour force in 1970. This proportion had fallen to 35% by 1983 and has been stable at around 17% since the mid-1990s. The proportion of men aged 55 to 59 in the labour force has fallen from 83% to 68% in just thirty years. The female trends are not as clear-cut in that the underlying drop in participation rates among older individuals is partially offset by the widespread rise in female participation rates. The development of pension systems partially explains this decrease in participation rates among older individuals. The increase in unemployment observed in many industrialised countries over the last thirty years has sharpened the downturn, especially among older wage earners. Although the deteriorating labour market situation has affected all workers, older employees’ jobs are the hardest hit. Since the late 1970s, many of these older employees have stopped working well before they are entitled to a pension. In most of the countries, and especially in France, such early retirement has been encouraged by schemes that provide replacement income through to the retirement age. In France, for example, the number of over-55s who retired early or were granted dispensation from job seeking ranged from 460,000 to 500,000 in the 1990s. So in addition to the effects of economic downturns, which explain the cyclical fluctuations in participation rates, there is an •institutional” drain corresponding to the institutionalisation of early retirement in response to the difficulty of keeping ageing employees in employment. This institutional drain exerts a much more decisive influence on participation rates than the economic downturn.
Alterung der erwerbstätigen Bevölkerung: Umfang und Auswirkungen
Die demographischen Entwicklungen haben nicht nur auf die Zahl der Erwerbstätigen, sondern auch auf deren Altersstruktur eine Auswirkung. Einer gängigen Vorstellung zufolge müsste die Alterung der Gesamtbevölkerung mit einer parallelen Alterung der Erwerbstätigen einhergehen. Die Wirklichkeit ist aber komplexer. Beide Alterungsprozesse sind zeitlich versetzt und weisen weder die gleiche Dauer noch den gleichen Umfang auf. Erst gegen 2006 wird mit der Alterung der Generationen des Baby Booms eine lange Phase der Zunahme des Anteils der über 60-Jährigen beginnen. Dieser Anstieg erhöht aber bereits seit mehreren Jahren das Durchschnittsalter der Erwerbstätigen; ein Prozess, der sich nach 2006 erheblich verlangsamen wird. Nur bei Heraufsetzen des Rentenalters wird diese Alterung wieder nennenswert zunehmen. Haben diese Entwicklungen der Altersstruktur wichtige Konsequenzen? Auf die Produktivität, die Ausbildungsanreize und die durchschnittlichen Arbeitsstückkosten wirken sie sich nicht zwangsläufig negativ aus, insbesondere nicht auf die durchschnittliche Produktivität. Die Alterung der erwerbstätigen Bevölkerung macht aber zusätzliche Ausbildungsanstrengungen erforderlich. Des Weiteren können die Vergütungssysteme nach der Dauer der Betriebszugehörigkeit zu einem Anstieg der Produktionsstückkosten führen: obgleich dieser Effekt global bescheiden bliebe, würde er die potenzielle Zunahme der Erwerbsquoten der älteren Personen behindern. Schließlich kann sich die Alterung der Bevölkerung in Berufskategorien oder Sektoren, in denen die demographischen Entwicklungen über der durchschnittlichen nationalen Entwicklung liegen, stärker auswirken.
Prever la evolución de las tasas de actividad en las edades altas: una tarea difícil
En todos los países industrializados, es cada vez menos frecuente ser activo después de los 55 años. Esa disminución de la actividad de los mayores es bastante fuerte en Francia: el trabajar después de los 65 años. actualmente es muy poco frecuente. Entre los 60 y los 64 años, un 70 % de los franceses eran activos en 1970; en 1983, esa proporción bajó al 35 %, y luego se estabilizó alrededor del 17 % desde mediados de los noventa. Entre los 55 y los 59 años, la proporción de hombres activos ha pasado del 83 % al 68 % en unos treinta años. En el caso de las mujeres, las evoluciones son menos evidentes, en la medida en que la baja tendencial de la actividad en las edades altas se compensa por parte por la generalización de la actividad femenina. El desarrollo de los sistemas de pensiones explica por parte esa reducción de las tasas de actividad en las edades altas. La subida del paro registrada en muchos países industrializados en los últimos 30 años contribuyó también a amplificarla, especialmente para aquellos asalariados de avanzada edad. En efecto, aunque la degradación del mercado laboral hubiera afectado a todos los trabajadores, afectó en especial al empleo de estos asalariados. Desde el fin de los años 70, muchos de ellos dejaron de trabajar antes de liquidar sus derechos a la jubilación. En la mayor parte de los países, y en Francia especialmente, esas salidas anticipadas fueron favorecidas por unos dispositivos que permitieron el cobro de unas rentas de sustitución hasta la edad de jubilación. Así, en Francia, el número de personas de más de 55 años que se beneficiaron de prejubilaciones o dispensadas de buscar un empleo varió entre unas 460 000 y 500 000 durante los noventa. A los efectos de flexión coyuntural, que explican las fluctuaciones cíclicas de las tasas de actividad, habría que añadir una flexión «institucional», que correspondiera con la institucionalización de las salidas precoces de actividad como respuesta a las dificultades de mantenimiento en el empleo de aquellos asalariados de avanzada edad. Esa flexión institucional tiene una influencia superior a la de la flexión coyuntural sobre las tasas de actividad.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
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Langue Français

Extrait

POPULATION ACTIVE
Prévoir lévolution des taux dactivité aux âges élevés : un exercice difficile
Pauline Givord*
Dans tous les pays industrialisés, il est de plus en plus rare dêtre actif après 55 ans. Ce déclin de lactivité des plus âgés est particulièrement important en France : il y est aujourdhui peu fréquent de travailler après 65 ans. Entre 60 et 64 ans, près de 70 % des Français étaient actifs en 1970 ; en 1983, cette proportion est tombée à 35 %, puis elle sest stabilisée autour de 17 % depuis le milieu des années 1990. Entre 55 et 59 ans, la proportion dhommes actifs est passée de 83 % à 68 % en trente ans. Dans le cas des femmes, les évolutions sont moins nettes, dans la mesure où la baisse tendancielle de lactivité aux âges élevés est, en partie, compensée par la généralisation de lactivité féminine.
Le développement des systèmes de retraite explique, pour une part, cette réduction des taux dactivité aux âges élevés. La montée du chômage observée dans de nombreux pays industrialisés au cours des 30 dernières années a également contribué à lamplifier, en particulier pour les salariés âgés. En effet, bien que la dégradation du marché du travail ait touché lensemble des travailleurs, elle a particulièrement affecté lemploi des salariés âgés. Depuis la fin des années 1970, nombre dentre eux ont cessé de travailler bien avant de liquider leurs droits à la retraite. Dans la plupart des pays, et particulièrement en France, ces départs anticipés ont été favorisés par des dispositifs permettant de bénéficier de revenus de remplacement jusquà lâge de la retraite.
Ainsi, en France, le nombre de personnes de plus de 55 ans bénéficiant de préretraites ou dispensées de rechercher un emploi varie entre 460 000 et 500 000 au cours de la décennie 1990. Aux effets de flexion conjoncturelle, qui expliquent les fluctuations cycliques des taux dactivité, sajouterait donc une flexion « institutionnelle », correspondant à linstitutionnalisation des retraits dactivité précoces en réponse aux difficultés de maintien dans lemploi des salariés vieillissants. Cette flexion institutionnelle exerce une influence sensiblement plus déterminante que la flexion conjoncturelle sur les taux dactivité.
* Pauline Givord appartenait à la division Croissance et politiques macroéconomiques au moment de la rédaction de cet article. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin darticle.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 355356, 2002
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