Problèmes de croissance en Israël - article ; n°373 ; vol.69, pg 267-287
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Description

Annales de Géographie - Année 1960 - Volume 69 - Numéro 373 - Pages 267-287
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B. Fontalirand
Problèmes de croissance en Israël
In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°373. pp. 267-287.
Citer ce document / Cite this document :
Fontalirand B. Problèmes de croissance en Israël. In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°373. pp. 267-287.
doi : 10.3406/geo.1960.14603
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1960_num_69_373_14603267
PROBLÈMES DE CROISSANCE EN ISRAËL1
I. — Les problèmes humains
On peut évaluer2 à 2 100 000 hab. la population globale d'Israël à la
fin de 1959, dont 1 840 000 Juifs, soit l'indice 238 si l'on prend comme
terme de référence, affecté de l'indice 100, l'année 1948 (tableau I).
Tableau I
Population totale estimée à la fin de chaque année
pour la période 1948-1959.
(En milliers d'habitants.)
1 578 1 718 1948 879 1951 1954 1957 1 976
1949 1 174 1952 1 629,5 1955 1 789 1958 2 031,5
1950 1 370 1953 1 669,5 1956 1 873 1959 2 100
Aucun pays au monde n'a (milliers а'кл)
jamais eu à faire face à un tel
300 accroissement relatif. Situa
tion d'autant plus dramatique
que le calcul prévisionnel est
impossible, car l'immigration
est la principale cause de cette
progression.
On doit cependant noter
une tendance à une relative
stabilisation. Il semble que le
temps des mouvements d'im
migration massive soit révolu,
encore qu'il soit impossible de
prévoir les déplacements de
minorités juives de la Diaspora, Fig. 1. — Importances comparées de l'accroisse
déplacements liés à l'attitude ment NATUREL ET DE L'ACCROISSEMENT PAR IMMI
GRATION AU COURS DE LA PÉRIODE 1949-1959. des nations dans lesquelles ces
1, Accroissement par immigration. — 2, Accroisminorités sont plus ou moins
sement naturel. intégrées.
1. Les renseignements et observations ont été rassemblés au cours d'un voyage d'étude
organisé et réalisé en juillet et août 1959 par six étudiants parisiens : J.-F. Ghassagne,
E. Jacquier, B. Meunier, J.-M. Vila, M. Vigouroux et l'auteur.
2. Tous les chiffres relatifs à l'année 1959 et cités dans cet article procèdent soit d'est
imations, soit de recoupements, soit — le plus rarement — de sources officielles. Ils n'ont donc
pas de valeur rigoureuse mais constituent une approximation suffisante. De façon générale,
toutes les statistiques relatives à Israël sont difficilement abordables sans corrections, soit
que les unités employées varient, soit que les indices réévalués aux prix courants ne soient
pas calculés avec la même pondération ou la même année de référence, soit, enfin, que des
erreurs aient été commises. 268 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Au total, un peu plus d'un million d'immigrants ont afflué vers Israël
en dix ans.
— 39,7 p. 100 sont venus d'Europe orientale, notamment de Pologne
et de Roumanie,
— - 28,8 p. 100 d'Asie (Irak et Yemen surtout),
— 25 p. 100 d'Afrique (dont 21 p. 100 d'Afrique du Nord),
— l'Europe occidentale et l'Amérique ne comptant que pour 3,2 p. 100
et 1,1 p. 100 respectivement.
Ce chiffre de 1 000 000 prend toute sa valeur si l'on précise que les immi
grants sont, en général, démunis du strict minimum, qu'ils comptent une
majorité de vieillards et de jeunes enfants économiquement inutiles, au
moins dans l'immédiat.
L'intégration économique et la fusion sociale de cette masse de nouveaux
venus posent de redoutables problèmes résolus tant bien que mal, car la
coordination est insuffisante entre la propagande sioniste à l'étranger, qui
provoque l'immigration, et les possibilités réelles d'absorption.
Cette contradiction entre économiques et impératifs démo
graphiques est d'autant plus grave que la répartition professionnelle des
Juifs de la Diaspora ne se prête aucunement à l'établissement d'une société
équilibrée.
L'activité des Juifs est limitée à quelques métiers (commerce, couture,
cordonnerie, fourrure, etc..) et le pourcentage d'agriculteurs parmi les
immigrants (3 p. 100) est très faible. C'est pourquoi le secteur tertiaire est
pléthorique et finalement parasitaire.
Le déséquilibre économique entre populations urbaine et rurale n'est
pas spécialement accusé, puisque 72 p. 100 de la population vit dans les
centres urbains (30 p. 100 environ à Jérusalem, Tel-Aviv et Haifa) et
28 p. 100 à la campagne, chiffres somme toute comparables à ceux de certains
pays industrialisés. Mais 17,5 p. 100 seulement de la population tire le
principal de son revenu du travail de la terre, 21 p. 100 si l'on ne considère
que la population active. Au total donc, environ 80 p. 100 des Israéliens
vivent, à la ville ou à la campagne, de métiers non agricoles (tableau II).
Tableau II
Répartition de la population active par catégorie d'activité. Année 1956.
CATÉGORIES TOTAL p. 100 (milliers)
(Population totale) (1 873)
Population active 620 100
Services et commerce. 240 40
Agriculture 126 20,5
Industrie 118 19
Bâtiment 47 7,6
Chômeurs 43,5 7 PROBLÈMES DE CROISSANCE EN ISRAËL 269
A cette concentration urbaine s'ajoute un déséquilibre régional opposant
les paysages humanisés du Nord au Sud désertique et hostile, où la carte
ne montre que des noyaux de peuplement isolés : la densité moyenne (100 au
km2) a peu de signification puisque les quatre cinquièmes des habitants
sont massés au Nord d'une ligne Jérusalem-Ashkelon. Au Sud de cette
ligne, la colonisation pionnière s'est faite, par nécessité, le long des fron
tières (Ein Yahav, Beer Menucha, Yotvata), à proximité des axes routiers
(Nevalim, Dimona, Kefar Yeroham) ou en utilisant des conditions locales
favorables (Ein Geddi).
Ces déséquilibres ont pour conséquence un blocage structurel de crois
sance et des difficultés au niveau de l'emploi.
Bien que l'Israélien ne dispose que de 2 900 à 2 950 calories par jour
(les tomates, les œufs et le pain formant la base d'une nourriture peu variée),
la production, agricole et industrielle, est actuellement incapable de faire
face à une demande accrue de consommateurs, dont certains sont de véri
tables parasites économiques employés à des travaux symboliques ou de
misère. Nombre de petits marchands et de revendeurs accostent les étrangers
débarquant à Haïfa, ou encombrent Tel Aviv ; ils sont la preuve que, si
les efforts déployés pour utiliser au maximum les immigrants actifs ont
donné de remarquables résultats, cette intégration est encore loin d'être
réalisée. De même, en Galilée et en Judée, est-on surpris des effectifs plétho
riques employés au reboisement.
L'orientation des nouveaux venus, leur préparation à des activités qu'ils
ignoraient le plus souvent, leur entretien ou leur soutien jusqu'à ce
puissent subvenir seuls à leurs besoins nécessitent des programmes de
développement particulièrement tendus, et l'ampleur des investissements
à réaliser est à l'origine de fortes pressions inflationnistes.
A cet apport extérieur s'ajoute un accroissement naturel de type C2
qui est loin d'être négligeable. Pour la seule population juive, le taux d'accroi
ssement est de 11 a 11,3 p. 1 000, bien supérieur à la moyenne des pays
industrialisés. Il procède d'un taux de natalité moyen (environ 17 p. 1 000)
et d'un taux de mortalité particulièrement bas (6 p. 1 000) dû en grande
partie à un équipement sanitaire très satisfaisant.
Pourtant, le développement économique s'est accompagné, sans birth
control, d'une chute en flèche de la natalité. Celle-ci, qui était de 33 p. 1 000
en 1950, est tombée à 16,9 p. 1 000 environ en 1958, alors que la mortalité
restait relativement stationnaire, passant de 6,5 p. 1 000 à 6 p. 1 000.
Les chiffres sont modifiés si l'on fait intervenir la minorité arabe,
dont les taux de natalité et mortalité sont nettement plus élevés, et à peu
près stationnaires. Chaque fois que l'on pénètre dans un village arabe,
le nombre d'enfants s'impose à l'attention. En 1958, le taux de natalité
pour l'ensemble de la population israélienne était de 25,3 p. 1 000 et la
mortalité de 6,2 p. 1 000.
L'

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