Un nouvel indicateur synthétique prenant en compte la dynamique des réponses individuelles à l enquête Industrie - article ; n°1 ; vol.395, pg 65-89
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Economie et statistique - Année 2006 - Volume 395 - Numéro 1 - Pages 65-89
L'interprétation des enquêtes de conjoncture est très souvent fondée sur l'évolution de soldes d'opinion, qui constituent le résumé le plus largement utilisé de l'information recueillie auprès des entreprises. Cet article suggère la construction d'indicateurs différents, qui prennent en compte la modalité de réponse « stable » ou « normal » d'une part, et tiennent compte de la dynamique des réponses individuelles d'une enquête à l'autre d'autre part. Ainsi, à la fin d'un mois on s'intéresse non seulement à la réponse d'une entreprise lors de l'enquête correspondante, mais aussi à sa réponse à l'enquête précédente. On en déduit un classement des entreprises en neuf catégories selon leurs réponses aux deux enquêtes : Hausse-Hausse, Hausse-Stable, Hausse-Baisse, Stable-Hausse' On s'intéresse aux pourcentages d'entreprises qui changent de réponses d'une enquête à l'autre. Ces pourcentages pourraient signaler précocement certains retournements de conjoncture et constituer des indicateurs légèrement avancés. En particulier, on montre que, pour certaines questions, le pourcentage de réponses Stable-Baisse ou Stable-Hausse se retourne effectivement à plusieurs reprises plus tôt que le solde d'opinion correspondant. On construit ensuite un indicateur fondé sur ce type de pourcentages, qui pourrait compléter ceux dont on dispose déjà pour prévoir le taux de croissance trimestriel de la production manufacturière à l'horizon de deux trimestres.
Un nuevo indicador sintético que considere la dinámica de las respuestas individuales en la encuesta Industria. La interpretación de las encuestas de coyuntura se fundamenta a menudo en la evolución de saldos de opinión, que constituyen el resumen de la información recogida ante las empresas más ampliamente utilizado. Este artículo sugiere establecer indicadores diferentes que tomen en consideración la modalidad de respuesta «estable» o «normal» por un lado y, por otro, consideren la dinámica de las respuestas individuales de una encuesta a la otra. Así, al fi nal del mes, interesa no sólamente la respuesta de una empresa durante la encuesta correspondiente sino también su respuesta a la encuesta anterior. Se ha deducido una clasifi cación de las empresas en nueve categorías según sus respuestas a las encuestas: Alta-Alta, Alta-Estable, Alta-Baja, Estable-Alta... Resultando interesante los porcentajes de empresas que cambian de respuesta de una encuesta a otra. Estos porcentajes podrían señalar precozmente ciertas infl exiones de coyuntura y constituir indicadores ligeramente avanzados. En particular, se muestra que para ciertas cuestiones el porcentaje de respuestas Estable-Baja o Estable-Alta cambia, efectivamente en varias ocasiones, antes que el saldo de opinión correspondiente. A continuación se construye un indicador basado en este tipo de porcentajes, que podría completar aquellos de los que ya disponemos para prever la tasa de crecimiento trimestral de la producción manufacturera en el horizonte de dos trimestres.
Ein neuer synthetischer Indikator zur Berücksichtigung der individuellen Antworten bei der Erhebung Industrie“. Die Interpretation der Konjunkturerhebungen basiert sehr häufi g auf der Entwicklung der Meinungssalden, die weitestgehend als Zusammenfassung der bei den Unternehmen erhaltenen Informationen dienen. In diesem Artikel wird der Aufbau unterschiedlicher Indikatoren vorgeschlagen, die einerseits die Modalität stabile“ oder •normale“ Antwort und andererseits die Dynamik der individuellen Antworten von einer Erhebung zur anderen berücksichtigen. Am Ende eines Monats gilt mithin das Interesse nicht nur der Antwort eines Unternehmens auf die entsprechende Umfrage, sondern auch seiner Antwort auf die vorausgegangene Umfrage. Auf dieser Grundlage werden die Unternehmen dann in neun Kategorien entsprechend ihren Antworten auf die zwei Umfragen eingeteilt: Zunahme/ Zunahme, Zunahme/ Stabil, Zunahme/ Abnahme, Stabil/ Zunahme... Interessant sind die Prozentsätze der Unternehmen, die bei den zwei Umfragen eine unterschiedliche Antwort abgegeben haben. Diese Prozentsätze könnten vorzeitig auf bestimmte Konjunkturumschwünge hinweisen und gewissermaßen als Frühindikatoren dienen. Gezeigt wird insbesondere, dass sich bei bestimmten Fragen der Prozentsatz der Antworten Stabil/ Abnahme oder Stabil/ Zunahme mehrmals früher als der entsprechende Meinungssaldo effektiv umkehrt. Danach wird auf der Basis dieser Prozentsätze ein Indikator erstellt, der die bereits verfügbaren ergänzen könnte, um den vierteljährlichen Produktionszuwachs im verarbeitenden Gewerbe für zwei Quartale vorauszuschätzen.
A New Synthetic Indicator Taking into Account the Dynamics of Individual Responses to the French Industry Survey. The interpretation of tendency surveys is very often based on changes in balances of opinion, which constitute the most commonly used summaries of the responses of companies. This article suggests the construction of different indicators, which, on the one hand, take into account stable” or normal” response conditions, and on the other hand also take into account the dynamics of individual responses from one survey to the next. The values of these indicators at the end of each month take into account not only companies’ responses to the present survey but also their responses to the previous survey. The responses of companies during two consecutive surveys are classifi ed into nine categories: Increase-Increase, Increase-Unchanged, Increase-Decrease, Unchanged-Increase, etc. We focus on the percentages of companies that change their responses from one survey to another. These percentages could give early signals of certain changes in the short-term economic situation and represent slightly advanced indicators. In particular, the article shows that, for certain questions, the percentages of Unchanged-Decrease and Unchanged-Increase responses do indeed display a number of tendencies earlier than the corresponding balances of opinion. It is, then, possible to construct an indicator based on these percentages, which could complete those which already exist for forecasting the quarterly growth rate of manufacturing production over two quarters.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 30
Langue Français

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CONJONCTURE
Un nouvel indicateur synthétique prenant en compte la dynamique des réponses individuelles à l’enquête Industrie François Hild*
L’interprétation des enquêtes de conjoncture est très souvent fondée sur l’évolution de soldes d’opinion, qui constituent le résumé le plus largement utilisé de l’information recueillie auprès des entreprises. Cet article suggère la construction d’indicateurs dif-férents, qui prennent en compte la modalité de réponse « stable » ou « normal » d’une part et tiennent compte de la dynamique des réponses individuelles d’une enquête à l’autre d’autre part. Ainsi, à la fi n d’un mois, on s’intéresse non seulement à la réponse d’une entreprise lors de l’enquête correspondante, mais aussi à sa réponse à l’enquête précédente. On en déduit un classement des entreprises en neuf catégories selon leurs réponses aux deux enquêtes : Hausse-Hausse, Hausse-Stable, Hausse-Baisse, Stable-Hausse… On s’intéresse aux pourcentages d’entreprises qui changent de réponses d’une enquête à l’autre. Ces pourcentages pourraient signaler précocement certains retourne-ments de conjoncture et constituer des indicateurs légèrement avancés. En particulier, on montre que, pour certaines questions, le pourcentage de réponses Stable-Baisse ou Stable-Hausse se retourne effectivement à plusieurs reprises plus tôt que le solde d’opi-nion correspondant. On construit ensuite un indicateur fondé sur ce type de pourcenta-ges, qui pourrait compléter ceux dont on dispose déjà pour prévoir le taux de croissance trimestriel de la production manufacturière à l’horizon de deux trimestres.
* Au moment de la rédaction de cet article, l’auteur faisait partie de la Division Croissance et Politiques Macroéconomiques de l’Insee.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 395-396, 2006
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’inte on des enquêtes de conjoncture Ldesol-édeusrlxemanelstgearntmeonfeatitprér des d’opinion. La plupart des questions posées dans ces enquêtes entraînent des réponses qua-litatives à trois modalités (en hausse, supérieur à la normale / stable, normal / en baisse, inférieur à la normale). Pour chaque question qualitative, le dépouillement des réponses fournit directe-ment une répartition des enquêtés en trois grou-pes (1) : celui des enquêtés ayant donné une réponse positive, celui ayant donné une réponse médiane et, enfin, celui ayant donné une réponse négative. L’expérience a montré que ne retenir que la différence, positive, nulle ou négative, entre les deux pourcentages concernant les opi-nions opposées (augmentation et diminution, supérieur et inférieur à la normale) conduisait à une perte d’information limitée. Ce solde d’opi-nion s’avère généralement bien représentatif des cycles économiques. Néanmoins, les soldes d’opinion ne constituent qu’une synthèse particulière de l’information recueillie auprès des entreprises. Les fonde-ments dont disposent ces indicateurs grâce à Theil (1952) et Fansten (1976) ne sont valides que sous certaines hypothèses assez restricti-ves. Ces fondements s’appuient sur un même schéma. Si est le taux de croissance de la variable d’intérêt (la production passée par exemple) observée au niveau de l’entreprise (l’unité répondante)j, on peut, avec Theil (1952), défi nir la probabilité de choisir l’une des trois modalités « hausse », « stabilité » ou « baisse » en posant l’hypothèse dite d’intervalle d’indifférencefixe(cf. tableau 1). Theil (1952)montre que, sous certaines hypothèses sur la distribution des taux de croissance individuels, il existe une relation de proportionnalité entre le solde d’opinion et le taux de croissance de l’agrégat macroéconomi-que correspondant. Fansten (1976) généralise cette approche en admettant que les seuilssets+puissent varier d’une entreprise à l’autre. Cette approche sup-pose néanmoins que l’intervalle d’indifférence soit stable dans le temps pour chaque entreprise. Dans le cas contraire, le solde d’opinion fl uc-tue sans rapport avec l’évolution du phénomène étudié. De ce fait, Hild (2002 et 2004) souligne qu’il peut être utile d’augmenter le poids de la modalité de réponse « stable » ou « normal » dans la construction de l’indicateur résumant les trois pourcentages de réponse (2). Étudiant les réponses à la question de l’enquête IFO (3)
sur les perspectives économiques générales de production, Entorf (1993) montre que la pro-portion de répondants s’attendant à ce que les perspectives empirent est un meilleur prédicteur du taux de croissance de la production que le solde d’opinion. De même, Etleret al. (2004) suggèrent que, pour la majorité des questions des différentes enquêtes de conjoncture des pays de l’Union européenne, le pourcentage de réponses « pessimistes » serait plus fortement corrélé avec le taux de croissance trimestriel du Pib que le solde d’opinion correspondant. Utilisant les données de l’enquête de conjonc-ture dans l’industrie britannique (4), Thomas (1995) et Summer (1997) concluent également au rôle privilégié de la proportion d’entreprises « pessimistes ». Smith et McAleer (1995) com-parent sur longues périodes diverses approches d’agrégation des pourcentages de réponses. Cunninghamet al.(1998) estiment, à partir de données britanniques, que l’utilisation de cer-tains soldes d’opinion aurait pour conséquence une perte d’information. Toujours sur données britanniques, Driver et Urga (2004) montrent que le solde d’opinion est un indicateur agrégé plus performant que d’autres indicateurs concurrents classiques (5) pour trois des six questions qu’ils examinent. Enfin, plus récemment, Mitchellet al.(2004 et 2005) et Biauet al.(2007) tentent d’enrichir ces différentes approches par une prise en compte de la variabilité des réponses individuelles aux questions rétrospectives et prospectives sur la production pour prévoir le taux de croissance de la production manufac-turière à un trimestre. Cette approche conduit à des résultats contrastés selon les pays : pour certains, cette prise en compte paraît apporter un plus par rapport aux soldes d’opinion ; pour d’autres, les soldes apparaissent plus perfor-mants.(1)(2) (3) (4) (5) 1. La part relative de chacun de ces trois groupes est calculée en pondérant la réponse d’une entreprise par son chiffre d’affai-res ou par le nombre des effectifs employés, selon la question. Cette pondération permet de tenir compte de l’importance rela-tive de l’entreprise dans son secteur d’activité. 2. La modalité « stable » est partiellement prise en compte dans le solde d’opinion du fait du lien qui unit les trois pourcentages. On obtient ainsi une série identique en évolution au solde d’opi-ilisant la combinaison linéaire . nion usuel en ut p«» 0,5.p +«» C’est d’ailleurs cette combinaison qui est mise en avant par cer-tains instituts producteurs d’enquête de conjoncture, en particu-lier par l’Institut for Supply Management aux États-Unis. 3. L’IFO (Institut für Wirtschaftsforschung) est le producteur de l’enquête allemande de conjoncture auprès des industriels. Comme son homologue française, cette enquête est harmonisée au niveau européen. 4. Il s’agit de l’enquêteIndustrial Trends Survey réalisée par la confédération de l’industrie britannique (CBI). Cette enquête est également harmonisée au niveau européen. 5. Parmi lesquels des indicateurs résultant des méthodes de régression d’Anderson et de Pesaran ou de la méthode probabi-liste. Pour une présentation en français de ces méthodes et des références bibliographiques, cf. par exemple Biauetal.(2007).
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 395-396, 2006
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