Une lecture enrichie des réponses aux enquêtes de conjoncture - article ; n°1 ; vol.359, pg 13-33
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Economie et statistique - Année 2002 - Volume 359 - Numéro 1 - Pages 13-33
Une lecture enrichie des réponses aux enquêtes de conjoncture
Les enquêtes de conjoncture ont pour objectif d’appréhender, le plus rapidement et le plus simplement possible, les évolutions récentes et probables de l'activité économique. La plupart des questions posées amènent des réponses qualitatives à trois modalités (qualification d’une évolution: en hausse / stable / en baisse). Les indicateurs qualitatifs que fournissent ces enquêtes sont synthétisés sous la forme de soldes d’opinion
représentant la différence entre le pourcentage de réponses à la modalité «supérieure» et le pourcentage de réponses à la modalité «inférieure». Or, de tels indicateurs ne résument véritablement les réponses que si les pourcentages de réponses à la modalité «stable» sont à peu près constants. Une autre démarche consiste à synthétiser les réponses aux enquêtes de conjoncture en un indicateur qui, à la différence du solde d’opinion, tienne compte du pourcentage de réponses à la modalité «stable». Cet indicateur est construit à partir d’une analyse en composantes principales (ACP) qui fournit la combinaison linéaire des trois pourcentages qui capture le plus de variabilité entre les enquêtes successives. Très voisins pour certaines questions, les deux «résumés» des réponses divergent sensiblement pour d’autres questions et peuvent éventuellement conduire à des analyses conjoncturelles différentes. Une application à la prévision de la croissance trimestrielle de la production manufacturière, utilisant les données disponibles au moment de l’exercice de prévision, illustre que les indicateurs construits par ACP fournissent en moyenne des prévisions légèrement plus précises que celles fournies par les soldes d’opinion, mais généralement concordantes. Ces travaux montrent qu’il y a là une voie de recherche fructueuse.
An Enhanced Reading of Answers to the Business Cycle Surveys
The purpose of the business cycle surveys is to understand as quickly and easily as possible recent and probable economic activity developments. Most of the questions asked generate one of three qualitative answers (calling a trend upward, stable or downward). The qualitative indicators provided by these surveys are summarised in the form of balances of opinion, which represent the difference between the percentage of •upward” answers and the percentage of •downward” answers. Yet such indicators only really summarise the answers if the percentages of •stable” answers are relatively constant. Another approach is to summarise the answers to the business cycle surveys in an indicator that, unlike the balance of opinion, takes account of the percentage of •stable” answers. This indicator is constructed using a principal component analysis (PCA), which shows the linear combination of the three percentages that captures the most variability between the successive surveys. Although the two •summaries” of the answers are very similar for certain questions, they differ considerably for other questions and could result in different economic analyses. An application to the forecast of quarterly growth in manufacturing production, using the data available at the time of forecasting, shows that the indicators constructed by a PCA provide slightly more accurate forecasts on average than those provided by the balances of opinion, even though they generally concur. This work shows this to be a productive line of research.
Erweiterte Analyse der Antworten auf die Konjunkturerhebungen
Ziel der Konjunkturerhebungen ist es, rascher und leichter Aufschlüsse über die jüngsten und voraussichtlichen Entwicklungen der Wirtschaftstätigkeit zu erhalten. Auf die meisten gestellten Fragen können drei qualitative Antworten abgegeben werden (Qualifizierung einer Entwicklung: steigend / stabil / abnehmend). Die qualitativen Indikatoren, die diese Erhebungen liefern, werden in Form von Meinungssalden synthetisiert, die die Differenz zwischen dem Prozentsatz der Antworten «Tendenz steigend» und dem Prozentsatz der Antworten «Tendenz abnehmend» darstellen. Solche Indikatoren ermöglichen aber nur dann eine wirkliche Zusammenfassung der Antworten, wenn die Prozentsätze der Antworten «stabil» in etwa konstant sind. Ein anderer Ansatz besteht darin, die Antworten auf die Konjunkturerhebungen zu einem Indikator zu synthetisieren, der im Gegensatz zum Meinungssaldo den Prozentsatz der Antworten «stabil» berücksichtigt. Erstellt wird dieser Indikator auf der Grundlage einer Analyse mit Hauptkomponenten, die eine lineare Kombination der drei Prozentsätze, die am meisten Aufschluss über die Variabilität zwischen den sukzessiven Erhebungen gibt, liefert. Die beiden «Zusammenfassungen» der Antworten, die bei bestimmten Fragen einander sehr ähneln, weichen bei anderen Fragen erheblich voneinander ab und können gegebenenfalls zu unterschiedlichen Konjunkturanalysen führen. Eine Anwendung auf die Prognose des vierteljährlichen Wachstums im verarbeitenden Gewerbe, bei der die zum Zeitpunkt der Prognose vorliegenden Daten verwendet werden, macht deutlich, dass die bei einer Analyse mit Hauptkomponenten erhaltenen Indikatoren im Schnitt Prognosen liefern, die etwas präziser sind als diejenigen, die anhand der Meinungssalden gewonnen werden, sich im Allgemeinen aber auch decken. Diese Arbeiten zeigen, dass dies ein nützlicher Forschungsansatz darstellen kann.
Una lectura enriquecida por las respuestas a las encuestas de coyuntura
Las encuestas de coyuntura tienen como fin el medir de la manera más rápida y sencilla posible las evoluciones recientes y probables de la actividad económica. La mayor parte de las preguntas inducen unas respuestas cualitativas según tres modalidades (cualificación de una evolución: al alza / estable / a la baja). Los indicadores cualitativos que proporcionan esas encuestas se sintetizan bajo la forma de saldos de opinión los cuales representan la diferencia entre el porcentaje de respuestas de modalidad «superior» y el porcentaje de respuestas de modalidad «inferior». Ahora bien, tales indicadores sólo resumen verdaderamente las respuestas cuando los porcentajes de respuestas de modalidad «estable» son casi constantes. Otro proceder consiste en sintetizar las respuestas a las encuestas de coyuntura bajo la forma de un indicador que, al contrario del saldo de opinión, tome en cuenta el porcentaje de respuestas de modalidad «estable». Este indicador se construye a partir de un análisis en componentes principales (ACP) que proporciona la combinación lineal de los tres porcentajes que abarquen mayor variabilidad entre las sucesivas encuestas. Muy cercanos en cuanto a ciertas preguntas, los dos «resúmenes» de las respuestas difieren bastante para otras preguntas y pueden incluso desembocar en unos análisis coyunturales diferentes. Una aplicación a la previsión del crecimiento trimestral de la producción manufacturera basada en los datos existentes en el momento de hacer la previsión, muestra que los indicadores construidos por ACP proporcionan en un promedio unas previsiones un poco más precisas que las que proporcionan los saldos de opinión, aunque suelan converger. Estos estudios muestran que tenemos aquí un eje de investigación fructuoso.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

MÉTHODES
Une lecture enrichie des réponses aux enquêtes de conjoncture
François Hild*
Les enquêtes de conjoncture ont pour objectif d’appréhender, le plus rapidement et le plus simplement possible, les évolutions récentes et probables de l'activité économique. La plupart des questions posées amènent des réponses qualitatives à trois modalités (qualification d’une évolution : en hausse / stable / en baisse). Les indicateurs qualitatifs que fournissent ces enquêtes sont synthétisés sous la forme de soldes d’opinion représentant la différence entre le pourcentage de réponses à la modalité « supérieure » et le pourcentage de réponses à la modalité « inférieure ». Or, de tels indicateurs ne résument véritablement les réponses que si les pourcentages de réponses à la modalité « stable » sont à peu près constants.
Une autre démarche consiste à synthétiser les réponses aux enquêtes de conjoncture en un indicateur qui, à la différence du solde d’opinion, tienne compte du pourcentage de réponses à la modalité « stable ». Cet indicateur est construit à partir d’une analyse en composantes principales (ACP) qui fournit la combinaison linéaire des trois pourcentages qui capture le plus de variabilité entre les enquêtes successives.
Très voisins pour certaines questions, les deux « résumés » des réponses divergent sensiblement pour d’autres questions et peuvent éventuellement conduire à des analyses conjoncturelles différentes. Une application à la prévision de la croissance trimestrielle de la production manufacturière, utilisant les données disponibles au moment de l’exercice de prévision, illustre que les indicateurs construits par ACP fournissent en moyenne des prévisions légèrement plus précises que celles fournies par les soldes d’opinion, mais généralement concordantes. Ces travaux montrent qu’il y a là une voie de recherche fructueuse.
* François Hild appartient à la division Croissance et politiques macroéconomiques de l’Insee. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 359-360, 2002
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es enquêtes de conjoncture apportent une L information irremplaçable pour l’analyse et la prévision de court terme. En effet, les indica-tions fournies par ces enquêtes sur le passé récent sont généralement de très bonne qualité. De plus – et c’est là l’avantage essentiel de cette source d’information –, elles sont obtenues très rapidement, plus tôt que les statistiques quanti-tatives, et ne font l’objet que de très faibles révi-sions. Les économistes, les prévisionnistes, les décideurs et les journalistes sont les principaux utilisateurs des résultats. La plupart des ques-tions posées amènent des réponses qualitatives à trois modalités (qualification d’une évolution : en hausse/stable/en baisse). Ces réponses sont synthétisées sous la forme de soldes d’opinion représentant la différence entre le pourcentage de ceux qui ont choisi une modalité « supé-rieure » et le pourcentage de ceux qui ont choisi une modalité « inférieure ». Initialement proposé par Theil (1952), cet indi-cateur a fait l’objet de plusieurs justifications théoriques à partir d’hypothèses sur le compor-tement de réponses des enquêtés. Fansten (1976) généralise l’approche de Theil. Néan-moins, comme le remarque Fayolle (1987), ces hypothèses peuvent apparaître trop fortes, car elles supposent, en particulier, constant dans le temps le comportement de réponses. Ainsi, l’ Institut for Supply Management qui réalise des enquêtes de conjoncture pour les États-Unis n’appuie pas la présentation des résultats de ses enquêtes sur les seuls soldes d’opinion, mais diffuse également les pourcentages de réponses à chacune des modalités. L’interprétation de ces résultats peut donc être basée sur l’évolution de chacun des pourcentages à la différence de la pratique courante en France et dans la plupart des autres pays européens. La démarche, plus empirique, adoptée dans cet article consiste à rechercher, pour chaque ques-tion, le « résumé » des différents pourcentages qui capture le plus de variabilité possible entre les enquêtes successives à partir d’une analyse en composantes principales (ACP). Une pre-mière application à l’enquête de conjoncture auprès des ménages permet d’illustrer l’intérêt de cette démarche. Les indicateurs d’opinion construits par ACP semblent, en effet, indiquer que la perception par les ménages de leur envi-ronnement macroéconomique serait meilleure que ce qu’en retracent les soldes d’opinion usuels. De plus, on montre que la lecture des réponses aux différentes questions d’une même enquête de conjoncture peut gagner en cohé-
rence lorsque ces réponses sont synthétisées par ACP plutôt que sous forme de soldes d’opinion. C’est ce qu’illustre l’exemple de l’enquête sur la situation et les perspectives dans le commerce de détail dont l’interprétation est souvent déli-cate. Enfin, on compare les capacités prédictives des « résumés » de réponses construits par ACP avec celles des soldes d’opinion. Cette compa-raison s’effectue à partir d’équations de prévi-sions de la production manufacturière. Prévoir les évolutions de celle-ci est en effet une étape importante dans la réalisation d’un diagnostic conjoncturel pertinent car les évolutions du PIB sont sensiblement affectées par celles de la pro-duction manufacturière. On montre qu’une modélisation vectorielle auto-régressive, utili-sant les composantes principales de deux des principales questions de l’enquête sur l’activité dans l’industrie, permet de prévoir les variations trimestrielles de la production manufacturière avec une précision plus grande que celle fournie par un modèle utilisant les soldes d’opinion. En particulier, les points de retournement sont, en général, détectés plus nettement lorsque la pré-vision est effectuée à partir des indicateurs construits par ACP. Une perception plus juste par les ménages de leur environnement macroéconomique Depuis juin 1986, l’Insee réalise une enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages. Elle remplace l’enquête quadrimestrielle, qui a été conduite jusqu’en 1994, afin de s’assurer de la bonne concordance en évolution des deux indicateurs. L’enquête mesure les phénomènes conjoncturels tels qu’ils sont perçus par les ménages, indépendamment de l’élaboration des indicateurs macroéconomiques (prix, chômage, épargne, etc.). Les réponses des ménages sont qualitatives. Plus précisément, pour chaque question, plu-sieurs modalités de réponses sont proposées. Par exemple, la question sur les perspectives d’évolution sur le chômage, se formule ainsi : Pensez-vous que, dans les mois qui viennent, le nombre de chômeurs... ... augmentera nettement (+) ... augmentera un peu (+) ... restera stationnaire ... diminuera un peu (-)
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