Audiovisuel - Croissance ralentie
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Audiovisuel - Croissance ralentie

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La 4è édition des indicateurs statistiques de l'audiovisuel, que publient conjointement le SJTI, le CNC, le CSA et l'INA, permet de dégager les principaux traits de l'année 1994 et de les replacer dans le contexte de l'évolution du paysage audiovisuel des dernières années. La télévision domine l'audiovisuel par son chiffre d'affaires, elle commande l'activité de la production de programmes dont elle est la première source de revenus. Elle-même est commandée par la demande des ménages. Mais les ménages ne sont pas les seuls à financer l'audiovisuel : les entreprises, par l'achat d'espaces publicitaires, apportent un quart des recettes du secteur. La croissance des dépenses des ménages en audiovisuel - redevance et abonnements - s'est ralentie en 1994, celle des entreprises a repris, sans retrouver les taux de progression spectaculaires d'avant la crise du marché publicitaire. Au total, le chiffre d'affaires des chaînes, lui aussi, a ralenti. La production de films et d'oeuvres audiovisuelles, coeur de la filière, a marqué le pas.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

N° 422 JANVIER 1996
PRIX : 14 F
AUDI O V I S UE L
CROISSANCE RALENTIE
Bernard Gentil, Pierre Greiner
Service juridique et technique de l’information et de la communication
è le cinéma a chuté pour redescendre au niveaua 4 édition des indicateurs statisti-
de 1980. La part du cinéma ne représente
ques de l’audiovisuel, que publient plus que 15 % des dépenses audiovisuellesL conjointement le SJTI, le CNC, le des ménages. Enfin, la redevance – plus
exactement la partie de la taxe perçueCSA et l’INA, permet de dégager les prin-
auprès des détenteurs d’un poste de télévi
cipaux traits de l’année 1994 et de les sion qui est reversée aux chaînes publi
replacer dans le contexte de l’évolution ques – a eu une évolution erratique : baisse
en 1987 et 1988, forte progression dans lesdu paysage audiovisuel des dernières
années qui suivent. La structure de cette
années. consommation s’est ainsi profondément odi m
La télévision domine l’audiovisuel par fiée (graphique 1).
Au total, durant cette période 1985 1992, lason chiffre d’affaires, elle commande l’acti-
croissance des dépenses en audiovisuel
vité de la production de programmes donta été très rapide : elles ont doublé en sept
elle est la première source de revenus. ans, passant de 13 milliards de francs à près
de 27 milliards, soit + 10,8 % en moyenneElle-même est commandée par la demande
annuelle. Depuis 1993, leur progression
des ménages. Mais les ménages ne sont s’est considérablement ralentie : + 7,1 %
pas les seuls à financer l’audiovisuel : leen 1993 et ss eulement + 3,6 % en 1994 (ta
bleau 1).entreprises, par l’achat d’espaces publici
Le nombre d’abonnés au câble et à Canal
taires, apportent un quart desecet r tes du Plus et le nombre de vidéocassettes ache
secteur. tées ou louées ont évolué selon un profil
proche des dépenses correspondantes.La croissance des dépenses des ménages
S’agissant du cinéma, les hausses du ticket
en audiovisuel - redevance et bonnea ments - d’entrée ont masqué en partie l’ampleur du
s’est ralentie en 1994, celle des entreprises recul de la fréquentation.
L’audience de la télévision traditionnelle,a repris, sans retrouver les taux de pro-
c’est à dire les chaînes hertziennes géné
gression spectaculaires d’avant la crise ralistes, a repris sa progression, stimulée
du marché publicitaire. Au total, le chiffrepar une offre de programmes sans cesse
croissante, en nombre de chaînes commed’affaires des chaînes, lui-aussi, a ralenti.
La production de films et d’œuvres audio
visuelles, cœ ur de la filière, a m arqué le pas.
Dépenses audiovisuelles des ménages
En 1994, un ménage français a dépensé
188 francs pour le cinéma, 752 francs pour
la télévision – redevance et abonnements –
et 372 francs pour les achats et locations de
vidéocassettes.
Télévision, cinéma, vidéo, l’audiovisuel ne
représente que 1,1 % de la consommation
totale des ménages. Durant les années
1985 1992, la croissance des dépenses
correspondantes a été très rapide, car les
nouveaux services audiovisuels ont connu
un grand succès : naissance et réussite de
Source : BIPECanal Plus, démarrage de la vidéo. À l’inverse,
?
INSEE PREMIEREen durée d’émission (graphique 2). La 1991 comme celles adressées aux visuel, les grandes chaînes hertziennes
disparition de La Cinq, et d’autres fac autres médias, mais de façon bien orientent le secteur : “ si la télévision
teurs comme la concurrence des jeux moins accusée. En 1994, le marché va mal, tout va mal ”. Les ressources
vidéo, ont fait chuté la durée d’écoute publicitaire a repris et la télévision en des grandes chaînes hertziennes sont
deux années de suite ( 2,3 % en a bénéficié plus que les autres mé- donc un indicateur clé de la santé de
1992, 1,9 % en 1993). Elle a progres dias. Mais elle n’a pas retrouvé les l’audiovisuel en général. Elles ont pro
sé à nouveau en 1994, ma aiblementis f taux de croissance à deux chiffres gressé en 1994, mais à un rythme plus
( + 1 %). Contrairement aux précédentes,qu’elle avait connus cinq ans aupara modéré que les années précédentes en
cette composante de la consommation vant (tableau 2). raison du freinage très net de la pro
des ménages n’a pas de traduction gression des abonnements et de la
monétaire réelle. Les télévisions com redevance : + 6,5 % contre + 8,1 % enUne année en demi-teinte
merciales vivant de la publicité sont moyenne annuelle entre 1989 et 1993pour la télévision
gratuites pour les ménages. Quant aux (tableau 3) . La reprise des recettes publi
télévisions publiques, si la redevance Par leur poids en termes de chiffre citaires, tout particulièrement dans les
est un des éléments de leur chiffre d’affaires (six fois celui des salles), par chaînes publiques, a permis néanmoins
d’affaires, son évolution n’est pas liée leur place dans les filières de l’audio cette progression encore significative.
à l’écoute de la télévision. Elle dépend
des décisions de l’Etat et de la pro
gression, maintenant marginale, de
Les dépenses audiovisuelles des ménagesl’équipement des ménages.
1994 Accroissement annuel moyen (en %)
Reprise modérée des achats En millions
1992/85 1993/92 1994/93 de francsd’espaces publicitaires
733Redevance* 7 4,3 1,4 5,8
Jusqu’à la fin des années soixante dix,
Abonnements 9 269 40,4 12,5 6,7
l’audiovisuel était financé essentielle
Vidéocassettes 8 410 16,7 3,3 3,7
ment par la redevance, les recettes
Cinéma 4 252 -1,4 14,7 -5,9des salles de cinéma et, très margina
Ensemble 29 664 10,8 7,1 3,6lement, par la publicité. Maintenant,
les entreprises financent près de la *Part "audiovisuel" .
moitié de la télévision, soit un quart de
Sources : BIPE, CNC, SJTI
l’audiovisuel, par l’achat d’espaces
publicitaires à la télévision et, margi
nalement, au cinéma. Les parts respec
Évolution des dépenses publicitairestives des entreprises et des ménages
restent d’ailleurs très stables depuis 1994 Accroissement annuel moyen (en %)
15 ans. La montée des télévisions En millions
1992/85 1993/92 1994/93de francscommerciales, financées par la publi
cité, a coïncidé avec celle de la télévi
Télévision 15 505 17,2 1,0 7,3
sion payante, financée par les
Autres médias 48 600 6,3 -7,5 4,0
ménages. La progression spectacu-
Source : IREPlaire des dépenses publicitaires adres
sées à la télévision a été beaucoup
plus rapide que celle des autres
Les ressources des chaînes hertziennes *médias. Elles ont fléchi lors de la crise
du marché publicitaire apparue en Accroissement annuel moyen (en %)1994
En millions de francs 1993/89 1994/93
Toutes chaînes
Durée d’écoute journalière foyer Chiffre d’affaires 26 615 8,1 6,5
dont : publicité 11 821 5,5 10,3
Chaînes publiques
Chiffre d’affaires 10 706 9,5 7,0
dont : redevance 6 680 11,5 3,5
publicité 3 330 7,2 15,0
Chaînes privées
Chiffre d’affaires 15 909 7,2 6,1
dont : publicité 8 491 4,7 8,6
abonnements 7 188 10,8 2,9
* TF1, France 2, France 3, Canal Plus, La Cinq jusqu’en 1992, M6, La Sept jusqu’en 1992, RFO, La Sept/ARTE à partir de 1993.
Source : Médiamétrie Sources : Insee, EAE/services ;enquêt e CNC/SJTI
?˚`¸Il est peu probable que les ressourcesOù trouver des voies de développe en 1980, plus de 43 000 en 1995 pour
de la télévision hertzienne retrouvent ment et donc de nouvelles ressour- les seules chaînes hertziennes). Mais
les progressions connues antérieure ces ? Dans les chaînes thématiques l’augmentation du temps de diffusion
ment. Canal Plus paraît proche d’un diffusées par câble et satellite ? ne se traduit pas mécaniquement par
palier, les recettes publicitaires ne Les chaînes thématiques dont beau un accroissement équivalent des
connaîtront plus la croissance des coup sont des filiales de chaînes hert recettes de la production et il est
années 1985 1991 et l’Etat ne pourra ziennes, représentent encore un poids assez difficile de savoir comment la
sans doute plus opérer les rattrapagesbien faible en chiffre d’affaires (enca production française répond à cette
de redevance qu’il a accordés dans les dré). Leur valeur ajoutée est toujours demande qui devrait lui ouvrir de gran
années 1991 et 1992. négative. Sans doute, ces acti

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents