Industrie aquitaine : facteurs de délocalisation et de relocalisation
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En 2010, l’Aquitaine et la France continuent à perdre des emplois industriels. Dans un contexte d’augmentation lente de la population active française entre 2001 et 2009 (6 %), la population salariée diminue dans l’industrie de 17,6 % en France métropolitaine et de 11,5 % en Aquitaine. Les États généraux de l’industrie ont mis en lumière les enjeux de la revitalisation industrielle dans ce contexte de baisse continue des emplois industriels. Les travaux menés en Aquitaine ont conduit à analyser cette problématique au travers d’une étude portant sur les facteurs de délocalisation et de relocalisation des activités à l’échelle régionale. Une désindustrialisation continue Les facteurs de délocalisation/relocalisation Une problématique plus complexe qu’une simple recherche du moindre coût Inciter à la réindustrialisation Encadré Le GREThA

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Langue Français

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INDUSTRIE
Industrie aquitaine : facteurs de délocalisation et de relocalisation
En 2010, l'Aquitaine et la France continuent à perdre des emplois industriels. Dans un contexte d’augmentation
lente de la population active française entre 2001 et 2009 (6 %), la population salariée diminue dans l’industrie de
17,6 % en France métropolitaine et de 11,5 % en Aquitaine.
Les États généraux de l’industrie ont mis en lumière les enjeux de la revitalisation industrielle dans ce contexte de baisse
continue des emplois industriels. Les travaux menés en Aquitaine ont conduit à analyser cette problématique au tra-
vers d’une étude portant sur les facteurs de délocalisation et de relocalisation des activités à l’échelle régionale.
Fin 2010, on compte 3,3 millions d’emplois industriels en - enfin, l’ouverture aux échanges internationaux et la concur-
France métropolitaine et 146 000 en Aquitaine (4,4 % de l’em- rence en résultant est le troisième déterminant de la diminution
ploi industriel national). En 2010, l’Aquitaine continue à perdre de l’emploi industriel constatée.
des emplois industriels : 1 200 emplois salariés perdus. C’est Les ateliers régionaux des États généraux de l’industrie, pilotés
trois fois moins qu’en 2009. Cette année-là, conséquence de la en Aquitaine par la Direccte, ont été l’occasion d’approfondir
crise, 4 500 emplois sont supprimés dans la région. el’analyse de ce 3 point par la conduite d’une étude sur les fac-
teurs de localisation et de relocalisation d’activités par les en-
Une désindustrialisation continue■ treprises. Plutôt que de proposer un nouveau diagnostic
macroéconomique des délocalisations, l’étude, réalisée par le
Si la population active française augmente entre 2001 et 2009
GREThA et la Direccte, analyse le phénomène depuis l'é-
(6 %), la salariée diminue dans l’industrie de 18 %
chelle de la région. C’est à ce niveau que se manifestent les ef-
en France métropolitaine et de 12 % en Aquitaine. Ce sont
fets productifs et économiques des délocalisations (et des
700 000 emplois perdus en France, dont 19 000 en Aquitaine.
relocalisations) et que se contextualisent les décisions des en-
Cette perte d’emploi industriel n'est pas récente. Début 1990, la treprises.
France comptait encore 4,5 millions de salariés dans l’industrie
et l’Aquitaine 174 000. Pourtant l’industrie demeure un secteur
Les facteurs de délocalisation/relocalisation■
clé et particulièrement structurant de l’économie nationale. Son
impact est fort en termes de recherche-déve- L’étude menée à partir d’une approche qualitative et à l’éche-
loppement puisque près de 85 % des dépenses de R&D des en- lon de l’Aquitaine repose sur quatre points clés :
treprises françaises sont réalisées dans l’industrie. - refondre le contexte du débat ;
- situer les délocalisations en créant une base de données attes-
tant du poids des mobilités des firmes en Aquitaine ;
Baisse des emplois salariés dans l’industrie
e - comprendre les stratégies de localisation à travers la mise auIndice (base 100 au 4 trimestre 2001)
110
jour de “cas types” ;
- proposer une lecture sectorielle et territoriale des mobilités
pour l’action publique.
100
Elle constitue à la fois une approche sectorielle avec un focus
Aquitaine analytique sur cinq secteurs représentatifs en Aquitaine (auto-
France
90 mobile, aéronautique, informatique de santé, filière glisse et
Comment ?Quoi ? Où ?
80 (quelles activités/ (pays et distance géographique) (formeT4 T4 T4 T4 T4 T4 T4 T4 T4T4
fonctions) organisationnelle)2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
DélocalisationÉvolution de l’emploi salarié industriel (données CVS)
Domestique infranationale
Source : Insee, Estimations d’emploi pure
Délocalisation
Nearshore pure
Tout
Le diagnostic réalisé au plan national, lors des États généraux de Étranger
l’industrie (EGI), identifie 3 causes : Délocalisation
Offshore pure- une partie de la diminution constatée s’explique par l’externa-
Délocalisation
Interne infranationalelisation de services, par des entreprises industrielles, auprès partielle
ExternalisationDomestique Externed’entreprises de services ; il s’agit par exemple des fonctions lo- nationale
Partie Délocalisationgistiques, ressources humaines, informatiques, ingénierie. Ce Onshore masquée
phénomène d’externalisation, qui ne représente pas de diminu- FilialeInterne
nearshoreNearshore
Externalisationtion d’emploi de facto, explique entre 20 % et 25 % des dimi- ExterneÉtranger
nutions d’emplois industriels constatées entre 1980 et 2007 ; FilialeInterne offshore
Offshore- par ailleurs, les gains de productivité, importants et
ExternalisationExterne
offshore
nécessaires au sein du secteur industriel, sont un second facteur
Pourquoi ? Pourquoi ?
(facteurs ou relations (facteurs ou relationsexplicatif. Ils expliquent 30 % de la diminution d’emploi indus-
déterminants) déterminants)
triel entre 1980 et 2007 ;
INSEE AQUITAINE 30 L’ANNÉE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 2010 EN AQUITAINEINDUSTRIE
pharmacie) et une approche qualitative pour rendre compte de Une problématique plus complexe qu’une simple■
la complexité des facteurs de localisation (délocalisation/relo- recherche du moindre coût
calisation).
Le phénomène de délocalisation/relocalisation ne peut se résu-
L’analyse de la problématique a été effectuée selon deux grilles
mer à une simple approche du moindre coût et introduit de nom-
de lecture permettant de caractériser le phénomène de déloca-
breux autres paramètres. Les six cas étudiés ont mis en évidence
lisation/relocalisation :
la variété des mobilités en Aquitaine et ont confirmé l’impor-
- une entrée par la coordination (quoi, où, comment ?) permet-
tance des “délocalisations partielles” qui restent peu ou pas me-
tant de définir le cheminement (cf grille page 30) ;
surées. Le risque de mobilité varie d’une entreprise à l’autre
- une entrée par la stratégie de la firme (pourquoi ?), en fait
suivant la combinaison dans le temps des quatre relations.
l’examen de la combinaison de quatre relations fondamentales
L’étude qualitative, présentée lors des EGI, a mis à jour unedéterminant la délocalisation par les facteurs d’ancrage :
grande diversité de cas en Aquitaine combinant des dimensions
sectorielles, stratégiques et territoriales propres. À partir d'étu-
des de cas réels aquitains, les chercheurs du GREThA et les res-1Relation financière 2 Relation
d’approvisionnement(investisseurs et ponsables de la Direccte ont tiré des conclusions, permettant
institutionnels) (fournisseurs)
de recenser les possibilités qui peuvent se présenter et les
Firme & Secteur conditions à réunir pour favoriser la relocalisation d'activités
(articulation des 4 relations industrielles sur le territoire français. Les pistes d’actions à privi-au sein de l’organisation
et dans le jeu concurrentiel) légier pour venir en soutien des politiques à mettre en œuvre
par les pouvoirs publics sont proposées :4 Relation salariale Relation commerciale3
(salariés et marché (clients finals ou - développer une expertise régionale dans le domaine de la mo-
du travail) donneurs d’ordres)
bilité des entreprises ;
- évaluer les systèmes d’aides publiques existants, en particulier
au regard de leur cohérence à l’échelle nationale ;
- ajuster les types d’aide en fonction du risque de mobilité (par1. La relation financière, déterminante pour les “choix” de locali-
exemple renforcer le capital risque et ajouter un principe de re-sation, révèle : des différences essentielles en fonction de la struc-
versement lorsque le risque diminue) ;ture du capital ; la pression actionnariale comme facteur
- accentuer l’implication des institutionnels.important de fragilisation de l’ancrage local ; l’attachement au ter-
ritoire (origine des dirigeants/structure de propriété) comme fac-
Le GREThA est une unité de recherche en sciences économiques de
teur d’ancrage ; le capital risque comme élément essentiel du l’Université Montesquieu Bordeaux IV qui regroupe près de 50

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