L industrie en 1998 - Le marché intérieur a pris le relais
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En 1998, la croissance de l'industrie a atteint 4,5 % en volume. Après l'accélération de 1997, elle a ralenti en 1998 puis marqué un palier au premier trimestre 1999. La demande extérieure, exceptionnelle en 1997, s'est en effet tassée en raison des développements de la crise dans les pays émergents et de ses effets induits sur la zone euro. La demande intérieure a pris le relais, notamment l'investissement (+9,9 %) et la consommation des ménages (+4,4 %). Le ralentissement de l'activité s'est manifesté successivement sur les biens intermédiaires, les biens d'équipement puis les biens de consommation. Seule l'automobile est restée dynamique tout au long de l'année. 1998 est ainsi une année de contraste entre branches, que ce soit en termes de production, d'investissement, d'emploi ou de productivité. Pour assurer le volume d'activité atteint grâce à l'accélération de 1997, l'industrie a eu recours de manière accrue à l'intérim et à en outre créé 9 000 emplois en 1998.

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Langue Français

Extrait

N° 661 JUIN 1999
Prix : 15 F (2,29 $)
L’industrie en 1998
Le marché intérieur a pris le relais
Véronique Guihard, division Comptes et études de l’industrie, Insee
En 1998, la production de l’industrie a aug n 1998, la croissance de l’industrie
menté de 4,5 % en volume ( graphique 1).
a atteint 4,5 % en volume. Après Hors industries agro alimentaires, la crois El’accélération de 1997, elle a ralentisance a été plus dynamique (5,2 %) (cf.
Pour comprendre ces résultats ).en 1998 puis marqué un palier au premier
Cependant, la croissance de 1998 a été infé
trimestre 1999. La demande extérieure, rieure à celle de l’année précédente (5,2 %).
exceptionnelle en 1997, s’est en effet Après l’accélération de 1997, l’activité indus
trielle a en effet plafonné mi 98, puis s’est ré tassée en raison des développements de
duite en novembre et décembre. La croissance
la crise dans les pays émergents et de ses a marqué un palier au premier trimes1999,tre
effets induits sur la zone euro. La de- au delà des fluctuations mensuelles.
L’industrie n’a contribué que pour un cin mande intérieure a pris le relais, notam-
quième à la croissance du produit intérieur brut
ment l’investissement (+ 9,9 %) et la en 1998 (0,7 point sur 3,2 %) contre deux cin
consommation des ménages (+ 4,4 %). Le quièmes l’année précédente. Si le dynamisme
de l’industrie s’est émoussé, il a trouvé un pro ralentissement de l’activité s’est manifes
longement dans celui des services aux entre
té successivement sur les biens intermé prises, dont la valeur ajoutée a progressé de
diaires, les biens d’équipement puis les 6,1 % en volume (3,9 % pour l’industrie).
L’industrie a pâti en 1998 de la détériorationbiens de consommation. Seule l’automo
de l’environnement international, après une
bile est restée dynamique tout au long de année 1997 exceptionnelle. La crise du Sud
l’année. 1998 est ainsi une année de con Est asiatique s’est propagée à la Russie mi
98, puis au Brésil fin 98. La chute des courstraste entre branches, que ce soit en ter
du pétrole a également pesé sur les pays
mes de production, d’investissement, producteurs. La zone euro dans son ensem
d’emploi ou de productivité. Pour assurerble en a été affectée.
En revanche, la reprise industrielle de 1997le volume d’activité atteint grâce à l’accé
s’étant diffusée à l’ensemble de l’économie,
lération de 1997, l’industrie a eu recours la demande intérieure s’est raffermie, pre
de manière accrue à l’intérim et a en outre nant le relais de la demande étrangère. Elle
a tiré la production industrielle en 1998 alorscréé 9 000 emplois en 1998.
Contributions à la croissance Production de l’industrie manufacturière
de la production industrielle
Évolution aux prix de l’année précédente base 100 en 1995
115
110
105
100
95
90 La production étant valorisée aux prix de base, les différentes contri
1990 1992 1994 1996 1998 butions sont établies hors marges de distribution.
Source : comptes de la nation 1998, InseeSource : comptes de la nation 1998, Insee
`?
INSEE
PREMIEREles exportations. En effet, la demande RaffermissementRessources et emplois
intérieure, dopée par la reprise de l’ac des produits de l’industrie du marché intérieur
tivité en 1997, est restée soutenue dé manufacturière
but 1998. En moyenne annuelle, les Alors que la demande étrangère décli
Évolution annuelle en volume, en %
importations ont progressé de 10,3 % nait, le marché intérieur s’est progressi
1996 1997 1998 en volume en 1998 contre 6,8 % en vement raffermi : + 5,4 % en 1998 après
Production 0,4 5,2 4,5 1997. Les importations en provenance + 3,5 % en 1997 et 0,5 % en 1996.
Consommation finale 1,1 -0,2 4,4 de l’Union européenne (les deux tiers Consommation des ménages et inves
Consommation intermédiaire -0,3 4,9 3,9 du total) ont progressé un peu plus rapide tissements ont ainsi pris le relais des ex
Investissement 2,4 3,7 9,9 ment (11,1 %). Au premier trimestre 1999,portations. Leur dynamisme s’est
Exportations 2,6 11,5 7,2 les importations se sont contractées. prolongé au premier trimestre 1999.
Importations 0,2 6,8 10,3 À l’import encore plus qu’à l’export, l’au La consommation des ménages en
Variations de stocks (MdF) 21,9 -9,7 17,8
tomobile et les produits des technolo produits industriels a progressé de
Champ : industrie manufacturière en NAF. gies de l’information ont fortement 4,4 % en volume en 1998, soutenue
Source : comptes de la nation 1998, Insee
progressé. Pour autant, sur un marché par l’amélioration de l’emploi, la modé
national en hausse, les constructeurs ration de l’évolution des prix et la
automobiles français ont amélioré leur baisse du taux d’épargne. Comme enque le commerce extérieur la freinait
part de marché, les immatriculations de 1997, les ménages se sont portés sur(graphique 2). Le schéma s’est donc
voitures de marques françaises pro- les biens durables : automobile, télé inversé par rapport à 1997.
gressant plus vite que celles de quesmar phone, micro ordinateur, matériel au
étrangères. En ce qui concerne les pro- dio visuel. La dépense des ménagesDébouchés
duits de la filière électronique, la chute en produits pharmaceutiques a encoremoins favorables à l’export
des monnaies du Sud Est asiatique, été vive : + 5,2 % (+ 6,1 % si l’on tient
Les exportations de produits indus même partiellement répercutée sur les compte des dépenses prises en
triels ont progressé nettement moins prix, a renforcé la compétitivité de ces charge par la collectivité).
rapidement en 1998 : 7,2 % contre pays. De plus, la concurrence a joué en L’investissement en produits indus
11,5 % en 1997 en volume ( tableau 1). tre pays d’Asie. La Chine, dont la mon triels a été exceptionnel en 1998, avec
Les exportations ont plafonné dès le naie a été épargnée mais qui pratique une croissance de 9,9 % en volume
premier semestre 1998, après l’accé des prix très compétitifs sur les activités(3,7 % en 1997), largement plus dyna
lération de mi 96 à fin 97. Au premierde main-d’oeuvre, a remporté sur le mique que l’investissement en bâti
trimestre 1999, elles ont chuté. Sud Est asiatique d’importants marchés ment et travaux publics (+ 1,4 %).
Le coup de frein a été brutal hors Uniondans le domaine de l’électronique grandSous l’impulsion des entreprises, l’in
européenne : 5,5 % en 1998 après public et du matériel informatique. En vestissement en véhicules a crû de
14,7 % en 1997 en volume. Le ralentis valeur, la part des pays d’Asie en déve 16,4 %. L’équipement électrique et
sement a aussi été sensible dans l’Unionloppement rapide (Chine comprise) électronique a progressé de 13,9 %,
(8,2 % en 1998, 9,6 % en 1997), qui dans les importations françaises de pro avec un net effort de modernisation de
constitue les deux tiers des débouchés duits électroniques a néanmoins perdu la part des administrations publiques
pour les produits industriels français. deux points en 1998, passant à 23 % :et des sociétés financières. L’équipe
L’aéronautique a nettement ralenti, baisses de prix unitaires et forte péné ment mécanique a également été sou
après les ventes exceptionnelles de tration en quantité se sont compensées.tenu (+ 6,2 %) ; il représente presque
1997 qui ont permis au consortium eu la moitié des produits industriels in
ropéen Airbus de rivaliser avec vestis.Un excédent commercial
Boeing. La contre performance des in En revanche, la demande inter indus-réduit d’un tiers
dustries agro alimentaires a été dou trielle s’est ralentie en 1998. Les consom-
ble : les exportations ont baissé de L’excédent commercial de produits in mations intermédiaires de produits
2,2 % en volume à destination de dustriels (146,5 milliards de francs) manufacturés ont progressé de 3,9 %
l’Union européenne, principal mar s’est réduit de 45 milliards par rapporten volume après 4,9 % en 1997. Ce
ché, alors qu’elles ralentissaient aussi au record de 1997. L’

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