La Haute-Normandie parmi les 22 régions : Une image plus nuancée
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Le bilan qui ressort d'une comparaison systématique de la Haute-Normandie avec les 21 autres régions de métropole est très partagé. Si la relative jeunesse de la population haut-normande ne se dément pas, le faible développement des activités tertiaires, des emplois les plus qualifiés, voire de la recherche, ne constituent pas une spécificité régionale très marquée. De même, le chômage et les difficultés sociales sont importantes mais la richesse productive de la Haute-Normandie procure à ses actifs des revenus salariaux relativement élevés.

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

LA HAUTE-NORMANDIE PARMI LES 22 REGIONS
Une image plus nuancée
Jérôme FOLLIN
Le bilan qui ressort d’une moyenne nationale et comparer à
PERSPECTIVES À L’HORIZON 2015
cette moyenne, implicitement, revientcomparaison systématique de
Dans un scénario de prolongement des tendan-à comparer essentiellement avec
ces récentes (fécondité, solde migratoire), lala Haute-Normandie avec les celles-ci. Le diagnostic qu’on peut
Haute-Normandie enregistrerait la 14ème crois-
porter sur la Haute-Normandie,21 autres régions de sance démographique des régions à l’horizon
2015. La poursuite des comportements migratoi-région moyenne par sa population
métropole est très partagé. Si res actuels laisserait le déficit correspondant à(13e rang) et petite par sa superficie,
un niveau important. Le maintien de la fécondité
la relative jeunesse de la peut dans certains domaines souffrir à son niveau actuel amènerait à un recul sensible
de ce type de comparaison. Un posi- des naissances (moins d’adultes en âge de pro-population haut-normande
créer) tandis que les décès augmenteraient avectionnement systématique parmi les
le vieillissement de la population. La populationne se dément pas, le faible 22 régions de métropole permet une régionale atteindrait ainsi un plafond avant 2020.
lecture un peu différente, souvent Pour la population active, le retournement pour-développement des activités
rait avoir lieu dès 2006. Le nombre de ménagesplus nuancée, des particularités de la
tertiaires, des emplois les (et donc les besoins en logements), en revanche,
Haute-Normandie.
devrait augmenter encore longtemps. Toujours
plus qualifiés, voire de la dans le même scénario tendanciel, on compterait
environ 100 000 ménages supplémentaires à l’ho-
recherche, ne constituent pas
rizon 2015.
LA HAUTE-NORMANDIE RESTE
une spécificité régionale très PARMI LES RÉGIONS
marquée. De même, le LES PLUS JEUNES « recentre » au fil du temps (1,90 en-
fants par femme en 2003, 7e région).chômage et les difficultés
Bénéficiant d’une fécondité Si l’Eure conserve une fécondité re-
sociales sont importantes élevée depuis de nombreuses dé- lativement élevée (2,04), la
cennies, au même titre que les Seine-Maritime (1,85) est à unmais la richesse productive
autres régions ouvrières du nord de niveau très proche de la moyenne
de la Haute-Normandie
la France, la Haute-Normandie fait nationale. En 1975, la Haute-Nor-
procure à ses actifs des partie des régions les plus jeunes. mandie était la 3e région la plus
Les comportements de fécondité ont jeune, avec exactement 2 habitantsrevenus salariaux
toutefois tendance à se niveler entre de moins de 20 ans pour un de
relativement élevés. les régions et la Haute-Normandie se 60 ans ou plus. En 2004, elle reste
en haut de classement (4e rang),
es 22 régions françaises sont mais avec un rapport entre les géné-RAPPORT ENTRE LES MOINS DE 20 ANS
ET LES PLUS DE 60 ANS EN 2004Lde taille très disparate. Pour rations extrêmes réduit à 1,4. Parallè-
quelques centaines de milliers d’ha- lement à cette démographie naturelle
bitants dans des régions telles que la relativement dynamique, les tendan-
Corse ou le Limousin, la population ces migratoires sont défavorables. La
de l’Ile-de-France dépasse les Haute-Normandie est en situation de
11 millions. Les quatre plus grosses déficit migratoire depuis les années
régions françaises (Ile-de-France, 70 et celui-ci tend à se creuser régu-
Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte lièrement. Il serait de l’ordre de 4 000
d’Azur et Nord-Pas-de-Calais) repré- à 5 000 personnes par an depuis la
sentent à elles seules plus de 40 % fin des années 90. Rapporté à la po-
de la population nationale, dont près pulation totale, il place la région au
de 20 % dans la région capitale. Ces 18e rang. C’est le déficit enregistré
régions pèsent fortement dans la
Source : Insee, enquête annuelle de recensement 2004 (Suite page 8)
AVAL Lettre statistique et économique de Haute-Normandie - N° 52 - Février 2006 5
TERRITOIREL’ATTRACTIVITÉ DE LA HAUTE-NORMANDIE : QUE DISENT LES CHIFFRES ?
La question de l’attractivité est au cœur de toute réflexion sur le développement d’un territoire. Celle-ci est toutefois très difficile à apprécier. D’une part, une ana-
lyse uniquement statistique est insuffisante pour étudier une question dont la dimension qualitative est aussi importante. D’autre part, le choix des indicateurs opé-
ré ici, même s’il se veut le plus large possible, est nécessairement discutable et ne peut prétendre être complet.
Schématiquement, deux types d’indicateurs statistiques peuvent être distingués : ceux qui permettent de mesurer l’attractivité en tant que résultat (constat)et
ceux qui renvoient aux facteurs d’attractivité. Par exemple, la fréquentation touristique permet de constater l’attractivité alors que le climat en constitue un facteur.
Par ailleurs, l’attractivité ne peut s’analyser de façon trop globale. Elle doit s’apprécier différemment selon « l’objet attiré » : habitants, entreprises et
investissements, touristes, étudiants…
CONSTAT : la Haute-Normandie relativement peu attractive, mais pas parmi les toutes dernières régions
Les indicateurs de constat ont plutôt tendance à situer la Haute-Normandie parmi les 7 ou 8 régions françaises les moins attractives en général, mais pas parmi les
toutes dernières.
Le solde migratoire d’une région constitue un signe fort de son attractivité à l’égard des habitants. Sur ce plan, la Haute-Normandie fait partie des ré-
gions françaises les moins attractives (17e rang), correspondant au « grand quart nord-est » du territoire national. Comme de nombreuses autres ré-
gions, la Haute-Normandie a tendance à « perdre » des jeunes mais dans des proportions qui ne sont pas particulièrement importantes (10e rang).
C’est davantage pour les actifs de 30 à 60 ans que la Haute-Normandie se distingue (18e) : elle attire peu d’actifs d’autres régions et les jeunes partis
avant 30 ans ont tendance à moins revenir que dans les autres régions. Les migrations sont déficitaires pour toutes les catégories so-
cio-professionnelles, et en premier lieu pour les cadres. Mais le déficit migratoire de cadres se vérifie dans la quasi-totalité des régions et n’est pas telle-
ment plus prononcé en Haute-Normandie (le déficit en cadres du secteur privé place celle-ci au 12e rang). Après 60 ans, le solde migratoire n’est que
légèrement déficitaire et devient même positif à partir de 80 ans.
L’attractivité d’une région à l’égard des entreprises est plus difficile à mesurer. Toutefois, les différents indicateurs (transferts d’établissements, taux de création
d’établissements, investissements industriels par habitant) placent la Haute-Normandie plutôt dans la moitié des régions les moins attractives, mais sans figurer en
queue de classement.
La fréquentation touristique constitue un autre reflet de l’attractivité. En Haute-Normandie, elle se caractérise par une proportion importante de courts séjours.
Rapportée à la superficie ou à la population de la région, la fréquentation en nombre de nuitées classe la Haute-Normandie, selon les années, parmi les 5ou6
dernières régions françaises.
La Haute-Normandie se caractérise également par un déficit migratoire d’étudiants assez prononcé. Entre 1990 et 1999, la Haute-Normandie aurait perdu 6 % de
son « capital » d’étudiants par le jeu des migrations. Ce déficit place la région au 15e rang, mais devant les autres régions limitrophes de l’Ile-de-France. En fait, la
Haute-Normandie semble plutôt mieux retenir ses étudiants, le pôle universitaire rouennais rayonnant assez bien sur le territoire régional. Si Paris capte l’essentiel
des départs d’étudiants, les pôles universitaires des autres régions exercent une attraction très faible. En sens inverse, les pôles haut-normands attirent également
très peu d’étudiants extérieurs.
TAUX DE VARIATION ANNUEL MOYEN DE LA
NOMBRE DE NUITÉES TOURISTIQUESPOPULATION DÛ AU SOLDE MIGRATOIRE TRANSFERTS D’ÉTABLISSEMENTS
POUR 1 000 HABITANTS EN 2003ENTRE 1990 ET 1999 (SOLDE ARRIVÉES-DÉPARTS)
6 AVAL Lettre statistique et économique de Haute-Normandie - N° 52 - Février 2006FACTEURS : un tableau nuancé malgré un certain détermi- INSOLATION ANNUELLE MOYENNE (EN HEURES)
PÉRIODE 1961-1990nisme géographique
1600<

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