Maintenir la dynamique démographique, un enjeu pour l Aveyron
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L'Aveyron renoue avec la dynamique démographique, grâce à un afflux migratoire qui profite aux villes. Les néo-Aveyronnais sont plutôt des actifs et, même si les jeunes partent encore vers Toulouse ou Montpellier, le prolongement de ces tendances ralentirait le vieillissement. Il accompagnerait aussi la mutation déjà amorcée d'une économie où agriculture et industrie restent présentes. Des fragilités persistent dans certains cantons, comme la précarité des plus âgés ou l'éloignement des équipements. Renouveler les actifs, accompagner le vieillissement en prévenant la dépendance, en réduisant les inégalités et en luttant contre l'isolement, constituent autant d'enjeux pour l'avenir. Agrandir la carte

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Langue Français

Extrait

Numéro 144 : novembre 2012
Maintenir la dynamique démographique,
un enjeu pour l’Aveyron
L’Aveyron renoue avec la dynamique démographique,
grâce à un afflux migratoire qui profite aux villes. Les
néo-Aveyronnais sont plutôt des actifs et, même si les
jeunes partent encore vers Toulouse ou Montpellier, le
prolongement de ces tendances ralentirait le vieillissement.
Il accompagnerait aussi la mutation déjà amorcée d’une
économie où agriculture et industrie restent présentes.
Des fragilités persistent dans certains cantons, comme la
précarité des plus âgés ou l’éloignement des équipements.
Renouveler les actifs, accompagner le vieillissement en
prévenant la dépendance, en réduisant les inégalités et
en luttant contre l’isolement, constituent autant d’enjeux
pour l’avenir.
Christian Ratte
avec la collaboration de A-L. Duplessy, P. Duprat, T. Guillaume, G. Labartheinquième département de mé-Ctropole par sa superficie, l’Avey-
ron est l’un des départements les
moins densément peuplés (32 habi-
2
tants/km ) et les moins urbanisés du
pays (moins d’un Aveyronnais sur
deux vit en ville). Cette situation
résulte de son profil montagneux sur
la partie sud du Massif central et de
son éloignement des grands axes de
communication et des métropoles
régionales.
L’Aveyron est traversé par l’autoroute
A75, qui relie Clermont-Ferrand à
Béziers et Montpellier, en passant
par Millau, et par la RN88, qui relie
Rodez à Albi et Toulouse. À l’écart
des grandes dessertes ferroviaires,
le département bénéficie d’un atout
avec l’aéroport de Rodez-Marcillac
proposant des liaisons aériennes
régulières vers Paris, Londres, Dublin
de Languedoc-Roussillon, 15 % d’Île-ou plus récemment Bruxelles et noise et, dans une moindre mesure,
de-France. Et à chacun sa terre d’ac-
Porto. celles des périphéries de Ville-
cueil : les Midi-Pyrénéens s’installentfranche-de-Rouergue, Millau et Saint-
plus fréquemment à Rodez et à Ville-Affrique. L’attractivité récente est leL’enjeu de l’attraction
franche-de-Rouergue, les Langue-
moteur de la croissance démogra-démographique dociens au sud, autour de Millau etphique du département. Elle est plus
de Saint-Affrique et les Parisiens auLa démographie aveyronnaise se forte en moyenne que dans les au-
nord, dans l’Aubrac.
porte relativement bien : entre 1999 tres départements du Massif central,
Toutes origines confondues, pluset 2009, le département a gagné mais elle est inférieure à la moyenne
d’un néo-Aveyronnais sur deux est13 000 habitants et atteint désormais régionale hors Haute-Garonne.
actif (54 %) et un sur cinq (19 %) est
277 000 habitants. Si cette tendance se poursuivait, la
retraité.Sur cette période, la croissance de population du département progres-
Entre 2003 et 2008, l’Aveyron perdpopulation est plus élevée qu’en serait de 40 000 habitants à l’horizon
18 700 de ses habitants, partis vers
moyenne régionale hors Haute-Ga- 2040.
d’autres départements, à Toulouseronne et également plus élevée que
ou Montpellier pour près du tiersdans les départements du Massif Des néo-Aveyronnais
d’entre eux. Un tiers de ces départs
central. Ça n’a pas toujours été le plutôt actifs concernent les jeunes de 15 à 24 ans,cas : pendant longtemps, ce territoire
qui partent étudier ou chercher una été confronté à un exode rural très Entre 2003 et 2008, 28 000 person-
premier emploi en dehors du dépar-nes viennent s’installer en Aveyron.marqué, contribuant largement à
tement. Parmi les 6 400 jeunes quigrossir les rangs des expatriés du Ces nouveaux arrivants choisissent
e sont partis, 63 % sont des élèves ouMassif central à Paris. À la fin du XIX principalement les communes de
des étudiants, 30 % ont un emploi,Rodez, Millau et Villefanche-de-siècle, le département comptait plus
les autres étant à la recherche d’unde 400 000 habitants, presque autant Rouergue.
emploi. Au jeu des migrations, le dé-que la Haute-Garonne à l’époque. La Parmi eux, 21 % viennent d’un autre partement est ainsi très déficitaire
baisse de la population s’est pour- département de Midi-Pyrénées, 15 %e pour les jeunes. C’est un constatsuivie jusqu’à la fin du XX siècle, où
le déficit naturel contribuait aussi for-
tement à sa diminution.
Le retournement de tendance inter-
venu depuis est lié exclusivement
aux mouvements migratoires, dont le
solde compense désormais large-
ment un déficit naturel persistant.
Cette croissance démographique
n’irrigue cependant pas tout le terri-
toire : elle concerne principalement
les communes de la banlieue ruthé-
2
6pages n° 144 - Insee Midi-Pyrénéescentral : c’est le cinquième départe- L’emploi en mutationcourant pour un département sans
ment de métropole le plus agricolegrande ville universitaire.
après le Gers, le Cantal, la Creuse Sur longue période, de 1990 à 2008,La croissance démographique de
(12 à 13 %) et la Lozère (11 %). l’emploi progresse à un rythme com-l’Aveyron s’accompagne d’un dyna-
parable à celui de la région horsmisme de la construction de loge- Comme ailleurs, le secteur tertiaire
Haute-Garonne. Le département aments, principalement d’apparte- domine, avec deux emplois sur trois.
connu lui aussi une profonde recom- mis en location dans le parc Le tertiaire marchand est aussi déve-
position sectorielle. C’est le tertiaireprivé. Le parc de logements consi- loppé que dans les départements du
qui tire toujours la croissance dedérés comme récents, construits depuis Massif central, alors que la part de
l’emploi et reste dynamique, même1999, est ainsi proportionnellement l’emploi dans le tertiaire non mar-
si sa part dans l’emploi total pro-plus développé que dans les dépar- chand (éducation, santé, action so-
gresse moins vite durant la dernièretements du Massif central. ciale, administration) est moindre.
décennie.La vacance des logements reste L’industrie conserve une place relati-
Entre 1999 et 2008, l’ensemble dudans la moyenne, mais elle est vement importante (16 %), compa-
tertiaire (+ 10 %) progresse plus rapi-élevée à Rodez d’une part, où les lo- rable à celle des départements du
dement qu’en moyenne engements anciens sont nombreux, à Massif central ou de Midi-Pyrénées
Midi-Pyrénées hors Haute-GaronneDecazeville et dans l’Aubrac d’autre hors Haute-Garonne.
(+ 9 %) et surtout que dans les dé-part, où la population continue de L’économie sociale et solidaire, qui
partements du Massif centralvieillir et de décroître. regroupe les activités non commer-
(+ 6 %). Le tertiaire marchand (trans-ciales et à but non lucratif gérées par
ports, commerces, services aux en-des mutuelles, des coopératives etL’agriculture toujours
treprises, services aux particuliers,des associations, y est plus im-très présente
activités immobilières et financières)plantée qu’ailleurs. Elle représente
gagne 3 800 emplois (+ 11 %), alorsFin 2008, l’Aveyron compte 110 000 16 % des emplois, comme en
que le tertiaire non marchand (édu-emplois tous secteurs d’activité moyenne dans les départements du
confondus. Le département se dis- cation, santé, action sociale, adminis-Massif central. Les associations qui
tration) en gagne 2 800 (+ 10 %).tingue par le poids relativement im- œuvrent essentiellement dans le
L’industrie aveyronnaise résiste rela-portant de l’agriculture qui repré- secteur social, ainsi que dans ceux
sente encore 10 % des emplois, tivement mieux que dans les dépar-de l’éducation et de la santé, gèrent
tements du Massif central ou quecontre 3 % au niveau national et 8 % les quatre cinquièmes de ces
dans le reste de la région horsdans les départements du Massif emplois, comme ailleurs.
U n diagnostic pour l'Aveyron
Réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Conseil général de l’Aveyron et l’Insee Midi-Pyrénées, ce diagnostic de
territoire vise à décrire les évolutions sociodémographiques et économiques en cours pour améliorer la connaissance
du territoire et alimenter le débat public dans le cadre de la mise à jour des schémas départementaux et de la mise en
œuvre

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