Metz-Thionville : une aire métropolitaine à construire
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La proximité géographique entre les aires urbaines de Metz et Thionville, l’infrastructure routière qui les relie, les déplacements et activités communs à leurs habitants donnent une certaine légitimité à les voir former une aire unique. Cette éventualité placerait Metz-Thionville au 11ème rang national des aires urbaines en termes de population. Mais, seul, le nombre d’habitants ne garantit pas la force. Des aires de même niveau de population comme Strasbourg, Grenoble ou Rennes bénéficient de dynamiques d’image et d’attractivité qui font encore défaut à leur homologue mosellane. Metz-Thionville doit également composer avec la présence toute proche du Luxembourg qui, s’il fournit des emplois d’un côté, la concurrence par ailleurs en accueillant des entreprises créées par des Lorrains. Pour autant, Metz-Thionville peut s’engager dans le défi de la métropolisation et tenter de développer certains aspects communs aux grandes métropoles : forte proportion d’emplois métropolitains supérieurs, création active d’entreprises dans les secteurs innovants, rayonnement culturel et intellectuel. L’échelon métropolitain contribuerait également à la mutualisation des ressources sur des projets d’intérêt commun, permettant ainsi de réduire les effets de rentrées fiscales en retrait par rapport aux aires urbaines de référence. Sommaire Une aire urbaine de près de 600 000 habitants autour d’une agglomération quasiment constituée de 450 000 Une dynamique démographique qui frémit après le long décrochage du dernier quart du XXe siècle Un vieillissement de la population dans la tendance générale Des revenus d’activité plus faibles mais soutenus par les salaires des frontaliers... ...et complétés par des prestations sociales plus élevées Une logique d’agglomération dans les choix de résidence, qui se manifeste par des déménagements fréquents entre Metz et Thionville Une attractivité résidentielle hors de la région qui peine à compenser des moindres attraits climatiques et héliotropiques par une offre d’emploi soutenue Une densification urbaine soulignée par une artificialisation du territoire qui ne faiblit pas L’attribut métropolitain stratégique que constitue l’enseignement supérieur est à conforter par des alliances lorraines Les fonctions métropolitaines supérieures : une hiérarchie à bousculer Des spécificités industrielles accentuées, et plus particulièrement automobiles, dans une région industrielle 12ème pôle d’emploi national : une position qui demeure forte... ... et qui porte la population active conjointement avec l’emploi offert au Luxembourg Une interdépendance stratégique à renforcer entre Metz et Thionville Les 26 000 frontaliers vers le Luxembourg : des actifs messins et thionvillois de plus en plus nombreux... ... qui contribuent à faire émerger une population “métropolitaine”... ... apportent plus d’un milliard d’euros de salaires pour l’économie résidentielle urbaine... ... et générent des besoins spécifiques de nature métropolitaine à satisfaire Créations d’entreprises : la dynamique endogène du système productif messin-thionvillois s’appuie sur un entreprenariat dynamique Pour une nouvelle gouvernance : vers une intercommunalité renforcée Centre Pompidou de Metz, vers un “effet Bilbao” ? Une aire urbaine de près de 600 000 habitants autour d’une agglomération quasiment constituée de 450 000 Une dynamique démographique qui frémit après le long décrochage du dernier quart du XXe siècle Un vieillissement de la population dans la tendance générale Des revenus d’activité plus faibles mais soutenus par les salaires des frontaliers... ...et complétés par des prestations sociales plus élevées Une logique d’agglomération dans les choix de résidence, qui se manifeste par des déménagements fréquents entre Metz et Thionville Une attractivité résidentielle hors de la région qui peine à compenser des moindres attraits climatiques et héliotropiques par une offre d’emploi soutenue Une densification urbaine soulignée par une artificialisation du territoire qui ne faiblit pas L’attribut métropolitain stratégique que constitue l’enseignement supérieur est à conforter par des alliances lorraines Les fonctions métropolitaines supérieures : une hiérarchie à bousculer Des spécificités industrielles accentuées, et plus particulièrement automobiles, dans une région industrielle 12ème pôle d’emploi national : une position qui demeure forte... ... et qui porte la population active conjointement avec l’emploi offert au Luxembourg Une interdépendance stratégique à renforcer entre Metz et Thionville Les 26 000 frontaliers vers le Luxembourg : des actifs messins et thionvillois de plus en plus nombreux... ... qui contribuent à faire émerger une population “métropolitaine”... ... apportent plus d’un milliard d’euros de salaires pour l’économie résidentielle urbaine... ... et générent des besoins spécifiques de nature métropolitaine à satisfaire Créations d’entreprises : la dynamique endogène du système productif messin-thionvillois s’ap

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www.insee.fr/lorraine
°
201-202N Metz-Thionville :
La proximité géographique entre les aires urbaines de Metz et Thionville,
l’infrastructure routière qui les relie, les déplacements et activités communs
à leurs habitants donnent une certaine légitimité à les voir former une aire
èmeunique. Cette éventualité placerait Metz-Thionville au 11 rang national
des aires urbaines en termes de population. Mais, seul, le nombre
d’habitants ne garantit pas la force. Des aires de même niveau
de population comme Strasbourg, Grenoble ou Rennes bénéficient
de dynamiques d’image et d’attractivité qui font encore défaut
à leur homologue mosellane. Metz-Thionville doit également composer
avec la présence toute proche du Luxembourg qui, s’il fournit des emplois
d’un côté, la concurrence par ailleurs en accueillant des entreprises créées
par des Lorrains. Pour autant, Metz-Thionville peut s’engager dans le défi
de la métropolisation et tenter de développer certains aspects communs
aux grandes métropoles : forte proportion d’emplois métropolitains
supérieurs, création active d’entreprises dans les secteurs innovants,
rayonnement culturel et intellectuel. L’échelon métropolitain contribuerait
également à la mutualisation des ressources sur des projets d’intérêt
commun, permettant ainsi de réduire les effets de rentrées fiscales
en retrait par rapport aux aires urbaines de référence.
Et si les deux aires urbaines de Metz et souhaitable d'anticiper ce que serait une pos-
Thionville n’en faisaient bientôt plus qu’une ? Du sible aire urbaine ou métropole dite
strict point de vue statistique, la réponse sera “Metz-Thionville”, et de la comparer à d’autres
erconnue au cours du 1 semestre 2010, avec les aires urbaines de population équivalente. Cet
données du recensement de 2006. Les contours exercice de prospective s’articule sur la proximi-
des aires urbaines sont en effet redéfinis après té immédiate des deux aires urbaines, sur l’in-
chaque recensement, suivant les dernières infor- frastructure routière qui les relie et sur le
mations sur le bâti et les navettes domicile-tra- constat que leurs deux populations possèdent
vail. Ainsi l’aire urbaine de Metz avait absorbé un mode de vie largement commun, lieux
celle de Briey-Hagondange à la suite du recense- d’exercice de l’activité professionnelle notam-
ment de 1999. ment, mais aussi des activités d’étude, de
loisirs et de consommation.
Dans cette attente, les aires urbaines actuelles,
dont celles de Metz et Thionville, sont issues Ce mode de vie semblable des deux popula-
des données du recensement de 1999. Pour tions pourrait être le ciment d’une nouvelle in-
autant, parce que gouverner c’est prévoir, il est tercommunalité, celle d’une grande métropole,
Vpositionnée stratégiquement à l’in-
tersection d’un axe nord-sud
Le contour de référence : la somme des aires urbaines
Luxembourg-Lyon et ouest-est
Paris-Strasbourg.
Belgique
Luxembourg Une aire urbaine de près
de 600 000 habitants autour
Allemagne
d’une agglomération
quasiment constituée
Commune de Thionville
de 450 000
En additionnant les populations des
aires urbaines actuelles de Metz et
Agglomération de Thionville Thionville, soit respectivement
438 000 et 158 000, l’ensemble
Metz-Thionville totalise près de
Agglomération de Metz
600 000 habitants, au sein d’un ter-
ritoire densément peuplé (280 habi-
tants au km², soit près du double de la
moyenne lorraine, 156 habitants par
km²). Ce qui doit être soulignéCommune de Metz
comme trait singulier de cette opé-
ration de rapprochement, est que
les deux unités urbaines de Metz et
Aire urbaine de Metz-Thionville de Thionville, agglomérations éta-
blies sur le principe de la continuité
du bâti, sont mitoyennes depuis le
recensement de 1999. Elles se joux-
tent par deux communes agglomé-
rées à Thionville, Fameck et
Uckange, et par trois communes ag-
Source : Insee, recensement 1999 glomérées à Metz, Vitry-sur-Orne,
Gandrange et Richemont. Dans un
Les unités urbaines de Metz et Thionville : Les aires urbaines de Metz et Thionville : territoire dense, marqué par l’étale-
463 000 habitants 595 000 habitants ment résidentiel urbain et les recon-
figurations de sites industriels, la
Metz 323 000 habitants Metz 438 000 habitants jonction du bâti est, sinon réalisée,
à l’ordre du jour des années à venir.
Les deux aires urbaines regroupent124 000 habitants
115 000 habitants 267 communes, mais une aire ur-
baine Metz-Thionville en regroupe-
rait davantage : seraient ajoutées
199 000 habitants 323 000 habitants
des communes dont actuellement
moins de 40% de la population rési-
dente ayant un emploi travaillent130 000 habitants Thionville 157 000 habitantsThionville
soit dans le pôle d’emploi messin,
soit dans son homologue thionvil-
27 000 habitants
41 000 habitants lois, mais pour lesquelles l’addition
des emplois vers l’un et l’autre se-
rait au moins de 40%.
130 000 habitants
89 000 habitants Les trois quarts de la population vi-
vent dans l’unité urbaine, le quart
restant dans le périurbain. La seuleEnsemble 453 000 habitants Ensemble 595 000 habitants
commune de Metz regroupe 21% de
cette population et Thionville 7%.
Avec Montigny-lès-Metz, Yutz,142 000 habitants165 000 habitants
Hayange, Woippy, Fameck, Flo-
range, Amnéville, Rombas, Maiziè-
288 000 habitants 453 000 habitants res-lès-Metz, Marly et Hagondange,
Ville-centre Unité Urbaine
c’est un peu plus de la moitié (51%)
Banlieue Périurbain
de la population des deux aires ur-
Source : Insee, recensement de la population 2006
2
IGN - Insee 2009baines qui est regroupée dans treize Cette dynamique démographiqueUne dynamique
communes seulement. révèle des contrastes entre les airesdémographique
d’anciennes régions industriellesEn nombre d’habitants, l’aire qui frémit après le long
comme Douai-Lens et Metz-Thion-Metz-Thionville se classerait alors décrochage du dernier
ème ville, qui se nourrissent d’attractionen 11 position des aires urbaines equart du XX siècle sur leur arrière-pays pour gagner defrançaises. Elle serait comparable,
nouveaux habitants, et d’autressur ce terrain, à celles de Stras-
comme Rennes ou Grenoble, enLa population de l’aire urbainebourg, Toulon, Rennes, Douai-Lens
plein essor, qui accompagnent si-Metz-Thionville a crû en effet deou Grenoble. Si c’est au nombre de
non dirigent les mouvements régio-15% depuis 1962, soit un rythmeses soldats que se mesure la force
naux d’attraction en grand nombreplus élevé que la moyenne régio-d’une armée, l’opération de fusion
d’habitants de provenance lointaine.nale (6% en Lorraine). Cette aug-des deux aires mosellanes est jus-
La situation de l’aire de Toulon estmentation différentielle dans untifiée. Seule, l’aire de Metz n’est en
ème particulière car sa croissance démo-contexte de régression régionaleeffet que 16 du classement natio-
graphique est essentiellement due àsignale une capacité de polarisa-nal en nombre d’habitants et se
l’installation de personnes âgées,tion urbaine qui demeure significa-compare à celles de Nancy ou Cler-
venues au moment de la cessationtive au regard des mouvementsmont-Ferrand. Quant à celle de
ème d’activité.nationaux. Toutefois cette crois-Thionville, elle ne pointe qu’au 52
sance est faible par rapport aux ai-rang, de même dimension que celle Les contributions relatives des sol-
res urbaines de même taille. Lad’Angoulême. Mais la dynamique de des naturel et migratoire signalent la
population de l’aire urbaine depeuplement varie fortement d’une situation particulière de Rennes, en
Rennes a par exemple quasimentaire à l’autre. Si toutes aujourd’hui pointe selon les deux dimensions de
doublé sur la même période, alorsse retrouvent sur la même ligne, l’é- la dynamique démographique.
que celles de Strasbourg, Gre-volution démographique sur les 45 Metz-Thionville est comparable,
noble et Toulon ont progressé dedernières années laisse apparaître dans sa composition relative entre
45% à 77%.des situations très contrastées. ces deux soldes, à Strasbourg et
Grenoble et se situe simplement sur
un mode mineur par rapport à ces
Une population qui n'augmente pas deux villes.
Le colmatage de l’hémorragie mi-Évolution de la population par aire urbaine, base 100 en 1962
200 Rennes gratoire est désormais effectué et
pourrait se concrétiser à terme dans
Toulon un excédent naturel plus important.180
Grenoble Un vieillissement
160
de la population
Strasbourg<

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