Mutations économiques des villes françaises depuis 1962 : retour sur le système des villes lorraines
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La disparition de spécialisations industrielles très marquées a généré une convergence des profils économiques des villes françaises. En Lorraine, plus que la tertiarisation, ce sont les crises des industries historiques qui ont caractérisé l'évolution du système des villes. Les villes lorraines se différencient par la nature des activités industrielles qu'elles accueillent et l'inégale diffusion des innovations économiques issues de la première révolution industrielle. La Lorraine conjugue encore une forte densité industrielle et la présence de grands groupes français et étrangers. L'emploi tertiaire s'y est fortement développé mais à un rythme plus faible que dans la plupart des régions françaises. Le tertiaire, essentiellement d'accompagnement de l'industrie (externalisation) reste peu positionné sur les services supérieurs. En un demi-siècle, la Lorraine est passée d'une économie à dominante industrielle à une économie de type industrialo-tertiaire diversifiée.

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Langue Français

Extrait

www.insee.fr/lorraine
°N 93-94 Mutations économiques des villes
françaises depuis 1962 :
La disparition de spécialisations industrielles très marquées a généré
une convergence des profils économiques des villes françaises.
En Lorraine, plus que la tertiarisation, ce sont les crises des industries
historiques qui ont caractérisé l’évolution du système des villes. Les villes
lorraines se différencient par la nature des activités industrielles
qu’elles accueillent et l’inégale diffusion des innovations économiques
issues de la première révolution industrielle. La Lorraine conjugue encore
une forte densité industrielle et la présence de grands groupes français
et étrangers. L’emploi tertiaire s’y est fortement développé mais
à un rythme plus faible que dans la plupart des régions françaises.
Le tertiaire, essentiellement d’accompagnement de l’industrie
(externalisation) reste peu positionné sur les services supérieurs.
En un demi-siècle, la Lorraine est passée d’une économie à dominante
industrielle à une économie de type industrialo-tertiaire diversifiée.
Les économistes expliquent les transfor- Ph. Aydalot, qui propose une analyse en ter-
mations des localisations des productions au mes de “division spatiale du travail” (1976).
cours de la période des “Trente Glorieuses” es- Cette période voit la mobilité des entreprises
sentiellement selon leur stade de maturité succéder à celle des hommes et remettre ain-
dans un processus d’innovation. Les activités si en cause un système productif fondé sur
les plus innovantes se localisent dans les cen- des régions industrielles attractives en
tres et partent en périphérie au fur et à me- main-d’œuvre (Nord-Est).
sure qu’elles se standardisent (théorie du cycle
de vie du produit de R. Vernon, 1966). Cette vision
Le facteur distinctif principal des spécialisa-
a été théorisée à l’échelle infrarégionale par
tions régionales, auparavant fondé sur la na-
ture des secteurs d’activité, devient le degré
de qualification de la main-d’œuvre. Le déve-Les auteurs tiennent à remercier Fabien Paulus,
Maître de conférences à la Faculté de géographie loppement de la production flexible inverse la
et d’aménagement de l’Université Louis Pasteur tendance à la déconcentration, notamment en
de Strasbourg pour sa collaboration. Il est l’au- favorisant le développement d’une nouvelle
teur de la thèse sur la “Coévolution dans les sys-
sous-traitance autour des grandes concentra-
tèmes de villes : croissance et spécialisation des
tions d’emplois industriels et fondée sur la mi-aires urbaines françaises de 1950 à 2000"
(2004) qui a largement inspiré cette étude. nimisation des coûts de transaction.
Vfortedansles grandesvillesque vèle relativement stable sur la pé-Système productif :
celle des autres activités écono- riode 1962-2003. Elle s’organisela rupture des années
miques, ainsi que le renforcement schématiquement selon deux
1990
de cette concentration depuis le grandes dimensions [voir figure :
La période qui s’ouvre avec la dé- milieu des années 1980 (Julien, Première et deuxième dimensions de
cennie 1990 marque une rupture 2002). la structure économique du système
avec les logiques précédentes et desvillesfrançaises].La période d’intensification de la
tend à manifester de nouvelles mondialisation ouvre la porte à de En 1962, neuf aires urbaines sur
concentrations induites par les nouvelles formes de concentra- dix ressortent comme plutôt in-
services plutôt que par les mou- tions géographiques de l’activité dustrielles alors que quarante ans
vements de l’industrie. Cette fois, économique, qui ne sont plus dé- plus tard, la situation est in-
ce ne sont plus quelques régions sormais expliquées par des res- versée, avec seules quelques peti-
qui sont concernées mais toutes sources naturelles ou par la taille tes villes qui conservent une part
les grandes villes. Ce sont princi- du marché, voire par la qualité de importante d’emplois industriels
palement les services aux entre- la main-d’œuvre, mais par des ré- [voir cartes : Coordonnées 1962 et
prises qui tirent la croissance du seaux favorables à l’innovation, 2003 des aires urbaines sur la pre-
tertiaire, services qui sont beau- soit du fait de leurs capacités de mière dimension]. L’analyse des
coup plus concentrés dans les création ou d’apprentissage (mi- moyennes des coordonnées dans
grandes villes que les autres acti-
lieux innovateurs, technopoles), soit le temps décrit un mouvement ré-
vités. L’explication est à recher- de leur insertion dans des ré- gulier.
cher dans l’internationalisation de seaux mondiaux de pouvoir et d’in-
l’économie, qui, en insérant les Les variations des positions desformation (villes globales, villes
villes dans des réseaux mondiaux, villes sur la première dimensioninformationnelles).
incite au développement de ces traduisent à la fois l’essor des ac-
activités spécialisées et des équi- tivités de services, qui tendent àStabilité de la structure
pements spécifiques qui leur sont se concentrer de plus en pluséconomique du système
liés (processus de métropolisation). dans les aires urbaines et la dé-des aires urbaines
En France, Ph. Julien a analysé la sindustrialisation qui se manifeste
concentration des fonctions mé- La structure économique du sys- après 1975, particulièrement en
tropolitaines supérieures, plus tème des villes françaises se ré- ce qui concerne les plus grandes
aires (+100 000 habitants). En
1962, les spécialisations régiona-
Première et deuxième dimensions de la structure économique lesdes airesurbainesselisent
du système des villes françaises, 1962-2003 encore clairement : Nord-Pas-de-
Calais, Lorraine, Rhône-Alpes,
etc. Ce schéma régional tend à
s’estomper et ne se retrouve que
Const. auto., nav., aéro.
dans les spécialisations des plus
petites aires urbaines en 2003.
Lesgrandes villesdu Nord-Pas-
de-Calais, de la vallée de la Mo-
selle ou encore de Rhône-Alpes
Habill.,cuir
ont toutes adopté un profil nette-
ment plus tertiaire, se différen-
ChimieServ. personnels
ciantàpeinedelaplupart desBois,papierInd. du foyer
Ind. éléctro.
ConstructionEdition Pharmacie autres. Il se dégage un mouve-
Ind. Agricoles Ind. Méca.
Télécommunication Comm. gros erComm. détail ment de diffusion de la tertiarisa-1 axe (23,3%)Finance Hôtel et Rest. Comm. auto.
Adm. publique Eau,gaz tion du système des villes, partiTransportsEducationAct. culturelles Act. associatives
Ind. minéraux du Sud le moins industrialisé,R&D ImmobilièresSanté
pour atteindre l’ensemble du
Conseil,ass. pays, via aussi un canal hiérar-
chique ; les plus grandes, et sin-
gulièrement Paris, sont tôt
initiatrices de cette mutation.
La deuxième dimension oppose
Métallurgie les villes selon que leur profil éco-
nomique est “traditionnel” (indus-
tries anciennes, villes d’État)oubien
“technopolitain” (services àlaper-
Source : Insee - recensements de la population 1962, 1968, 1975, 1982, 1990, 1999 - sonne, construction automobile). La
2003 (estimé)
différenciation des aires urbaines
2
ème
2 axe (13,4%)Coordonnées 1962 des aires urbaines sur la première dimension
Industries
Tertiarisation
Coordonnées successives des aires urbaines
sur le 1er axe
Moyenne = 0,39
Ecart-type = 0,39
Source : Insee - recensements de la population 1962 à 1999, 2003 estimé
Fait avec Philcarto - http:// perso.club-internet.fr/philgeo
3
Copyright
:
Insee
-
IGN
2007Coordonnées 2003 des aires urbaines sur la première dimension
Industries
Tertiarisation
Coordonnées des aires urbaines
sur le 1er axe
Moyenne = - 0,09
Ecart-type = 0,26
Source : Insee - recensements de la population 1962 à 1999, 2003 estimé
Fait avec Philcarto - http:// perso.club-internet.fr/philgeo
4
Copyright
:
Insee
-
IGN
2007sur cette dimension est essentiel-
Trajectoires économiques des grandes aires urbaines, 1962-2003lement hiérarchique. Alors qu’en
1962, la répartition était égali-
taire entre ces deux types de pro-
Toulouse
f

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