Réduire les émissions de CO2 des trajets domicile-travail : des marges de progrès importantes
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Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, le Grenelle de l'environnement vise à réduire de 11 % le CO2 émis par les transports d'ici 2020. Pour développer des pratiques de mobilité durable, les trajets quotidiens liés au travail et aux études constituent un terrain d'action privilégié. En Paca, les marges de progrès sont importantes. En effet, actifs et étudiants émettent en moyenne 129 grammes de CO2 par km pour se rendre sur leur lieu d'activité. Sur ce critère d'efficacité carbone, la région ne se place qu'au 15e rang des régions françaises. Le caractère urbain du territoire est pourtant un atout qui devrait se traduire par un recours plus fréquent aux transports collectifs. Deux raisons principales expliquent ce taux élevé : un usage de l'automobile très fréquent dans les villes, en particulier à Marseille, et sur les longs trajets ; ainsi qu'un parc automobile ancien. Plusieurs leviers peuvent être actionnés à l'échelle locale, comme développer les réseaux et services de transports durables, prendre des mesures réglementaires ou encore agir sur l'urbanisme. Sommaire Un million de tonnes de CO2 par an La moitié du CO2 émis par des trajets de 5 à 35 km Même en ville, la voiture reste dominante Se déplacer en émettant moins de CO2 Quels scénarios pour 2020 ? Un million de tonnes de CO2 par an La moitié du CO2 émis par des trajets de 5 à 35 km Même en ville, la voiture reste dominante Se déplacer en émettant moins de CO2 Quels scénarios pour 2020 ?

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Langue Français

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territoire
N° 6ANALYSE juin 2011
INSEE
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
ÉTUDES
Réduire les émissions de CO2
des trajets domicile-travail :
des marges de progrès importantes
www.insee.frDans le cadre de la lutte contre le
Régions
réchauffement climatique, le Grenelle de
Provence-Alpes-Côte d’Azur
l’environnement vise à réduire de 11 % Les publications
le CO émis par les transports d’ici2
2020. Pour développer des pratiques de
Les Lois "Grenelle" réaffirment l’objectif de réduire
mobilité durable, les trajets quotidiens
de 20 % à l’horizon 2020 les émissions de Gaz à
liés au travail et aux études constituent EffetdeSerre(GES)parrapportauniveaude1990.
un terrain d’action privilégié. En Paca, L’effort concerne tous les secteurs économiques, y
les marges de progrès sont importantes. comprislestransports,activitéfortementémettrice.
Elle est responsable à elle seule de 27 % des émis-En effet, actifs et étudiants émettent en
sionsenFrance,dontplusdelamoitiédueauxvoi-moyenne 129 grammes de CO par km2
tures particulières. Pour les transports, le Plan
pour se rendre sur leur lieu d’activité.
Climat de la France de 2010 vise une baisse de
Sur ce critère d’efficacité carbone, la
11 %desémissionsdeCO entre2005et2020.Ce2
erégion ne se place qu’au 15 rang des gazesteneffetleprincipalGESimpliquédansleré-
régions françaises. Le caractère urbain chauffement climatique.
du territoire est pourtant un atout qui
Cette étude vise à éclairer de telles politiques au ni-devrait se traduire par un recours plus
veaulocal.ElleseconcentresurleCO émislorsdes2fréquent aux transports collectifs.
déplacements quotidiens, effectués par les actifs en
Deux raisons principales expliquent ce
emploietlesétudiantsdusupérieurentreleurdomi-
taux élevé :un usage de l’automobile très cileetleurlieudetravailoud’études.Cestrajets,ap-
fréquent dans les villes, en particulier à pelés aussi "déplacements pendulaires", contribuent
Marseille, et sur les longs trajets ;ainsi àlacongestiondesréseauxetàladégradationdela
qualitédel’air,lorsqu’ilssonteffectuésmassivementqu’un parc automobile ancien.
en voiture. Mais ils sont aussi source d’opportunitéPlusieurs leviers peuvent être actionnés
pour créer et pérenniser des modes de transport al-
à l’échelle locale, comme développer les
ternatifs, si leurs usagers nombreux et réguliers op-
réseaux et services de transports
tent pour de nouvelles pratiques. De plus, l’enjeu
durables, prendre des mesures social de ces trajets est grandissant. Les coûts crois-
réglementaires ou encore agir sur sants de l’énergie risquent en effet de fragiliser les
ménages les plus modestes.l'urbanisme.ANALYSE Des ménages vulnérables facerang des régions. Pourtant, la forte urba-
INSEE
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR aux hausses du coût des carburantsÉTUDES nisationdelarégiondevraitfaciliterlere-
coursauxtransportsencommunetdonc Conséquence des hausses des prix du carburant, le
permettre une meilleure efficacité. coût des déplacements pendulaires va s’élever pour
Un million de tonnes de les ménages qui utilisent l’automobile. Cet effort
financier croissant risque de fragiliser les plusCette moindre "efficacité carbone" peutCO par an2 modestes, en l’absence d'offre alternative. As’expliquer par le faible usage des trans-
contrario, si l’offre est adaptée à leur besoin,
ports en commun, notamment dans les
ouvriers et employés notamment seront plus enclinsEn Paca, les déplacements pendulaires
villes et pour les longs trajets. En contre-
à emprunter les transports en commun. Ils sontconcernent près de 2 millions d’actifs et
partie, l’usage de l’automobile est plus particulièrement présents sur certaines liaisons :d’étudiants (soit 40 % de la population
fréquent. De plus, le parc automobile est entre Nice et Carros (56 %), Vitrolles et Aix-en-
régionale, cf. tableau page 4). Si une
plus émissif que la moyenne car relative- Provence (53 %), Marseille et Vitrolles (51 %), ainsi
moitié d’entre eux résident dans leur
ment âgé et comportant davantage de qu'entre Marseille et Aubagne, Marseille et
commune d’activité et se déplacent sur
Marignane, Toulon et Marseille (48 %).moteursàessenceetdegrossescylindrées.
decourtesdistances,d’autresparcourent
jusqu’à 200 km. Ces trajets représentent
et Marseille-Vitrolles (0,9 % chacune).La moitié du CO émis par2plus de 8,7 milliards de km par an, soit
Dans les Alpes-Maritimes, la liaisondes trajets de 5 à 35 km33,6millionsdekmparjour.Celacorres-
Nice-Antibes représente 0,5 % des émis-
pond à près de 470 millions de litres de
sions régionales.
carburant consommés et 1,1 million de La majorité des déplacements pendulai-
tonnes de CO émis par an. Parmi tous2 res s’effectuent dans et autour des pôles Sur des trajets supérieurs à 50 km,
les déplacements régionaux, ces trajets urbains, lieux de forte concentration de 70 000 actifs (3,7 % des déplacements)
représentent 12 % des kilomètres par- l’emploietdel’offreuniversitaire.Lestra- génèrent 20 % des émissions. La moitié
courus et sont à l’origine de 9 % des jets de moins de 5 km représentent 55 % d’entre eux parcourent plus de 80 km,
émissions de GES liés au transport en des déplacements. Bien que de courte souventàdesvitessesplusélevées(au-
Provence-Alpes-Côte d'Azur. distance, ces nombreux trajets génèrent toroutes), ce qui explique l’importance
16 % des émissions. Il s’agit surtout de desémissions. Cesdéplacementsde
Globalement, la région semble plutôt trajets internes aux grandes villes : 15 % longue distance ont augmenté de 42 %
performante. Pour se rendre sur son lieu à Marseille, 6 % à Nice, 2,7 % à entre1999et2007.Lamaîtrisedecette
d’activité, un actif (ou étudiant) parcourt Aix-en-Provence et 2,2 % à Toulon. tendanceestunenjeuimportantpourla
en moyenne 4 400 km par an et région. Elle pose laquestionde l’(in)adé-
consomme 250 litres de carburant. Il Les déplacements pendulaires de quationentrelieudevieetlieud’activité.
émet 570 kg de CO contre 640 kg en moyennedistance(entre5et35 km)sont2
moyenne dans les régions de province. lesprincipauxcontributeursauxémissions
Même en ville, la voiture
Cela s’explique par des trajets pendulai- de CO : ils représentent 37 % des trajets2
reste dominanteres un peu plus courts qu’en moyenne etgénèrent53 %desémissions.Laliaison
nationale (17 km au lieu de 19,1 km) du entre Marseille et Aix-en-Provence est,
faitducaractèreurbanisédelarégion. sanssurprise,laplusémettriceavec2,3 % En moyenne régionale, la voiture est
Mais,àdistancecomparable,ilssontda- des émissions pour les deux sens moins utilisée en Paca qu’au niveau na-
vantage émetteurs de GES. Avec 129 confondus, dont les deux tiers avec Aix- tional : 75 % des actifs et étudiants l’utili-
grammes de CO émis en moyenne par en-Provence comme ville d’emploi. Puis sent, contre 79 % dans les régions de2
ekm parcouru, Paca n’occupe que le 15 viennent les liaisons Marseille-Aubagne province. Ce constat favorable s’explique
par une plus forte proportion d’actifs rési-
dant et travaillant sur la même commune
en Paca. Dans les villes, la proximité des
emplois, ainsi qu’une offre concentrée de
transports collectifs, devraient fortement
limiter l’usage de la voiture. Or, la région
se démarque par l’importance de l’usage
de véhicules personnels motorisés dans
les villes. À Marseille, plus d’un actif sur
deux privilégie la voiture ou la moto pour
des déplacements pendulaires internes à
la ville (56 % à Toulon et 48 % à Nice). À
Lyon ou Bordeaux, ils ne sont qu’un sur
trois.
Sur des trajets plus longs, la voiture est
encore plus prépondérante. Le recours
N° 6 juin 2011ANALYSE
16 % à Toulon (30 % à Grenoble) etINSEE
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
ÉTUDES
10 % à Avignon (15 % à Poitiers).
D'autres marges de progrès portent sur les
auxmodesactifsn’estpluspossibleetles
principales liaisons régionales. Leur effica-
performancesdestransportsencommun
cité carbone varie entre 115 et 145 g/km.
en termes de rapidité et de commodité
Parmi les liaiso

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