Stagnation de l activité manufacturière en 2002 - Les industriels dans l expectative
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La production manufacturière stagne en 2002. Sa croissance en volume est de 0,1 % en moyenne annuelle, après 1,8 % en 2001. La reprise qui semblait se dessiner au premier semestre tourne court et l'activité manufacturière retombe dès l'été. L'industrie perd des emplois. L'année 2002 et le début de 2003 se caractérisent par la montée des incertitudes, qui fragilisent la confiance des agents économiques et pèsent donc sur leurs comportements de dépenses. La consommation des ménages reste le principal soutien de l'activité manufacturière, même si elle est moins dynamique que les années précédentes. Les exportations et les importations de produits manufacturés restent atones. Face à une demande jugée insuffisante, les industriels font preuve d'attentisme et de grande prudence. Ils diffèrent leurs décisions d'investissement, attendant aussi une amélioration de leur situation financière.

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Langue Français

Extrait

N°905 - JUIN 2003
PRIX : 2,20€
Stagnation de l’activité
manufacturière en 2002
Les industriels dans l’expectative
Lucie Gonzalez, division Comptes et études de l’industrie, Insee
a production manufacturière stagne manufacturière replonge dès l’été. Elle recule
même au dernier trimestre (- 0,5 % par rapporten 2002. Sa croissance en volume
au troisième trimestre). L’activité manufactu-Lest de 0,1 % en moyenne annuelle,
rière continue de stagner au début de 2003
après 1,8 % en 2001. La reprise qui sem-
(graphique 1).
blait se dessiner au premier semestre
tourne court et l’activité manufacturière
Léger recul de la valeur ajoutéeretombe dès l’été. L’industrie perd des
des branches manufacturièresemplois.
L’année 2002 et le début de 2003 se carac-
Dans la seconde moitié de l’année 2002, l’acti-
térisent par la montée des incertitudes,
vité manufacturière se tasse et les échanges
qui fragilisent la confiance des agents interindustriels se contractent. Cette contrac-
économiques et pèsent donc sur leurs tion se reflète dans la chute des emplois inter-
comportements de dépenses. La consom- médiaires des branches manufacturières au
second semestre de 2002. De fait, la valeurmation des ménages reste le principal
ajoutée des branches nesoutien de l’activité manufacturière, même
cesse de ralentir tout au long de 2002 et recule
si elle est moins dynamique que les an-
même légèrement sur l’année (- 0,1 % en
nées précédentes. Les exportations et moyenne annuelle par rapport à 2001). Les
les importations de produits manu- biens intermédiaires et les biens d’équipement
facturés restent atones. Face à une de- sont les plus touchés, avec des baisses de
0,5 % et 0,2 % en 2002 par rapport à 2001mande jugée insuffisante, les industriels
(tableau 1). La contribution des branchesfont preuve d’attentisme et de grande
manufacturières à la croissance du PIB est
prudence. Ils diffèrent leurs décisions
nulle en 2002, alors que les branches non
d’investissement, attendant aussi une industrielles, qui décélèrent aussi en 2002, res-
amélioration de leur situation financière. tent sur des rythmes de croissance positifs à
peine inférieurs à ceux de 2001.
La France, qui faisait jusque-là figure d’excep-
La reprise attendue n’a pas eu lieu en 2002 : tion et tirait la croissance industrielle de la zone
la production manufacturière en volume pour- euro, rejoint la moyenne européenne avec un
suit sa décélération (+ 0,1 % en moyenne
La reprise de la production
annuelle en 2002 par rapport à 2001), après
manufacturière tourne court en 2002
une année 2001 déjà au ralenti (+ 1,8 % en
milliards d'euros
170moyenne annuelle, après + 7,7 % en 2000).
165Cette stagnation sur l’année correspond à un
160
mouvement de reprise avorté. En effet, dans
155
un environnement international devenu plus 150
porteur, l’industrie manufacturière française 145
140rebondit au début de 2002 sous l’effet d’une
135reprise « technique », qui corrige la contraction
130excessive de l’investissement et des stocks
125
fin 2001. Ce début d’année encourageant n’est
120
cependant pas relayé par une reprise de 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
T1
l’investissement productif, condition néces- Production cvs-cjo en volume aux prix de 1995
saire à une reprise durable, et la production Source : Comptes nationaux trimestriels - base 95, Insee
INSEE
PREMIEREindice de production en baisse de 1,1 % pensée par l’accélération des achats deLes dépenses de consommation
en 2002 (encadré). Sa situation reste biens durables (automobiles et équipe-en produits manufacturés,
cependant plus favorable que celles ment du logement). En revanche, elle
moteur de la croissance
du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Alle- remonte au début de 2003 (+ 1,4 % par
magne, dont les industries sont parti- rapport au trimestre précédent).
culièrement déprimées, l’Allemagne La consommation des ménages en pro- Les dépenses des ménages en électro-
entrant en récession fin 2002. duits manufacturés conserve une évolu- nique grand public progressent forte-
La consommation globale des ménages tion positive en 2002, malgré la ment (+ 6,9 % en moyenne annuelle en
résiste en 2002. Mais les entreprises croissance du chômage et la montée 2002), avec un doublement des ventes
réduisent leurs investissements et dés- des incertitudes. Elle subit cependant un de DVD en 2002. En revanche, les
tockent, et l’environnement international net fléchissement par rapport à 2001 achats de textile-cuir continuent de sta-
est peu porteur. Tout ceci contribue à la (+ 0,9 % en 2002, après + 3,5 % en 2001 gner (0,1 %) et ceux d’automobiles
stagnation de l’activité manufacturière et + 3,4 % en 2000) et ralentit davantage (- 2,1 %) et d’ameublement (- 2,7 %)
en 2002. que l’ensemble des dépenses de reculent.
Les consommations intermédiaires de consommation finale des ménages
produits manufacturés augmentent faible- (+ 1,2 % en 2002 après + 2,6 % en 2001)
Echanges extérieurs :ment en 2002 (+ 0,1 % après + 1,0 % en (tableau 3).
2001 et + 8,7 % en 2000). C’est le résul- La croissance de la consommation des un léger excédent
tat de l’atonie de la demande globale. ménages en produits manufacturés
stagne au dernier trimestre de 2002 par L’industrie manufacturière réalise un
rapport au trimestre précédent en raison excédent commercial de 15 milliards
Forte contraction de l’emploi d’une baisse sensible de la consomma- d’euros en 2002. Ce léger excédent est
tion en textile-cuir, qui n’a pas été com- le signe de la faiblesse des échangesindustriel en 2002
L’emploi dans l’industrie s’était tassé en
2001. Le mouvement s’accentue en La production manufacturière en Europe
2002 : l’emploi hors intérim recule de
En 2002, l’activité manufacturière de la montre une reprise avortée. L’activité ma-
2,2 % pour l’ensemble des branches
zone euro souffre du manque de ressort nufacturière de la zone euro rebondit au
manufacturières, soit une perte d’environ de la demande intérieure. L’indice de la début de 2002 sous l’effet d’un environne-
70 000 emplois (tableau 2). Cette dégra- production industrielle de la zone euro ment international plus porteur. Les ex-
dation affecte particulièrement les biens pour le secteur manufacturier baisse de portations sont dynamisées, et les
d’équipement et les biens intermédiai- 0,9 % en 2002, après la quasi-stagnation industriels incités à un comportement
à + 0,2 % en 2001 (graphique). moins restrictif en terme de stockage etres, très sensibles au cycle conjoncturel.
La consommation des ménages de la d’investissement. Mais la conjoncture seElle se poursuit à un rythme comparable
zone euro croît très faiblement en 2002, dégrade dès l’été : le commerce mondialdébut 2003.
en raison de la hausse du chômage. Le ralentit, des incertitudes apparaissent surEn moyenne annuelle, le moindre
mouvement est général, à l’exception de l’environnement extérieur et les condi-
recours au travail intérimaire accentue
l’Italie. Il est très marqué en Allemagne tions financières. L’appréciation de l’euro
cette tendance. Les effectifs intérimaires
qui fait face au plus fort ralentissement face au dollar et la faiblesse des échan-
de l’industrie manufacturière diminuent
de sa demande interne depuis la réunifi- ges inter-industriels et inter-européens
de 11,6 % en 2002, après la baisse de cation. font stagner la production industrielle de
4,2 % de 2001. Cependant, le mouve- Appréciée en moyenne annuelle, la pro- la zone euro depuis l’été. L’emploi indus-
ment de baisse continu depuis le prin- duction manufacturière de la zone euro triel recule dans la zone euro d’environ
temps 2001 s’interrompt : l’intérim baisse en 2002. Mais le profil infra-annuel 1% en 2002.
industriel augmente aux deuxième et
La production industrielle baisse en 2002 dans la zone euro*troisième trimestres de 2002 pour se
stabiliser au dernier. Seule l’industrie
en %
8des équipements électriques et électro- 2000 2001 2002
6niques supprime des emplois intérimai-<

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