Treize Pays bas-normands face à leurs défis - Enjeux de tous Pays
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Les pays bas-normands sont confrontés à trois défis importants : faire face au vieillissement de la population, assurer un meilleur équilibre villes-campagne au sein de leur territoire, et enfin anticiper les éventuelles mutations économiques. Les multiples enjeux liés au vieillissement touchent tous les territoires mais leur degré d'acuité varie. Très fort dans les pays du Sud-Manche et du Bocage ornais, il est moindre autour de Caen et dans le Cotentin. Une forte diversification industrielle, une déconcentration des activités, offrent à l'économie locale une meilleure résistance aux mauvaises conjonctures. Parmi les plus aptes à amortir les turbulences économiques : les pays de Caen, du Saint-Lois, de la baie du Mont-Saint-Michel et d'Auge. La précarité est présente en Basse-Normandie sous ses diverses formes. Dans le nord-est de la région, ainsi que dans le pays du Sud-Calvados, précarités professionnelle et financière se conjuguent fortement.

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Treize Pays bas-normands
face à leurs défis
Enjeux de tous Pays
repères
Les pays bas-normands sont
confrontés à trois défis impor- La Basse-Normandie évolue dans un engagée, puisqu’en janvier 2004, la
monde en perpétuel mouvement. Les région compte autant de personnestants : faire face au vieillissement de
mutations en cours dans la sphère éco- âgées de 60 ans et plus que de jeunesla population, assurer un meilleur
équilibre villes-campagne au sein de nomique et sociale modèlent pro- de moins de 20 ans. Ces deux classes
gressivement le visage de la région : d’âge regroupent chacune environ unleur territoire, et enfin anticiper les
vieillissement de la population, res- quart de la population. En effet, les gé-éventuelles mutations économiques.
tructuration des territoires, ouverture nérations nombreuses du baby-boom
de l'économie.. . Ces phénomènes, qui commencent à accroître les rangs desLes multiples enjeux liés au
vont se poursuivre et s'amplifier, 60 ans et plus, l’espérance de vievieillissement touchent tous les
territoires mais leur degré d'acuité concernent l’ensemble des pays gagne environ un an tous les quatre
bas-normands. Mais leur impact sera ans, et la Basse-Normandie, surtoutvarie. Très fort dans les pays du
variable selon le contexte local et les par son littoral, attire les retraités. ASud-Manche et du Bocage ornais, il
est moindre autour de Caen et dans caractéristiques des territoires. Quoi cela s’ajoutent des départs de jeunes
de commun en effet entre une capitale de la région plus nombreux que les ar-le Cotentin.
régionale attractive et un espace rural rivées. Ainsi en 2015, les personnes
Une forte diversification indus- en perte de vitesse ? Mobilisant leurs âgées représenteraient 28 % de la po-
forces, s’appuyant sur leurs nombreux pulation et les jeunes 23 % seulement.trielle, une déconcentration des
atouts, les pays bas-normands devrontactivités, offrent à l'économie lo-
cale une meilleure résistance aux conduire demain des projets de déve- La population ne va pas vieillir aussi ra-
loppement à la hauteur des enjeux quimauvaises conjonctures. Parmi les pidement dans tous les pays. Si les
les concernent.plus aptes à amortir les turbulen- tendances observées se poursuivent,
ces économiques:lespaysde le pays de Caen sera à l’horizon 2015
Caen, du Saint-Lois, de la baie du le seul pays qui restera “ jeune ” dans
Mont-Saint-Michel et d'Auge. Un vieillissement la région. La présence des structures
universitaires, le fait aussi que la capi-
à plusieurs vitessesLa précarité est présente en tale régionale soit un pôle économique
Basse-Normandie sous ses di- majeur, garantissent son fort attrait
verses formes. Dans le nord-est de Partout dans l’Hexagone, la part des pour des jeunes à la recherche d’une
la région, ainsi que dans le pays du personnes âgées dans la population formation et d’un emploi. En re-
Sud-Calvados, précarités profes- s’accentue. Ce vieillissement progres- vanche, toujours en tablant sur un
sionnelle et financière se conju- sif n’épargnera donc pas la Basse-Nor- maintien de la fécondité et des migra-
guent fortement. mandie et la dynamique est déjà tions, le Cotentin, pourtant le plus
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 164"jeune" pays aujourd’hui, compterait En revanche le pays du Bocage,qui a aux arrivées. De façon générale les
en 2015 davantage de seniors (26 %) déjà perdu des habitants entre 1990 jeunes quittent l'ensemble des territoi-
que de jeunes (21 %). Cependant, et 1999, le Saint-Lois et les pays res de la région. Le pays d’Alençon et
cette projection suppose que les mi- d’Argentan,d’Alençon et d’Ouche le pays d’Auge semblent toutefois un
grations défavorables au territoire au cumuleraient déficits migratoire et na- peu moins touchés par ces départs,
cours des années 90, imputables à une turel. D’une part, les femmes en âge grâce notamment aux formations pro-
conjoncture économique alors difficile, d’avoir des enfants sont d’ores et déjà posées sur les sites de Lisieux et
se poursuivent. Or, si la presqu’île re- de moins en moins nombreuses dans d’Alençon. Dans le Cotentin, les
trouve, avec la construction de l’EPR, ces pays, ce qui explique en partie la formations dispensées sur le pôle de
le souffle économique qu’elle connais- chute de la natalité entamée depuis le Cherbourg attirent des jeunes mais ne
sait au cours des années 80, la ten- milieu des années soixante-dix. D’autre suffisent à compenser les départs vers
dance pourrait être bien moins part, les décès augmentent en raison Caen, mais aussi vers l’Ille-et-Vilaine,
marquée. du vieillissement. Ces territoires per- en raison de l'attractivité exercée par
draient ainsi entre 3 et 5 % de leur po- l'université et les grandes écoles ren-
Déjà en 1990, le Coutançais et le
pulation entre 1999 et 2015. Le pays naises. Dans le Bessin-au-Virois,la
pays de la baie du Mont-Saint-Michel de la baie du Mont-Saint-Michel su- proximité avec le bassin caennais li-
comptaient un peu plus de personnes
birait la même évolution, les arrivées mite certainement les départs de sco-
âgées que de jeunes. Dans le Perche,
de nouveaux résidents ne compensant laires et d’étudiants qui peuvent plus
à l’extrémité sud-est de la région, ces plus le déficit naturel. Dans le Cotentin aisément demeurer au foyer. Les
deux classes d’âge s’équilibraient
enfin, si les tendances passées se pour- pays ornais, hormis donc celui
presque. En 1999, la balance a égale-
suivent, les naissances excéderont tou- d'Alençon, sont plus affectés par les
ment penché du côté des seniors dans jours les décès, mais de façon assez départs de jeunes, un quart d’entre
trois territoires ornais : le Bocage or-
ténue. L’excédent naturel deviendrait eux ayant quitté le territoire entre
nais, le pays d’Ouche et le pays
insuffisant pour contrebalancer le défi- 1990 et 1999. Le constat prévaut
d’Argentan. D’ici à 2015, le vieillisse- cit migratoire. aussi dans le pays de la baie du
ment s’accentuera encore dans les ter-
Mont-Saint-Michel.
ritoires du sud-ouest de la Manche, de
manière moins prononcée cependant Au-delà de 25 ans, la recherche d’unLes pays d'Auge etdans le pays de Coutances que dans le
emploi est le facteur essentiel motivant
pays de la baie du Mont-Saint-Michel d’Alençon moins touchés la mobilité. Attirer les jeunes actifs,
où les personnes âgées pourraient c’est l’assurance d’attirer aussi toute
alors représenter 30 % de la popula- par les départs de jeunes leur famille, donc des enfants. Sur ce
tion. Dans l'Orne, il devrait être plus
plan, le pays de Caen est moins ga-
modéré dans le Perche que dans le Le pays de Caen, grâce à ses infras- gnant. Les départs entre 25 et 35 ans
Bocage ou le pays d’Argentan. tructures de formation et son offre sont en effet plus nombreux que les ar-
d’emplois, attire les jeunes de 20 à 24 rivées. Une fois formés, les jeunes
ans. Lors de la dernière décennie, les quittent donc non seulement le pays deUn pays sur deux résiste effectifs de cette génération s’accrois- Caen mais aussi la Basse-Normandie,
saient d’un tiers sur le territoire grâce préférant des horizons plus lointainsau dépeuplement
Ce vieillissement va jouer naturelle-
ment sur la démographie, mais à un
rythme plutôt lent. Sous l’hypothèse
d’un prolongement des comporte-
ments démographiques passés, en
2015 la Basse-Normandie comptera
48 000 habitants de plus qu’en 1999
(+ 3,4 %). Si l’érosion progressive du
solde naturel inverse la tendance, la
population ne diminuera effectivement
qu’à partir de 2020.
Ce dynamisme démographique, il est
vrai fortement imprimé par les pays du
Calvados, concernera la moitié des
pays bas-normands. Ainsi l’accroisse-
ment de la population pourrait at-
teindre 8 % dans le pays de Caen,
avant tout sous l’effet de la primauté
des naissances sur les décès. La
concentration autour de la capitale ré-
gionale se renforcerait alors : 24 %
des Bas-Normands résideraient dans
le pays de Caen contre 22 % actuelle-
ment. Quant aux pays de Coutances,
du Perche,du Bessin-au-Virois et
d'Auge, ils compteraient tous les qua-
tre en 2015 entre 2 et 3 % d’habitants
de plus qu'en 1999, grâce surtout à
l’arrivée de nouveaux résidents. Le
Sud-Calvados maintiendrait, lui, sa
population.
cent pour cent - BASSE-NORMANDIE n° 164Un Pays sur deux devrait encore gagner des habitants d'ici à 2015
Évolution de la population Indicate

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