Formation initiale,orientations et diplômes de 1985 à 2002
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Le niveau d'étude des jeunes Français a beaucoup progressé entre 1985 et 1995, et s'est stabilisé ces dernières années. Les diplômés de l'enseignement supérieur sont deux fois plus nombreux en 1996 qu'en 1985, et représentent, en 2001, près de 38 % d'une classe d'âge. Ces progrès sont dus à l'ouverture de différentes étapes du cursus scolaire à des fractions plus importantes des jeunes. Simultanément, à partir de la fin des années 1980, les jeunes ont suivi davantage l'enseignement des classes de quatrième et troisième, se sont orientés plus souvent vers un second cycle général ou technologique, puis ont obtenu de meilleurs taux de réussite au baccalauréat, ont poursuivi en fortes proportions des études supérieures, et enfin ont mieux réussi à obtenir des diplômes d'enseignement supérieur. Dans le même temps, l'enseignement professionnel a recruté un peu moins de jeunes, mais plus instruits, et en les menant en plus grand nombre au baccalauréat. Après 1990, le recrutement des quatrième et troisième a continué de s'étendre, les taux de succès aux examens ont, dans l'ensemble, continué de croître, mais, par contre, les orientations de fin de troisième ont changé. Les familles ont manifesté un regain d'intérêt pour l'enseignement professionnel, ce qui a surtout bénéficié à l'apprentissage. Le niveau de plus en plus élevé des diplômes obtenus et l'allongement des études ont touché, plus particulièrement, les dernières générations du « baby-boom ». La génération 1974 a, par exemple, étudié 1,7 an de plus que son aînée de 1966, et a terminé ses études initiales nettement plus diplômée. Les sorties de formation initiale ont été, de ce fait, de moins de 700 000 de 1987 à 1994, alors que les générations comptaient jusqu'à 860 000 jeunes à ces âges. Par la suite, la stabilisation de la durée des études a placé le nombre annuel de sortants autour de 780 000, à l'égal des effectifs des générations de ces âges.

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Langue Français

Extrait


ÉDUCATION
Formation initiale, orientations
et diplômes de 1985 à 2002
Sébastien Durier et Pascale Poulet-Coulibando*
Le niveau d’étude des jeunes Français a beaucoup progressé entre 1985 et 1995, et s’est
stabilisé ces dernières années. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont deux fois
plus nombreux en 1996 qu’en 1985, et représentent, en 2001, près de 38 % d’une classe
d’âge. Ces progrès sont dus à l’ouverture de différentes étapes du cursus scolaire à des
fractions plus importantes des jeunes. Simultanément, à la fin des années 1980, les
jeunes ont suivi davantage l’enseignement des classes de quatrième et troisième, se sont
orientés plus souvent vers un second cycle général ou technologique, puis ont obtenu de
meilleurs taux de réussite au baccalauréat, ont poursuivi en fortes proportions des études
supérieures, et enfin ont mieux réussi à obtenir des diplômes d’enseignement supérieur.
Dans le même temps, l’enseignement professionnel a recruté un peu moins de jeunes,
mais plus instruits, et en les menant en plus grand nombre au baccalauréat.
Après 1990, le recrutement des quatrième et troisième a continué de s’étendre, les taux
de succès aux examens ont, dans l’ensemble, continué de croître, mais, par contre, les
orientations de fin de troisième ont changé. Les familles ont manifesté un regain d’intérêt
pour l’enseignement professionnel, ce qui a surtout bénéficié à l’apprentissage.
Le niveau de plus en plus élevé des diplômes obtenus et l’allongement des études ont
touché, plus particulièrement, les dernières générations du « baby-boom ». La
génération 1974 a, par exemple, étudié 1,7 an de plus que son aînée de 1966, et a terminé
ses études initiales nettement plus diplômée. Les sorties de formation initiale ont été, de
ce fait, de moins de 700 000 de 1987 à 1994, alors que les générations comptaient
jusqu’à 860 000 jeunes à ces âges. Par la suite, la stabilisation de la durée des études a
placé le nombre annuel de sortants autour de 780 000, à l’égal des effectifs des
générations à ces âges.
* Sébastien Durier et Pascale Poulet-Coulibando sont membres de la Direction de l’évaluation et de la prospective au
ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Courriel : sebastien.durier@education.gouv.fr et pascale.poulet@education.gouv.fr
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004 15écrire l’évolution, des parcours scolaires gré au premier cycle, et les classes particulières,
des jeunes, pour bien comprendre celle de telles que les classes technologiques, ont été unD
leur niveau de sortie de l’école est indispensa- peu résorbées. (1)
ble. Cette évolution est décrite, de 1985 à 2002,
à partir des proportions de ceux, qui, d’année en
année, franchissent les différents échelons et La généralisation du premier cycle...
bifurcations du parcours scolaire et interrom-
pent leurs études. L’analyse par âge permet de En 1985, seulement deux jeunes sur trois parve-
faire le lien entre les parcours scolaires et les naient en classe de troisième. De l’ordre de un
flux de sortie de formation initiale. Cette ana- sur dix commençait un certificat d’aptitude pro-
lyse par âge permet aussi de savoir quelles géné- fessionnelle (CAP) à la fin de sa cinquième.
rations ont bénéficié de l’allongement des étu- Autant quittait une sixième ou cinquième, sinon
des. l’école primaire, pour une classe « préprofes-

sionnelle de niveau » ou préparatoire à
Aujourd’hui, la totalité ou presque d’une classe l’apprentissage. Ces classes visaient à maintenir
d’âge (1) parvient en classe de troisième dans le cadre scolaire des élèves trop jeunes
(cf. graphique I). Le palier d’orientation de fin pour préparer un certificat d’aptitude profes-
de cinquième a donc à peu près disparu, et le sionnelle. Par ailleurs, quelques 4 % des
collège unique instauré en 1975 par la réforme enfants, en butte à des difficultés d’apprentis-
Haby est effectif, aux filières près. Les change- sage, étaient scolarisés en section d’enseigne-
ments ont eu lieu en deux temps. De plus en plus ment spécialisé (SES). L’enseignement y était
d’élèves ont d’abord eu accès à une quatrième
puis à une troisième. Ensuite, dans un second
temps, l’enseignement adapté a été mieux inté- 1. Les termes en italique renvoient à l’encadré 3.
Graphique I
Généralisation de l’accès en troisième
% d'une classe d'âge
100
90
80
70
e4 SES
e3 SEGPA
e3 insertion
60 e3 technologiques
e3 agricole
e3 générale
50
Lecture : à la rentrée 2002-2003, 98 % des jeunes d’une classe d’âge ont commencé une troisième (les proportions de jeunes en troisiè-
mes agricoles et en quatrième de SES sont supposées peu différentes, de 1985-1986 à 1988-1989, de leur valeur observée en 1989-
1990).
Champ : France métropolitaine.
Source : DEP (effectifs tous ministères, public + privé), Insee (population totale par âges).
16 ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 378-379, 2004
1984-1985
1985-1986
1986-1987
1987-1988
1988-1989
1989-1990
1990-1991
1991-1992
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
1996-1997
1997-1998
1998-1999
1999-2000
2000-2001
2001-2002
2002-2003dispensé par des instituteurs spécialisés et rents, moins spécialisés, les élèves quittaient
s’échelonnait en général sur quatre ans, certai- encore le collège en fin de cinquième pour un
nes sections disposant, en outre, d’une cin- lycée professionnel. Si ces classes avaient faci-
quième voire d’une sixième année préparant au lité la gestion de la transition, elles étaient sus-
CAP. pectées de continuer l’ancien régime de l’orien-
tation précoce. En outre, leurs élèves semblaient
peu tirer partie de l’enseignement, et présentaientDe 1985 à 1990, la proportion de jeunes attei-
un risque élevé d’abandon prématuré. Les troisiè-gnant une troisième progresse de plus de
mes technologiques n’accueillent plus que 4 %4 points par an. À la rentrée 1990, huit jeunes
d’une classe d’âge depuis la rentrée 1999, au lieusur dix commencent une troisième générale, et
des 8 ou 9 % de 1989 à 1997. Des troisièmesprès d’un sur dix une troisième technologique.
technologiques ont aussi été mises en place dansLa fréquentation des quatrième et troisième
les lycées agricoles. Elles accueillentgénérales augmente alors davantage que celles
aujourd’hui près de 2 % des jeunes. Enfin, lades nouvelles quatrième et troisième technolo-
troisième « d’insertion » compte 3 % des jeunesgiques. Celles-ci ont été créées par la loi sur
en 2002. Elle a été créée dans les collèges à lal’enseignement technologique et professionnel
rentrée 1992, à l’extinction des classes « pré-de décembre 1985 pour élargir le recrutement
professionnelles de niveau ».du brevet d’enseignement professionnel (BEP).
Le plus grand nombre d’enfants devait accom-
plir les quatre années du premier cycle, les Fonctionnant à plein régime en 1996 et 1997,
emplois exigeant davantage de connaissances. les sections technologiques, d’insertion, et
adaptées ont accueilli plus de 15 % d’une classe
d’âge. Elles n’en comptent plus que 12 % à la
... et le développement des collèges rentrée 2002, les troisièmes générales en
regroupant plus de 85 %.
Après ces années de forte croissance des effec-
tifs scolarisés, les années 1990 ont connu de for-
tes restructurations des différentes filières. La L’orientation en fin de troisième :
loi d’orientation de 1989 prévoyait que chaque le choix d’études courtes ou longues
jeune puisse, au minimum, aller jusqu’au bout
de la préparation d’un CAP ou d’un BEP, objec- La suppression du

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