Vers un enseignement secondaire de masse (1985-2001)
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La démocratisation de l'enseignement secondaire, menée de manière volontaire par l'Éducation nationale depuis le milieu des années quatre-vingt, a eu des résultats significatifs. Ainsi, en 2001, 70 % des jeunes générations vont jusqu'en classe terminale contre 35 % en 1985, et 38 % d'entre elles sortent de formation initiale avec un diplôme de l'enseignement supérieur contre 15 % en 1980. Ces progrès reposent sur une généralisation du premier cycle - 97 % des jeunes générations atteignent désormais une classe de troisième - amplifiée de 1985 à 1990 par des passages plus fréquents en seconds cycles généraux et technologiques, qui ont connu alors un afflux considérable d'élèves. Ces tendances se sont infléchies à partir de 1993-1994, avec un repli des poursuites d'études générales, accentué par l'évolution démographique, suivi par un tassement des progrès de la scolarisation dans le supérieur, maintenant sensible parmi les étudiants les plus jeunes.

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Langue Français

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Profil couleur : Profil d’imprimante CMJN gØnØrique
Composite 150 lpp 45 degrØs
Éducation, formation 2
Vers un enseignement secondaire
de masse (1985-2001)
Paul Esquieu, Pascale Poulet-Coulibando*
La démocratisation de l’enseignement secondaire,
menée de manière volontaire par l’Éducation nationale depuis le milieu
des années quatre-vingt, a eu des résultats significatifs.
Ainsi, en 2001, 70 % des jeunes générations vont jusqu’en classe terminale
contre 35 % en 1985, et 38 % d’entre elles sortent de formation initiale
avec un diplôme de l’enseignement supérieur contre 15 % en 1980. Ces
progrès reposent sur une généralisation du premier cycle — 97 % des
jeunes générations atteignent désormais une classe de troisième —
amplifiée de 1985 à 1990 par des passages plus fréquents en seconds cycles
généraux et technologiques, qui ont connu alors un afflux considérable
d’élèves. Ces tendances se sont infléchies à partir de 1993-1994, avec un
repli des poursuites d’études générales, accentué par l’évolution
démographique, suivi par un tassement des progrès de la scolarisation
dans le supérieur, maintenant sensible parmi les étudiants les plus jeunes.
ntre 1975 et 1985, l’ins- été marquées par de profonds ambition d’élever sensiblement
tauration du collège changements. Au milieu des le niveau de qualification desEunique n’avait pas pro- années quatre-vingt, l’objectif jeunes et ainsi de mieux les
voqué de modifications sensi- d’amener 80 % des jeunes gé- préparer aux mutations écono-
bles de l’orientation des nérations jusqu’au terme de miques, dans un contexte où
collégiens. En revanche, les l’enseignement secondaire à ils étaient particulièrement
quinze dernières années ont l’horizon de 2000 avait pour touchés par le chômage à la
* Paul Esquieu et Pascale Poulet-Coulibando font partie de la direction de la Programmation et du Développement du ministère de la
Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.
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sortie de leur formation. Cet initial, réaffirmé et précisé par la déclaré être titulaires du bacca-
objectif ouvre une période de loi d’orientation de 1989, n’a pas lauréat, contre 22 % en 1990 et
transformation majeure et sou- été totalement atteint, les change- 13 % en 1975. Les informations
daine des flux d’orientation. ments intervenus sont de très forte annuelles fournies par les enquê-
ampleur : ils ont conduit au dou- tes Emploi de l’Insee confirment
blement de l’accès en classes de l’élévation du niveau de forma-
terminale. L’autre objectif central tion atteint par les différentes gé-Depuis 1985,
développé par la loi d’orientation nérations au terme de leursde profonds progrès
de 1989, la réduction des sorties études. Près de 38 % des jeunes
de scolarisation
de l’école sans qualification, a été sortent aujourd’hui de formation
atteint, avec une diminution de- initiale en étant diplômés de l’en-
L’institution scolaire amorce alors puis 1985 de près de moitié de la seignement supérieur et moins
une politique « volontariste » proportion de jeunes concernés. de 8 % sans aucune qualification.
d’ouverture des seconds cycles, En 1980, ces deux groupes
généraux, technologiques et pro- Ces progrès, qui semblent mar- étaient d’importance à peu près
fessionnels (encadré 1). Les résul- quer une pause depuis 1994, ont équivalente (15 %) (figure 1).
tats en sont manifestes : en 2001, eu de profondes répercussions Cette élévation du niveau de for-
70 % des jeunes générations vont sur le niveau d’études de la po- mation a été particulièrement fa-
jusqu’en classe terminale et accè- pulation française. Ainsi, au der- vorable aux jeunes femmes. En
dent ainsi au niveau du baccalau- nier recensement de population mars 2001, 38 % des femmes
réat, contre seulement 35 % vers de mars 1999, 30 % des person- âgées de 25 à 29 ans et qui ne
1985 (encadré 2). Si l’objectif nes d’au moins 25 ans ont poursuivent plus d’études décla-
rent posséder un diplôme de l’en-
seignement supérieur contre
15 % vingt ans auparavant. Pour
Encadré 1 les hommes de cet âge, cette pro-
portion s’élève à 32 % en marsLes principales mesures depuis 1985
2001, contre 12 %.
Les principales mesures relatives au niveau du baccalauréat et de
au déroulement et à l’organisation ne plus laisser sortir de jeunes
Ces progrès ont permis à la
des cycles secondaires depuis 1985 sans qualification du système édu-
France de rattraper une partie desont les suivantes : catif. Elle s’attache aussi à l’orga-
nisation des enseignements, son retard sur les autres pays dé-
Création du baccalauréat profes- désormais structurés en « cycles » veloppés. En considérant la part
sionnel et disparition du CAP post et à celle des établissements (qui de la population ayant au moins
cinquième au profit des nouvelles doivent élaborer des projets péda-
atteint le niveau des deuxièmesclasses technologiques (la voie pro- gogiques spécifiques), ainsi qu’au
cycles de l’enseignement secon-fessionnelle scolaire étant ainsi recrutement et à la formation des
tirée vers le haut et pouvant enseignants (création des IUFM, daire (indicateur retenu par
conduire aux niveaux IV de forma- annonce d’un plan pluriannuel de l’OCDE dans ses Regards sur
tion) ; recrutement) ;
l’éducation), la progression fran-
çaise en l’espace de trente ans,En 1987, le « plan pour l’avenir Rénovation pédagogique du lycée :
de l’Éducation nationale » présenté à partir de la rentrée 1992, la classe mise en évidence en comparant
par le ministre René Monory trace de seconde, déjà indifférenciée les jeunes de 25-34 ans à leurs
des perspectives à l’horizon 2000 depuis le début des années aînés de 55-64 ans, est particuliè-
en matière de scolarisation et de quatre-vingt, devient un cycle de dé-
rement forte, même si elle ne luidéparts et recrutements d’ensei- termination, préparant l’orientation
permet pas de rejoindre les paysgnants ; dans les nouvelles séries générales
et technologiques de première, vi- les plus avancés (figure 2).Le
Réforme de 1987 de l’apprentissage sant un profil plus marqué des ly- sens exact des calculs des diffé-
qui peut désormais préparer aux céens qui les fréquentent ;
rents pays reste toutefois incer-
diplômes professionnels de tous ni-
tain. En France, ce calcul porteveaux, suivant en cela une évolu- Réforme du collège en 1996 : mise
tion comparable à celle de la voie en place des trois cycles, s’assurer sur la population déclarant pos-
scolaire ; des acquis scolaires dès l’entrée en séder un diplôme du second
sixième, pratique d’un soutien plus cycle, c’est-à-dire un CAP, un
La loi d’orientation de juillet individualisé et généralisation ef-
BEP ou un baccalauréat, ce qui1989 réaffirme d’abord l’objectif fective de l’accès en classe de troi-
ne correspond pas exactement àd’amener 80 % d’une génération sième générale.
la notion interministérielle de
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Éducation, formation 2
« qualification ». S’agissant de progrès enregistrés depuis le dé- plus nets pour les jeunes fem-
l’obtention de ces diplômes, les but des années quatre-vingt sont mes : en mars 2001, 79 % des
femmes de 25 à 29 ans déclarent
posséder au moins un diplôme
du second cycle, contre 50 %
Encadré 2
vingt ans plus tôt ; en comparai-
son, les jeunes hommes d’au-Définitions relatives au baccalauréat
jourd’hui ne devancent ceux de
Il convient de ne pas confondre ces taux. Les âges pris en compte sont
1981 que de 18 points (78 %
trois indicateurs : les sui

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