Evolution de l emploi et du chômage dans les zones d emploi haut-normandes : les mouvements de la population active recomposent la carte du chômage
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Evolution de l'emploi et du chômage dans les zones d'emploi haut-normandes : les mouvements de la population active recomposent la carte du chômage

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Dans un contexte de création d'emplois, le chômage diminue, et inversement quand l'emploi stagne ou recule. Cela s'est vérifié sur la période récente en Haute-Normandie et dans les zones d'emploi de Rouen et du Havre. Mais dans les petites zones d'emploi, l'évolution du chômage est parfois déconnectée de l'évolution de l'emploi. Les variations de population active, départs ou arrivées des jeunes actifs, retraites des plus âgés, mais aussi les migrations alternantes influent sur les taux de chômage. Plus la zone est "ouverte", plus ces évolutions sont sensibles sur le nombre d'actifs, qu'ils aient un emploi ou qu'ils en recherchent un.

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Langue Français

Extrait

SOURCE ÉVOLUTION DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE
L’Insee diffuse depuis 2003 de nouvelles statistiques locales DANS LES ZONES D’EMPLOI HAUT-NORMANDES
sur les revenus. Ces statistiques sont établies à partir des fi-
chiers des déclarations de revenus et de la taxe d’habitation.
Les indicateurs diffusés permettent de décrire le niveau et les Les mouvements de la population active
disparités des revenus des ménages à travers la médiane et
les déciles ainsi que la composition du revenu. recomposent la carte
Les données sont disponibles pour des découpages géogra-
phiques (quartiers, communes, regroupements de commu- du chômage
nes) comptant au moins 2 000 habitants au recensement de
1999 (ce seuil est réduit à 50 ménages pour le revenu mé-
dian). Le respect des règles de confidentialité limite la dispo- Damien BARTHÉLÉMY
nibilité des résultats à ces zones géographiques.
Dans un contexte de création 700 000. La mauvaise conjoncture de
lard Centre, Arcole Brindeau Hum- l’année 2003 a entraîné un recul ded’emplois, le chômage diminue,
bert, Arcole Brindeau Amiral 3 000 postes de travail. Au cours de laet inversement quand l’emploi
Mouchez, Caucriauville Edouard Vail- même période, le nombre de deman-stagne ou recule. Cela s’estlant et le quartier de l’Eure par deurs d’emploi a baissé de 20 000 soitvérifié sur la période récente enexemple). Ces populations ne subsis- - 19 %. Le taux de chômage régional a
Haute-Normandie et dans lestent que grâce aux aides sociales. Les évolué favorablement ; il s’est replié de
zones d’emploi de Rouen et duquartiers aux revenus faibles sont plus de 2 points passant en cinq ans de
ceux où la dispersion est la plus Havre. Mais dans les petites 12,9 % de la population active à 10,8 %
ample. La Mare Rouge Chateaudun, zones d’emploi, l’évolution du fin 2003. Le point le plus bas de 9,7 % a
la Mare Rouge George Sand font fi- chômage est parfois déconnectée été atteint en mars 2001. D’un point de
gure de cas limites avec des disper- vue régional, il apparaît que les évolu-de l’évolution de l’emploi. Les
sions de revenus très importantes, tions de l’emploi et du chômage sontvariations de la population
respectivement de 380 et 73, en rai- liées : quand l’emploi monte, le chômageactive, départs ou arrivées des
son de revenus fiscaux quasi inexis- baisse. Mais plus localement, et en parti-jeunes actifs, retraites des plus
tants. La composante « ouvriers » est culier dans les zones d’emploi, les varia-
âgés, mais aussi les migrationsimportante dans ces quartiers notam- tions du taux de chômage ne
alternantes influent sur le tauxment dans celui de l’Eure (32 %). s’expliquent pas toujours ou du moins
de chômage. Plus la zone est pas complètement par les seules varia-
« ouverte », plus ces évolutionsOUVRIERS ET EMPLOYÉS : tions de l’emploi. Sur la période
DEUX CATÉGORIES sont sensibles sur le nombre 1999-2003, quatre cas de figure diffé-
SOCIOPROFESSIONNELLES rents se présentent, selon les performan-d’actifs, qu’ils aient un emploi ou
IMPORTANTES D’EVREUX ces de chaque zone d’emploi en termequ’ils en recherchent un.
d’emploi et de chômage en comparaison
avec la moyenne régionale.La ville d’Evreux compte beau- u 31 décembre 1998 au 31 dé-
coup plus d’ouvriers et d’employés Dcembre 2003, l’emploi haut-nor-
que les villes de Rouen et du Havre. mand a progressé de près de 35 000
EMPLOI PLUS DYNAMIQUE ET BAISSELa part des ouvriers dans la ville unités, soit une hausse de 5,3 %. La ma-
DU CHÔMAGE PLUS IMPORTANTSd’Evreux est de 19 % de la population jeure partie de cette hausse s’est pro-
QU’EN RÉGIONde 15 ans et plus au recensement de duite en 1999 et 2000 avec un gain de
1999. Les quartiers Michelet, Collège 32 000 emplois pour ces deux années.
Entre 1999 et 2003, quatre zonesRüsselsheim, Charles Péguy, Romain En 2001 et 2002, la croissance a été plus
d’emploi, dont les deux plus importantesRolland, Robert Desnos, Le Bohy, faible avec 6 000 créations nettes. Fin
Rouen et Le Havre mais également deux2002, l’emploi haut-normand atteignaitJeanne d’Arc ont la plus forte propor-
des plus petites le Pays de Bray et Ver-pour la première fois la barre destion d’ouvriers, de 28 % à 35 %. Ainsi,
neuil-sur-Avre, ont bénéficié d’une situa-sur 100 euros de revenus déclarés, 71
CHÔMAGE ET EMPLOI tion économique plutôt favorableeuros sont d’origine salariale (salaires
EN HAUTE-NORMANDIE DE 1998 À 2003 conjuguant croissance de l’emploi etet indemnités de chômage). Le taux
baisse du chômage plus fortes qu’en720 14de chômage y est moins élevé qu’à
Emploi Haute-Normandie. Les deux principalesRouen et au Havre. A l’opposé, les Taux de chômage agglomérations ont profité d’une haussequartiers de l’Ecole de Musique, Ca- 700 13 de l’emploi plus forte dans les activitésthédrale et Jean Rostand accueillent
tertiaires qui se concentrent plus fré-plus de 10 % de cadres et de profes-
680 12 quemment en ville. De plus, elles ont unsions intellectuelles supérieures.
solde migratoire négatif surtout chez lesPour Evreux, la dispersion des re-
jeunes actifs, ce qui a provoqué une
venus est nettement moins importante 660 11
baisse du chômage marquée. Ver-
qu’à Rouen (7,5 contre 10) mais reste
neuil-sur-Avre et le Pays de Bray ont en
cependant élevée. Les quartiers de
640 10 commun d’être des zones où l’industrie
Michelet, Collège Rüsselsheim, Char-
est très présente et surtout créatrice
les Péguy, Romain Rolland, Robert
d’emploi entre 1999 et 2003, comme
620 9Desnos figurent parmi les quartiers où
pour les autres secteurs excepté l’agri-
l’amplitude des revenus, supérieure à
culture. Ces deux zones ont deux autres
10, est la plus élevée. Dans ces quar- 600 8 points communs. Tout d’abord, elles ont
1998 1999 2000 2001 2002 2003tiers, l’origine des inégalités provient
un solde migratoire des plus de trente
surtout des bas revenus, inférieurs à Source : INSEE - Unités : emploi en millier, taux en % ans positif : elles accueillent des person-Estimations d’emploi2 000 euros
4 AVAL Lettre statistique et économique de Haute-Normandie - N° 50 - Décembre 2005

EMPLOI-CHÔMAGEnes ayant déjà un emploi ou qui prennent La zone d’emploi de Lillebonne a DEUX FAÇONS D’APPRÉHENDER
leur retraite donc sans affecter le chô- connu une hausse importante de l’emploi LA POPULATION ACTIVE
mage local. Ensuite, leur population est entre 1999 et 2003 principalement dans
QU’EST-CE QUE LE TAUX DE CHÔMAGE ?plus âgée qu’en moyenne, ce qui en- la construction et le tertiaire. L’industrie,
C’est la part de la population active qui n’a pas d’emploi. Cette
traîne une hausse plus faible de la popu- très présente sur la zone, a créé égale- définition montre que la population active est centrale dans l’ana-
lyse du marché du travail. Dans une zone d’emploi, on peut la cal-lation active. C’est un effet « pyramide ment quelques emplois. Cette situation a
culer comme étant la somme des emplois et des chômeurs, plusdes âges ». La démographie joue en permis une baisse du chômage local
les résidents de la zone travaillant en dehors de celle-ci mais
faveur d’une baisse du chômage. mais l’impact peut paraître limité. Deux moins les emplois occupés par des extérieurs. Les deux derniè-
res catégories correspondent aux déplacements domicile-travailraisons peuvent être avancées. En pre-
(ou navettes). Dans cette approche dite « marché du travail »,la
mier lieu, la part des emplois occupés population active apparaît uniquement comme un agrégat.
EMPLOI PLUS DYNAMIQUE MAIS Une autre approche dite « socio-démographique » montre que lapar des non-résidents est élevée, plus de
population active évolue sous l’effet de trois facteurs : la variationBAISSE LIMITÉE DU CHÔMAGE, PAR 35 %, et les créations d’emplois n’ont
du nombre de personnes en âge de travailler (effet pyramide des
RAPPORT À LA HAUTE-NORMANDIE donc pas toutes profité à des habitants âges), celle des taux d’activité et celle de la mobilité résidentielle.
Cette dernière approche, plus démographique, peut expliquer quede la zone. En second lieu, le manque

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