L emploi en Lorraine : tertiarisation par désindustrialisation, forte poussée des femmes et des seniors
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La tertiarisation de l’économie lorraine s’est poursuivie entre 1999 et 2006. Avec sept emplois sur dix dans le tertiaire, la Lorraine perd sa place dans le peloton de tête des régions industrielles. Ces mutations s’accompagnent d’une montée en qualification des emplois offerts et de la prédominance progressive des employés sur les ouvriers. Les emplois quittent les villes-centres au profit des banlieues et, spécificité lorraine, des zones périurbaines. Neuf emplois sur dix sont des emplois salariés, mais les indépendants, professions libérales et artisans, ont plutôt le vent en poupe. L’emploi “stable” reste la règle tout en étant “grignoté” par les emplois précaires. Toujours décliné au féminin malgré une progression chez les hommes, le temps partiel s’est stabilisé. Et surtout les Lorraines comblent peu à peu leur retard dans l’emploi lorrain : avec 46% des emplois, elles rattrapent presque la situation nationale. La présence des seniors de plus de 55 ans, un emploi sur dix en 2006, traduit plus le vieillissement de la population qu’une volonté de maintien et d’insertion. Dans 98% des cas, les emplois lorrains sont occupés par des Lorrains, alors même que la Lorraine alimente largement les pays voisins en main-d’œuvre. Sommaire Une tertiarisation qui se nourrit de la baisse de l’emploi industriel Désormais plus d’employés que d’ouvriers L’emploi concentré dans les pôles urbains Le salariat en légère progression “Grignoté”, l’emploi stable reste encore la règle Hommes, femmes : la Lorraine comble son retard Très forte poussée des seniors Activité et inactivité : des frontières plus complexes qu’il n’y paraît Une main-d’œuvre essentiellement locale, mais drainée par les frontaliers La demande d’emploi est aussi en phase avec la tertiarisation par la DRTEFP Une tertiarisation qui se nourrit de la baisse de l’emploi industriel Désormais plus d’employés que d’ouvriers L’emploi concentré dans les pôles urbains Le salariat en légère progression “Grignoté”, l’emploi stable reste encore la règle Hommes, femmes : la Lorraine comble son retard Très forte poussée des seniors Activité et inactivité : des frontières plus complexes qu’il n’y paraît Une main-d’œuvre essentiellement locale, mais drainée par les frontaliers La demande d’emploi est aussi en phase avec la tertiarisation par la DRTEFP

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www.insee.fr/lorraine
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207N L’emploi en Lorraine :
La tertiarisation de l’économie lorraine s’est poursuivie entre 1999 et 2006. Avec
sept emplois sur dix dans le tertiaire, la Lorraine perd sa place dans le peloton
de tête des régions industrielles. Ces mutations s’accompagnent d’une montée
en qualification des emplois offerts et de la prédominance progressive
des employés sur les ouvriers. Les emplois quittent les villes-centres au profit
des banlieues et, spécificité lorraine, des zones périurbaines. Neuf emplois
sur dix sont des emplois salariés, mais les indépendants, professions libérales
et artisans, ont plutôt le vent en poupe.
L’emploi “stable” reste la règle tout en étant “grignoté” par les emplois précaires.
Toujours décliné au féminin malgré une progression chez les hommes, le temps
partiel s’est stabilisé. Et surtout les Lorraines comblent peu à peu leur retard
dans l’emploi lorrain : avec 46% des emplois, elles rattrapent presque la situation
nationale.
La présence des seniors de plus de 55 ans, un emploi sur dix en 2006, traduit
plus le vieillissement de la population qu’une volonté de maintien et d’insertion.
Dans 98% des cas, les emplois lorrains sont occupés par des Lorrains, alors
même que la Lorraine alimente largement les pays voisins en main-d’œuvre.
En janvier 2006, selon le dernier recen- Dans les deux cas, le recul régional n’est pas
sement de la population, 868 000 actifs, dont dû à une baisse de la population ou de l’emploi,
793 000 salariés, résidant ou non en Lorraine, mais à leur moindre progression entre 1999 et
travaillaient dans les établissements localisés 2006, comparativement aux autres régions.
sur le territoire lorrain. Le poids de la Lorraine Globalement, les grandes tendances de l’em-
dans l’emploi métropolitain comme dans la po- ploi observées depuis une trentaine d’années
pulation a reculé depuis 1999. Les emplois lor- se poursuivent entre 1999 et 2006, modifiant
rains représentent 3,4% des emplois de la ainsi lentement mais sûrement le paysage éco-
France métropolitaine. En 1999, cette propor- nomique lorrain.
tion était de 3,6%. Au niveau de la population,
la Lorraine rassemble sur son territoire 3,8% Une tertiarisation qui se nourrit
des habitants de la métropole contre 3,9% en
de la baisse de l’emploi industrielème1999. Si elle conserve son 11 rang dans le
Accélérée en Lorraine depuis le déclin des in-classement des régions en termes de popula-
ème ème dustries traditionnelles, la tertiarisation du tissution, elle recule du 10 au 11 rang en ter-
productif a continué entre 1999 et 2006. Le ter-mes de volume d’emplois.
Vtiaire représente plus de sept em- (+12,8%) entre 1999 et 2006, soit près tance” et la “ recherche et dévelop-
plois sur dix (72,4%). Il en de 59 000 emplois supplémentaires, pement” affichent tout de même une
représentait seulement 68,7% en et le recul des emplois dans l’in- progression de près de 17%.
1999. Cette poursuite de la tertiari- dustrie (-12,3%) de l’ordre de plus de Avec 18,5% des emplois dans l’in-
sation résulte du développement 22 000 emplois. dustrie en 2006 (contre 22,5% en
des services, le commerce conser- La baisse des effectifs industriels 1999), la Lorraine perd sa place
vant son poids relatif de 1999. doit toutefois être nuancée. Dans dans le peloton de tête des régions
èmeDésormais, les emplois dans les sec- certains cas, elle correspond à l’ex- industrielles (7 rang en 1999) pour
èmeteurs des services occupent en Lor- ternalisation de fonctions connexes une position médiane (11 rang en
raine une place plus importante qu’en à la production de biens. Dans les 2006). À l’inverse, dans les secteurs
France de province. Cette modifica- services aux entreprises, la crois- des services, la Lorraine gagne une
èmetion structurelle est la conséquence sance de l’emploi est tirée par les place et se situe désormais en 8
d’un double mouvement : la crois- services opérationnels (+24%), mais position, avec 59,5% des emplois
sance des emplois dans les services les activités de “conseils et assis- en 2006 contre 56% en 1999.
Le recul de l’industrie touche l’en-
semble de la région, mais il est par-3,4% des emplois métropolitains en Lorraine
ticulièrement marqué dans les
Poids des régions dans l'emploi métropolitain et évolution entre 1999 et 2006 zones d’emploi du Bassin-Houiller,
de Remiremont-Gérardmer et de
Commercy, puis dans celles de5,8
Longwy et de Lunéville. De même,
la croissance du poids des services
2,7 vaut pour tout le territoire lorrain, les
2,8
zones d’emploi de Metz et Nancy
2,3
restant bien sûr très pourvoyeuses3,421,8 2,2
2,9 d’emplois dans ces secteurs.
5,0
Les mutations sectorielles de l’éco-
nomie lorraine impactent bien évi-4,05,7
1,82,6 demment le profil des salariés
lorrains. Deux tendances de fond se
sont prolongées entre 1999 et 2006 :
Évolution du poids
2,7des régions la montée en qualification des em-
1,2supérieure ou égale à 0 plois d’une part, et d’autre part la pré-
2,1
10,0de0àmoins de 0,2 dominance progressive des employés
de -0,1 à moins de 0 par rapport aux ouvriers.
inférieure à -0,1
5,0
Désormais plus d’employés
7,2
4,5 3,6 que d’ouvriersPoids de la région
dans l'emploi métropolitain
En Lorraine, la montée en qualifica-(%)
tion de la main-d’œuvre dans les éta-
3,4
blissements se traduit par une
0,4
progression des emplois de cadres et
des professions intermédiaires. Ces
Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2006, exploitations complémentaires au lieu de travail catégories représentent 36,6% des
emplois en 2006 contre 34,2% en
1999. L’augmentation du nombre deLa tertiarisation de la Lorraine se poursuit
cadres est particulièrement marquée,
Répartition des emplois en Lorraine par secteur d'activité notamment celle des cadres d’entre-
1999 2006
prises. S’ils sont nombreux dans les
70 % pôles urbains (14,4% dans les vil-
59,5
60 56,0 les-centres et 12% en banlieue), leur part
50 dans l’emploi a également augmenté
dans les espaces ruraux.40
30 La part des ouvriers passe de
22,5
18,5 33,6% en 1999 à 29,9% en 2006.20
12,912,7
Jusqu’alors plus nombreux que les
6,0 6,510
2,8 2,5 employés, les ouvriers leur cèdent
0
la place en 2006 : avec 33,4%, les
Agriculture Industrie Construction Commerce Services
employés sont désormais la caté-
Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2006, exploitations complémentaires au lieu de travail gorie la plus représentée dans l’éco-
2
© IGN- Insee 2010nomie lorraine. Pour autant, on est ouvrier (33,3% contre 27,3% en Lor- semble métropolitain (72,1%), mais plus
loin de la disparition annoncée des raine), particulièrement marqué dans que dans la France de province
ouvriers puisqu’ils représentent en- les zones d’emploi de Remire- (66,3%). Le mouvement de concentra-
core trois salariés sur dix. mont-Gérardmer (37,9%), de Saint tion s’est ainsi lentement poursuivi de-
Dié-des-Vosges (36,5%) et des Vos- puis 1999. À cette date, les pôlesDeux tendances se dessinent doré-
ges de l’Ouest (34%). urbains lorrains rassemblaient 67,8%navant en Lorraine comme au ni-
des emplois.veau national.
L’emploi concentré La spécificité lorraine réside,La première est le recul des ouvriers
dans les pôles urbains comme pour la population, dansqualifiés, en nombre comme en pro-
l’importance de l’emploi dans le pé-Comme au niveau national, les Lor-portion. En Lorraine, ils passent de
riurbain : 16% des emplois y sont lo-rains vivent très majoritairement dans147 000 à 135 000 en sept ans.
calisés, bien moins que lales pôles urbains, même si le phéno-Leur poids dans l’emploi total passe
population lorraine mais plus quemène y est moins accentué que surde 18% à 15,5%. Ce recul s’observe
l’emploi dans le périurbain de lal’ensemble de la France métropoli-dans l’industrie et la construction.
France métropolitaine (12,9%)outaine : 54,6% en Lorraine contre 60,2%Dans l’industrie, la part des ouvriers
même de province (14,5%). Cetteen France. La répartition territoriale dequalifiés parmi les ouvriers passe de
tendance s’est, elle aussi, lentementla population lorraine se caractérise par59,1% en 1999 à 55

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