La situation économique du département de la Manche - La Manche à la recherche de nouveaux axes d expansion
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Les locomotives des vingt dernières années étaient sans contexte le nucléaire, la construction navale et l'agriculture mais aujourd'hui, les industries qui émergent en Basse-Normandie, comme la plasturgie et l'électronique, peinent à prendre la relève dans la Manche. En dépit d'un faible dynamisme des activités de services, la Manche peut compter sur son fort potentiel en matière de conseil et d'assistance aux entreprises. Il s'agit d'un atout indéniable pour attirer de nouvelles industries, tout comme le développement de l'industrie touristique représente un enjeu essentiel pour le département. Après avoir connu un fort développement, le Nord-Cotentin est à la recherche d'un second souffle. Le centre du département retrouve son dynamisme dans les services tandis que le sud affirme ses vocations touristiques et industrielles. Une diversification industrielle limitée et un plus faible développement des services distinguent la Manche des départements de la façade atlantique.

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Langue Français

Extrait

n° 85 - Décembre 2000
La situation économique
du département de la Manche
LA MANCHE À LA RECHERCHE
Les locomotives des vingt DE NOUVEAUX AXES D'EXPANSION
dernières années étaient sans
conteste le nucléaire, la construc-
tion navale et l'agriculture mais,
'annonce de l'implantation pro- vité records s'accompagnant d'une véri- aujourd'hui, les industries qui émer-L gent en Basse-Normandie, com-chaine de Louis-Vuitton-Moët- table hémorragie de la population active
me la plasturgie et l’électronique,Hennessy dans le Sud-Manche n'est pas agricole (les pertes avoisinant 4 % par
peinent à prendre la relève dans lapassée inaperçue dans un département an). Ensuite, dans le Nord-Cotentin, la
Manche.qui cherche aujourd'hui comment diver- manne des grands chantiers s'est tarie et
sifier son tissu industriel. La filière nu- les locomotives traditionnelles qu'étaient
En dépit d’un faible dynamismecléaire, la construction navale et l'agri- l'industrie nucléaire et les chantiers
des activités de services, laculture ont en effet longtemps occupé la navals n'ont plus soutenu le développe-
Manche peut compter sur son fortplace centrale dans l'économie du dé- ment local comme cela avait pu être le cas
potentiel en matière de conseil etpartement le plus rural de Basse-Nor- au cours des vingt années précédentes,
d’assistance aux entreprises. Ilmandie. Mais la domination de ce trip- entraînant une stagnation de l'emploi et
s’agit d’un atout indéniable pourtyque a été largement remise en cause un arrêt de la croissance démographique.
attirer de nouvelles industries, toutau cours des années quatre-vingt-dix. La Enfin, l'ensemble du département a été
comme le développement de
restructuration de l'agriculture, bien que soumis à d'intenses restructurations
l'industrie touristique représente
n'étant pas une nouveauté, s'est tout industrielles, les soldes d'emplois étant
un enjeu essentiel pour le dépar-
d'abord accélérée, les gains de producti- plus souvent négatifs que positifs, à
tement.
l'image de l'agroali-
Le poids des différents secteurs mentaire, premier sec- Après avoir connu un fort dé-
teur industriel man-d’activité dans l’emploi salarié en 1999 veloppement, le Nord-Cotentin est
chois en termes d'em-010 20 30 40 % à la recherche d'un second souffle.
ploi. Les effectifs de Le centre du département retrouveAgriculture
ces activités ont dimi- son dynamisme dans les services
Industrie nué de 7 % entre 1990 tandis que le sud affirme ses vo-
Construction et 1999, alors que la cations touristiques et industrielles.
baisse était de 4,6 %
Commerce
pour l'ensemble de la Une diversification indus-
Services marchands région. L'industrie lai- trielle limitée et un plus faible
Services non marchands tière a notamment payé développement des services dis-
tinguent la Manche des départe-un lourd tribut tandis
Manche Basse-Normandie France ments de la façade atlantique.que le secteur des
Source : Insee, estimations d’emploi viandes ou du condi-
CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 84••••••••• •••••••••ment, le cuir et le textile dans le sud du industriel dans la Manche représente moins
département confortent un secteur qui du quart de l'investissement industriel bas-Principaux chiffres
s'est mieux maintenu dans la Manche normand, lui-même déjà en deçà des
PIB par habitant en 1996 = 115 000 F qu'en Basse-Normandie (les pertes d'em- dépenses d'investissement engagées dans
La Manche est
e ploi ne dépassent pas 1 % par an dans la l'ensemble des régions françaises. Cecile 36 département français
Manche, alors qu'elles atteignent 4 % par tient pour l'essentiel à la faible présence de
Source : Insee - comptes régionaux an dans la région). Les bons résultats des certaines activités qui génèrent un volume
Tricots Saint-James représentent donc important d'investissements, comme l'au-
tionnement des légumes se montrait plu- un atout pour le département, mais ils tomobile (20 % de l'investissement indus-
tôt créateur d'emplois. Certes, comme concernent un secteur encore peu déve- triel bas-normand en 1997), la chimie, la
dans l'ensemble de l'industrie, l'externa- loppé. Les activités du cuir, du textile et plasturgie et le caoutchouc (industries très
lisation des emplois de services (comp- de l'habillement regroupent en effet à ce capitalistiques), la pharmacie et les com-
tabilité, nettoyage, transport...) compte jour seulement 6 % de l'emploi indus- posants électroniques (industries forte-
parmi les causes de la diminution des ef- triel contre 20 % pour l'agroalimentaire, ment innovantes). La conséquence est une
fectifs de l'agroalimentaire. Mais, plus 16 % pour l'énergie et 13 % pour la demande moindre adressée aux industries
qu'ailleurs, les restructurations de l'outil construction navale. des biens d'équipement, donc un environ-
industriel opérées par les grands groupes nement peu favorable pour les entreprises
ont entraîné des pertes d'emplois, le re- A la recherche manchoises du secteur.
groupement des activités sur des sites de Dans le secteur des équipements et desde la diversification
production modernisés s’accompagnant composants électriques et électroniques, laindustrielle
de l’abandon des unités les moins per- Manche possédait une solide position au
formantes. Ainsi, à partir de 1993, la re- Paradoxalement, la Manche ne semble pas début des années quatre-vingt-dix. Mais ce
structuration des activités de transfor- profiter de la croissance des trois secteurs secteur dynamique dans la région (avec
mation de l’Union Laitière Normande auindustriels qui s'affirment en plus de 1 000 emplois gagnés en neuf ans)
sein de la Compagnie Laitière Euro- Basse-Normandie et permettent à la région a perdu dans la Manche plus de 2,5 % de
péenne a induit une perte d’environ de maintenir son emploi industriel : les ses effectifs chaque année. Des handicaps
200 emplois à Condé-sur-Vire. Les fer- industries des équipements et des com- structurels expliquent très largement ces
metures successives pendant la seule an- posants électriques et électroniques, la chi- résultats décevants. Dans le Calvados, la
née 1995 de l’usine Nestlé de Carentan, mie-plasturgie et la mécanique. Ce der- croissance de ces secteurs repose sur l'in-
des laiteries de Pont-Hébert et de Quet- nier secteur connaît dans la Manche des novation dans les segments de haute-tech-
treville-sur-Sienne se sont, quant à elles, difficultés profondes puisque 15 % des nologie, et sur l'accroissement de la
traduites par une perte totale de plus de effectifs ont disparu depuis 1990. La fin demande des donneurs d'ordre, notam-
400 emplois. Ce processus de restructu- des beaux jours dans la construction navale ment de la filière automobile. Mais,
ration, en œuvre depuis une quinzaine et la fin des grands chantiers liés à l'élec- demandeuses de main-d'œuvre très qua-
d’années, tend à se poursuivre dans la tronucléaire expliquent en grande partie les lifiée, les industries de haute technologie
Manche : fin 1999, le groupe Nestlé fer- difficultés du secteur, mais la relative fai- tendent plutôt à se concentrer autour des
mait ainsi son unité de Bricquebec. blesse de l'investissement manchois dans plus grandes métropoles. Aussi, pendant
A l'opposé, les quelques centaines d'em- son ensemble joue aussi sur les résultats de que le Calvados profite du développement
plois nouveaux attendus dans l'habille- la mécanique. En effet, l'investissement de Philips-Composants (avec 600 emplois
créés sur le site caennais depuis 1990), la
Manche subit les restructurations d'Alca-La Manche dans l’emploi salarié
tel-CIT, l'effectif du groupe employé dans
bas-normand en 1999 ce département passant de 1 500 salariés
% en 1987 à moins de 700 aujourd'hui. Dans
50
la Manche, seule la coopérative ouvrière
40 Acome, située près de Mortain, affiche
des ambitions importantes de développe-30
ment sur le créneau très ciblé des câbles
20 conducteurs et des fibres optiques. Cette
entreprise fait figure d'exception alors que10
l'échec de Nomaï (entreprise centrée sur la
0 production de disques durs) à Granville a
Agriculture Industrie Construction Commerce Services Services non
marchands marchands rappelé la difficulté de pérenniser des acti-
Source : Insee, estimations d’emploi vités nouvelles dans les secteurs où la

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